III. L'ENSEIGNEMENT FRANÇAIS À L'ÉTRANGER ET LE SOUTIEN À LA FRANCOPHONIE
Les
crédits des affaires étrangères consacrés à
l'enseignement français à l'étranger ainsi qu'au soutien
de la politique de la francophonie s'élèvent pour 1999 à
2,039 milliards de francs, soit une augmentation de 30,2 % par
rapport à 1998.
Le tableau ci-après en retrace l'évolution.
La
progression de ces crédits s'explique toute entière par
l'augmentation de 31,6 % de la dotation de l'AEFE. Celle de l'OUCFA est
simplement reconduite à son niveau de 1998, l'essentiel des
crédits correspondants ayant été transféré
au budget de l'AEFE suite à la fermeture des établissements
scolaires gérés par l'Office.
Par ailleurs, les crédits consacrés au Haut conseil de la
francophonie, rattachés en 1998 au chapitre 34-98 Matériel et
fonctionnement courant, diminuent de 1 million de francs à
755.000 francs. Toutefois, cette baisse des crédits du Haut Conseil
n'est qu'apparente. En effet, pour 1999, la rémunération du
secrétaire général (138.000 francs) est
rattachée au chapitre 31-90, tandis que les frais de mission des membres
du Haut conseil (150.000 francs) sont rattachés au chapitre 34-90.
Inversement, la forte augmentation de la subvention de l'AEFE résulte
pour l'essentiel de l'intégration des crédits
antérieurement inscrits au budget de la coopération, soit
368 millions de francs en 1998.
A structure constante, la subvention à l'AEFE passe de
1,873 millions de francs en 1998 à 1,969 millions de francs en
1999, soit une hausse de 5,6 % plus modeste mais néanmoins
appréciable.
A. UN RÉSEAU D'ÉTABLISSEMENTS DYNAMIQUE
Créée par la loi du 6 juillet 1990 et
entrée en
fonction en janvier 1991, L'Agence pour l'enseignement français
à l'étranger a quatre missions :
assurer auprès des enfants français à
l'étranger le service public d'éducation ;
contribuer par l'accueil d'élèves étrangers au
rayonnement de la langue et de la culture françaises ;
renforcer les relations de coopération entre les systèmes
éducatifs français et étranger.
aider les familles des élèves français ou
étrangers à supporter les frais liés à
l'éducation élémentaire, secondaire ou supérieure
de ceux-ci, tout en veillant à la stabilisation des frais de
scolarité.
Elle a la charge de 66 établissements en gestion directe,
regroupés en 31 établissements régionaux, et de
219 établissements conventionnés dans 125 pays. En moyenne,
ces établissements sont fréquentés par 41 % de
Français, 45 % d'autochtones et 14 % d'étrangers-tiers.
Evolution des effectifs scolarisés dans le réseau de l'AEFE
|
94/95 |
95/96 |
96/97 |
97/98 |
Français |
59.205 |
62.170 |
64.090 |
64.605 |
Nationaux |
71.500 |
71.995 |
71.735 |
70.680 |
Etrangers tiers |
21.260 |
21.462 |
21.190 |
20.799 |
Total |
151.965 |
155.627 |
157.015 |
156.084 |
Au
cours de ces quatre années, les effectifs globaux se sont donc accrus de
4.119 élèves, cette augmentation étant due presque
exclusivement à l'arrivée de nouveaux élèves
français (5.400).
La répartition géographique des élèves a
évolué, au cours de la même période, de la
façon suivante :
|
94/95 |
95/96 |
96/97 |
97/98 |
Europe Occidentale |
36.683 |
36.013 |
36.924 |
36.658 |
Europe Centrale et Orientale |
2.278 |
2.373 |
2.580 |
2.669 |
Amérique du Nord |
9.626 |
10.041 |
9.910 |
9.892 |
Amérique latine |
23.553 |
23.341 |
23.353 |
23.292 |
Maghreb |
22.510 |
22.017 |
22.002 |
21.815 |
Afrique champ |
28.687 |
31.538 |
31.298 |
30.693 |
Afrique hors champ |
5.487 |
5.636 |
5.618 |
5.509 |
Moyen-Orient |
15.606 |
16.525 |
16.967 |
17.017 |
Asie/Océanie |
7.535 |
8.143 |
8.363 |
8.539 |
TOTAL |
151.965 |
155.627 |
157.015 |
156.084 |
Ainsi,
l'augmentation du nombre des élèves concerne la plupart des zones
géographiques. Cependant, les effectifs sont stabilisés ou
même en légère diminution dans quatre régions :
Afrique francophone, Afrique hors champ, Maghreb (notamment Maroc),
Amérique latine.
En 1998, 5.590 enseignants étaient rémunérés
par l'AEFE, dont 1.859 expatriés et
3.665 résidents.
Répartition des personnels de l'AEFE (en 1997-1998) |
|||
|
Expatriés |
Résidents |
Total |
Europe occidentale |
366 |
1.220 |
1.586 |
Europe de l'Est |
41 |
65 |
106 |
Maghreb |
418 |
705 |
1.123 |
Moyen-Orient |
110 |
147 |
257 |
Asie-Océanie |
119 |
194 |
313 |
Amérique latine |
256 |
317 |
573 |
Amérique du Nord |
87 |
270 |
357 |
Afrique champ |
461 |
641 |
1.102 |
Afrique hors champ |
66 |
107 |
172 |
Monde entier |
1.924 |
3.666 |
5.590 |
Votre
rapporteur s'inquiète du développement de la politique de
substitution d'enseignants expatriés par des enseignants
résidents.
En effet, l'AEFE a été invitée à s'associer
à la politique gouvernementale de maîtrise des dépenses
publiques, qui s'est traduite, à partir de 1995, par une
réduction programmée du nombre de postes d'expatriés au
bénéfice de la création d'un nombre équivalent de
postes de résidents : 85 en 1995, 35 en 1996, 34 en 1997, 50 en
1998). Cette politique a été poursuivie en 1999, avec la
transformation de 63 postes d'expatriés en autant de postes de
résidents. Mais, depuis 1998, il a été prévu de
créer parallèlement 70 postes de résidents à
coût nul pour l'Etat afin de régulariser la situation d'un nombre
important de "titulaires non résidents" et d'aller ainsi dans le sens
d'une revendication légitime des personnels concernés. Cette
mesure est reconduite pour 1999.
Le budget de l'AEFE progresse sensiblement en 1999.
La subvention qui
lui est allouée par le ministère des affaires
étrangères augmente de 5,6 % pour atteindre
1,969 milliard de francs.
Ce budget est, pour l'essentiel, consacré à la
rémunération des enseignants, pour environ 85 % du total. Le
service des bourses scolaires représente 8 % des crédits,
18.300 bourses ayant été versées en 1997. Le reste
est destiné au fonctionnement de l'Agence. Ces derniers moyens seraient
toutefois insuffisants si la moitié des agents des services centraux de
l'Agence n'étaient pas mis à disposition par d'autres
administrations.
Les crédits affectés aux
bourses scolaires
ont
été accrus de 50 millions de francs en 1995. L'enveloppe
totale de ces bourses a été reconduite en 1996 et en 1997 au
niveau de 185 millions de francs. En 1998, une augmentation de 6,5 %
l'a portée à 197 millions de francs (+ 12 millions
de francs).
Une mesure nouvelle de 20 millions de francs permettra de porter
l'enveloppe des bourses à 217 millions de francs pour 1999.
Comme l'an dernier, votre rapporteur se félicite de la progression
des crédits consacrés aux bourses scolaires, qui accompagne la
croissance des effectifs et permet d'atténuer les effets de la hausse
des droits d'écolage. Il regrette toutefois qu'un effort comparable ne
soit pas fait en faveur des investissements de l'AEFE.