2. La répartition des ressources actuelles et futures
Selon le
Commissariat Général du Plan, le pétrole restera le
combustible dominant dans le monde (40 %) d'ici à 2010. À
l'horizon 2020 le charbon sera sans doute freiné si son impact
environnemental ne s'améliore pas, tandis que le gaz prendra son essor
sous forme gazeuse ou liquide.
De récentes découvertes techniques ont amené plusieurs
compagnies pétrolières à envisager la construction de
sites de transformation du gaz naturel, afin de le convertir en carburants
qu'elles achemineraient ensuite à peu de frais. En Louisiane, par
exemple, la Société
Exxon
a fait fonctionner une
unité de démonstration d'une telle conversion. Dans la
péninsule d'Arabie, le Qatar négocie aujourd'hui avec trois
compagnies pétrochimiques pour faire construire des usines qui
transformeraient le gaz naturel extrait d'un énorme gisement sous-marin
[...]. La plus grande compagnie pétrolière norvégienne, la
Société
Statoil
, projette de construire de petits modules,
montés sur des plates-formes flottantes, pour convertir le gaz naturel
de gisements en mer du Nord.
8(
*
)
Une des techniques les plus prometteuses semble être la transformation du
méthane, principal composant du gaz naturel, en méthanol
grâce à un catalyseur liquide. Le méthanol, liquide
à température ambiante, et donc facilement transportable, peut
être utilisé comme supplément (pour augmenter l'indice
d'octane) ou même comme substitut de l'essence.
Actuellement le pétrole et le gaz naturel sont répartis de
façon inégale.
Les pays du Moyen-Orient et de l'Afrique du
Nord membres de l'OPEP possèdent 70 % des ressources
pétrolières mondiales probables et la Russie, près de
17 %. L'ex-URSS contient presque la moitié des ressources mondiales
probables de gaz naturel et le Moyen-Orient, près de
40 %
9(
*
)
.
Cette situation va aller en s'aggravant : en ce qui concerne le
pétrole, selon le Commissariat Général du Plan,
"
si l'on peut, sans risque de se tromper, penser que l'augmentation de
la production des non-OPEP se poursuivra jusqu'à l'aube du prochain
siècle, la question se pose pour l'après 2005. Il est
indéniable, en effet, que
l'essentiel des réserves se trouve
concentré au Moyen-Orient et que les pays du Golfe
Persique
devraient, dans un futur plus ou moins lointain, augmenter fortement leur part
dans la production mondiale
"
10(
*
)
.
De même, en ce qui concerne le
gaz naturel
, les réserves
prouvées mondiales ont progressé irrégulièrement
depuis 1970 : celles des pays industrialisés occidentaux n'ont
progressé que de 22 % de 1970 à 1997, pour atteindre
11 % du total. Dans le même temps, les réserves de la zone
CEI étaient multipliées par 4,7 (40 % du total) et celles de
l'OPEP par 5,6 (42 % du total).
En conséquence,
après 2010, l'approvisionnement
européen extérieur augmentera et aura pour source l'Afrique du
Nord
(Algérie et Lybie),
la Russie
(qui entre temps, aura
vraisemblablement accru sa production dans l'Extrême-Sibérie)
et enfin, le Moyen-Orient
.