I. DES CRÉDITS PEU " VISIBLES "
Conséquence budgétaire de l'inexistence -souvent
dénoncée par les associations de consommateurs- d'un portefeuille
ministériel qui leur soit exclusivement consacré, la concurrence
et la consommation n'ont pas, pour leurs crédits, de fascicule
budgétaire qui leur soit propre. Ces derniers sont regroupés avec
les autres " services financiers " dont ils ne représentent
que 2,1 % et qui sont : l'administration générale et les
dotations communes du ministère de l'Economie ; la Cour des Comptes et
les Chambres régionales des comptes ; le Trésor public ; la
Direction générale des Impôts ; la Direction
générale des Douanes et des droits indirects ; l'INSEE ; les
services de l'Expansion économique à l'étranger.
Bien plus, cette année, en raison des changements de structures
gouvernementales, les " services financiers " sont eux-mêmes
présentés dans un fascicule budgétaire qui regroupe de
très nombreux crédits du ministère de l'Economie,
relatifs, outre les services financiers, à l'Industrie, aux petites et
moyennes entreprises, au commerce et à l'artisanat.
Symboliquement, sur les 274 pages de ce fascicule budgétaire,
seulement 4 sont exclusivement consacrées à la concurrence et
à la consommation : il s'agit de l'agrégat n° 8,
intitulé " Direction générale de la concurrence, de
la consommation et de la répression des fraudes " (DGCCRF).
Cet agrégat regroupe :
- les crédits de la DGCCRF et des services
déconcentrés ;
- les crédits d'intervention? au sein desquels se trouvent la
subvention versée à l'Institut national de la Consommation et les
aides au mouvement consumériste ;
- les crédits d'équipement, principalement dévolus
à la modernisation et aux travaux des laboratoires de la DGCCRF.
II. UN BUDGET MODESTE, QUI SE MAINTIENT
Les crédits demandés s'élèvent au total à 981,7 millions de francs , contre 983,1 millions en loi de finances initiale pour 1997 et 1 milliard en 1996.
ÉVOLUTION DES CRÉDITS PAR TITRE
(en millions de francs)
CRÉDITS VOTÉS POUR 1997 |
CRÉDITS DEMANDÉS POUR 1998 |
ÉVOLUTION |
|
Dépenses ordinaires (DO) |
967,7 |
971,7 |
+ 0,4 % |
- dont : moyens des services |
927,7 |
931,7 |
+ 0,4 % |
- dont : interventions publiques |
40,0 |
40,0 |
0 |
Dépenses en capital
|
15,4 |
10,0 |
- 34,9 % |
TOTAL (DO + CP) |
983,1 |
981,7 |
- 0,14 % |
Autorisations de programme |
21,5 |
10,0 |
- 53,5 % |
Si les crédits stagnent globalement, le contraste est
fort entre les dépenses ordinaires qui se maintiennent et les
dépenses en capital qui diminuent significativement.
Les dépenses ordinaires
représentent 971,7 millions
de francs, soit la quasi totalité (98,9 %) du budget
consacré à la concurrence et à la consommation. Cette part
était de 98,4 % l'année passée.
Les moyens des services
, pour 931,7 millions de francs, (soit
95 % du total), sont en augmentation de 0,4 %. Ces dotations couvrent
les dépenses de personnel (731,7 millions) et de fonctionnement
(207 millions au total) de la DGCCRF, des services
déconcentrés et de la commission de la sécurité des
consommateurs, ainsi que la subvention de fonctionnement de l'Institut national
de la consommation (INC), pour 25 millions de francs et les frais de
justice et de réparation civile.
Dans la loi de finances initiale pour 1997,
31 emplois avaient
été supprimés à la DGCCRF
dont l'effectif
budgétaire était ainsi passé de 3.746 postes au
1er janvier 1996 à 3.715 au 1er janvier 1997,
permettant l'emploi, compte tenu des temps partiels, de 3.835 agents.
Le projet de loi de finances pour 1998 propose
la suppression de
10 nouveaux emplois
puisque le nombre de postes budgétaires
prévus pour la DGCCRF est de 3.705. dix-neuf emplois des
catégories B et C sont supprimés et 9 emplois de catégorie
A sont créés, pour renforcer le contrôle des marchés
publics.
Les " interventions publiques "
regroupent en fait
le soutien
aux organisations de consommateurs (chapitre budgétaire 44-81). Le
montant demandé est de
40 millions de francs, en stagnation
par rapport à la loi de finances initiale pour 1997
. Rappelons
que les années précédentes avaient vu une baisse de cet
effort de 28 % en 1997 par rapport à 1996, et de 6,7 % en 1996
par rapport à 1995.
Les dépenses en capital
diminuent
. Les crédits de
paiement du chapitre 57-90 passent de 15,4 à 10 millions de
francs, soit une baisse de plus d'un tiers. Les autorisations de programme
passent de 21,5 à 10 millions de francs, soit une baisse de la
moitié. Ce chapitre supporte l'intégralité des
dépenses d'investissement de la DGCCRF : construction de nouveaux
locaux, achat de matériel et réfection des laboratoires.
L'administration des finances justifie les baisses de crédits par
l'achèvement des plans de regroupement des services locaux et de remise
à niveau des laboratoires.