B. ARTE
La chaîne franco-allemande peut faire état
d'une
percée en matière d'audience
. Celle-ci a atteint des
niveaux records au cours de l'été 1997 : 3,4 % en
France et 0,7 % en Allemagne. On rappelle que la situation n'est pas
comparable dans chaque pays :
outre-Rhin, ARTE n'est que l'une des
34 chaînes du câble reçus par 60 % de la
population.
A ce succès d'audience s'ajoute la reconnaissance internationale :
pendant six mois, le monde de la radio et de la télévision de
New-York a rendu hommage à la chaîne en montrant au public une
sélection de ses programmes.
1. Évolution 1996 et 1997
En 1996, grâce à un effort important
d'économies sur ses dépenses d'exploitation, -9,7 milliards de
francs-, les charges ont pu une nouvelle fois été
inférieures à celles présentées lors du budget
initial : 986,3 millions de francs contre 992 millions de francs.
On note également la poursuite de la baisse des achats de programmes qui
diminue régulièrement pour atteindre 413 milliards de francs
contre 487 milliards de francs en 1987.
Cette évolution se traduit par une diminution sensible des stocks de
programmes qui sont passés en quatre exercices de 475 à 347
milliards de francs.
Le budget primitif 1997 est construit en équilibre sur la base d'un
montant de 939 millions de francs en diminution de 53 millions de
francs par rapport à 1996, conforme au projet de loi de finances 1997
présenté et adopté par le Parlement. Ce projet,
présenté au Conseil de Surveillance du 27 septembre 1996,
reposait notamment sur un objectif d'économie de 93,2 millions de
francs. Ces économies ont été prises en compte de la
manière suivante dans le budget primitif :
- les 6 millions de francs sur la communication : le budget
communication/éditions passe effectivement de 28 millions de francs
à 22 millions de francs. Cette diminution qui concerne à la
fois les relations avec le public, les relations presse et la publicité,
constituera un handicap réel pour la stratégie d'audience et
d'image de la chaîne.
- les 7,2 millions de francs sur la diffusion sur le
cinquième réseau : l'annulation des mesures 1996 d'extension du
cinquième réseau, dont une partie avait été
effectivement engagée, ainsi que la non indexation des tarifs TDF en
1997 ont été prises en compte conformément aux
orientations données par la Tutelle. L'application de ces deux mesures
devra être négociée avec TDF et les collectivités
locales concernées. Tous les élus locaux concernés ont
réagi par écrit à l'annonce qui leur a été
faite en contradiction des orientations annoncées les années
précédentes.
- les 14,2 millions de francs sur la diffusion satellite : cette
économie, correspond à l'arrêt de la diffusion analogique
sur Eutelsat a été prise en compte, puisque le budget diffusion
satellite ne s'élève plus qu'à 6 millions de francs.
Il convient de noter que la poursuite de la diffusion analogique
souhaitée par le Ministère des Affaires Etrangères
représenterait un coût annuel de 12,7 millions de francs : il
y a donc un risque budgétaire de 6,7 millions de francs.
- les 65,8 millions de francs d'économies au titre du
regroupement avec La Cinquième : elles n'ont pas été
prises en compte comme telles, le calendrier et les modalités de ce
rapprochement n'ayant pas été précisés.
Néanmoins, pour tenir compte de la réalité des ressources
prévues dans le projet de loi de finances voté par le Parlement,
la Sept-ARTE a prévu pour 1997 des mesures d'économies
spécifiques pour certains secteurs : développement, contribution
au GEIE, services communs et administration générale,
investissements.
Dans ces conditions, le solde disponible pour le budget de programmes
s'élève à 368,7 millions de francs, ce qui
représente une diminution considérable pour la quatrième
année consécutive : 487 millions de francs en 1993,
451 millions de francs en 1994, 418 millions de francs en 1995 et
409 millions de francs en 1996.
La Sept-ARTE s'est efforcée par tous les moyens de réduire le
coût de la grille 1997 : accroissement des rediffusions, remplacement de
productions par des achats, diminution du coût des magazines. Il
apparaît que ce coût qui était de 450 millions de
francs en 1995 et de 420 millions de francs en 1996, ne pourra être
inférieur à 406 millions de francs. Le respect du budget de
programmes de 368,7 millions de francs repose donc sur une
hypothèse de destockage de l'ordre de 37,3 millions de francs et de
plus de 50 heures en volume qui si l'on s'en tient aux frais de gestion
courante et aux dépenses de personnels augmentent de façon
sensible, soit respectivement 15 % et 7 %.
2. Perspectives 1998
Le présent projet de loi de
finances témoigne également d'une volonté de rattrapage :
le budget pour 1998 est marqué par une hausse de 7,3 %. Les
investissements en programmes reprennent avec une croissance de plus de
18 %.
|
1997 |
1998 |
1998/1997 |
|
1997 |
1998 |
1998/1997 |
program. |
17 |
5,3 |
- 68,82 |
redevance |
454,6 |
566,5 |
24,62 |
autres pgm. |
8,6 |
8,2 |
- 4,65 |
subvent. |
140,8 |
40 |
- 71.59 |
serv. ext. |
144,7 |
142,8 |
- 1,31 |
recettes commerciales |
9 |
9 |
0,00 |
aut. serv. ext. |
28,8 |
36 |
25,00 |
services rendus |
2 |
|
- 100,00 |
impots |
6 |
7,3 |
21,67 |
produits financiers |
3,9 |
3,4 |
- 12,82 |
personnel |
74,8 |
76,5 |
2,27 |
|
610,3 |
618,9 |
1,41 |
gest. courante |
321,5 |
333,9 |
3,86 |
|
|
|
|
dont groupt d'int. éco. eur. |
243, |
245,8 |
1,15 |
|
|
|
|
amortissement |
8,9 |
8,9 |
0,00 |
|
|
|
|
sous total |
610,3 |
618,9 |
1,41 |
sous total |
610,3 |
618,9 |
1,41 |
|
|
|
|
|
|
|
|
immobilisation |
338,9 |
398,9 |
17,70 |
amortissem. |
8,9 |
8,9 |
0,00 |
dont program. |
330 |
390 |
18,18 |
redevance d'investiss. |
330 |
390 |
18,18 |
dont corporel. |
8,9 |
8,9 |
0,00 |
|
|
|
|
sous total |
338,9 |
398.9 |
17,70 |
|
338,9 |
398,9 |
17,70 |
|
|
|
|
|
|
|
|
total |
940,3 |
10008,9 |
7,30 |
|
940,3 |
1008,9 |
7,30 |
3. Le rapprochement en cours
Bien que les réponses officiellement adressées
à votre rapporteur soient particulièrement évasives, il
résulte des contacts et des informations parues dans la presse que les
premières réformes de structures aient été
programmées et des orientations stratégiques définies.
D'abord, et cela n'étonne en aucune manière votre rapporteur,
le rapprochement des deux chaînes ne devrait pas se traduire par des
économies de fonctionnement considérables, tout au plus quelques
millions de francs.
Cela était prévisible, compte tenu de la
faiblesse de la masse salariale. Et ce qui coûte cher, ce sont les
programmes.
Mais, au-delà d'une réforme de structure qui ne se traduise par
le regroupement des activités éditoriales de La Cinquième
en cinq départements, il est important d'attirer l'attention sur les
nouvelles orientations stratégiques
de
M. Jérôme Clément tendant à renforcer les liens
entre la chaîne hertzienne et le multimédia.
La Cinquième devrait être la vitrine de la bibliothèque
de programmes éducatifs que constitue la chaîne.
Le nouveau président met aussi l'accent sur
le projet de Banque de
programmes et de services -BPS
- développé au sein de la
Cinquième.
A partir de la consultation d'une base de données sur le serveur
Internet de La Cinquième, la BPS offre la possibilité de recevoir
à la demande des programmes audiovisuels sur un micro-ordinateur, qui
les stocke dans son disque dur. Chaque programme est accompagné d'une
documentation (concept, synopsis, extrait vidéo, voire fiche
pédagogique) qui en fait un véritable outil pédagogique
immédiatement exploitable.
L'utilisateur se connecte sur le site Internet de La Cinquième et
sélectionne un programme avec un moteur de recherche
multicritères pour accéder à une description en ligne. Il
peut alors commander le téléchargement du programme
intégral sur son disque dur. Ce téléchargement s'effectue
par satellite numérique, au moyen d'une parabole standard reliée
à l'ordinateur. L'utilisateur peut ensuite visionner librement le
programme sur l'écran de son ordinateur, et/ou sur un écran de
télévision, ou encore sur un réseau local de diffusion
vidéo.
A ce jour, la BPS contient
3023 programmes
avec leur documentation.
Certains sont issus de la programmation de La Cinquième et d'autres
(
130 programmes extérieurs
) proviennent de partenaires divers, en
augmentation constante, avec lesquels sont passées des conventions.
Enfin, on peut noter que conformément à ce qui a
été annoncé par Madame la ministre de la Culture et de la
Communication,
ARTE et La Cinquième ont rejoint le bouquet Canal
Satellite.
Elles sont diffusées en clair et accessibles aux
téléspectateurs équipés d'un terminal
numérique DVB, sans exclusivité et sans souscription.