2. L'Allemagne est en faveur du stockage irréversible
En
Allemagne, l'aval du cycle nucléaire est réglementé par la
"loi atomique". Jusqu'en 1994, cette dernière obligeait les exploitants
de réacteurs à retraiter en priorité leur combustible
usé dans la mesure où ce retraitement demeurait rentable et
pouvait se faire sans dommages pour l'environnement. Depuis un amendement de
cette loi en 1994, le
libre choix leur est laissé entre le
retraitement et le stockage direct
.
Dans la pratique, la plupart des
électriciens ont encore recours au
retraitement dans le cadre de contrats qui les lient avec BNFL et Cogema
jusqu'en 2005, avec, selon les cas, des options pour 10 années
supplémentaires. L'Allemagne ne dispose en effet pas d'installation
industrielle de retraitement (le projet d'usine de retraitement de Wackersdorf
ayant été stoppé en 1989).
Les 19 centrales nucléaires à eau légère en
activité en Allemagne produisent annuellement environ 480 tonnes de
combustible usé sous forme de métaux lourds.
Selon la loi, le stockage définitif des déchets nucléaires
à vie longue est du ressort des autorités fédérales
alors que le stockage des déchets à faible et moyenne
activité incombe aux Länders. C'est aux exploitants d'assurer
l'entreposage intermédiaire.
Il existe deux centres de stockage intermédiaire, l'un à Ahaus et
l'autre à Gorleben (Basse Saxe), destinés à recevoir des
combustibles irradiés en vue de leur stockage direct ou en attente de
leur retraitement. Chacun dispose d'une capacité de 1 500 tonnes.
En pratique, seul Ahaus a pu jusqu'à présent fonctionner
correctement, le fonctionnement de Gorleben ayant été
entravé par les actions en justice des anti-nucléaires. Mais, ce
dernier site a été retenu pour y construire une installation
pilote (PKA) de conditionnement pour le stockage direct
d'éléments combustibles irradiés.
Par ailleurs, la capacité de stockage sur site autorisée de
l'ensemble des centrales s'élevait début 1996 à 6 683
tonnes.
Les déchets de haute activité issus du retraitement des
combustibles sont vitrifiés sur place (i.e. à Sellafield ou
à la Hague) et réexpédiés dans des conteneurs de
transport à Gorleben pour stockage intermédiaire.
Le stockage définitif de déchets radioactifs n'est pour l'instant
effectif qu'au centre de Morsleben (ERAM) remis en service en 1994, qui
doit accueillir jusqu'en 2000 des déchets de faible et moyenne
activité.
S'agissant du stockage définitif des déchets de haute
activité, le site profond de la mine de sel de Gorleben fait l'objet
d'études géologiques depuis 1989.