CHAPITRE III
L'ACTION CULTURELLE FRANÇAISE
Après l'examen des crédits alloués à la Direction générale des relations culturelles, scientifiques et techniques deux aspects de l'action culturelle extérieure seront plus particulièrement développés : l'action audiovisuelle extérieure, d'une part, l'enseignement français à l'étranger et le soutien à la francophonie, d'autre part.
I. LES CRÉDITS DE LA COOPÉRATION CULTURELLE, SCIENTIFIQUE ET TECHNIQUE
A. DES CRÉDITS OPÉRATIONNELS À PRÉSERVER
Les
crédits de la Direction générale des relations
culturelles, scientifiques et techniques s'élèvent au total
à
5,287 milliards de francs
, à comparer au montant de
5,160 milliards de francs atteint en 1998, ce qui représente une
hausse de 2,5 %.
Sur ce montant, les crédits d'intervention atteignent
3,07 milliards de francs,
niveau quasi-identique à celui de
3,08 milliards de francs atteint en 1998.
Cette stabilisation fait suite à un mouvement de réduction des
crédits observé depuis quelques années.
Évolution des crédits de la DGRCST
(en millions de francs)
|
1993 |
1994 |
1995 |
1996 |
1997 |
1998 |
1999 |
Total
DGRCST
|
5.502
|
5.141
|
5.357
|
5.263
|
5.100
|
5.125
|
5.287
|
Titre IV - Interventions (évolution en % par rapport à l'année précédente) |
3.531
|
3.157
|
3.331
|
3.161
|
3.082
|
3.075
|
3.080
|
Part de la DGRCST dans le budget des affaires étrangères (en %) |
36,9 |
35,0 |
35,3 |
35,0 |
35,3 |
35,6 |
35,7 |
La part
des crédits de la DGRCST au sein du budget des affaires
étrangères reste située autour de 35 % depuis 1993,
alors que cette part était de 38 % en 1991.
Il convient de souligner que l'analyse précédente s'effectue
à structure constante.
En effet, la DGRCST va s'intégrer, avec la Direction du
développement et le Service de la coordination géographique, dans
une Direction générale de la coopération internationale et
de développement.
Parallèlement, les crédits d'intervention de la DGRCST,
antérieurement inscrits sur le chapitre 42-10
Action culturelle et
aide au développement
, sont augmentés des crédits en
provenance du ministère de la coopération et répartis sur
quatre chapitres budgétaires nouveaux : 42-11
Coopération
culturelle et scientifique
(1,740 milliard de francs) ;
42-12
Coopération technique et du développement
(1,886 milliard de francs) ; 42-13
Appui à des
initiatives privées ou décentralisées
(219,6 millions de francs) ; 42-14
Subventions aux
opérateurs de l'action audiovisuelle
(1,039 milliard de francs).
Depuis 1991, les crédits inscrits au titre de la DGRCST sont
systématiquement remis en cause en cours d'année
. La
régulation budgétaire qui les affecte est en effet loin
d'être négligeable. Elle représente même souvent plus
des deux-tiers des annulations de crédits supportées par le
ministère des affaires étrangères, ainsi que le montre le
tableau ci-après.
Impact de la régulation budgétaire sur les crédits de la DGRCST
(en millions de francs)
|
1991 |
1992 |
1993 |
1994 |
1995 |
1996 |
1997 |
Crédits de la DGRCST en LFI
|
4.979
|
5.284
|
5.502
|
5.141
|
5.357
|
5.263
|
5.125
|
Part des annulations de la DGRCST au sein des annulations des affaires étrangères (en %) |
|
|
|
|
|
|
|
L'effet
cumulatif de la baisse des crédits inscrits en loi de finances initiale
et de la régulation budgétaire en cours d'année a conduit
à une réduction sensible des moyens de la DGRCST, et
particulièrement de ses moyens d'intervention, depuis quelques
années.
Votre rapporteur se félicite donc qu'aucune annulation de
crédits ne soit intervenue en 1998.
Les missions de la DGRCST sont en effet importantes, nombreuses et
variées. Elle recouvrent :
- l'enseignement français à l'étranger,
- l'action en faveur de la francophonie,
- la coopération culturelle, artistique et littéraire,
- la coopération scientifique et technique,
- l'action audiovisuelle extérieure.
Votre rapporteur attache beaucoup d'importance à la
répartition géographique de ces crédits
. En effet,
d'importantes évolutions ont été engagées pour
redéployer les moyens de la coopération culturelle, linguistique,
scientifique et technique française vers les pays d'Europe centrale et
orientale et d'Asie.
Dans ces zones prioritaires, les efforts restent toutefois encore
insuffisants au regard de l'importance des enjeux.
Le tableau ci-après fournit la répartition des crédits
d'intervention de la DGRCST par zone géographique en 1992 et en 1998.
(en millions de francs)
|
1992 |
1998 |
||
Régions |
Montant |
% |
Montant |
% |
Europe Occidentale |
174,969 |
7,8 |
191,806 |
11,4 |
Europe Orientale |
422,902 |
18,8 |
239,959 |
17,5 |
Afrique du Nord |
735,239 |
32,8 |
358,616 |
21,4 |
Proche et Moyen Orient |
205,029 |
9,1 |
317,129 |
12,9 |
Afrique Sud-Saharienne |
116,270 |
5,2 |
93,730 |
5,6 |
Asie du Sud et du Sud-Est |
210,335 |
9,4 |
221,779 |
13,2 |
Extrême Orient et Pacifique |
130,448 |
5,8 |
114,474 |
6,8 |
Amérique du Nord |
67,516 |
3,0 |
43,493 |
2,6 |
Amérique Latine |
180,985 |
8,1 |
143,527 |
8,6 |
TOTAL |
2.243,693 |
100,00 |
1.678,513 |
100,00 |
La
tendance la plus marquée concerne le Maghreb, qui
bénéficie désormais d'un cinquième des
crédits d'intervention de la DGRCST (21,4 %) contre près du
tiers (32,77 %) en 1992.
Ce rééquilibrage profite pour une part importante à la
zone
Proche et Moyen Orient
qui comptait pour 10,5 % des
crédits d'intervention en 1994 (203,6 millions de francs) et en
représente maintenant 12,9 %(217,1 millions de francs) et
à
l'Europe occidentale
, 11,4 % contre 9,6 % en 1994.
La part des zones Amérique Latine et Asie du Sud et du Sud-Est augmente
dans une moindre mesure, mais il faut noter qu'en valeur absolue les dotations
de ces zones ont été également touchées par les
économies des crédits du titre IV.
Ce tableau fait apparaître la difficulté, mais aussi la
nécessité, d'établir des priorités en
période de restriction budgétaire.
En effet, les arbitrages entre la continuité des actions menées
dans certaines parties du monde, comme l'Europe occidentale où le
soutien à la francophonie s'avère nécessaire dès
lors que les politiques d'éducation nationales n'accordent pas ou plus
de priorité au français, et le lancement de nouvelles actions
dans des pays, notamment d'Asie du Sud-Est, où l'ouverture politique, la
croissance des marchés, les enjeux économiques et
stratégiques rendent notre présence indispensable, sont
particulièrement difficiles.
Dans ces conditions, préserver autant que faire se peut les moyens
d'intervention de la DGRCST apparaît hautement souhaitable.