II. LE RÉSEAU À GRANDE VITESSE

C'est le 14 mai 1991 (décret du 1er avril 1992) que le Comité interministériel d'aménagement du territoire a adopté un schéma directeur national des liaisons ferroviaires à grande vitesse dans le cadre de la loi d'orientation des transports intérieurs (LOTI) du 30 décembre 1982.

Ce schéma a donné lieu à une consultation des conseils régionaux, des comités régionaux des transports et du Conseil national des transports.

Le schéma a prévu la construction de près de 11.000 kilomètres de lignes nouvelles à grande vitesse.

Les lignes en service en 1997 sont la ligne à grande vitesse Sud-Est de Paris à Valence, la ligne à grande vitesse Atlantique reliant Paris au Mans et à Tours, la ligne à grande vitesse Nord reliant Paris, Lille (avec embranchement vers Bruxelles) et le tunnel sous la Manche.

Des travaux sont en cours de réalisation pour des tronçons du TGV-Méditerranée, de Valence à Marseille et de Valence à Nîmes.

Les projets suivants attendent le démarrage de travaux :

- le TGV-Est-européen,

- le TGV-Languedoc-Roussillon,

- le TGV-Lyon-Turin,

- le TGV-Rhin-Rhône,

- le TGV-Aquitaine,

- le TGV-Bretagne-Pays-de-la-Loire.

Les travaux du TGV-Méditerranée, pour lequel, soulignons-le, la plupart des grands ouvrages d'art ont été mis en chantier, se poursuivent en vue d'une mise en service progressive en l'an 2000.

En ce qui concerne le TGV-Est- européen, signalons que la déclaration d'utilité publique est intervenue en mai 1996. Le ministre de l'Equipement, des Transports et du Logement a annoncé le 26 septembre dernier que la ligne nouvelle TGV-Est " se ferait dans son intégralité ".

Un protocole relatif aux modalités de financement et de réalisation des études d'avant-projet détaillé a été élaboré au début de 1997. Ce protocole prévoit que, sur un montant global de 740 millions de francs d'études et de travaux préliminaires, 223 millions de francs seront à la charge des collectivités territoriales et le reste à la charge de l'Etat, qui bénéficiera de subventions européennes.

Les modalités de financement de la construction de la ligne nouvelle (coût global estimé à 26 milliards de francs) demeurent cependant incertaines.

S'agissant du TGV-Languedoc-Roussillon , rappelons que la section internationale de ce projet, comprise entre Perpignan et Figueras, a donné lieu à un accord franco-espagnol, le 10 octobre 1995. Cet accord a été approuvé par l'Assemblée nationale en février 1997 et le Sénat le 14 octobre dernier.

La Commission intergouvernementale, chargée de suivre les questions relatives à la construction et à l'exploitation de la section internationale, pourrait ainsi être installée d'ici la fin de 1997.

En ce qui concerne le TGV-Lyon-Turin , la Commission intergouvernementale chargée de la partie internationale du projet a commencé ses travaux à la fin 1996. Elle a transmis ses propositions aux gouvernements français et italien qui ont confirmé, lors du sommet de Chambéry du 3 octobre dernier, leur volonté de construire cette ligne mixte (voyageurs et fret) inscrite au demeurant dès 1990 au schéma directeur européen des liaisons à grande vitesse.

La concertation relative aux études d'avant-projet sommaire de la partie française du projet (entre Lyon et Saint-Jean-de-Maurienne) devrait se dérouler au cours de cet automne.

S'agissant du TGV-Rhin-Rhône , le ministre chargé des transports a décidé le lancement des études d'avant-projet sommaire en décembre 1995. Une convention de financement de ces études a été signée le 16 février 1996 entre l'Etat, les régions concernées et la SNCF.

Les études et consultations d'avant-projet sommaire ont débouché sur une proposition de tracé au ministre de l'Equipement, des Transports et du Logement.

Les études préliminaires concernant le TGV-Bretagne-Pays-de-Loire se sont achevées au mois de septembre 1997. La conclusion de ces études et le bilan de la consultation sont entre les mains du ministre qui devra arbitrer sur un dossier qui, on le sait, alimente de vives controverses.

Le cahier des charges du projet TGV-Aquitaine a été, enfin, approuvé en septembre 1996, à l'issue d'un débat préalable sur les grands objectifs du projet. Une convention relative aux modalités de financement et de réalisation des études préliminaires a été signée le 17 janvier 1997 entre l'Etat, la SNCF et les trois régions concernées. Les études préliminaires devraient se poursuivre en 1998.

Un risque pèse-t-il sur la poursuite du programme ?

S'il déclare vouloir " poursuivre la politique de développement du réseau ferroviaire à grande vitesse ", le Gouvernement n'en fait pas moins valoir que " cette politique doit tenir compte des financements que la collectivité peut lui consacrer ".

" Compte tenu de l'ampleur des investissements nécessaires, ajoute-t-il, il conviendra de définir des priorités, d'envisager éventuellement des réalisations progressives, et surtout d'intégrer la construction de lignes nouvelles au sein d'une politique globale de recherche de qualité, prenant en compte toutes les options disponibles ".

Le Gouvernement précise que le développement du programme s'effectuera d'ailleurs " dans un contexte nouveau, puisqu'une réforme du transport ferroviaire, clarifiant les responsabilités des différents acteurs et créant les conditions d'un redressement durable de la SNCF, a été entreprise. C'est ainsi que l'Etat exercera ses responsabilités en matière de choix stratégiques de développement du réseau. Ces choix seront mis en oeuvre par RFF, désormais responsable de l'aménagement, du développement, de la cohérence et de la mise en valeur de l'infrastructure ferroviaire ".

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