CHAPITRE II -
LA SNCF
Depuis l'entrée en vigueur de la loi du
13 février 1997 portant création du Réseau
Ferré de France, le nouvel établissement est doté des
actifs constitutifs de l'infrastructure ferroviaire. Il a pris en charge, en
contrepartie, 134,2 milliards de francs de dettes imputables à
l'infrastructure.
Les comptes de la SNCF, allégés des charges financières et
d'amortissement liées aux actifs, se sont, en conséquence,
améliorés en 1997 : 2 milliards de déficit contre 15
milliards en 1996.
Le Gouvernement a, par ailleurs, pris en charge 20 milliards de dette
supplémentaire de la SNCF.
Celle-ci devrait donc normalement s'engager vers un redressement durable.
La clarification des responsabilités du gestionnaire des
infrastructures, d'une part, et du transporteur, d'autre part, s'est traduit
par la mise en place de dispositifs réglementaires ou contractuels entre
les deux établissements. Ces dispositifs ont concerné la
rémunération versée par RFF à la SNCF pour la
gestion et l'entretien du réseau ferré, les péages
d'infrastructures acquittés par la SNCF, ou encore les mandats de
maîtrise d'ouvrage.
Dans le même temps, l'expérimentation de la régionalisation
des services régionaux de voyageurs a été engagée
dans six régions candidates (Alsace, Centre, Nord-Pas-de-Calais,
Pays-de-la-Loire, Provence-Alpes-Côte d'Azur, Rhône-Alpes) à
compter du 1er janvier 1997.
Une contribution correspondant à la quote-part du déficit
d'exploitation des services régionaux de voyageurs dans les six
régions expérimentales a été versée
directement à ces dernières dès le
1er janvier 1997.
I. LES TRAFICS DE VOYAGEURS ET DE MARCHANDISES
Le tableau ci-dessous montre l'évolution, depuis cinq
ans, du trafic voyageurs de la SNCF sur le réseau principal (TGV,
rapides et express, services régionaux), d'une part, et en banlieue
parisienne, d'autre part :
En milliards de voyageurs-kilomètres |
1992 |
1993 |
1994 |
1995
|
1996 |
Réseau principal
|
18,96 |
18,92 |
20,51 |
21,43 |
24,77 |
- Autres trains grandes lignes |
26,35 |
22,29 |
21,56 |
18,89 |
18,88 |
Total grandes lignes |
45,31 |
41,22 |
42,07 |
40,32 |
43,65 |
Services régionaux hors Ile-de-France |
7,63 |
7,54 |
7,38 |
6,76 |
7,25 |
Total réseau principal |
52,94 |
48,76 |
49,45 |
47,08 |
50,90 |
Services régionaux Ile-de-France |
10,06 |
9,85 |
9,48 |
8,48 |
8,87 |
Ensemble du trafic voyageurs |
63,00 |
58,61 |
58,93 |
55,56 |
59,77 |
L'ensemble du trafic voyageurs de la SNCF a progressé
apparemment de
7,6 % en 1996
mais est resté, en fait, stable
après correction de l'effet des grèves des mois de novembre et
décembre 1995.
La croissance -réelle- du trafic TGV
s'explique par la mise en service, en juin 1996, du Paris-Bruxelles et par
la montée en charge d'Eurostar.
La tendance à la baisse du trafic de l'Ile-de-France s'est poursuivie
toujours après correction de l'effet des grèves sur le chiffre de
l'année 1995.
Au cours des six premiers mois de l'année 1997, on relève une
légère baisse du trafic du réseau principal
(- 0,2 %) par rapport aux six premiers mois de l'année 1996.
Le trafic de l'Ile-de-France reprend, quant à lui, une pente ascendante
(+ 1,1 %).
Le tableau ci-dessous retrace l'évolution, depuis cinq ans, du trafic
marchandises de la SNCF exprimé en
milliards de
tonnes-kilomètres
:
1992 |
1993 |
1994 |
1995 |
1996 |
48,21 |
43,60 |
47,14 |
46,56 |
48,32 |
Si à partir de l'automne 1992, la conjoncture
économique a fortement réduit la demande de transport sur la
plupart des marchés (- 9,5 % en 1993), la tendance s'est
heureusement inversée en 1994 avec un taux d'augmentation du trafic de
8,2 % par rapport à 1993. Cette progression a principalement
concerné les matériaux de construction, les automobiles, le
charbon, l'acier et la chimie.
En 1995, l'évolution positive s'est confirmée grâce au
transport combiné et au trafic international. Les mouvements sociaux
intervenus à la fin de cette année ont entraîné, sur
l'ensemble de l'année, une baisse de trafic exprimé en
tonnes-kilomètres de 1,2 %.
En 1996, le trafic a retrouvé son niveau de 1992 avec une progression de
près
de 4 % par rapport à 1995.
Au cours des six premiers mois de 1997, la progression du trafic fret a
été de 6,9 % par rapport aux six premiers mois de 1996, pour
l'ensemble des secteurs du fret y compris pour les wagons isolés.