C. LES ORIENTATIONS DU BUDGET
S'agissant des orientations et du contenu de ce budget, on peut dire qu'il comporte deux objectifs prioritaires - le spectacle vivant et le patrimoine - et un objectif intermédiaire : la modernisation des moyens administratifs du ministère.
1. "Remettre la notion de service public au coeur des logiques du spectacle vivant"
Au-delà de la formulation de cette première
priorité de l'action ministérielle, qui reflète
l'engagement politique du présent gouvernement, ce souci se traduit,
dans les chiffres, par un effort budgétaire appréciable : ainsi
les dotations consacrées au spectacle vivant sont-elles en augmentation
de près de 7 % pour atteindre 4.240 millions de francs.
Il faut noter que le renversement de tendance, dont il est fait état,
n'empêche pas une certaine continuité dans les orientations de la
politique du ministère. Les soucis évoqués par Madame
Catherine Trautmann dans la présentation de son budget - accès du
plus grand nombre, maillage du territoire national, rééquilibrage
entre Paris et la Province, développement des relations contractuelles -
pouvaient se trouver, à des nuances de vocabulaire près, dans le
discours de son prédécesseur.
2. "Enrichir et ouvrir le patrimoine"
Le patrimoine monumental bénéficie d'un effort
budgétaire considérable. Les dotations qui y sont
consacrées, doivent augmenter de 39,3 % pour atteindre 1.616,5
millions de francs, soit un niveau à peu près égal
à celui prévu par la loi programme sur le patrimoine, qui est de
1.633 millions de francs.
On peut rappeler, à cet égard, que, si un rattrapage a
effectivement lieu,
des initiatives avaient été prises,
dès l'année dernière, pour atténuer les effets des
restrictions de crédits
. Un certain nombre de personnes se sont
battues sur le terrain pour limiter l'impact négatif des arbitrages
budgétaires. Il est juste que leurs efforts ne soient pas
méconnus.
Maintenant, il convient également de mentionner toute une série
d'initiatives intéressant le patrimoine au sens large, que la relative
aisance qui caractérise le présent budget, va permettre
d'entreprendre. On peut citer :
L'ouverture de nouveaux lieux-musées : les salles
égyptiennes, grecques et romaines du Louvre, les nouvelles salles du
musée des arts décoratifs, la rénovation du musée
de l'orangerie, ainsi que l'ouverture d'un musée d'art et d'histoire du
judaïsme ;
L'affectation de 90 millions de francs aux musées
régionaux destinés au financement d'opérations lourdes :
créations, réhabilitations, mais aussi d'opérations plus
ponctuelles mais non moins nécessaires, comme la numérisation des
collections et l'informatisation des inventaires ;
L'augmentation des crédits d'acquisition des musées
nationaux qui doivent s'accroître de près de 30 % afin de faire
face aux conséquences de l'expiration du délai de retenue des
oeuvres ayant fait l'objet d'un refus de sortie du territoire national ;
La nouvelle impulsion donnée à la création
contemporaine, avec l'augmentation des crédits d'acquisition de
près de 10 % et de nouvelles dotations pour les fonds régionaux
d'art contemporain ;
L'accent mis sur les réseaux dans la gestion des
bibliothèques :
réseaux institutionnels, d'abord , c'est ainsi qu'un
fonds de 20 millions de francs a été mis en place pour
favoriser la coopération entre bibliothèques, tandis que la
Bibliothèque Nationale de France sera constituée en centre du
réseau national des bibliothèques. D'une façon
générale, les financements nécessaires seront
dégagés pour permettre l'ouverture du niveau destiné aux
chercheurs sur le site Tolbiac ;
réseau informatique
ensuite, avec la
généralisation de l'accès Internet dans les
bibliothèques, action qui s'inscrit dans la politique,
déjà engagée, d'encouragement au multimédia