II. LES DEUX VISAGES DE LA FRANCOPHONIE
A. LA FRANCOPHONIE MULTILATÉRALE : LE SOMMET DE HANOI
Le VIIe Sommet des chefs d'Etat et de gouvernement des pays ayant en commun l'usage du français qui s'est tenu à Hanoi les 14, 15 et 16 novembre 1997 a marqué un tournant dans l'histoire de la francophonie.
1. Le Sommet de Hanoi : une opportunité pour la francophonie en Asie
Après la tenue de Sommets en Europe, en Amérique
du Nord, à Québec, dans l'Océan indien,, à
l'île Maurice, puis sur le continent africain à Cotonou,, la tenue
du VIIe Sommet des chefs d'Etat et de gouvernement à Hanoi au coeur de
l'Asie du Sud-Est, symbolise l'universalité d'une francophonie
implantée sur les cinq continents.
L'organisation de ce VIIe Sommet des chefs d'Etat et de gouvernement à
Hanoi a également été un événement important
pour l'affirmation de la présence francophone en Asie du Sud-Est et au
Vietnam.
Bien que très minoritaire dans cette région du monde largement
acquise à l'utilisation de l'anglais dans les échanges
internationaux, la langue française suscite un réel regain
d'intérêt dans nombre de pays d'Asie et d'Océanie. Sa
pratique et son enseignement progressent non seulement dans les quatre pays
francophones, le Vietnam, le Cambodge, le Laos et le Vanuatu mais
également en Chine ou au Japon où le nombre des
départements universitaires consacrés au français
progresse. Dans ce contexte, la tenue du Sommet au Vietnam est venue conforter
la présence francophone dans cette région du monde. Elle a, en
effet, contribué à faire connaître la francophonie dans des
pays où elle est peu présente comme le Bruneï, la Malaisie,
la Thaïlande et à développer des projets de
coopération francophone dans les pays où elle est mieux
implantée.
Le Sommet de Hanoi a également permis de renforcer les relations entre
la France et le Vietnam. Le choix de Hanoi est, en effet, une
consécration des efforts accomplis par la France pour favoriser la
réinsertion du Vietnam dans les réseaux des relations
internationales. Ce Sommet a également permis au Vietnam de montrer sa
capacité à organiser une manifestation d'une telle ampleur, de
promouvoir son image et son prestige dans la région et de manifester sa
volonté d'ouverture à toute la communauté francophone. Il
a, en outre, été l'occasion de renforcer les moyens de
l'enseignement du français au Vietnam et plus généralement
d'accroître notre coopération culturelle avec ce pays.
Ainsi, la contribution de la France à l'organisation du Sommet qui s'est
élevée à 75 millions de francs a permis, outre la
construction du centre de conférence internationale où se
déroulera l'essentiel des travaux du Sommet, la mise en place de
programmes de formation linguistique et professionnelle.
Parallèlement, six projets de coopération financés par de
nombreux opérateurs francophones ont permis de renforcer la
présence culturelle francophone au Vietnam : la réalisation
d'un musée national d'ethnographie, l'ouverture d'une librairie
française et francophone au centre de Hanoi, la création d'une
salle de cinéma de 900 places consacrée à la
diffusion de films français et francophones, l'installation de
l'école française internationale dans de nouveaux locaux,
l'extension de l'école semi-publique de technologie informatique et la
rénovation de l'équipement du lycée de Chu Van An de Hanoi.