B. LES OBJECTIFS PRIORITAIRES DE L'ACTION CULTURELLE EXTÉRIEURE
Par
l'importance et la densité de son réseau culturel, scolaire,
scientifique, le souci de mener des actions de diffusion et de
coopération avec l'ensemble des Etats, la diversité de ses
interventions qui vont des manifestations artistiques à l'enseignement
du français, et de l'assistance technique en direction des pays les plus
démunis à la coopération technologique la plus
avancée, la politique culturelle extérieure de la France vise
à conforter la dimension mondiale de la diplomatie française.
Pour parvenir à ces objectifs ambitieux, la politique culturelle
extérieure est ordonnée autour de quatre axes prioritaires.
La diffusion et la promotion de la langue française
Cette action est menée naturellement grâce aux moyens
traditionnels : instituts et centres culturels, alliances
françaises, établissements scolaires, association de professeurs
de français, attachés linguistiques... Elle s'est
intensifiée également à travers la multiplication des
classes bilingues où l'enseignement dans certaines matières se
fait en français dans les établissements et selon les programmes
de nos partenaires. La même démarche a été
adoptée pour l'enseignement supérieur avec les filières
francophones.
Cette action se développe aujourd'hui plus particulièrement dans
un certain nombre de régions ou de pays où la France souhaite
maintenir ou établir son influence : Méditerranée,
pays d'Europe orientale et centrale, péninsule indochinoise...
Développement des relations inter-universitaires, promotion de
l'offre française de formation supérieure
Le développement des actions de coopération au niveau de la
formation supérieure a répondu à l'objectif d'attirer
à nouveau les étudiants étrangers, qui sont les
élites de demain dans leur pays, vers la France. On a pu observer en
effet qu'au moment où la formation supérieure est devenue, en
particulier pour un grand nombre de pays émergents en Asie et en
Amérique Latine, un marché important où nos principaux
concurrents ont su gagner des parts significatives, nos grandes écoles
et nos universités semblent avoir pris un retard considérable.
Aussi, tout en poursuivant les actions déjà entreprises à
travers une série d'instruments de coopération associant le
ministère des affaires étrangères, des
établissements d'enseignement supérieur et également des
entreprises en vue de mettre en oeuvre des bourses d'études ou de stages
de 3ème cycle, est-il apparu nécessaire de susciter en France une
mobilisation capable de conduire à la présentation d'une offre
française de formation supérieure susceptible d'intéresser
les étudiants étrangers.
Cet effort passe aujourd'hui par plusieurs actions précises :
diffusion d'une information simple et complète sur les ressources
françaises en ce domaine, amélioration des capacités et de
la qualité de l'accueil en France, promotion d'un suivi
pédagogique mieux adapté à la demande des étudiants
étrangers, reconnaissance et/ou équivalence des diplômes,
suivi des anciens étudiants...
Cette sensibilisation est en cours, en liaison étroite avec le
ministère en charge de l'enseignement supérieur. Une agence pour
la promotion de l'offre française de formation supérieure,
baptisée "Edufrance", doit être créée avant fin
1998, sous la forme d'un GIP. Elle s'accompagne d'actions-pilotes menées
en direction des pays où existe une demande solvable, ainsi que d'un
assouplissement des conditions d'attribution des visas aux étudiants.
Votre rapporteur approuve sans réserve cette action visant à
attirer en France des étudiants étrangers, qui obéit
à une approche pragmatique de la francophonie
.
Parallèlement, l'effort mené pour assurer une formation
supérieure en français dans les pays étrangers est
poursuivi, à travers diverses modalités : filières
universitaires francophones (Egypte, Viêt-nam), établissements de
formation gérés en commun (Liban, Viêt-nam), thèses
de co-tutelle, etc... S'y ajoutent des programmes ambitieux de bourses du
3ème cycle à finalités professionnelles et à
coûts partagés (Mexique, Brésil). En 1999, poursuivant
cette politique de bourses, un ambitieux programme est lancé pour le
second cycle, le programme Eiffel, qui comporte 300 bourses dès la
première année.
Echanges dans les domaines d'excellence, en faveur de nos
entreprises
Dans le continuum langue-formation, la possibilité de mener des
opérations conjointes doit exister pour les secteurs où notre
pays bénéficie d'une compétence particulière :
administration publique, médecine, droit, gestion économique,
agriculture, technologies de pointe...
Ces actions d'assistance technique ont ainsi permis la constitution d'un vivier
de cadres administratifs et économiques formés aux techniques
françaises, et susceptibles à l'avenir d'être des contacts
utiles pour notre pays.
Ces actions seront désormais concentrées en direction des pays
qui représentent pour nos exportations des marchés
privilégiés ou encore vers les pays qui sont appelés,
à échéance plus ou moins longue, à devenir membres
de l'Union européenne. De ce point de vue, la préparation des
nouvelles procédures de jumelage a retenu toute l'attention de la
direction générale.
Audiovisuel extérieur
Ce quatrième axe de l'action culturelle extérieure mérite
un développement particulier.