Avis n° 87 Tome XVIII - Projet de loi de finances pour 1998 - Transports terrestres
Georges BERCHET, Sénateur
Commission des Affaires économiques et du Plan - Avis n° 87 - 1997/1998
Table des matières
- INTRODUCTION
-
CHAPITRE IER -
LES PRINCIPALES DONNÉES BUDGÉTAIRES POUR 1997 -
CHAPITRE II -
LA SNCF- I. LES TRAFICS DE VOYAGEURS ET DE MARCHANDISES
- II. LE RÉSEAU À GRANDE VITESSE
- III. LA POURSUITE DU PROGRAMME D'AMÉLIORATION DES LIGNES CLASSIQUES
- IV. LA SITUATION FINANCIÈRE DE L'ENTREPRISE
- V. L'ACTION MENÉE EN MATIÈRE DE SÉCURITÉ DES CIRCULATIONS ET DE SÛRETÉ DES PERSONNES
- VI. LA SNCF : OPÉRATEUR DE TÉLÉCOMMUNICATIONS
- VII. LES INTERROGATIONS DE VOTRE COMMISSION
-
CHAPITRE III -
LA RATP -
CHAPITRE IV -
LES TRANSPORTS COLLECTIFS EN PROVINCE - EXAMEN PAR LA COMMISSION
N° 87
SÉNAT
SESSION ORDINAIRE DE 1997-1998
Annexe au procès-verbal de la séance du 20 novembre 1997.
AVIS
PRÉSENTÉ
au nom de la commission des Affaires économiques et du Plan (1) sur le projet de loi de finances pour 1998 , ADOPTÉ PAR L'ASSEMBLÉE NATIONALE,
TOME XVIII
TRANSPORTS TERRESTRES
Par M. Georges BERCHET,
Sénateur.
(1) Cette commission est composée de :
MM. Jean
François-Poncet,
président
; Philippe François,
Henri Revol, Jean Huchon, Fernand Tardy, Gérard César, Louis
Minetti,
vice-présidents
; Georges Berchet, William Chervy,
Jean-Paul Émin, Louis Moinard,
secrétaires
; Louis
Althapé, Alphonse Arzel, Mme Janine Bardou, MM. Michel Barnier, Bernard
Barraux, Michel Bécot, Jean Besson, Jean Bizet, Marcel Bony, Jean Boyer,
Jacques Braconnier, Gérard Braun, Dominique Braye, Michel Charzat,
Marcel-Pierre Cleach, Roland Courteau, Désiré Debavelaere,
Gérard Delfau, Fernand Demilly, Marcel Deneux, Rodolphe
Désiré, Michel Doublet, Mme Josette Durrieu, MM. Bernard
Dussaut
,
Jean-Paul Emorine, Léon Fatous, Hilaire Flandre, Aubert
Garcia, François Gerbaud, Charles Ginésy, Jean Grandon, Francis
Grignon, Georges Gruillot, Mme Anne Heinis, MM. Pierre Hérisson,
Rémi Herment, Bernard Hugo, Bernard Joly, Gérard Larcher, Edmond
Lauret, Pierre Lefebvre, Jean-François Le Grand, Kléber
Malécot, Jacques de Menou, Louis Mercier, Jean-Baptiste Motroni,
Jean-Marc Pastor, Jean Pépin, Daniel Percheron, Jean Peyrafitte, Bernard
Piras, Alain Pluchet, Jean Pourchet, Jean Puech, Jean-Pierre Raffarin, Paul
Raoult, Jean-Marie Rausch, Charles Revet, Roger Rigaudière, Roger
Rinchet, Jean-Jacques Robert, Jacques Rocca Serra, Josselin de Rohan,
Raymond Soucaret, Michel Souplet, Mme Odette Terrade, M. Henri Weber.
Voir les numéros
:
Assemblée nationale
(
11
ème législ.) :
230
,
305
à
310
et T.A.
24
.
Sénat
:
84
et
85
(annexe n°
21
)
(1997-1998).
Lois de finances. |
INTRODUCTION
Mesdames, Messieurs,
Pour la SNCF, l'année 1997 aura été, principalement, celle
de la discussion et de l'adoption de la loi du 13 février, qui a
scindé l'entreprise en deux entités : la SNCF et RFF
(Réseau Ferré de France). Le transfert des infrastructures au
nouvel établissement public pour un montant de 130,1 milliards de
francs et la reprise par la nouvelle entité de 134,2 milliards de
francs d'équivalent endettement ont radicalement modifié la
situation de l'entreprise publique, dont la dette résiduelle s'est
établie, à l'issue de la réforme, à
65 milliards de francs. Par ailleurs, le Gouvernement a
décidé de " désendetter " la SNCF de
20 milliards de francs supplémentaires, en inscrivant ce montant au
"
service annexe d'amortissement de la dette
"
créé en 1991 par un contrat de plan Etat-SNCF.
Cette évolution positive s'accompagne hélas du doute qui plane
sur l'avenir de la réforme depuis les déclarations de M. le
ministre de l'Equipement, des Transports et du Logement, le
2 juillet dernier, appelant de ses voeux "
une réforme
de la réforme
" même s'il a précisé qu'il
n'y aurait en la matière "
ni statu quo
, ni retour
en arrière
".
La discussion du budget des Transports terrestres fournira, souhaitons-le, au
ministre l'occasion de nous apporter sur ce point capital
éclaircissements et apaisements.
L'année 1997 aura été endeuillée par deux graves
collisions mortelles entre trains et véhicules routiers survenues
à quelques semaines de distance, lors de la traversée de passages
à niveau. La première, à Port-Sainte-Foy aura
coûté la vie à onze personnes dont quatre cheminots ;
lors de la seconde, à Bergue, on a déploré trois morts.
Une réflexion doit impérativement s'engager sur un programme
d'accélération de la diminution du nombre des dix-sept mille
passages à niveau. Ce dossier ne concerne pas seulement la SNCF, mais
aussi l'Etat, les collectivités territoriales et la
" Route ".
Selon la SNCF, de quatre à cinq cent passages à niveau sont
supprimés chaque année principalement du fait de la fermeture de
voies routières peu fréquentées.
Le coût global de la suppression n'a pas été
réellement chiffré. Les experts de la SNCF l'évaluent
néanmoins à "
environ deux milliards de francs
"
en faisant valoir que la dépense consécutive à la
suppression d'un passage à niveau peut évoluer de dix millions
à quatre-vingt millions de francs en fonction de la solution requise :
ouvrage d'art, déviation routière, suppression pure et simple de
la voie routière...
CHAPITRE IER -
LES PRINCIPALES DONNÉES
BUDGÉTAIRES POUR 1997
I. LES CRÉDITS INSCRITS AU BUDGET DU MINISTÈRE DES TRANSPORTS
Les crédits accordés aux transports terrestres en 1998 s'élevent, en dépenses ordinaires et crédits de paiement, à 44,9 milliards de francs, soit une progression de 0,8 % en francs constants par rapport au budget voté de 1997.
A. LES DÉPENSES ORDINAIRES
Au sein de ces crédits, les dépenses ordinaires -qui représentent 97,5 % du total- atteignent 43,96 milliards de francs, en progression de 1,1 % en francs courants par rapport à 1997.
1. Les moyens des services
Les
moyens des services
(Titre III) atteignent la
somme de 7,6 millions de francs.
On notera pour mémoire que ces crédits concernent :
- à hauteur de 808.000 francs les pensions et retraites des
employés de chemins de fer d'intérêt régional ou
local ;
- à hauteur de 6,8 millions de francs des travaux d'entretien
sur les réseaux fluvial et routier, ainsi que le chapitre
"
transports de défense
".
2. Les interventions publiques
Les crédits consacrés aux interventions
publiques (Titre IV) s'élèvent à 44 milliards de
francs et représentent, à eux seuls, plus de 97 % des
crédits des transports terrestres. Ils augmentent de
1,1 %
par rapport à 1997.
On relèvera :
- que 5,15 milliards de francs représentent la contribution de
l'Etat à l'exploitation des services d'intérêt
régional de voyageurs (chapitre 45-42, article 10).
C'est sur ce chapitre, soulignons-le, que sont inscrites les mesures
destinées à la poursuite de l'expérience de
régionalisation engagée au titre de la loi n° 95-115 du
4 février 1995 d'orientation pour l'aménagement et le
développement du territoire ;
- que le chapitre 45-43 portant contribution aux charges
d'infrastructures ferroviaires et au désendettement est pourvu à
hauteur de 16,26 milliards de francs. On se rappelle qu'en contrepartie de
l'ouverture de ce chapitre en 1996, le chapitre 45-44 consacré au
service annexe d'amortissement de la dette de la SNCF (4,44 milliards de
francs en 1996), de même que le chapitre 45-45 de contribution aux
charges d'infrastructures SNCF (12,61 milliards de francs en 1996) ont
été supprimés.
La hausse de cette dotation est
directement liée à la décision prise au mois de juin
dernier de " désendetter " l'entreprise d'un montant
" supplémentaire " (après la création de RFF),
de 20 milliards de francs ;
- le chapitre 46-41 de contribution de l'Etat aux transports collectifs
parisiens bénéficie d'une dotation de 5,57 milliards de
francs.
On peut noter :
- 4,21 milliards de francs d'indemnité compensatrice à
la RATP ;
- 846 millions de francs d'indemnité compensatrice à la
SNCF ;
- 2 millions pour la desserte des villes nouvelles ;
- le chapitre 46-42 reçoit encore 1,93 milliard de francs au
titre de la compensation pour tarifs sociaux de la SNCF ;
- le chapitre 47-41 bénéficie de 14 milliards de francs
en 1998 au titre des charges de retraite de la SNCF.
On a souvent
souligné que la croissance mécanique de ces charges
représente environ 270 millions de francs d'une année sur
l'autre.
B. LES DÉPENSES EN CAPITAL
S'agissant des
dépenses en capital
, les
crédits de paiement atteignent 956 millions de francs en 1998 contre
1,06 milliard de francs en 1997, soit un recul de
10 %.
Quant aux autorisations de programme, elles sont en très
légère progression : 1,017 milliard de francs, contre
1,012 milliard de francs en 1997 (
+ 0,5 %
).
1. Les investissements exécutés par l'Etat
Le titre V "
Investissements exécutés
par l'Etat "
bénéficie de 16,6 millions de francs
pour 1998, montant en progression de 15,4 % par rapport au budget
voté de 1997 (14,8 millions de francs).
Les autorisation de programme à ce titre représentent
20 millions de francs.
On relèvera :
- que 5,5 millions de francs sont attribués à
l'organisation du marché des transports routiers (chapitre 53-44
article 10) ;
- que 7,6 millions de francs sont dévolus aux études
économiques dans le domaine des transports, non plus à
l'article 10 du chapitre 53-41, mais à l'article 40 du
chapitre 53-44 dont le libellé a été modifié
"
Transports terrestres - Organisation du secteur des
transports
".
2. Les subventions d'investissement accordées par l'Etat
Les
subventions d'investissement accordées par
l'Etat (Titre VI)
seraient, quant à elles, d'un montant de
940,2 millions de francs en crédits de paiement, contre
1,049 milliard de francs dans le budget voté de 1997. Les
autorisations de programme correspondantes atteignent néanmoins
997 millions de francs, en très légère progression
par rapport à 1997.
On notera que :
- 28 millions de francs sont consacrés en 1998 au
réseau ferré du RER-RATP ;
- 277 millions de francs sont dévolus au réseau SNCF et
à RFF en Ile-de-France ;
- 498,3 millions de francs sont affectés à des
aménagements d'infrastructures pour les transports collectifs urbains en
site propre et en province ;
- 34,1 millions de francs bénéficient au
développement de la productivité des transports de
marchandises ;
- 33,3 millions de francs sont consacrés au Fonds d'aide
à la recherche et à l'innovation dans les transports.
II. RÉCAPITULATION DES CRÉDITS PAR AGRÉGAT
RÉCAPITULATION DES CRÉDITS PAR AGRÉGAT ET TITRE
Agrégats |
Dépenses ordinaires |
Dépenses en capital |
Total |
||||
Titre III |
Titre IV |
Titre V |
Titre VI |
pour 1998 |
|||
01 |
Concours de l'Etat au transport ferroviaire |
37 393 |
37.393 |
||||
02 |
Transports collectifs urbains en Ile-de-France |
5 570 |
309 |
5.879 |
|||
03 |
Transports collectifs de province |
76 |
552 |
629 |
|||
04 |
Organisation, régulation et animation du secteur des transports |
6 |
40 |
9 |
36 |
91 |
|
05 |
Régimes particuliers de retraites |
0,8 |
875 |
876. |
|||
06 |
Etudes et recherche |
7 |
41 |
49. |
|||
TOTAUX |
7 |
43 955 |
16 |
940 |
44 919 |
( en millions de francs)
Au sein de l'agrégat 01, sont regroupés les
chapitres et articles suivants :
Chapitre |
3745 |
Organisation et fonctionnement des transports de défense (ancien) |
Article 10 |
Chemins de fer (ancien) |
|
Chapitre |
45-42 |
Transports de voyageurs à courte distance |
Article 10 |
Contribution de l'Etat à l'exploitation des services d'intérêt régional |
|
Chapitre |
45-43 |
Contribution aux charges d'infrastructures ferroviaires et au désendettement (intégralité du chapitre) |
Chapitre |
46-42 |
Transports collectifs - Compensation pour tarifs sociaux |
Article 10 |
Compensation pour tarifs sociaux SNCF |
|
Chapitre |
47-41 |
Charges de retraite de la SNCF (intégralité du chapitre) |
Chapitre |
63-41 |
Transports terrestres - Subventions d'investissement |
Article 70 |
Modernisation d'infrastructures de transport |
Au sein de l'agrégat 02, "
Transports
collectifs urbains en Ile-de-France
", sont regroupés les
chapitres et articles suivants :
Chapitre |
46-41 |
Contribution de l'Etat aux transports collectifs parisiens (intégralité du chapitre |
Chapitre |
63-41 |
Transports terrestres - Subventions d'investissement |
Article 11 |
RER - RATP - Réseau ferré |
|
Article 13 |
SNCF et RFF en Ile-de-France |
|
Article 14 |
Aménagement d'infrastructures de voirie pour les transports collectifs en région Ile-de-France |
|
Article 16 |
Acquisitions foncières en région Ile-de-France |
Au sein de l'agrégat 03, "
Transports
collectifs en province
", sont regroupés les chapitres et
articles suivants :
Chapitre |
45-42 |
Transports de voyageurs à courte distance |
Article 20 |
Organisation de dessertes à courte distance |
|
Chapitre |
46-42 |
Transports collectifs - Compensation pour tarifs sociaux |
Article 20 |
Autres compensations tarifaires |
|
Chapitre |
63-41 |
Transports terrestres - Subventions d'investissement |
Article 21 |
Aménagement d'infrastructures pour les transports collectifs urbains en site propre en province |
|
Article 23 |
Etudes et programme d'amélioration de la qualité et de la productivité des transports urbains des contrats de modernisation Etat-collectivités |
|
Article 24 |
Etudes de déplacements urbains |
|
Article 40 |
Transports collectifs régionaux et départementaux |
L'agrégat 04, "
Organisation, régulation
et animation du secteur des transports
", rassemble, quant à
lui, les chapitre et articles pour un montant d'environ 2 % du budget
total des transports terrestres. Ces dotations intéressent
essentiellement le transport fluvial et le contrôle des transports
routiers.
L'agrégat 05 concerne, lui, deux chapitres : le chapitre 39-91
(Pensions et retraites - Prestations et versements de l'Etat) et le chapitre
47-42 (Régimes sociaux particuliers des transports terrestres).
Enfin, l'agrégat 06, "
Etudes et recherche
",
regroupe
les chapitres et articles suivants :
Chapitre |
53-41 |
Etudes économiques dans le domaine des transports terrestres (ancien) (intégralité du chapitre) |
Chapitre |
53-44 |
Transports terrestres - Organisation du secteur des transports (libellé modifié) |
Article 40 |
Etudes économiques (nouveau) |
|
Chapitre |
63-41 |
Transports terrestres - Subventions d'investissement |
Article 50 |
Programme de recherche et de développement pour l'innovation et la technologie dans les transports terrestres (PREDIR) - Budget 1998 : 8,5 millions de francs |
|
Chapitre |
67-17 |
Recherche scientifique et technique (intégralité du chapitre) |
La récapitulation des crédits par agrégat et par titre fait apparaître clairement l'importance des concours de l'Etat au transport ferroviaire dans l'ensemble du budget des transports terrestres : 37,4 milliards de francs sur un budget de 45 milliards de francs, soit plus de 80 % . Les charges de retraite de la SNCF (14 milliards de francs en 1998) participent, à elles seules, pour près de 40 % aux dotations ferroviaires.
III. LES CRÉDITS INSCRITS AU FITTVN
Institué par la loi n° 95-115 du
4 février 1995 d'orientation pour l'aménagement et le
développement du territoire,
le Fonds d'investissement des transports
terrestres et des voies navigables (FITTVN)
constitue une seconde voie de
financement des transports terrestres au sein de budget général.
Le FITTVN a pour objet de participer au financement des investissements
suivants :
- réseau TGV inscrit au schéma directeur national ;
- développement des transports ferroviaires régionaux de
voyageurs, particulièrement dans les zones d'accès
difficile ;
- développement des transports combinés ;
- investissements routiers nationaux et particulièrement pour le
désenclavement des zones d'accès difficile ;
- réalisation des voies navigables, figurant au schéma
directeur des voies navigables.
Compte d'affectation spéciale institué sur la base des
articles 22 et 47 de la loi de finances initiale pour 1995, le FITTVN
figure sous le n° 902-26 au fascicule des comptes spéciaux du
trésor.
Ses recettes sont constituées par :
- le produit de la taxe sur les titulaires d'ouvrage
hydroélectriques concédées (EDF), soit une ressource
estimée à 1,69 milliard de francs en 1998 ;
- le produit de la taxe sur les concessionnaires d'autoroutes, soit une
ressource estimée à 2,21 milliards de francs pour 1998.
Soit au total un budget de 3,9 milliards de francs pour 1998, en
progression de 800 millions de francs par rapport au budget voté de
1996, compte tenu
des effets attendus du doublement de la taxe sur les
titulaires d'ouvrages hydroélectriques concédés
prévu
par l'article 22 du projet de loi de finances.
Le doublement de cette taxe est justifié par le fait que l'abandon de la
liaison fluviale Rhin-Rhône devrait entraîner pour
Electricité de France une économie d'un montant avoisinant le
surplus de taxe.
Les dépenses du Fonds devraient atteindre, pour les investissements en
matière de transport ferroviaire et de transport combiné, la
somme de 1,635 milliard de francs en autorisations de programmes et
crédits de paiement, soit un progrès de 493 millions de
francs par rapport au budget voté de 1997.
Votre commission exprime à nouveau le souhait que le Comité de
gestion du FITTVN où siègent des parlementaires puisse à
l'avenir exercer un réel pouvoir de contrôle sur la programmation
des crédits de ce compte d'affectation spéciale.
Elle s'est ainsi demandé si tout ou partie de la " dotation
ferroviaire " du FITTVN ne pourrait être -au même titre que le
produit des amendes de police par exemple- consacrée à un plan
pluriannuel de résorption de notre parc de passages à niveau
(17.000 en 1997). En l'état actuel, il semble que personne ne voie
très bien comment financer ce programme.
Votre commission a souhaité énoncer cette possible solution et
engager le débat.
CHAPITRE II -
LA SNCF
Depuis l'entrée en vigueur de la loi du
13 février 1997 portant création du Réseau
Ferré de France, le nouvel établissement est doté des
actifs constitutifs de l'infrastructure ferroviaire. Il a pris en charge, en
contrepartie, 134,2 milliards de francs de dettes imputables à
l'infrastructure.
Les comptes de la SNCF, allégés des charges financières et
d'amortissement liées aux actifs, se sont, en conséquence,
améliorés en 1997 : 2 milliards de déficit contre 15
milliards en 1996.
Le Gouvernement a, par ailleurs, pris en charge 20 milliards de dette
supplémentaire de la SNCF.
Celle-ci devrait donc normalement s'engager vers un redressement durable.
La clarification des responsabilités du gestionnaire des
infrastructures, d'une part, et du transporteur, d'autre part, s'est traduit
par la mise en place de dispositifs réglementaires ou contractuels entre
les deux établissements. Ces dispositifs ont concerné la
rémunération versée par RFF à la SNCF pour la
gestion et l'entretien du réseau ferré, les péages
d'infrastructures acquittés par la SNCF, ou encore les mandats de
maîtrise d'ouvrage.
Dans le même temps, l'expérimentation de la régionalisation
des services régionaux de voyageurs a été engagée
dans six régions candidates (Alsace, Centre, Nord-Pas-de-Calais,
Pays-de-la-Loire, Provence-Alpes-Côte d'Azur, Rhône-Alpes) à
compter du 1er janvier 1997.
Une contribution correspondant à la quote-part du déficit
d'exploitation des services régionaux de voyageurs dans les six
régions expérimentales a été versée
directement à ces dernières dès le
1er janvier 1997.
I. LES TRAFICS DE VOYAGEURS ET DE MARCHANDISES
Le tableau ci-dessous montre l'évolution, depuis cinq
ans, du trafic voyageurs de la SNCF sur le réseau principal (TGV,
rapides et express, services régionaux), d'une part, et en banlieue
parisienne, d'autre part :
En milliards de voyageurs-kilomètres |
1992 |
1993 |
1994 |
1995
|
1996 |
Réseau principal
|
18,96 |
18,92 |
20,51 |
21,43 |
24,77 |
- Autres trains grandes lignes |
26,35 |
22,29 |
21,56 |
18,89 |
18,88 |
Total grandes lignes |
45,31 |
41,22 |
42,07 |
40,32 |
43,65 |
Services régionaux hors Ile-de-France |
7,63 |
7,54 |
7,38 |
6,76 |
7,25 |
Total réseau principal |
52,94 |
48,76 |
49,45 |
47,08 |
50,90 |
Services régionaux Ile-de-France |
10,06 |
9,85 |
9,48 |
8,48 |
8,87 |
Ensemble du trafic voyageurs |
63,00 |
58,61 |
58,93 |
55,56 |
59,77 |
L'ensemble du trafic voyageurs de la SNCF a progressé
apparemment de
7,6 % en 1996
mais est resté, en fait, stable
après correction de l'effet des grèves des mois de novembre et
décembre 1995.
La croissance -réelle- du trafic TGV
s'explique par la mise en service, en juin 1996, du Paris-Bruxelles et par
la montée en charge d'Eurostar.
La tendance à la baisse du trafic de l'Ile-de-France s'est poursuivie
toujours après correction de l'effet des grèves sur le chiffre de
l'année 1995.
Au cours des six premiers mois de l'année 1997, on relève une
légère baisse du trafic du réseau principal
(- 0,2 %) par rapport aux six premiers mois de l'année 1996.
Le trafic de l'Ile-de-France reprend, quant à lui, une pente ascendante
(+ 1,1 %).
Le tableau ci-dessous retrace l'évolution, depuis cinq ans, du trafic
marchandises de la SNCF exprimé en
milliards de
tonnes-kilomètres
:
1992 |
1993 |
1994 |
1995 |
1996 |
48,21 |
43,60 |
47,14 |
46,56 |
48,32 |
Si à partir de l'automne 1992, la conjoncture
économique a fortement réduit la demande de transport sur la
plupart des marchés (- 9,5 % en 1993), la tendance s'est
heureusement inversée en 1994 avec un taux d'augmentation du trafic de
8,2 % par rapport à 1993. Cette progression a principalement
concerné les matériaux de construction, les automobiles, le
charbon, l'acier et la chimie.
En 1995, l'évolution positive s'est confirmée grâce au
transport combiné et au trafic international. Les mouvements sociaux
intervenus à la fin de cette année ont entraîné, sur
l'ensemble de l'année, une baisse de trafic exprimé en
tonnes-kilomètres de 1,2 %.
En 1996, le trafic a retrouvé son niveau de 1992 avec une progression de
près
de 4 % par rapport à 1995.
Au cours des six premiers mois de 1997, la progression du trafic fret a
été de 6,9 % par rapport aux six premiers mois de 1996, pour
l'ensemble des secteurs du fret y compris pour les wagons isolés.
II. LE RÉSEAU À GRANDE VITESSE
C'est le 14 mai 1991 (décret du
1er avril 1992) que le Comité interministériel
d'aménagement du territoire a adopté un schéma directeur
national des liaisons ferroviaires à grande vitesse dans le cadre de la
loi d'orientation des transports intérieurs (LOTI) du
30 décembre 1982.
Ce schéma a donné lieu à une consultation des conseils
régionaux, des comités régionaux des transports et du
Conseil national des transports.
Le schéma a prévu la construction de près de
11.000 kilomètres
de lignes nouvelles à grande
vitesse.
Les lignes en service
en 1997 sont la ligne à grande vitesse
Sud-Est de Paris à Valence, la ligne à grande vitesse Atlantique
reliant Paris au Mans et à Tours, la ligne à grande vitesse Nord
reliant Paris, Lille (avec embranchement vers Bruxelles) et le tunnel sous la
Manche.
Des travaux sont en cours de réalisation pour des tronçons du
TGV-Méditerranée, de Valence à Marseille et de Valence
à Nîmes.
Les projets suivants attendent le démarrage de travaux :
- le TGV-Est-européen,
- le TGV-Languedoc-Roussillon,
- le TGV-Lyon-Turin,
- le TGV-Rhin-Rhône,
- le TGV-Aquitaine,
- le TGV-Bretagne-Pays-de-la-Loire.
Les travaux du
TGV-Méditerranée,
pour lequel,
soulignons-le, la plupart des grands ouvrages d'art ont été mis
en chantier, se poursuivent en vue d'une mise en service progressive en l'an
2000.
En ce qui concerne le
TGV-Est-
européen, signalons que la
déclaration d'utilité publique est intervenue en mai 1996. Le
ministre de l'Equipement, des Transports et du Logement a annoncé le
26 septembre dernier que la ligne nouvelle TGV-Est "
se
ferait dans son intégralité
".
Un protocole relatif aux modalités de financement et de
réalisation des études d'avant-projet détaillé a
été élaboré au début de 1997. Ce protocole
prévoit que, sur un montant global de 740 millions de francs
d'études et de travaux préliminaires, 223 millions de francs
seront à la charge des collectivités territoriales et le reste
à la charge de l'Etat, qui bénéficiera de subventions
européennes.
Les modalités de financement de la construction de la ligne nouvelle
(coût global estimé à 26 milliards de francs)
demeurent cependant incertaines.
S'agissant du
TGV-Languedoc-Roussillon
, rappelons que la section
internationale de ce projet, comprise entre Perpignan et Figueras, a
donné lieu à un accord franco-espagnol, le
10 octobre 1995. Cet accord a été approuvé par
l'Assemblée nationale en février 1997 et le Sénat le
14 octobre dernier.
La Commission intergouvernementale,
chargée de suivre les
questions relatives à la construction et à l'exploitation de la
section internationale, pourrait ainsi être installée d'ici la fin
de 1997.
En ce qui concerne le
TGV-Lyon-Turin
, la Commission
intergouvernementale chargée de la partie internationale du projet a
commencé ses travaux à la fin 1996. Elle a transmis ses
propositions aux gouvernements français et italien
qui ont
confirmé, lors du sommet de Chambéry du 3 octobre dernier,
leur volonté de construire cette ligne mixte
(voyageurs et fret)
inscrite au demeurant dès 1990 au schéma directeur
européen des liaisons à grande vitesse.
La concertation relative aux études d'avant-projet sommaire de la partie
française du projet (entre Lyon et Saint-Jean-de-Maurienne) devrait se
dérouler au cours de cet automne.
S'agissant du
TGV-Rhin-Rhône
, le ministre chargé des
transports a décidé le lancement des études d'avant-projet
sommaire en décembre 1995. Une convention de financement de ces
études a été signée le
16 février 1996 entre l'Etat, les régions
concernées et la SNCF.
Les études et consultations d'avant-projet sommaire ont
débouché sur une proposition de tracé au ministre de
l'Equipement, des Transports et du Logement.
Les études préliminaires concernant le
TGV-Bretagne-Pays-de-Loire
se sont achevées au mois de
septembre 1997. La conclusion de ces études et le bilan de la
consultation sont entre les mains du ministre qui devra arbitrer sur un dossier
qui, on le sait, alimente de vives controverses.
Le cahier des charges du projet
TGV-Aquitaine
a été,
enfin, approuvé en septembre 1996, à l'issue d'un
débat préalable sur les grands objectifs du projet. Une
convention relative aux modalités de financement et de
réalisation des études préliminaires a été
signée le 17 janvier 1997 entre l'Etat, la SNCF et les trois
régions concernées. Les études préliminaires
devraient se poursuivre en 1998.
Un risque pèse-t-il sur la poursuite du programme ?
S'il déclare vouloir "
poursuivre la politique de
développement du réseau ferroviaire à grande
vitesse
", le Gouvernement n'en fait pas moins valoir que
"
cette politique doit tenir compte des financements que la
collectivité peut lui consacrer
".
"
Compte tenu de l'ampleur des investissements nécessaires,
ajoute-t-il, il conviendra de définir des priorités, d'envisager
éventuellement des réalisations progressives, et surtout
d'intégrer la construction de lignes nouvelles au sein d'une politique
globale de recherche de qualité, prenant en compte toutes les options
disponibles
".
Le Gouvernement précise que le développement du programme
s'effectuera d'ailleurs "
dans un contexte nouveau, puisqu'une
réforme du transport ferroviaire, clarifiant les responsabilités
des différents acteurs et créant les conditions d'un redressement
durable de la SNCF, a été entreprise. C'est ainsi que l'Etat
exercera ses responsabilités en matière de choix
stratégiques de développement du réseau. Ces choix seront
mis en oeuvre par RFF, désormais responsable de l'aménagement, du
développement, de la cohérence et de la mise en valeur de
l'infrastructure ferroviaire
".
III. LA POURSUITE DU PROGRAMME D'AMÉLIORATION DES LIGNES CLASSIQUES
Deux opérations d'électrification du
réseau ont été menées cette année.
L'électrification de la section de ligne reliant Vierzon à
Bourges, permettant d'améliorer les performances de la desserte
Paris-Bourges, ainsi que des dessertes régionales entre Orléans
et Bourges, devrait s'achever cette année. Les travaux ont
été cofinancés par l'Etat, la région Centre et la
SNCF (et par RFF pour l'année 1997), dans le cadre du contrat de
plan Etat-région Centre.
L'électrification de la section de ligne Persan-Beaumont-Beauvais a fait
l'objet du contrat de plan Etat-région Picardie et
bénéficie d'un financement de la part de l'Etat, du Conseil
régional de Picardie, du Conseil régional d'Ile-de-France, du
département de l'Oise, du district des Sablons, de la ville de Beauvais
et de la SNCF (à laquelle sera désormais substitué RFF).
Cette électrification devrait permettre une amélioration sensible
des dessertes entre l'agglomération parisienne et l'Oise qui supportent
notamment de nombreux trajets domicile-travail. La mise en service est
prévue pour le début de l'an 2000.
On relèvera aussi que les travaux du TGV-Méditerranée se
poursuivent entre Valence et Marseille, d'une part, Nîmes, d'autre part.
La mise en place des installations fixes et, notamment, des caténaires
et sous-stations d'alimentation devrait intervenir en 1999.
Votre commission souligne, une nouvelle fois, la nécessité
d'améliorer des lignes telles que :
- Lyon-Bordeaux ;
- Persan-Beaumont-Beauvais ;
- Paris-Bâle dont le projet d'électrification demeure
toujours au point mort.
A cet égard, rappelons que l'électrification de la ligne
Paris-Troyes et son accès au réseau TGV fait partie des
priorités retenues par la " Charte du Bassin Parisien "
signé au mois d'avril 1994 et regroupant l'Ile-de-France, le Centre, la
Champagne-Ardenne, la Basse et la Haute-Normandie, la Picardie, la Bourgogne et
les Pays de la Loire.
Pourquoi ne pas électrifier, dans un premier temps, jusqu'à
Chalindrey, noeud ferroviaire sur une ligne électrifiée ?
Faire circuler des diesels entre Paris et Chalindrey constituerait :
- une hérésie économique puisque
l'électrification sera prolongée de Gretz à Troyes ;
- une contrainte anormale pour les usagers du fait d'une rupture de charge
à Troyes.
La Champagne méridionale et notamment Chaumont, ne doivent pas êre
négligés en matière d'aménagement du territoire au
même titre que le " désenclavement " d'Auxerre, chef
lieu de l'Yonne. L'électrification de la liaison
Auxerre-Laroche-Migennes a pour objet principal la suppression de la rupture de
charge.
IV. LA SITUATION FINANCIÈRE DE L'ENTREPRISE
Les incidences financières de la réforme du
13 janvier 1997 ont concerné la structure des comptes de
l'entreprise et le niveau de son déficit devrait s'établir
à 2 milliards de francs en 1997 contre 15 milliards de francs
l'année précédente.
Les actifs constitutifs de l'infrastructure ont été
transférés à RFF pour un montant de 130,1 milliards
de francs, résultant du solde entre la valeur nette comptable des actifs
et les subventions liées à ces investissements inscrites au
passif. Après la reprise de 134,2 milliards de francs
d'équivalent endettement par RFF, la dette résiduelle à la
charge de la SNCF s'établissait à 65 milliards de francs. Le
désendettement supplémentaire annoncé par le Gouvernement
pour un montant de 20 milliards de francs par l'inscription de ce montant
au Service annexe d'amortissement de la dette créé en 1991
devrait encore minorer l'effet des déficits d'exploitation
résiduels sur la situation nette.
En ce qui concerne le compte de résultat, les nouveaux flux financiers
entre la SNCF et RFF ont modifié sensiblement l'exploitation courante de
la première. Les consommations intermédiaires par exemple sont
passées à 33,7 milliards de francs contre
25,2 milliards de francs en 1996, dans la mesure où elles se sont
accrues des travaux d'investissement effectués pour le compte de RFF
(+ 13,8 milliards de francs), mais se sont en revanche
réduites à du montant des investissements qui étaient
jusqu'alors enregistrés en production immobilisée et
stockée (- 5,4 milliards de francs).
Les redevances d'infrastructure sont comptabilisées en charges pour
6 milliards de francs et la rémunération de la SNCF par RFF
pour la mission d'entretien et d'exploitation de l'infrastructure en produits
à hauteur de 16,8 milliards de francs. Il en résulte une
augmentation du chiffre d'affaires de 30,6 milliards de francs et de la
valeur ajoutée de 30,6 - 5,4 - 6 = 19,2 milliards de francs.
La SNCF n'assume plus le financement des charges d'infrastructure. En
conséquence, les versements de l'Etat, correspondant à la
contribution aux charges d'infrastructure désormais versée
à RFF, sont diminués de 11,8 milliards de francs.
Le résultat comptable de la SNCF en 1997 a aussi
bénéficié du transfert des actifs constitutifs de
l'infrastructure et de la dette.
Le transfert des actifs a ainsi allégé de 5 milliards de
francs les dotations nettes aux amortissements.
La prise en charge de 134,2 milliards de francs de dette par RFF se
traduit par un allégement de 10 milliards de francs de charges
financières.
Les produits du trafic devraient atteindre 43,2 milliards de francs,
contre 41,7 (+3,5 %).
Le tableau ci-dessous donne le montant et la structure de l'endettement
à long terme de la SNCF au 31 décembre 1996 :
Au 31/12/1996 |
Entreprise + Service annexe |
Dont entreprise |
||
en milliards de francs |
en % |
en milliards de francs |
en % |
|
Emprunts en France |
126,59 |
55,8 |
105,28 |
53,2 |
Emprunts à l'étranger (y compris Eurofrancs) |
78,24 |
34,5 |
70,78 |
35,7 |
Opérations Eurofima |
22,01 |
9,7 |
22,01 |
11,1 |
Total de l'endettement |
226,84 |
100 |
198,07 |
11,1 |
Endettement après prise en compte des contrats d'échange |
227,11 |
198,52 |
Le tableau ci-dessous indique la répartition de la
dette par devises au 31 décembre 1996 :
Au 31/12/1996 |
Entreprise + Service annexe |
Dont entreprise |
||
en milliards de francs |
en % |
en milliards de francs |
en % |
|
Endettement en : |
||||
- Franc français |
200,31 |
88,2 |
174,89 |
88,1 |
- Ecu |
9,31 |
4,1 |
6,95 |
3,5 |
- Franc suisse |
16,58 |
7,3 |
16,28 |
8,2 |
- Deutsche Mark |
0,91 |
0,4 |
0,40 |
0,2 |
- Franc belge/lux |
n.s. |
n.s. |
0,00 |
0,0 |
- Autres |
n.s. |
n.s. |
n.s. |
n.s. |
TOTAL |
227,11 |
100 |
198,52 |
100 |
C'est le contrat de plan signé en 1990 entre l'Etat et
la SNCF qui a créé au 1er avril 1991 un
service
annexe d'amortissement de la dette,
doté d'une comptabilité
distincte au sein de la comptabilité de l'entreprise. La dette
affectée au service annexe le 1er janvier 1991
(38 milliards de francs) y figure jusqu'à son extinction. Le
dernier contrat de plan (1991-1994) avait prévu une participation
annuelle de l'Etat de 3,8 milliards de francs constants 1989. La
participation de la SNCF avait été fixée à
100 millions de francs.
En l'absence de nouveau contrat de
plan
(celui qui aurait dû entrer en vigueur le 1er janvier 1996),
l'Etat continue à assumer la charge de la dette transférée.
Pour 1998, l'article 10 du chapitre 45-43 (" contribution aux charges
d'infrastructures ferroviaires et au désendettement ")
prévoit une dotation de 16,262 milliards de francs, soit une
progression de 6,1 millions par rapport à 1997.
Le tableau ci-dessous retrace la situation des charges de retraites.
(en millions de francs)
1996
|
1997
|
Variation
|
|
CHARGES |
|||
- pensions |
27.716 |
27.760 |
0,16 |
- frais de gestion |
169 |
165 |
- 2,37 |
TOTAL " CHARGES " |
27.885 |
27.925 |
0,14 |
PRODUITS |
|||
- cotisations salariales et patronales |
9.369 |
9.414 |
0,48 |
- produits divers |
32 |
30 |
- 6,25 |
- compensation inter-régimes |
371 |
250 |
- 32,61 |
- compensation entre régimes spéciaux |
4.617 |
4.628 |
0,24 |
- contribution de l'Etat |
13.496 |
13.603 |
0,79 |
TOTAL " PRODUITS " |
27.885 |
27.925 |
0,14 |
V. L'ACTION MENÉE EN MATIÈRE DE SÉCURITÉ DES CIRCULATIONS ET DE SÛRETÉ DES PERSONNES
S'agissant de la
sécurité des
circulations
, on relèvera parmi les principales actions concernant
l'infrastructure :
- l'équipement en contrôle de vitesse par balises KVB des
lignes électrifiées, qui s'est poursuivi avec l'équipement
de 1941 signaux fixes et de 263 engins en 1996. Le total de
l'équipement est ainsi porté à 10.874 signaux sur
16.100 et à 4.282 engins sur 4.953 à la fin de 1996. En
outre, tous les engins ont été dotés de la version la plus
récente du logiciel KVB ;
- le bilan des équipements en liaison radio sol-train, qui
s'établit à 13.271 km de lignes et 5.300 engins
à la fin du 1996 ;
- l'équipement en dispositif d'arrêt automatique des trains
(DAAT) des gares des lignes exploitées sous le régime de la voie
unique, non électrifiées et parcourues par des trains de
voyageurs, qui est pratiquement achevé à l'exception de l'ouest
lyonnais ;
- le programme de renforcement de l'équipement en détecteurs
de boîtes chaudes (DBC), permettant de donner l'alerte en cas
d'échauffement d'organes de roulement du matériel moteur ou
remorqué ;
- l'amélioration de la sécurité au franchissement des
voies par les voyageurs en gare, qui a porté sur la modernisation de
173 pictogrammes, l'installation de 77 nouveaux pictogrammes et la
réalisation de 46 ouvrages dénivelés, ainsi que sur
l'amélioration des conditions d'annonce de 103 pictogrammes.
Parmi les principales actions concernant les matériels roulants, il
convient de citer :
- le développement des automatismes et équipements
d'assistance, tels l'asservissement traction-freinage et l'asservissement
d'urgence, le signal d'alarme avec interphonie, le test de fonctionnement du
frein .
- la protection des cabines de conduite et de certains organes
extérieurs contre les interventions malveillantes ;
- la mise en place de chasse-obstacles.
L'opinion a été légitimement émue par deux
collisions meurtrières récentes de véhicules routiers et
de trains lors de la traversée de passages à niveau. Le nombre de
collisions entre véhicules routiers et trains aux passages à
niveau a été de 194 en 1996 (60 morts). Le nombre des
enfoncements de barrières de passages à niveau s'est
établi à 1.061 en 1996 (1.878 en 1987).
Un programme de diminution du nombre des passages à niveau
(17.000 environ) reste donc plus que jamais à l'ordre du jour.
Quatre à cinq cent unités sont supprimées chaque
année souvent en raison de la fermeture de voies routières non
fréquentées. Le coût de la suppression d'un passage
à niveau peut aller de 10 millions de francs en zone rurale à
80 millions de francs pour les unités en zone urbaine. L'effort de
réduction s'évalue, d'après la SNCF, en milliards de
francs et nécessite une stratégie nationale impliquant la SNCF,
l'Etat, les collectivités et la Route.
Ainsi que cela a été dit précédemment, votre
commission estime que la solution passe par un programme pluriannuel de
résorption auquel pourraient être affectés une part des
ressources du FITTVN et le produit des amendes de police.
En ce qui concerne la sûreté des personnes, on constate,
hélas, la montée de l'insécurité depuis cinq ans.
De 1991 à 1996, le nombre d'agressions contre les voyageurs a
triplé.
On enregistre une prolifération des armes détenues par les
agresseurs, une population délinquante de plus en plus jeune et
l'augmentation des actes de malveillance (incendies : + 38 %,
manipulations intempestives d'installations + 37 %, utilisation
abusive des signaux d'alarme dans les trains d'Ile-de-France + 57 %).
En 1996, on a néanmoins constaté certaines
améliorations : vols en gare (- 9 % en moyenne), vols
dans les wagons (- 21 %), vols au préjudice du SERNAM
(- 6 %).
Les statistiques des cinq premiers mois de l'année 1997 sont
également encourageantes : les agressions à l'encontre des
voyageurs semblent se stabiliser tandis que les agressions avec arrêt de
travail à l'encontre d'agents SNCF sont en baisse (- 29 %).
Ces moyennes cachent, en réalité, de grandes disparités
géographiques : Paris-Nord a vu le nombre d'agressions à
l'encontre des voyageurs baisser de 10 % mais, dans le même temps,
Paris-Saint-Lazare a connu une hausse de 30 %.
La volonté d'améliorer la sûreté s'est traduite par
la création de responsables régionaux
" sûreté " chargés de favoriser les
coopérations avec les collectivités ou autorités
régionales auprès des directeurs de régions. Des brigades
de la surveillance générale ont également
été placées auprès des directeurs de régions.
Pour renforcer la rapidité des interventions en cas d'agression, des
bornes d'appel dans les gares, des interphones dans les trains et un
réseau spécialisé de radio (IRIS), utilisé à
la fois par les agents de trains, la surveillance générale et les
policiers de la brigade de sécurité des chemins de fer (BSCF) ont
été installés en Ile-de-France.
La ligne C du RER dans Paris intramuros devrait être
équipée d'un système de vidéo-surveillance.
Enfin, la SNCF envisage de créer un comité national
Sûreté, ayant un représentant dans chaque direction
régionale ou direction centrale d'activité et qui sera
chargé de coordonner les actions en matière de
sûreté.
VI. LA SNCF : OPÉRATEUR DE TÉLÉCOMMUNICATIONS
Au 1er janvier 1998, l'association formée par la SNCF
et Cegetel, filiale de la Compagnie générale des Eaux, entrera
sur le marché des télécommunications. En juin 1996, le
réseau SNCF comportait 9.000 kilomètres de fibres optiques.
Depuis, 2.000 kilomètres s'y sont ajoutés en
conséquence des conventions signées avec Télécom
Développement (TD), filiale de la SNCF et de Cegetel.
TD est chargé de la maîtrise d'ouvrage de la conception du
réseau, mais la SNCF a conservé la maîtrise d'oeuvre de sa
réalisation, les opérations à effectuer étant
assurées par les agents SNCF.
Au 1er janvier 1998, Télécom Développement disposera donc
d'un ensemble formé en majorité des fibres optiques
" SNCF " mais complété par des réseaux
d'autoroute : A11 à l'Ouest, A7 au Sud-Est.
On rappellera que la Commission européenne a demandé aux Etats
membres de se doter d'une autorité de surveillance : c'est ainsi
qu'est née, le 26 juillet 1996, l'Autorité de
régulation des télécommunications (ART).
Ses missions sont de faire appliquer les décrets et règles
définis par la loi et de veiller au développement d'une
concurrence loyale et effective. Par ailleurs, l'ART est chargée de
l'allocation des fréquences, de la numérotation et de la
définition du cadre de l'interconnexion.
Les chiffrages de Cegetel prévoient que la SNCF pourrait devenir le
deuxième réseau de télécommunications de France
avec 5 à 10 % du trafic total.
VII. LES INTERROGATIONS DE VOTRE COMMISSION
Nombre de questions posées par votre commission
l'année dernière restent d'actualité.
Le contrat de plan qui aurait dû entrer en vigueur au
1er janvier 1996 semble définitivement abandonné.
Les pouvoirs publics font aujourd'hui valoir trois raisons :
- certaines des orientations qui figureraient naguère dans les
contrats de plan entre l'Etat et la SNCF figureraient, à une plus grande
échelle, dans la réforme. C'est ainsi que l'importante mesure de
désendettement de la SNCF associée au transfert des actifs
constitutifs de l'infrastructure à RFF, a été
au-delà de ce qui aurait pu être inscrit dans un contrat de plan
entre l'Etat et la SNCF ;
- la loi du 13 février 1997 rappelle les principes qui
gouvernent le service public ferroviaire et les modalités de
tarification des infrastructures et de gestion et d'entretien du réseau.
Ces modalités, qui sont définies soit par voie
réglementaire, soit par accord entre les parties sous le contrôle
de l'Etat- constituent la mise en oeuvre de ces principes ;
- la SNCF met actuellement en oeuvre, dans le cadre de son autonomie de
gestion, un projet industriel formalisant les grands axes de sa
stratégie qui a été approuvé par les ministres de
tutelle.
Il reste que, selon votre Commission, une entreprise publique qui reçoit
chaque année de l'Etat l'équivalent de quelque 38 milliards
de francs devrait faire l'objet de directives précises de la part des
pouvoirs publics sur les sujets essentiels que votre commission évoquait
l'année dernière :
l'évolution des effectifs, la
densité du réseau, le rythme des investissements, la
productivité, la contribution de l'entreprise au service public et
à l'aménagement du territoire
et
le service minimum
.
En ce qui concerne le droit de grève, droit reconnu par la Constitution,
son exercice à la SNCF devrait pouvoir faire l'objet d'un protocole
d'accord comme le protocole d'accord relatif au droit syndical et à
l'amélioration du dialogue social conclu le 30 mai 1996 entre
la direction de la RATP et les organisations syndicales à l'exception de
la CGT.
S'agissant enfin de la régionalisation des services régionaux de
voyageurs, rappelons qu'elle fait aujourd'hui l'objet d'une expérience
(jusqu'au 31 décembre 1999) dans six régions :
Alsace, Centre, Midi-Pyrénées, Nord-Pas-de-Calais,
Provence-Alpes-Côte d'Azur, Rhône-Alpes.
Les régions Limousin et Picardie seraient candidates.
En 1997, l'Etat a compensé les charges ainsi transférées
en versant directement aux six régions un montant de 2,7 milliards
de francs dont 700 millions de francs, afin de renouveler le parc de
matériels roulants.
La SNCF estime que le coût pour l'Etat de la généralisation
de la régionalisation aux quatorze autres régions
françaises s'élèverait à 1,2 milliard de
francs environ.
Pour votre rapporteur pour avis, il est difficile de conclure sur la
régionalisation, dès lors que l'ajustement et la
pérennisation de la participation de l'Etat ne sont pas garantis.
CHAPITRE III -
LA RATP
La RATP s'est engagée dans la préparation de son
plan d'entreprise pour la période 1998-2000.
Afin que ce plan soit "
l'affaire de tous
",
l'entreprise a
souhaité organiser une vaste consultation associant élus locaux
de l'Ile-de-France, voyageurs, personnels de l'entreprise et
représentants de ceux-ci.
La RATP a, d'ores et déjà, articulé ses objectifs autour
d'un certain nombre de thèmes :
- la qualité du service,
- l'information des voyageurs,
- la sécurité,
- la fraude,
- l'animation et la culture,
- les stations et les gares,
- la lutte contre l'exclusion,
- la circulation des bus,
- l'accessibilité des réseaux,
- le dialogue social.
I. L'ÉVOLUTION DU TRAFIC
En 1996, le trafic brut de la RATP s'est réparti comme suit :
(En millions de voyages)
Métro |
1 091,6 |
Bus Paris |
336,7 |
Bus Banlieue |
488,4 |
RER |
350,6 |
Tramway |
16,9 |
Orlyval |
1,8 |
TOTAL |
2 285,9 |
Les statistiques représentent une hausse apparente de
7,5 %
du trafic en 1996.
Mais une fois " corrigés " des effets des grèves et des
attentats, ces chiffres enregistrent, en réalité, une baisse de
2,4 % par rapport l'année précédente.
Pour les six premiers mois de l'année 1997, on constate, en
revanche, une hausse de 1,95 % du trafic (par rapport aux six premiers
mois de 1996) qui se décompose de la manière suivante :
- Métro + 8,2 %
- RER + 0,9 %
- Bus-Paris + 5,4 %
- Bus-Banlieue + 8,8 %
- Sites propres (TVM, Tramway, Orlyval) - 0,3 %
Les prévisions de trafic retenues pour 1997 sont en hausse de 0,6 %
par rapport à 1996.
Il reste que ce trafic restera inférieur de 7 % à
périmètre constant
à celui observé, par
exemple, en 1989 malgré les extensions importantes des réseaux et
des services (de l'ordre de 7 %) intervenues au cours des huit
dernières années.
Le trafic de la RATP a néanmoins enregistré depuis vingt ans
une forte progression, en particulier sur les lignes d'autobus de Paris
après la création de la carte orange mensuelle.
Dans les années 1980, les mises en service successives de
prolongements de lignes de métro et de RER ont amplifié la
tendance à l'augmentation du trafic :
- 1975 : 1,76 milliard de voyages
- 1990 : 2,42 milliards
- 1997 : 2,32 milliards
Entre 1975 et 1997, le trafic par mode de transport a évolué de
la façon suivante :
- Métro + 5 %
- RER
+ 173 %
- Bus-Paris
+ 52 %
- Bus Banlieue
+ 40 %
Le nombre de voyageurs transportés annuellement par la RATP a ainsi
augmenté
de 21 % en 20 ans et de 5 % depuis
10 ans
.
On ne peut donc pas parler de désaffection vis-à-vis des
transports en commun.
Ce sont
les liaisons banlieues-banlieues
qui devraient désormais
relancer la progression du trafic global. Comme le soulignait récemment
le président de la RATP : "
La première couronne de
la région parisienne s'est restructurée avec la création
d'un certain nombre de pôles urbains, l'agglomération est
passée d'un hypercentre à une organisation à plusieurs
centres
.
La demande de transport n'augmente plus dans sa partie
centrale. En revanche, elle progresse pour les déplacements de
pôle à pôle. ".
II. LA SITUATION FINANCIÈRE DE L'ENTREPRISE
A. EXERCICE 1997
L'ensemble des produits et charges du budget de la
Régie a été fixé à 21.763 millions de
francs hors taxe pour l'exercice 1997 en réduction de 1,8 %
par rapport à 1996. Cette baisse s'explique par la prise en compte dans
l'exercice 1996 du " report à nouveau " négatif au
1er janvier 1996 (apparaîssant dans les comptes 1995 de
l'entreprise), d'un montant de 610 millions de francs représentant
le coût des grèves de décembre 1995 et les
conséquences des attentats sur le trafic. Si cet effet est
corrigé, le budget révisé 1997 est en hausse très
modérée de 0,3 %.
On constate une évolution de 2 % des charges de personnel ainsi
répartie :
. + 1,2 % de salaires et traitements ;
. + 2,6 % des charges sociales ;
. + 4,1 % pour insuffisance du compte retraite.
Les charges financières nettes ne devraient augmenter que de 3,4 % .
Les impôts, taxes et versements assimilés sont en progression de
14,8 %. On relève la forte évolution de la taxe
professionnelle (+ 13 %) et de la taxe foncière
(+ 9 %) et, d'autre part, la progression des taxes de
déversement d'égouts (+ 80 %).
La dotation aux amortissements et aux provisions est en hausse de 3,7 %.
Les
produits du transport
sont en hausse de 3,2 % par rapport
à ceux de 1996 :
- recettes directes : + 7,2 %. Cette hausse importante prend en
compte les
relèvements tarifaires intervenus
;
- reliquat versement de transport : - 21,8 %. Cette baisse
sensible s'explique par le faible niveau du produit du versement de transport
en 1996, inférieur de plus de 600 millions de francs aux
prévisions, conduisant à revoir à la baisse le reliquat
affecté à l'entreprise lors du budget révisé 1997
(- 330 millions de francs) ;
- indemnité compensatrice (Etat et collectivités locales) :
- 2 % ; la diminution de cette indemnité résultant
essentiellement de l'intégration au budget 1996, du report à
nouveau négatif de 1995.
B. PRÉVISIONS 1998
L'ensemble des charges et des produits pourrait atteindre
22,262 milliards de francs (+ 3,1 % par rapport au budget
initial de 1997).
Les principales
charges
sont susceptibles d'évoluer comme
suit :
- les charges de personnel : + 2 %;
- les matières et autres charges externes : stabilité ;
- les charges financières : + 3 % ;
- les amortissements : + 10 %.
Les produits du
transport
pourraient augmenter de
3,4 %
par
rapport à 1997 :
- recettes directes + 4,2 %
- compensations employeurs + 5 %
- reliquat versement de transport - 4 %
- indemnité compensatrice + 3,2 %
III. LE DIALOGUE SOCIAL
Votre commission a mis l'accent, l'année
dernière, sur le protocole d'accord relatif au droit syndical et
à l'amélioration du dialogue social conclu le
30 mai 1996 entre la direction de la RATP et les organisations
syndicales à l'exception de la CGT.
Cet accord a eu pour objet de rénover le cadre des relations sociales
défini jusqu'alors par un protocole datant de 1970. Il a notamment
prévu une procédure dite "
d'alarme sociale
"
susceptible d'être mise en oeuvre lorsque la direction ou les syndicats
perçoivent qu'une situation est susceptible de générer un
conflit. L'engagement ainsi souscrit par les signataires de l'accord vise
à épuiser toutes les voies de la négociation avant
d'exercer le droit de grève comme ultime recours. Les organisations
syndicales ont convenu de privilégier les formes d'appel à la
grève pouvant concilier la volonté des agents de manifester leur
désaccord avec le souci de respecter les voyageurs et les valeurs
fondamentales du service public.
Il n'a pas paru inutile de dresser un bilan des conflits survenus à la
RATP depuis la signature de l'accord :
ÉVOLUTION DE LA CONFLICTUALITÉ DEPUIS 1990
1990 |
1991 |
1992 |
1993 |
1994 |
1995 |
1996 |
|
Nombre de préavis |
790 |
543 |
376 |
351 |
481 |
476 |
228 |
Nombre d'agents en grève |
52 000 |
46 070 |
31 262 |
28 658 |
51 587 |
292 188 |
28 238 |
Nombre de jours de grève |
29 769 |
32 655 |
19 821 |
15 674 |
30 973 |
225 973 |
15 209 |
Nombre de jours de grève par agent |
0,62 |
0,82 |
0,52 |
0,40 |
0,78 |
5,65 |
0,37 |
L'accord du 30 mai 1996 a entraîné une
chute importante du nombre total des préavis déposés entre
1996 et 1997. Pour 1997, le nombre des préavis devrait être
supérieur à celui de 1996 mais, si les tendances actuelles se
confirment, uniquement sous l'impulsion de la CGT. En effet, l'accord a
introduit un changement de comportement des signataires : ils ont
déposé 265 préavis en 1995 (contre 211 émanant
de la CGT), puis 44 en 1996 (contre 179 émanant de la CGT) et
35 au 30 septembre 1997 (contre 204 émanant de la CGT).
En 1996, les préavis se sont répartis de la manière
suivante :
- Total des préavis 228
- CGT 179 (78,5 %)
- Signataires 44 (19,3 %)
NOMBRE DE PRÉAVIS DÉPOSÉS DURANT
L'ANNÉE 1996 ET LES NEUFS PREMIERS MOIS DE L'ANNÉE 1997
Jan |
Fév |
Mar |
Avr |
Mai |
Juin |
Juil |
Aoû |
Sept |
Oct |
Nov |
Déc |
Jan |
Fév |
Mar |
Avr |
Mai |
Juin |
Juil |
Aoû |
Sep |
|
Signataires |
0 |
5 |
10 |
2 |
4 |
3 |
1 |
4 |
5 |
0 |
5 |
5 |
7 |
0 |
3 |
0 |
3 |
6 |
2 |
0 |
14 |
CGT |
7 |
8 |
8 |
9 |
6 |
19 |
32 |
36 |
25 |
14 |
2 |
13 |
12 |
7 |
15 |
8 |
39 |
73 |
31 |
1 |
18 |
Divers |
0 |
0 |
0 |
1 |
0 |
0 |
1 |
0 |
0 |
0 |
1 |
2 |
0 |
0 |
0 |
0 |
2 |
0 |
0 |
0 |
1 |
TOTAL |
7 |
13 |
18 |
12 |
10 |
22 |
34 |
40 |
30 |
14 |
8 |
20 |
19 |
7 |
18 |
8 |
44 |
79 |
33 |
1 |
33 |
Au 30 septembre 1997, les préavis déposés
se sont donc répartis de la manière suivante :
- Total des préavis 242
- CGT 204 (84,3 %)
- Signataires 35 (14,5 %)
Il ressort de ces statistiques que les syndicats signataires semblent
vouloir "
jouer le jeu
" du protocole d'accord. Cette
avancée positive ne peut être négligée.
IV. LA MODERNISATION DES ÉQUIPEMENTS ET LE PROLONGEMENT DES LIGNES
Les
programmes de modernisation des équipements
pour 1998 s'inscriront dans la poursuite des orientations du plan d'entreprise
de la RATP. On distingue quatre orientations prioritaires :
a)
le développement de la capacité de transport dans le
cadre du programme d'extensions de réseaux financé au contrat de
plan Etat/région Ile-de-France
, en réduction du fait de la
mise en service de la première phase de
Météor
en
1998 (1 milliard de francs en 1997 et 650 millions de francs en 1998).
L'enveloppe financière de Météor a été
fixée en 1991 après définition du programme de
l'opération : 6.061 millions de francs, non comprise la
correspondance avec la ligne C du RER à Tolbiac-Masséna
(195 millions de francs). Son financement se répartit de la
façon suivante : 43 % Conseil régional d'Ile-de-France,
30 % Etat, 8,7 % Ville de Paris, 18,3 % RATP (prêts
bonifiés du Conseil régional).
L'architecture de Météor est conçue pour améliorer
le confort et la sécurité du voyageur. Les escaliers et les
ascenseurs seront regroupés dans des volumes verticaux et des mezzanines
permettront la vue sur les quais, tous accessibles aux personnes à
mobilité réduite. les portes palières installées
sur le quai renforceront la sécurité en mettant fin au risque de
chute sur la voie. Le choix des éclairages et des matériaux
permettra d'augmenter la clarté et la propreté des lieux
d'accueil.
L'information à l'attention du voyageur sera diffusée en temps
réel depuis le Poste central (PC) par téléaffichage et
télésonorisation. Tous les espaces Météor, y
compris l'intérieur des rames seront télésurveillés
depuis le PC. Le contact direct entre celui-ci et le voyageur sera rendu
possible par de nombreuses bornes d'appel situées en station et dans les
trains. L'intercirculation à l'intérieur du train permettra
d'accentuer le confort et la sécurité.
L'automatisation intégrale améliorera la souplesse de
l'exploitation et réduira considérablement les intervalles entre
rames aux heures creuses. L'entreprise pourra redéployer les moyens
affectés d'ordinaire à la conduite des trains vers les services
de proximité des voyageurs : accueil, sécurité,
maintenance, netteté.
Pour répondre aux objectifs qui lui ont été fixés,
Météor devrait être prolongé au nord comme au sud.
Les travaux vers Saint-Lazare et à Tolbiac-Nationale devraient
débuter dans quelques mois, pour une mise en service en 2003.
Ultérieurement, la ligne pourrait être prolongée au nord,
vers Asnières-Gennevilliers et au sud, vers Maison-Blanche, et pourquoi
pas, un jour, vers Cité Universitaire ou vers Orly ;
b)
l'augmentation de l'attractivité de l'offre de transport
, et
plus particulièrement le niveau de qualité de service offert aux
voyageurs (accessibilité des réseaux, accueil/vente, confort,
information, sécurité ferroviaire).
Les prochaines opérations devraient être les suivantes :
- achèvement de l'adaptation des installations liée à
la mise en service de rames à deux niveaux sur la ligne A du
RER ;
- amélioration de la sécurité ferroviaire sur la
ligne B du RER (mise en place d'un système de contrôle de
vitesse), amélioration des liaisons entre les différents
réseaux dans les grands gares du RER ;
- poursuite de l'équipement des gares et du métro en
dispositifs anti-fraude et lancement d'un programme de terminaux de vente de
nouvelle génération ;
- poursuite des opérations de réfection des gares et
stations, remplacement du poste de commande centralisé de ligne 4
du métro ;
- création ou réaménagement d'ateliers de maintenance
à Boissy, Massy-Palaiseau (RER) et Châtillon (métro) ;
- poursuite du programme de restructuration des réseaux de bus
"
Autrement bus
" ;
- mise en place du système Aigle/Altaïr de radiolocalisation
des bus par satellite (sécurité, information et régulation
du trafic) ;
- enfin, renforcement du potentiel de remisage des bus.
Les ressources affectées à la politique d'amélioration de
l'exploitation devraient atteindre chaque année environ 1 milliard de
francs ;
c)
le maintien dans un état satisfaisant du patrimoine technique
et immobilier existant
.
Les principaux postes d'entretien et modernisation concernent les voies et
ballasts, les tunnels et stations, les systèmes de signalisation et les
installations fixes dans les stations et les gares (escaliers
mécaniques, télécommunications, alimentation
électrique) ;
d)
le renouvellement du matériel roulant en fin de durée
de vie et la livraison des rames nécessaires aux extensions de
réseaux.
Le programme 1997/1998 concernera les matériels à deux niveaux
(MI2N) pour la ligne A du RER, les métros MP89 pour la ligne 1 et
Météor, la modernisation à mi-vie des métros MP 73
et une commande d'autobus standards et articulés. Le montant des
dépenses d'investissement à ce titre s'élèvera
à environ 1,7 milliard de francs en 1997 et devrait atteindre
1,9 milliard de francs en 1998.
Au total, les dépenses d'investissement devraient atteindre
4,3 milliards de francs en autorisations de programme et 5 milliards
de francs en crédits de paiement tant pour cette année que pour
1998.
S'agissant des
investissements d'extension
du
réseau de la
RATP
, dans le cadre du contrat de plan Etat/région Ile-de-France
signé le 20 juillet 1994, on relève les
opérations suivantes :
le Tram Val-de-Seine entre Issy-les-Moulineaux et La Défense a
été mis en service commercial le
2 juillet dernier ;
les projets qui devraient être mis en service dans le courant de
1998 :
- le prolongement de la ligne de métro n° 13 à
Saint-Denis-Université ;
- le premier tronçon de la ligne Météor, entre
Tolbiac-Masséna et Madeleine ;
- la gare Masséna (correspondance ligne C du
RER/Météor)
un programme
prévisionnel
d'engagement de nouvelles
opérations en 1998 :
- le prolongement de la ligne Météor à Saint-Lazare
(début 1998) ;
- le prolongement de la ligne T1 de tramway entre Bobigny et Noisy-le-Sec
(1998) ;
- le prolongement de la ligne Météor à
Tolbiac-Nationale (fin 1998) ;
- le site propre pour autobus sur la RN 305 jusqu'à la Porte de
Choisy (1998).
V. LA SÉCURITÉ DES CIRCULATIONS ET LA SÛRETÉ DES PERSONNES
Sur le tronçon central de la ligne A du RER, un
système d'aide à la conduite a permis d'accroître le
débit de la ligne et d'améliorer la sécurité des
circulations.
Par ailleurs, le nouveau matériel roulant mis progressivement en service
sur la ligne A, est équipé d'un système informatique
permettant l'enregistrement d'un plus grand nombre de données relatives
à la conduite et au fonctionnement des trains.
Sur la ligne B du RER, un système de contrôle de vitesse devrait
être déployé d'ici l'an 2000, avec une priorité au
tronçon le plus chargé entre le Châtelet et la Gare du Nord.
En outre, des actions sont menées afin de garantir le niveau maximum en
matière de sécurité ferroviaire. Depuis le début de
l'année, une nouvelle base de données a été mise en
place.
Sur le métro équipé d'un pilotage automatique de
sécurité, la mise en place du " retour
d'expérience " a été poursuivie sur l'ensemble des
lignes avec la participation de tous les acteurs concernés et la
création d'une base de données permettant de dégager les
méthodes de nature à éviter que les incidents ne se
reproduisent.
Le métro Météor sera équipé d'un automate de
pilotage offrant un haut niveau de sécurité.
En 1997, 110 millions de francs de crédits de paiement auront
été consacrés aux opérations de
sécurité ferroviaire (modernisation de PCC et de postes de
manoeuvre), ainsi qu'à la rénovation et au renouvellement du
matériel roulant.
En 1998, les investissements, en la matière, devraient
représenter un montant de 238 millions de francs en crédits
de paiement.
S'agissant de la sûreté des personnes, la réduction des
agressions à l'encontre des voyageurs s'est poursuivie en 1996. En
revanche, si l'augmentation des violences reste
" maîtrisée " sur le métro et le RER, le
réseau routier connaît une situation très délicate,
les machinistes exerçant leur activité en banlieue
représentant la catégorie plus touchée.
Les moyens humains affectés à la sécurité des
réseaux sont constitués d'effectifs de police et d'agents de
sécurité de la RATP. A Paris, la police nationale engage deux
unités spécialisées : le service de protection et de
surveillance du métro (environ 400 membres) et le Commissariat
spécial des réseaux ferrés parisiens, organisme de police
judiciaire constituée de 85 personnes dépendant de la
préfecture de police.
En banlieue, la surveillance policière est essentiellement
exercée par les sept directions départementales de la
sécurité publique d'Ile-de-France.
Les agents de surveillance de la RATP (810) reçoivent, quant à
eux, une formation de plus de trois mois orientée vers les techniques
d'intervention, la gestion et le droit.
Le PC 2000 installé dans la Maison de la RATP à Bercy
représente le centre nerveux du dispositif de
sécurité : opérationnel 24 heures sur 24 et
365 jours par an, il gère annuellement
45.000 événements,
grâce notamment au
système Aigle de repérage par satellite.
En 1997, 51,2 millions de francs auront été consacrés
aux investissements de sécurité :
- 14,9 millions de francs pour le renouvellement et l'extension du
réseau radio-souterrain sur le métro et la localisation des
équipes sur le RER A .
- 9 millions de francs pour la télésurveillance en
station ;
- 11 millions de francs pour le PC 2000 Aigle ;
- 2,8 millions de francs pour l'installation de consoles Aigle dans
les sept directions départementales de la sécurité
publique d'Ile-de-France ;
- 11,6 millions de francs pour la protection des sites (centres bus,
gares RER).
On relève une amélioration du délai d'intervention :
dans 70 % des cas, lors d'incidents, les équipes de surveillance
arrivent sur les lieux en moins de 10 minutes; le pourcentage
d'interpellation en cas de violences à l'encontre des agents de la
Régie est en augmentation (66 % en 1992, 80 % au cours du
premier semestre 1997).
Pour 1998, le montant de la dotation "
investissements
sécurité
" devrait s'élever à
66,8 millions de francs.
Pour les trois années à venir, la RATP souhaite :
- accentuer le renforcement du partenariat avec la police en poursuivant
l'extension du système Aigle sur ses équipements ;
- continuer le programme de protection des personnes en étendant la
couverture radio de la ligne B du RER ;
- enfin poursuivre le programme de protection des biens, qu'il s'agisse
des sites de garage des trains et des bus ou de l'amélioration de la
fermeture des grilles de station.
VI. LA FRAUDE ET LE VANDALISME
Les taux de fraude constatés de 1993 à 1996
sont retracés dans le tableau ci-dessous :
1993 |
1994 |
1995 |
1996 |
|
RER |
9,2 |
5,5 |
4,4 |
4,1 |
Métro |
6,8 |
6,4 |
6,3 |
6,1 |
BUS |
9,9 |
10,2 |
13,6 |
13,1 |
On relève ainsi une légère baisse du taux
de fraude dans le métro, tandis que
la fraude dans le RER et sur le
réseau Bus reste stable
.
La perte de recettes annuelles liées à la fraude a
été estimée à 637 millions de francs en 1994
et à 693 millions de francs en 1996.
Le coût des contrefaçons pour la RATP et la SNCF est, quant
à lui, évalué à 80 millions de francs.
Parmi les mesures prises en 1996 et 1997, on distingue des mesures
générales, des mesures concernant le réseau BUS et des
mesures concernant le réseau ferré.
Au sein des premières, on relève :
- l'augmentation du nombre de journées des agents de contrôle
(Métro, RER, Bus) ;
- la décision de sécuriser les coupons de carte oranges,
pour s'opposer aux contrefaçons ;
- la mise en service de TPE portables pour payer les amendes par CB (Bus,
RER, Métro) ;
- des dispositions prises pour améliorer l'efficacité du
recouvrement des PV ;
- des opérations communes avec la SNCF et la police.
S'agissant du
réseau Bus
, on citera :
- une campagne de communication anti-fraude ;
- une campagne de prévention en direction des jeunes
scolarisés ;
- l'installation des premiers valideurs magnétiques à la fin
de l'année ;
- la mise en place d'un forfait de régularisation à titre
expérimental ;
- l'amélioration des équipements : véhicules de
service, téléphones portables.
Parmi, les mesures concernant le
réseau ferré
, on
note :
- l'augmentation du nombre de portes antifraude dans le RER ;
- l'expérimentation de nouveaux dispositifs anti-fraude dans le
métro ;
- la formation à l'accueil et à la gestion des situations
conflictuelles dans le Métro et le RER ;
- un nouveau PV d'infraction (Métro-RER-SNCF) obligeant les
voyageurs à acheter un titre pour poursuivre leur voyage ;
- des actions conjointes de sécurisation RER-police ;
- le lancement d'opérations de contrôle en sortie de
RER ;
- la poursuite de l'équipement en valideurs magnétiques dans
le bus ;
- la mise en service de la sécurisation des coupons de carte
orange ;
- la poursuite des actions pour améliorer l'efficacité des
recouvrements de PV.
Enfin un projet de loi relatif aux pouvoirs des agents assermentés
est actuellement à l'étude
En ce qui concerne le vandalisme sur le réseau relevons, tout d'abord,
l'opération " Raviver ", consistant en une restauration des
stations centrée sur les défectuosités perceptibles par
les voyageurs. Cette opération s'est achevée au début de
l'année 1997 ; par ailleurs, la RATP poursuit le programme
" Raviver Trains ", consistant en la remise à niveau des
trains. Une augmentation de la dégradation par rayure des vitres et des
films de protection des parois des voitures est à noter.
La RATP poursuit parallèlement la lutte contre les graffiti.
Le marché de propreté du métro et du RER a
été attribué en 1996 aux sociétés Comatec et
Onet. Des expertises sont menées en 1997 pour s'assurer de
l'efficacité des actions, au regard des seuils de qualité
exigés par la RATP.
Le budget global de " propreté " de la RATP atteint ainsi
environ 355 millions de francs.
CHAPITRE IV -
LES TRANSPORTS COLLECTIFS EN
PROVINCE
I. LES TRANSPORTS NON URBAINS
A. LES CONTRATS DE MODERNISATION AVEC LES DÉPARTEMENTS
Conformément aux dispositions de la circulaire de la
direction des transports terrestres du 21 décembre 1994, les
aides de l'Etat pour les études, le développement et la promotion
des transports collectifs non urbains, sont attribuées sur la base des
trois principes que sont l'aménagement du territoire,
l'intermodalité et la modernisation des réseaux existants.
Il s'agit notamment de développer les coopérations entre les
réseaux interurbains et urbains, entre les réseaux ferroviaires
et les réseaux de transports routiers régionaux afin de permettre
la continuité multimodale des déplacements.
Les contrats de modernisation avec les départements privilégient
ainsi cinq domaines d'intervention :
- le renouvellement et la modernisation du parc de véhicules
(59,5 % des dotations en 1996) ;
- l'aménagement de points d'arrêt et d'abribus
(22,4 %) ;
- la signalisation ou la billetterie (7,4 %) ;
- la promotion portant sur l'information et l'équipement du
réseau (5,6 %) ;
- l'aménagement de gares routières (5,1 %).
En 1996, les nouvelles opérations d'investissement subventionnées
ont concerné les départements suivants :
- Rhône : 25,2 millions de francs (subvention :
7,5 millions de francs) ;
- Bouches-du-Rhône : 21 millions de francs (subvention :
6,2 millions de francs) ;
- Isère : 14,8 millions de francs (subvention : 3,9 millions
de francs) ;
- Drôme : 4,6 millions de francs (subvention : 1,3 milliard de
francs) ;
- Aines : 923.000 francs (subvention :
276.000 francs) ;
- Ille-et-Vilaine : 3 millions de francs (subvention :
920.000 francs) ;
- Morbihan : 672.000 francs (subvention : 201.000 francs).
B. CONVENTIONS D'ÉTUDES AVEC LES DÉPARTEMENTS ET RÉGIONS
En 1996, les aides de l'Etat aux régions et aux
départements accordées en application de la circulaire de la
direction des transports terrestres du 21 décembre 1994,
chapitre 63-41, article 40, dans le cadre de convention d'études, ont
porté principalement sur l'élaboration des schémas
régionaux de transports :
- Basse-Normandie : 69.900 F
- Corrèze (Région Limousin) 69.900 F
- Creuse (Région Limousin) 90.000 F
- Région Languedoc-Roussillon 625.000 F
- région Limousin 373.000 F
- région Midi-Pyrénées 746.000 F
- PACA 818.000 F
- Rhône-Alpes 1.707.000 F
- Tarn (région Midi-Pyrénées) 290.215 F
Ces schémas sont élaborés dans la perspective d'un
renforcement de la responsabilité des régions dans l'organisation
des transports ferroviaires régionaux.
II. LES TRANSPORTS URBAINS
Les imputations budgétaires correspondantes
relèvent du titre VI, chapitre 63-41 :
- les subventions aux infrastructures de transports en site propre
reçoivent 581 millions de francs en autorisations de programme et
498,3 millions de francs en crédits de paiement
(article 21) ;
- les aides aux études et programmes d'amélioration de la
qualité et de la productivité des transports urbains, contrats de
modernisation Etat/Collectivités, bénéficient de
35 millions de francs en autorisations de programme et 25,6 millions
de francs en crédits de paiement.
A. SUBVENTION AUX INFRASTRUCTURES DE TRANSPORT COLLECTIF EN SITE PROPRE
Opérations subventionnées en 1997
Au titre de l'exercice 1997, les opérations qui ont été
subventionnées ou qui devraient bénéficier d'une ouverture
d'autorisation de programme d'ici à la fin du présent exercice
sont les suivantes :
- Lille, Val, ligne 2, Mons-Roubaix-Tourcoing ;
- Lyon, métro, prolongement nord de la ligne D ;
- Rouen, tramway, prolongement de Sotteville-lès-Rouen à
Saint-Etienne du Rouvray ;
- Rennes, Val ;
- Orléans, tramway, ligne 1 ;
- Montpellier, tramway, première ligne ;
- Strasbourg, tramway ligne B ;
- Grenoble, tramway, extension des lignes A et B ;
- Saint-Denis de la Réunion : site propre Bus.
Perspectives pour 1998
Les opérations susceptibles de bénéficier de l'aide de
l'Etat sont les suivantes :
- poursuite des opérations en cours (au 1er août
1997) :
. Lille : Val, ligne 2, Lille-Roubaix-Tourcoing ;
. Lyon : métro, prolongement sud de la ligne B à Gerland ;
. Rouen : tramway, prolongement à Saint-Etienne du Rouvray ;
. Rennes : Val ;
. Montpellier : tramway
. Grenoble : tramway, extension des lignes A et B ;
- poursuite des autres opérations susceptibles d'être
engagées avant la fin 1997 :
. Orléans : tramway ;
. Strasbourg : tramway, ligne B ;
. Saint-Denis-de-la Réunion.
- opérations à engager en 1998 :
. Caen : TVR ;
. Nantes : tramway, troisième ligne et extensions de lignes
existantes ;
. Rennes, axe lourd est-ouest pour autobus.
B. SUBVENTION AUX ÉTUDES ET PROGRAMMES D'AMÉLIORATION DE LA QUALITÉ ET DE LA PRODUCTIVITÉ
La dotation initiale proposée en 1998 est de
35 millions de francs.
Les priorités de l'Etat en matière de politique contractuelle
viseront plus particulièrement:
- les études de plans de déplacement urbain ;
- le partage de voirie dans le cadre d'une approche globale des
déplacements ;
- l'intermodalité des déplacements et la
complémentarité du fonctionnement de la chaîne des
transports collectifs ;
- l'optimisation des investissements et la maîtrise des coûts
de fonctionnement ;
- l'accessibilité aux transports publics à tous
(handicapés, populations exclues) ;
- les équipements concourant à renforcer la
sécurité et la surveillance sur les réseaux de transports
urbains dans le cadre d'un plan global de sécurité.
EXAMEN PAR LA COMMISSION
Au cours de sa réunion du mercredi 12 novembre 1997
sous la présidence de M. Jean François-Poncet, président,
la commission a procédé à l'examen du rapport pour avis de
M. Georges Berchet sur les transports terrestres.
Après les observations du rapporteur pour avis, M. François
Gerbaud a rappelé que la loi du 13 février 1997
créant " Réseau Ferré de France " avait eu
notamment trois objectifs : préserver une certaine unité de la
SNCF, transférer la dette de cette entreprise et enfin consacrer la SNCF
dans un statut d'interlocuteur privilégié de " Réseau
Ferré de France ". A cet égard, il a relevé que la
loi n'autorisait nullement le nouvel établissement public à
disposer des réseaux mais, avait, en revanche, souhaité associer
les collectivités locales aux décisions portant sur les
ouvertures et fermetures de lignes.
Evoquant la régionalisation des services régionaux de voyageurs,
M. François Gerbaud a ensuite rappelé qu'un bilan serait
dressé sur l'expérience conduite dans six régions
jusqu'au 31 décembre 1999.
Après avoir estimé que la politique du " tout TGV "
pouvait nuire aux modernisations des lignes nécessaires à
l'aménagement du territoire, M. François Gerbaud a enfin mis
l'accent sur la nécessité pour la SNCF de reconquérir le
marché du fret.
M. Jacques de Menou a souligné la nécessité pour la voie
ferrée de relier le grand ouest français au centre de l'Europe.
Il a ensuite mis l'accent sur la rentabilité du fer, s'agissant des
longues distances, par rapport à la route. Il a enfin attiré
l'attention sur les conséquences de l'ouverture du marché des
transports en juillet 1998.
M. Jean-Pierre Raffarin a estimé que la régionalisation des
services régionaux de voyageurs de la SNCF méritait un
débat et qu'il convenait d'attendre qu'un véritable bilan soit
dressé de l'expérience.
M. Jean François-Poncet, président, a rappelé les
rôles respectifs de " Réseau Ferré de France " et
de la SNCF -l'un propriétaire des infrastructures, l'autre
opérateur sur lesdites infrastructures- dans une perspective de
concurrence européenne. Il a ensuite insisté sur la
difficulté pour le Parlement de faire respecter sa volonté en
évoquant notamment les problèmes rencontrés par les
membres du comité de gestion du FITTVN pour se voir attribuer de
véritables prérogatives en matière de programmation.
Suivant les conclusions de son rapporteur pour avis, la commission a ensuite
décidé de s'en remettre à la sagesse du Sénat sur
les crédits consacrés aux transports terrestres dans le projet de
loi de finances pour 1998.