IV. LES IMPLICATIONS STRATEGIQUES D'UNE REFLEXION SUR LA FISCALITE DES CARBURANTS
A. L'INCITATION AU DÉVELOPPEMENT DES BIOCARBURANTS
Il s'agit tout d'abord, dans ce domaine, de rappeler quelques définitions.
Biocarburants : principales définitions
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L'intérêt de l'incorporation de composés
oxygénés dans les carburants est reconnu dans la mesure où
elle permet de réduire les émissions d'oxyde de carbone,
d'hydrocarbures gazeux et d'oxyde d'azote.
A cet égard, il convient de rappeler que l'article 32 modifié de
la loi de finances pour 1992 prévoit une exonération
plafonnée de la TIPP en faveur de produits obtenus à partir de
matières agricoles produites sur des terres mises en jachère au
titre de la nouvelle politique agricole commune. Cette exonération
plafonnée n'est cependant autorisée que dans le cadre
d'unités pilotes de fabrication et de projets expérimentaux.
Il convient de signaler que toute action sur la qualité des carburants est significative au regard de l'environnement. En effet, même si les carburants ne sont qu'un facteur polluant parmi d'autres, les actions destinées à les rendre moins polluants possèdent l'avantage d'agir immédiatement sur l'ensemble du parc . |
B. L'ÉQUILIBRE DE LA FISCALITÉ PÉTROLIÈRE.
Pour mesurer l'importance du sujet il convient de rappeler
qu'en 1994, la fiscalité pétrolière (taxe
intérieure sur les produits pétroliers -TIPP-, taxe de
consommation sur le gaz naturel -TICGN- et la TVA sur les produits
pétroliers) a représenté 12 % des recettes fiscales du
budget de l'Etat, soit 175 milliards de francs, dont 141 milliards de francs au
titre de la seule TIPP.
Pour 1998, la seule TIPP générera près de 155 milliards
de francs.
Le texte de la loi sur l'air comporte à cet égard des
éléments de réflexion qui, bien que dépourvus de
toute portée normative, doivent être analysés.
L'alinéa premier de l'article 22 de ce projet de loi fixe, en effet,
à la fiscalité des énergies fossiles l'obligation de tenir
compte de l'impact des différentes sources de combustibles sur trois
objectifs :
"l'économie, la santé publique, l'environnement et
la sécurité d'approvisionnement".
La combinaison des exigences de chacun de ces trois objectifs devant aboutir
à un "traitement équilibré" de la fiscalité des
différents types d'énergie fossiles Un tel énoncé
semble poser le fondement d'un éventuel rééquilibrage de
la fiscalité pétrolière.
Dans le cadre d'un débat qui est aujourd'hui devenu très
médiatique, il paraît utile de rappeler que le bilan
écologique des carburants d'origine fossile fournit des résultats
contrastés.
En outre, à l'heure du sommet de Kyoto consacré en grande au
problème crucial du réchauffement de la planète, il
convient de mesurer l'importance d'une réflexion stratégique sur
les modes de propulsion à faible consommation
. Il en va ainsi du
moteur diesel, dont les inconvénients en termes de pollution locale (qui
doivent être résolus progressivement avec le développement
des filtres à particules) s'accompagne, en raison de la plus faible
consommation en carburant de ce moteur (les recherches industrielles
étant susceptibles de déboucher prochainement sur un moteur qui
ne consommerait que " 3 litre aux 100 kilomètres ")
participant positivement à la lutte contre le développement de
l'effet de serre.
Votre rapporteur estime que toute action portant sur la taxation des
carburants doit, en tout état de cause, être
précédée d'une véritable "étude d'impact" en
raison des implications économiques et industrielles d'une modification
éventuelle de la structure de cette taxation.