CHAPITRE DEUX

DES ACTIONS DONT L'EXÉCUTION REPOSE EN MAJEURE PARTIE SUR DES MOYENS EXTÉRIEURS À CE BUDGET

Malgré sa forte augmentation, ce budget n'est pas, loin s'en faut, l'unique instrument de la mise en oeuvre de la politique de l'environnement. Celle-ci dépend même, dans une beaucoup plus large mesure, d'autres moyens, ceux des collectivités locales, des agences de l'eau, des autres ministères...

I. LES LIMITES DES INSTRUMENTS DU MINISTÈRE DE L'ENVIRONNEMENT

A. UN POIDS BUDGÉTAIRE QUI N'EST PAS DÉTERMINANT

Malgré les effets de l'intégration des ressources de l'ADEME et en dépit de la forte progression de ses crédits, hors TGAP, ce budget ne représente encore que 0,3 % des dépenses civiles de l'Etat.

Les dépenses environnementales des autres ministères lui sont au total supérieures comme cela sera montré plus loin.

B. L'ABSENCE DE PERSONNEL EN PROPRE

Les effectifs du ministère ne représentent que 0,14 % des personnels civils de l'Etat.

Le ministère rémunère ainsi 2.412 agents dont 472 en administration centrale.

Les services déconcentrés, qui mènent, sur le terrain, une action essentielle, sont de dimension réduite (44 agents par Direction régionale en moyenne).

Il est à noter que les DIREN sont les seuls services déconcentrés à vocation exclusivement environnementale.

Ne disposant pas de structures propres au niveau départemental, le ministère est appelé à recourir largement, à ce niveau, aux services d'autres ministères (directions départementales de l'agriculture et de la forêt, des services vétérinaires, de l'équipement, de l'action sanitaire et sociale....)

Il est le seul ministère technique qui ne dispose pas de personnel titulaire dépendant directement de lui .

Ainsi, les crédits de personnel inscrits dans son budget se trouvent transférés en cours d'exercice vers ceux des autres départements ministériels qui gèrent effectivement les effectifs en cause relevant de différents statuts (Economie, Finances et Industrie : 755 agents ; Equipement, transports et logement : 1.253 agents ; Agriculture et pêche : 400 agents ; INSEE : 3 agents...)

Il en va de même pour l'inspection des installations classées qui est assurée par plusieurs services : DRIRE (directions régionales de l'industrie, de la recherche et de l'environnement), direction des services vétérinaires, direction départementale de l'action sanitaire et sociale (DDASS), etc...

Les 753 postes relevant des DRIRE (inspection des installations classées industrielles ) sont inscrits dans le budget de l'environnement, mais c'est le ministère de l'industrie qui en assure la gestion. La tutelle sur ces services est exercée conjointement par de nombreux départements ministériels.

Quant aux 195 agents qui se consacrent à l'inspection des installations classées agricoles et agro-alimentaires, ils sont rémunérés sur des postes budgétaires du ministère de l'agriculture.

Même l'ADEME, qui pourrait être considérée comme le bras séculier du ministère dans de nombreux domaines importants (déchets, bruit, qualité de l'air, énergie) est soumise à la tutelle de 3 ministère différents : environnement, industrie, recherche.

Cette situation appelle deux remarques :

elle résulte, d'une part, du caractère interministériel de la politique de l'environnement (voir plus loin) ;

elle pourrait être modifiée (par des restructuration de services, des transferts de compétence, des changements de statut...) sans qu'il en coûte pratiquement rien aux finances publiques.

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