RAPPORT GENERAL N° 85 TOME III ANNEXE 5 - PROJET DE LOI DE FINANCES POUR 1998 ADOPTE PAR L'ASSEMBLEE NATIONALE - ENVIRONNEMENT
M. Philippe ADNOT, Sénateur
Commission des finances du contrôle budgétaire et des comptes économiques de la Nation - Rapport Général n° 85 tome III - Annexe 5 - 1997/
Table des matières
- PRINCIPALES OBSERVATIONS
-
CHAPITRE PREMIER
UN BUDGET D'INCITATION AU SEIN D'UNE IMPORTANTE DEPENSE PUBLIQUE EN FAVEUR DE L'ENVIRONNEMENT
- I. L'EXECUTION DES BUDGETS DE 1996 ET 1997
- II. UN BUDGET POUR 1998 MARQUE PAR LA PROGRESSION DES DEPENSES ORDINAIRES
- III. LA DEPENSE PUBLIQUE CONSACREE A LA PROTECTION DE LA NATURE ET DE L'ENVIRONNEMENT
-
CHAPITRE II
L'ANALYSE BUDGETAIRE DE LA COMMISSION- I. LA PROGRESSION DES DEPENSES ORDINAIRES
- II. LA PROTECTION DE LA NATURE ET DES PAYSAGES : UNE PROGRESSION LÉGITIME
- III. LES AGRÉGATS EN BAISSE
- IV. LA STABILITÉ DES CRÉDITS DE LA PRÉVENTION DES POLLUTIONS ET DES RISQUES
-
CHAPITRE III
POUR ALLER AU-DELA DU BUDGET...- I. LE CONTEXTE GÉNÉRAL DE LA LOI SUR L'AIR.
- II. LES VEHICULES " PROPRES " : LES MODES DE PROPULSION FAIBLEMENT OU NON POLLUANTS
- III. L'EXONERATION DE VIGNETTE EN FAVEUR DES " VOITURES PROPRES "
- IV. LES IMPLICATIONS STRATEGIQUES D'UNE REFLEXION SUR LA FISCALITE DES CARBURANTS
-
ARTICLES RATTACHÉS
ARTICLE 62 B
EXTENSION DE LA TAXE SUR LE BRUIT -
ARTICLE 62 C
PRÉLÈVEMENT DE L'ADEME SUR LA TAXE SUR LES DECHETS -
ARTICLE 62 D
RAPPORT SUR LA COMMISSION NATIONALE DU DEBAT PUBLIC - LES TRAVAUX DE LA COMMISSION
- MODIFICATIONS APPORTÉES PAR L'ASSEMBLÉE NATIONALE
N° 85
SÉNAT
SESSION ORDINAIRE DE 1997-1998
Annexe au procès verbal de la séance du 20 novembre 1997.
RAPPORT GÉNÉRAL
FAIT
au nom de la commission des Finances, du contrôle budgétaire et des comptes économiques de la Nation (1) sur le projet de loi de finances pour 1998 , ADOPTÉ PAR L'ASSEMBLÉE NATIONALE ,
Par M. Alain LAMBERT,
Sénateur,
Rapporteur général.
TOME III
LES MOYENS DES SERVICES ET LES DISPOSITIONS SPÉCIALES
(Deuxième partie de la loi de finances)
ANNEXE N° 5
AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE ET ENVIRONNEMENT :
II. - ENVIRONNEMENT
Rapporteur spécial
: M. Philippe ADNOT
(1) Cette commission est composée de :
MM.
Christian Poncelet,
président
; Jean Cluzel, Henri Collard,
Roland du Luart, Mme Marie-Claude Beaudeau, MM. Philippe Marini,
René Régnault,
vice-présidents
; Emmanuel
Hamel, Gérard Miquel, Michel Sergent, François Trucy,
secrétaires
; Alain Lambert,
rapporteur
général
; Philippe Adnot, Bernard Angels, Denis Badré,
René Ballayer, Bernard Barbier, Jacques Baudot, Claude Belot,
Mme Maryse Bergé-Lavigne, MM. Roger Besse, Maurice Blin, Joël
Bourdin, Guy Cabanel, Auguste Cazalet, Michel Charasse, Jacques Chaumont, Yvon
Collin, Jacques Delong, Yann Gaillard, Hubert Haenel, Claude Haut,
Jean-Philippe Lachenaud, Claude Lise, Paul Loridant, Marc Massion, Michel
Mercier, Michel Moreigne, Joseph Ostermann, Jacques Oudin, Maurice Schumann,
Henri Torre, René Trégouët.
Voir les numéros
:
Assemblée nationale
(
11
ème législ.) :
230
,
305
à
310
et T.A.
24
.
Sénat
:
84
(1997-1998).
Lois de finances. |
PRINCIPALES OBSERVATIONS
Dans le projet de loi de finances pour 1998, les
crédits demandés au titre de l'environnement, font
apparaître une
faible progression des crédits de + 0,9 %
,
inférieure à celle de l'inflation prévisionnelle pour 1998
qui s'établit à 1,4 % (1,3 % hors tabac),
dont il conviendrait
de se féliciter si cette évolution ne s'accompagnait pas d'un
recours accru à des ressources non budgétaires.
S'il faut donner acte au Gouvernement d'avoir résisté à la
tentation politique d'afficher une forte hausse des crédits de
l'environnement, force est cependant de constater qu'il ne s'agit là que
d'une vertu apparente.
A. UNE RIGUEUR APPARENTE
Depuis plusieurs années, votre rapporteur spécial insiste pour
rappeler que la qualité d'un budget ne doit pas se mesurer au seul taux
de progression de ses crédits et a souvent regretté qu'un
"impératif médiatique" fasse dépendre la
crédibilité d'une politique de la hausse des moyens financiers
qui lui sont affectés.
Il note que le budget de l'environnement pour 1998 semblait, en première
analyse, avoir échappé à cette règle, mais
relève qu'un ensemble de ressources financières
extérieures au budget viendra, en réalité, renforcer les
moyens inscrits dans le " bleu ".
S'agissant des crédits budgétaires, votre rapporteur regrette que
" l'effort civique " de maîtrise des dépenses de
fonctionnement et du nombre d'emplois qui était conduit par ce
ministère depuis plusieurs années soit interrompu en 1998. En
effet, après trois années de stabilité des effectifs
à l'unité près (hors transfert d'emplois en provenance
d'autres ministères), le budget de l'environnement pour 1998 est
marqué par la création nette de 34 emplois.
A cet égard, votre rapporteur spécial tient à rappeler que
le ministère chargé de l'environnement doit rester une structure
d'impulsion, une administration de mission au profit de laquelle doivent
être regroupés les moyens existants pour lui permettre de
renforcer l'efficacité de son action.
B. UNE DEBUDGETISATION CROISSANTE
Comme l'an passé, la progression des crédits de ce budget a pu
être limitée par la débudgétisation de certaines
dépenses.
A cet égard, votre commission des finances ne peut que
réitérer son opposition de principe, déjà
formulée sous les gouvernements précédents, à ce
recours à des ressources extérieures au budget. Le principe de
l'unité budgétaire constitue en effet une des garanties
fondamentales du contrôle exercé par les représentants de
la Nation sur le budget de l'Etat.
S'agissant des crédits de l'environnement pour 1998, la principale
débudgétisation concerne le financement de la politique de l'eau.
Le Gouvernement précédent a en effet institué un fonds de
concours, abondé à hauteur de 110 millions de francs par an par
les agences de l'eau, dans le cadre du VIIème programme d'intervention
de ces agences, qui couvrira la période 1997-2001.
Il s'agit d'une débudgétisation dans la mesure où les
crédits budgétaires consacrés par le ministère de
l'environnement ont diminué dans des proportions comparables au sein de
l'agrégat "protection de l'eau et des milieux aquatiques", pour un
montant de 9,72 millions de francs en moyens de paiement et près de 90
millions de francs en autorisations de programme pour 1997. Le montant des
crédits, prévus à ce titre pour 1998, reste au niveau
atteint en 1997 pour les autorisations de programme, soit 90 millions de francs
de moins qu'en 1996, tandis que les moyens de paiement affectés à
la politique de l'eau diminuent encore de 32,75 millions de francs. Ainsi les
agences de l'eau prennent à leur charge une part importante du
financement des programmes de restauration des rivières et de
contrôle des zones naturelles d'expansion des crues.
En ce qui concerne l'ADEME, votre rapporteur tient à souligner que la
poursuite de la diminution des subventions accordées à cette
agence sur les crédits de l'environnement sera compensée par la
hausse de la taxe sur la pollution atmosphérique dont
bénéficie cet établissement public. Le taux de cette taxe
affectée à l'ADEME ayant en effet été porté,
par arrêté, de 180 francs à 250 francs par tonne pour
permettre de dégager un produit supplémentaire de 37 millions de
francs. Ainsi se poursuit le processus de débudgétisation de
cette agence.
C. LES GRANDS PRINCIPES DE LA COMMISSION DES FINANCES EN MATIERE DE
FISCALITE DE L'ENVIRONNEMENT
La discussion du projet de loi de finances pour 1998 a vu
" surgir "
un ensemble de dispositions fiscales et parafiscales concernant directement ou
indirectement la fiscalité de l'environnement. Ces diverses dispositions
sont analysées en détail au sein du présent rapport, mais
votre rapporteur souhaite d'ores et déjà rappeler quelques
principes arrêtés par votre commission des finances dans ce
domaine.
A l'heure où le Gouvernement annonce son intention de procéder
à une réforme destinée à intégrer des
objectifs " écologiques " dans la fiscalité, il
convient de rappeler les grands principes auxquels votre commission des
finances s'était référé à l'occasion de la
discussion de la loi sur l'air.
A cet égard, elle avait relevé que le principe du "
pollueur-payeur " ne pouvait justifier qu'une recette fiscale du budget de
l'Etat puisse être, conformément à l'article 18 de
l'ordonnance du 2 janvier 1959, affectée, même partiellement,
à une politique particulière. Votre commission avait en revanche
admis que principe du " pollueur-payeur " était parfaitement
acceptable
sur le plan juridique dans le cadre de la parafiscalité dont l'objet est
de prévoir l'affectation d'une ressource donnée à un objet
donné. Elle avait cependant noté que l'application de ce principe
ne devait pas conduire à un accroissement des prélèvements
pesant en réalité sur les particuliers et les entreprises.
En conséquence, votre commission avait approuvé, dans la loi sur
l'air, le choix du Gouvernement de l'époque de ne prévoir que des
incitations " positives ", c'est à dire qui allégeaient
la fiscalité en faveur des technologies " propres ". Or, tel
n'est pas le cas d'un ensemble de mesures associées au présent
projet de loi de finances.
Cet ensemble de mesures est doublement contestable puisque, d'une part, il est
le vecteur de la débudgétisation des crédits de
l'environnement et que, d'autre part il participe, subrepticement, à
l'accroissement du niveau des prélèvements obligatoires en France.
D. UNE DEPENSE PUBLIQUE IMPORTANTE
Votre rapporteur souligne la nécessité de prendre en compte
l'ensemble de la dépense publique consacrée à
l'environnement dans la mesure où le budget du ministère n'en
constitue qu'une petite partie (1,885 milliard de francs).
Ainsi, de nombreux départements ministériels consacrent des
crédits à la protection de la nature et de l'environnement, pour
un montant de plus de 11 milliards de francs en 1998. Il s'agit, en
particulier, des budgets de l'éducation nationale et de la recherche
(4,57 milliards de francs) de l'agriculture (2,8 milliards de francs), et de
l'équipement, des transports et du logement (près d'un milliard
de francs).
Le rôle d'orientation du ministère de l'environnement
apparaît clairement au regard du montant des budgets de ses
établissements publics sous tutelle. Ces budgets, largement
financés par des ressources propres, s'élèveront en effet
à plus de 14,6 milliards de francs en 1996, soit près de sept
fois le budget du ministère de l'environnement, dont 12,14 milliards de
francs pour les agences de l'eau et 1,17 milliard de francs pour l'ADEME.
Enfin, les collectivités locales consacrent une part importante de leurs
budgets à l'environnement. Ces dépenses sont
évaluées à plus de 116 milliards de francs en 1996, dont
44 milliards au titre de l'assainissement et de l'épuration des eaux,
29,8 milliards au titre de la mobilisation de la ressource en eau et 26
milliards au titre des déchets.
A cet égard, votre rapporteur spécial tient à
préciser qu'étant donnée la situation de leurs budgets,
les collectivités locales ne pourront pas assumer toujours
l'accroissement des charges résultant de la multiplication des normes
environnementales.
Sur ce point, il a relevé avec intérêt la réponse
faite par Mme Dominique Voynet, ministre de l'aménagement du territoire
et de l'environnement, au cours de son audition par votre commission des
finances, le 6 novembre dernier. Le ministre a, en effet, indiqué que le
maintien de l'échéance de 2002 pour l'application
intégrale de la loi sur les déchets, s'accompagnerait d'une
définition pragmatique de la notion de déchet ultime, qui, aux
termes de la loi sur les déchets, pourra seul être admis en
décharge. Sur ce point essentiel le ministre a reconnu que certains
déchets étaient difficilement valorisables et qu'il ne fallait
pas, automatiquement condamner certaines mises en décharge sur des sites
surveillés.
CHAPITRE PREMIER
UN BUDGET D'INCITATION AU SEIN
D'UNE IMPORTANTE DEPENSE PUBLIQUE EN FAVEUR DE L'ENVIRONNEMENT
Le ministère de l'environnement ne dispose que d'une
fraction limitée des crédits consacrés par les
administrations publiques à la protection de la nature et de
l'environnement.
Il joue néanmoins un rôle d'orientation déterminant dans ce
domaine, puisqu'outre ses moyens financiers propres, ce ministère exerce
une tutelle sur un ensemble d'établissements publics, dont les budgets
représentent au total près de 14,6 milliards de francs en 1997.
I. L'EXECUTION DES BUDGETS DE 1996 ET 1997
A. LE BILAN DE LA GESTION DU BUDGET DE 1996
1. Les transferts de crédits
Ces transferts ont porté tant sur les dépenses ordinaires que sur les dépenses en capital.
-
· Les dépenses ordinaires ont fait l'objet de transferts
correspondant aux crédits relatifs à la gestion par d'autres
départements ministériels de :
- 1.214 agents du ministère de l'équipement;
- 743 agents du ministère de l'industrie ;
- 390 agents du ministère de l'agriculture ;
- 3 agents de l'INSEE.
· En ce qui concerne les dépenses en capital, le principal transfert a concerné :
- vers le budget des affaires sociales au titre du fonds d'intervention pour la politique de la ville pour un montant de 4,1 millions de francs .
2. Les annulations de crédits
Une annulation de crédits a été opérée au titre de diverses opérations relevant de la "régulation budgétaire" pour un montant total de près de 63 millions de francs en dépenses ordinaires et crédits de paiement et de 97,27 millions de francs en autorisations de programme. L'arrêté d'annulation correspondant a été publié le 27 septembre 1996.
3. Les crédits ouverts dans le cadre de la loi de finances rectificative.
Les ouvertures de crédits par la loi de finances rectificative du 30 décembre 1996 recouvrent de simples ajustements. Il s'agit au chapitre 44-10 de solder la dette du ministère envers les associations au titre du remboursement des frais d'accueil des objecteurs de conscience, au chapitre 57-20 d'opérer le transfert de crédits du "plan risques" pour un montant de 9 millions de francs en autorisations de programmes et de 8 millions de francs en crédits de paiement, correspondant à la contribution du ministère de l'agriculture au plan décennal de prévention des risques.
4. Les fonds de concours
Le montant des fonds de concours s'est élevé en
1996 à 30,53 millions de francs en dépenses ordinaires
(titre III) et à 63,27 millions de francs pour les dépenses en
capital (titre V AP+CP).
Il s'agit essentiellement :
-
· des contributions aux dépenses relatives à la
prévention des pollutions, à la gestion des milieux naturels et
aux frais de fonctionnement des cellules d'études des débits des
cours d'eau ;
· et de la participation aux dépenses des établissements domaniaux de pisciculture et de la station d'hydrobiologie appliquée.
B. L'EXECUTION DU BUDGET DE 1997 : UNE DIMINUTION SUBSTANTIELLE DES MOYENS EN COURS D'EXERCICE
A la différence du budget de 1996 qui avait
été marqué par la mise en oeuvre anticipée de
certaines mesures prévues par la loi sur l'air, l'exécution du
budget de 1997, se traduit par une diminution des moyens financiers du
ministère en cours de gestion, à la suite des mouvements
d'annulation de crédits contenus les arrêtés du 9 juillet
1997 et du 19 novembre 1997 et qui se trouvent annexés au projet de loi
de finances rectificative pour 1997.
L'ensemble de ces mesures a pour effet de
réduire de 2,2 % le
montant des crédits inscrits dans la loi de finances initiale pour
1997
, ces crédits revenant de 1,868 milliard de francs à
1,828 milliard de francs, soit une
diminution nette de 40 millions de
francs
. Il convient de préciser que les annulations nettes de
crédits portent principalement sur les crédits du titre VI.
Ces mouvements d'annulation annoncent ainsi la réorientation du budget
de ce ministère pour 1998 en faveur des dépenses ordinaires et
aux dépens des dépenses en capital.
II. UN BUDGET POUR 1998 MARQUE PAR LA PROGRESSION DES DEPENSES ORDINAIRES
La maîtrise de l'enveloppe globale des crédits de
l'environnement recouvre en effet un renforcement de la part des
dépenses ordinaires au sein de ce budget.
Les crédits demandés pour 1998 au titre de l'environnement
s'élèvent à
1.885,50 millions de francs
en moyens
de paiement soit une
progression de 0,9 %
( +16,8 millions de francs)
par rapport aux crédits votés pour 1996, soit une
évolution inférieure à celle de l'inflation
prévisionnelle pour 1998 qui s'établit à 1,4 % (1,3 % hors
tabac).
Parallèlement, les autorisations de programme demandées
s'élèvent à
794,15 millions de francs, en baisse de
1,15%
( - 9,21 millions de francs) par rapport à l'exercice
précédent.
A. L'EVOLUTION PAR TITRE : LA PROGRESSION DES DEPENSES ORDINAIRES
Le tableau, ci-après, fournit le détail de
l'évolution du budget de l'environnement par titre :
Source : Commission des finances
Les crédits demandés au titre de l'environnement pour 1998 se
caractérisent par une
nette progression des dépenses
ordinaires (+ 4,18 %) par rapport à 1997
. A l'inverse,
les dépenses en capital, assumées, directement ou
indirectement, par le ministère, reculent de 3,72 %.
Ce double
mouvement a pour effet de modifier assez sensiblement la part respective des
différents titres au sein de ce budget.
EVOLUTION PAR TITRE
Source : Commission des finances
Ainsi la
part des dépenses ordinaires
(titre III moyens des
services + titre IV interventions publiques) au sein de ce budget passe de
58,47 % en 1997 à
60.38 % en 1998
, soit une progression
de près de deux points en une année.
B. L'EVOLUTION PAR AGREGAT : LE RECUL DES CREDITS DE LA POLITIQUE DE L'EAU
Six agrégats ont été définis pour
permettre l'analyse et le suivi des crédits de l'environnement par
grande catégorie d'action. Le tableau ci-après en fournit le
détail en présentant pour chaque agrégat les moyens de
paiement (DO+CP) et les autorisations de programme qui lui sont affectés.
L'analyse par agrégat vient ainsi confirmer largement l'analyse par
titre en mettant en évidence une croissance de + 2,12 % des
dépenses de l'agrégat " administration
générale " et une hausse de près de 9 % des
crédits de l'agrégat " connaissance de l'environnement et
coopération internationale ", qui résulte pour l'essentiel
de la hausse des aides aux associations.
L'observation des crédits attribués aux autres agrégats
de ce budget, qui correspondent aux principales actions conduites par ce
département ministériel, mettent en évidence la
progression de l'agrégat " protection de la nature et des
paysages ", la stagnation de l'agrégat " prévention des
pollutions et des risques ", et le recul des agrégats
" recherche " et " protection de l'eau et des
milieux
aquatiques ".
Ces évolutions se traduisent par une nette diminution de la part de
l'agrégat " protection de l'eau et des milieux aquatiques "
dans ce budget. La politique de l'eau ne représente en effet plus que
12,19 % des moyens de paiement en 1998, contre 14,05 % en 1997.
Part des agrégats dans le PLF pour 1998
Source : Commission des finances
Source : Commission des finances
III. LA DEPENSE PUBLIQUE CONSACREE A LA PROTECTION DE LA NATURE ET DE L'ENVIRONNEMENT
Avant d'analyser les actions conduites par le ministère
de l'environnement, il convient d'appréhender l'ensemble de la
dépense publique consacrée à l'environnement par
différents intervenants, qu'il s'agisse d'autres ministères,
d'établissements publics ou des collectivités locales.
Ainsi, de nombreux départements ministériels consacrent des
crédits à la protection de la nature et de l'environnement, pour
un montant de plus de 11 milliards de francs en 1998. Il s'agit en
particulier des budgets de l'éducation nationale et de la recherche
(4,57 milliards de francs) de l'agriculture (2,8 milliards de
francs), et de l'équipement, des transports et du logement (près
d'un milliard de francs).
Le rôle d'orientation du ministère de l'environnement
apparaît clairement en mesurant le montant des budgets de ses
établissements publics sous tutelle. Ces budgets, largement
financés par des ressources propres s'élèveront en effet
à plus de 14,6 milliards de francs en 1997, soit près de sept
fois le budget du ministère de l'environnement.
Enfin, les collectivités locales consacrent une part importante de leurs
budgets à l'environnement. Ces dépenses sont
évaluées à 116,6 milliards de francs pour 1996 (derniers
chiffres connus).
A. LES CREDITS INSCRITS AU BUDGET DES DEPARTEMENTS MINISTERIELS
1. Une dépense globale importante
S'élevant à plus de 11,24 milliards de francs
pour 1998, les crédits consacrés à la protection de la
nature et de l'environnement en 1997 et prévus en 1998 par les
différents départements ministériels se
répartissent comme suit :
Ce tableau, extrait des données fournies par l'état
récapitulatif prévu par l'article 131 de la loi de finances pour
1990, suscite quelques remarques critiques. Les données produites dans
ce document pour l'année 1998 ne recoupent pas exactement celles
fournies l'an dernier. Ceci résulte de l'actualisation conduite pour
"tenir compte de l'évolution des préoccupations" en
matière d'environnement, ainsi que de la nouvelle répartition des
compétences au sein du Gouvernement. En conséquence, les
pourcentages d'évolution des contributions de ces différents
départements ne figurent pas dans le tableau ci-dessus car ils ne sont
pas significatifs. Cet état récapitulatif reste néanmoins
une source d'information précieuse et traduit l'importance de l'effort
financier fourni dans ce domaine.
2. Les principaux départements ministériels contributeurs
a) Une contribution essentielle : recherche et technologie
La contribution de ce département en 1998 se trouve considérablement renforcée par le transfert des crédits inscrits en 1997 au budget des Poste, télécommunications et espace du budget de l'industrie au budget de la recherche et de la technologie.
-
· La recherche confirme ainsi sa position de principal contributeur
à l'effort financier en faveur de l'environnement, car avec près
de 4,57 milliards de francs consacrés à l'environnement
représente plus de 40 % de l'effort financier total des
ministères dans ce domaine, alors que le ministère de
l'environnement en représente moins de 17 %.
Les principaux organismes de recherche bénéficiaires sont : le Centre national de la recherche scientifique (CNRS), l'Institut national de la recherche agronomique (INRA), l'Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer (IFREMER) et l'Institut français de recherche scientifique pour le développement en coopération (ORSTOM). Le Centre national d'études spatiales (CNES) est dorénavant pris en compte dans ce domaine au titre de ses programmes d'observation de la terre à partir de l'espace. Ces derniers constituent en effet un outil de prévision des catastrophes naturelles et de renseignement sur l'évolution de l'environnement. Ils portent en particulier sur la stratosphère en liaison avec l'étude de la couche d'ozone, les océans, la surveillance de l'urbanisation ou le contrôle des cultures.
· La contribution du secteur de l'industrie de la poste et des télécommunications s'élève à plus d'un milliard de francs. Sont notamment subventionnés à ce titre, le laboratoire national d'essais (LNE) pour des mesures de la pollution ainsi que des essais sur les emballages et l'association française de normalisation (AFNOR), pour l'animation de la normalisation dans le domaine de la protection de l'environnement et la certification des produits écologiques.
- · Le ministère de l'agriculture engagera 2,82 milliards de francs au titre de l'environnement en 1998. Ces crédits bénéficieront essentiellement à des mesures agri-environnementales et à des dépenses d'investissement dans différents domaines liés à l'environnement.
Cet encouragement à l'entretien des surfaces herbagères cofinancé par le ministère de l'agriculture et le FEOGA concerne plus de 117.000 éleveurs et plus de 5 millions d'hectares. Il faut signaler que le montant de la prime, fixée à l'hectare, est passé de 200 francs en 1993 à 300 francs en 1995 et qu'elle restera à ce niveau en 1997. Arrivant à expiration à la fin de cette année, son renouvellement est en cours de négociation avec l'Union européenne.
Toujours dans le domaine des mesures agri-environnementales, il faut citer la démarche contractuelle conduite en application de la réglementation communautaire. Il s'agit de programmes régionaux généralement cofinancés par la section garantie du FEOGA.
c) L'équipement et les transports
Parmi les autres ministères, avec près d'un milliard de francs concourant à la dépense publique dans le domaine de l'environnement, il convient de remarquer celui de l'équipement et des transports. Il s'agit notamment d'études sur les risques liés au transport de matières dangereuses, d'études sur la limitation de nuisances acoustiques. Dans le domaine de la mer, il s'agit de dépenses consacrées à des prestations de l'IFREMER dans le domaine des contrôles de salubrité des productions conchylicoles, d'études liées à la préservation du littoral ou d'acquisitions de matériel de surveillance et de signalisation maritime destinées à prévenir des accidents maritimes pouvant entraîner des catastrophes écologiques.
B. UN LEVIER ESSENTIEL POUR L'ACTION DU MINISTERE : LES ETABLISSEMENTS PUBLICS
Les ressources propres de ces établissements doivent
s'établir pour 1997 à 14,6 milliards de francs, soit un montant
plus de sept fois plus important que les moyens de paiement du ministère
de l'environnement.
Ces ressources proviennent du produit de redevances et de taxes dont 83 % du
montant total bénéficie aux agences de l'eau à hauteur de
12,14 milliards de francs.
L'analyse de l'évaluation des ressources propres des
établissements publics placés sous la tutelle du ministère
de l'environnement figurant dans le tableau ci-dessous exploite les
données figurant dans l'état récapitulatif de l'effort
financier consenti au titre de l'environnement. Ces ressources se
décomposent comme suit :
C. LE PLUS GROS CONTRIBUTEUR : LES COLLECTIVITES LOCALES
1. La définition de la dépense d'environnement des collectivités locales
-
· Le montant des dépenses d'environnement exposées par les
collectivités locales en 1996 s'élève à 112,65
milliards de francs dans le cadre de l'état récapitulatif de
l'effort financier consenti au titre de l'environnement. L'importance de ce
chiffre tient en partie à une définition moins stricte de la
dépense de protection de l'environnement que celle retenue par l'Etat
pour les dépenses de cette nature.
Cette importance tient aussi à l'inclusion de deux postes de dépenses "périphériques" de gestion des ressources naturelles : la "mobilisation de la ressource en eau" et l'amélioration du cadre de vie".
· Cette définition est destinée à harmoniser la présentation des dépenses avec le système européen de rassemblement de l'information économique sur l'environnement (SERIEE) élaboré par Eurostat.
Le tableau ci-après permet de détailler les
sommes consacrées aux différents postes de dépenses de
protection de l'environnement et de gestion des ressources naturelles.
-
Source : Etat récapitulatif de l'effort financier consenti au titre de l'environnement
· L'année 1996 se caractérise par une croissance plus modérée des dépenses dans ce domaine que par le passé. En effet, après une hausse de plus de 11 % en 1994 et de 7 % en 1995, les dépenses de protection de l'environnement des collectivités locales ont progressé au rythme plus modeste de 4 %.
-
· S'agissant de la
gestion des eaux usées
, il convient de
noter que les
dépenses de fonctionnement sont en forte
progression
, le montant de celles-ci ayant doublé entre 1990 et
1996. Cette augmentation est principalement due au nombre croissant de
ménages et d'entreprises desservis par les réseaux
d'assainissement, à la hausse de la capacité de traitement des
eaux usées ainsi qu'au développement de modes de traitement plus
performants et donc plus coûteux. Les
investissements
dans ce
domaine
connaissent cependant une baisse sensible de l'ordre de 5 % sur
la période 1991-1996
. Pour les réseaux d'assainissement, ce
phénomène s'explique en partie par la forte diminution, de
l'ordre de 30 %, du coût des travaux réalisés dans ce
domaine. Les investissements en faveur du traitement des eaux usées
semblent, pour leur part, atteindre un pallier après plusieurs
années de croissance soutenue, due aux prescriptions de la directive
européenne du 21 mai 1991 et de la loi sur l'eau du 3 janvier 1992.
· La gestion des déchets connaît une évolution similaire à celle qui se dessine pour la gestion des eaux usées avec, d'une part, une forte augmentation des dépenses courantes et, d'autre part, un début de ralentissement des dépenses d'investissement . Avec un croissance annuelle de près de 9 % depuis 1990, les dépenses courantes poursuivent en effet un mouvement ascendant qui s'explique essentiellement par :
- le développement de modes d'élimination plus sophistiqués, puisque la part des déchets municipaux mis en décharge recule, d'après une étude de l'ADEME, de près de 50 % en 1989 à 47 % en 1993, tandis que dans le même temps, la part des déchets incinérés est passée de 42,3 % à 45,8 % ;
- enfin le fort développement de la collecte sélective depuis 1990 constitue aussi un facteur de renchérissement des coûts de gestion des déchets.
Les dépenses d'investissement sont, après une augmentation globale de plus de 9 % entre 1990 et 1994, caractérisées par une baisse de 5 % en 1995 et de près de 7 % en 1996, ce qui s'expliquerait par un remplacement progressif des installations de traitement de petite taille et peu adaptées à des traitements divers par des installations plus performantes.
CHAPITRE II
L'ANALYSE BUDGETAIRE DE LA
COMMISSION
Depuis quelques années, votre rapporteur insiste pour
rappeler que la qualité d'un budget ne doit pas se mesurer à
l'aune du seul taux de progression de ses crédits et regrette
"l'impératif médiatique" qui semble imposer une annonce de moyens
financiers en hausse pour rendre une politique crédible.
Or, la maîtrise de l'enveloppe globale des crédits de
l'environnement pour 1998 recouvre un renforcement de la part des
dépenses ordinaires au sein de ce budget qui se traduit par une
croissance de + 2,12 % des dépenses de l'agrégat
" administration générale " et une hausse de
près de 9 % des crédits de l'agrégat
" connaissance de l'environnement et coopération
internationale ", qui résulte pour sa part essentiellement de la
hausse des aides aux associations.
L'observation des crédits attribués aux autres agrégats
de ce budget, qui correspondent aux principales actions conduites par ce
département ministériel, mettent en évidence la
progression de l'agrégat " protection de la nature et des
paysages ", la stagnation de l'agrégat " prévention des
pollutions et des risques ", et le recul des agrégats
" recherche " et " protection de l'eau et des
milieux
aquatiques ".
I. LA PROGRESSION DES DEPENSES ORDINAIRES
A. L'ADMINISTRATION GÉNÉRALE : LE RETOUR DE LA CREATION D'EMPLOIS
Regroupant près du tiers des moyens de paiement du ministère (574,61 millions de francs), cet agrégat connaît une nette progression de ses crédits de 2,12 % (contre 0,22 % en 1997), soit une hausse de près de 12 million de francs. La part de cet agrégat dans le budget progresse donc pour s'établir à 30,48 %.
1. La création de 34 emplois nouveaux
Cette évolution est due pour l'essentiel à la création nette de 34 emplois respectivement répartis entre l'administration centrale pour 6 postes, les directions régionales de l'environnement (DIREN) pour 18 postes et les direction régionales de l'industrie, de la recherche et de l'environnement (DRIRE) pour 10 emplois. De ce fait les dépenses de personnel au sein du budget de l'environnement progressent de 3 %.
2. Une administration récente dont le renforcement doit s'inscrire au sein d'une réflexion sur la réforme de l'Etat
Structure récente, le ministère a vu croître ses effectifs régulièrement, ainsi qu'il apparaît dans le tableau ci-dessous :
Largement constitué par des transferts d'emplois
jusqu'en 1993, l'effectif budgétaire du ministère a ensuite
bénéficié de quelques créations de postes en 1994
et 1995. L'année 1996 avait marqué une stabilisation à
l'unité près de cet effectif qui atteint aujourd'hui 2.351
agents.
L'année 1997 était marquée, quant à
elle, par la poursuite de la croissance des structures du ministère de
l'environnement, qui s'était vu transférer 27 emplois en
provenance de la direction de l'architecture et de l'urbanisme du
ministère de l'équipement
. Votre rapporteur avait
approuvé ce transfert qui s'inscrivait positivement dans le cadre de la
réforme de l'Etat en réorganisant au profit du ministère
de l'environnement, la politique des sites et des paysages.
A cet égard, la reprise de la création nette d'emploi au profit
de ce ministère en 1998 traduit un recul de l'ambition d'un renforcement
des structures par réorganisation interne des services au sein de
l'administration. En effet, la recherche d'une " taille
critique " du
ministère de l'environnement, argument souvent invoqué -
aujourd'hui comme hier - pour justifier les créations d'emplois, est de
nature à favoriser une " fuite en avant ", dans la mesure
où dans chaque ministère pris individuellement il existe toujours
des besoins insatisfaits.
C'est pourquoi votre rapporteur, tout en rappelant l'importance qu'il
attache à l'action du ministère de l'environnement, souhaite que
le Gouvernement veille à ne pas favoriser une logique cumulative de
création d'emplois publics, mais qu'au contraire il recherche tous les
moyens de regrouper au profit de ce département ministériel les
moyens administratifs existants pour favoriser un exercice plus efficace des
missions qui lui sont confiées.
a) L'administration centrale
L'administration centrale du ministère de l'environnement, réorganisée en 1994, est aujourd'hui plus concentrée puisque le nombre de directions est passé de cinq à quatre. La création d'une direction générale de l'administration et du développement (DGAD) a en effet permis de regrouper des moyens existants. A cette direction, trois autres s'ajoutent, chacune étant structurée autour des tâches principales du ministère : direction de l'eau, direction de la prévention des pollutions et des risques, direction de la nature et des paysages. Au sein de la DGAD il convient de souligner en outre la fusion des trois anciens bureaux de gestion du personnel en un bureau unique au sein de la sous-direction des ressources humaines.
b) Les structures déconcentrées
Si les services déconcentrés n'ont pas encore été touchés par le schéma de réorganisation de l'administration territoriale de l'Etat, prévu par la loi n° 95-115 du 4 février 1995 sur l'aménagement et le développement du territoire, destiné à rendre les différents aspects de la politique de l'environnement plus lisibles, il convient néanmoins de rappeler la vocation des structures actuelles.
-
· Les
directions régionales de l'environnement (DIREN)
ont
été constituées en 1991 à partir notamment de la
fusion entre les délégations régionales à
l'architecture et à l'environnement et les services régionaux
d'aménagement des eaux. Leur personnel est largement issu d'emplois
transférés par les ministères de l'équipement et de
l'agriculture.
Pour 1997, votre rapporteur avait noté que le transfert de 27 emplois en provenance du ministère de l'équipement, s'était accompagné de la poursuite de la politique de redéploiement d'effectifs de l'administration centrale du ministère de l'environnement vers les DIREN, puisque celles-ci avaient bénéficié de 9 emplois supplémentaires et que seuls 18 emplois avaient été créés en administration centrale.
Pour 1998, la création de 18 emplois nouveaux s'inscrit dans le cadre d'un plan pluriannuel de renforcement de ces services destiné à accroître leur action dans les domaines de la politique de l'eau et de la protection de la nature.
· Les directions régionales de l'industrie, de la recherche et de l'environnement (DRIRE) dont la mission essentielle est l'inspection des installations classées ont, elles aussi, été constituées essentiellement à partir de transferts d'emplois en provenance du ministère de l'industrie. Ces structures avaient bénéficié en 1996 de 8 emplois d'ouvriers piscicoles requalifiés afin de renforcer leur action dans le domaine de la prévention des risques naturels et industriels.
B. LA CONNAISSANCE DE L'ENVIRONNEMENT ET LA COOPÉRATION INTERNATIONALE : L'EFFET DE LA HAUSSE DES AIDES AUX ASSOCIATIONS
Cet agrégat est marqué cette année par un
très net redressement du montant de ses crédits qui
s'établissent à 82,65 millions de francs, en hausse de
près de 9 %.
Cette forte croissance résulte, pour l'essentiel, d'une augmentation de
plus de 7,1 millions de francs des crédits du titre IV, soit
+ 27,6 %, pour atteindre un montant total de 32,81 millions de
francs. Dans cet ensemble, il convient de mentionner une mesure nouvelle de
3,11 millions de francs pour les subventions aux associations, dont le montant
total se trouve porté 25,8 millions de francs, soit
+ 13,7 %. Le Gouvernement explique cette augmentation par sa
volonté de renforcer les instances fédératives du monde
associatif dans le but de favoriser leurs interventions au niveau international.
Le solde de cette augmentation de 7,1 millions de francs des crédits du
titre IV correspond à une mesure nouvelle de 4 millions de francs
destinée à permettre de nouvelles initiatives françaises
en faveur du développement durable. Ces dernières se traduiront
notamment par l'organisation d'une conférence internationale sur l'eau
potable, les suites du sommet francophone d'Hanoï sur le
développement durable et le 50° anniversaire de l'Union
internationale pour la conservation de la nature (UICN).
II. LA PROTECTION DE LA NATURE ET DES PAYSAGES : UNE PROGRESSION LÉGITIME
Avec une hausse de 6,26 %, les crédits de cet
agrégat sont portés à 536,28 millions de francs
(+ 31,6 millions de francs). Principal intervenant public dans ce domaine,
le ministère de l'environnement consacre
28,44 % de ses moyens
de paiement
contre 26,74 % en 1997 et plus de
40,65 % de ses
autorisations de programme
(322,84 millions de francs) à ce
poste dans le budget de 1998.
Véritable priorité de ce budget, cet agrégat regroupe en
particulier les crédits destinés aux parcs nationaux, aux
réserves naturelles et aux parcs naturels régionaux.
A. LES PARCS NATIONAUX
Le montant des crédits destinés aux
parcs
nationaux
, s'élèvera en 1998 à
166 millions de
francs
(+ 11 millions de francs), soit une progression de 6,6 %
par rapport à 1997. Ces mesures nouvelles serviront en particulier
à poursuivre la mise en oeuvre de trois projets de création de
parcs : celui de la forêt tropicale de Guyane et les deux parcs nationaux
marins de Corse et de la mer d'Iroise. Dans cette perspective, 9 emplois
viendront renforcer ces structures, dont 3 résultent de
redéploiements.
Les crédits destinés aux parcs nationaux évoluent comme
suit :
Evolution des subventions aux parcs nationaux |
|||
(en millions de francs) |
|||
Loi de finances initiale pour 1997 |
Projet de loi de finances pour 1998 |
Evolution en % |
|
Crédits de paiement |
|||
Dépenses ordinaires |
111,25 | 118,64 | +6,6 |
Dépenses en capital |
44,53 | 47,44 | +6,5 |
Total |
155,78 | 166,08 | +6,6 |
Autorisations de programme |
|||
Dépenses en capital |
44,46 | 44,46 | - |
Etablissements publics administratifs, les objectifs des
parcs
nationaux sont définis dans l'exposé des motifs de la loi du 22
juillet 1960. Il s'agit de protéger le patrimoine naturel, de mettre
à la disposition de tous, et plus particulièrement des citadins,
les richesses ainsi préservées, ainsi que de contribuer au
développement économique, social et culturel des territoires
où ils sont implantés.
En n'incluant pas le nouveau parc de la Guyane, les 7 parcs existants sont :
- Le parc national de la Vanoise créé en 1963 ;
- Le parc national de Port-Cros créé en 1963 ;
- Le parc national des Pyrénées créé en 1967 ;
- Le parc national des Cévennes créé en 1970 ;
- Le parc national des Ecrins créé en 1973 ;
- Le parc national du Mercantour créé en 1979 ;
- Le parc national de la Guadeloupe créé en 1989 ;
Ces sept parcs représentent une superficie totale de 369.349 hectares.
En 1993, l'anniversaire des trente années d'application de la loi a
été l'occasion de faire le point des acquis et des
évolutions nécessaires. Il s'agit en particulier de rationaliser
l'organisation administrative et technique des parcs nationaux, de
développer leur participation à la protection de la nature, et de
moderniser leurs équipements.
S'agissant de la rationalisation de l'organisation administrative et technique,
les parcs existants sont arrivés à un équilibre. C'est
plutôt sur les parcs en création qu'il est envisagé
d'innover en proposant des structures nouvelles d'organisation territoriale.
Un effort permanent continue, cependant, d'être assuré pour
optimiser les moyens existants.
Dans le domaine de la participation à la protection de la nature, les
parcs nationaux n'étant pas propriétaires en France
métropolitaine des terrains qu'ils protègent, il est
nécessaire de mobiliser tous les partenaires impliqués.
Les actions entreprises ont permis une protection efficace des milieux naturels
et la reconstitution d'une partie de la faune originelle en voie de
disparition, qui s'est traduite récemment par le retour naturel
d'animaux tel que le loup, et la réimplantation de diverses
espèces de rapaces.
Des mesures agri-environnementales ont été mises en place
dès 1970 et l'architecture rurale a été en grande partie
sauvegardée. L'harmonie des paysages ruraux traditionnels a
été maintenue. Les parcs tentent de réconcilier protection
de la nature et développement durable. Le maintien de la
fréquentation touristique associée au développement de
l'information du public contribue à la prise de conscience par l'opinion
de la nécessité de la protection de la biodiversité.
La modernisation des équipements paraît en outre nécessaire
pour maintenir la qualité des bâtiments qui accueillent le public
(refuges, salles d'exposition notamment).
Il faut enfin citer les projets de création des trois véritables
parcs nationaux marins, rendus possibles par la loi n° 95-101 du 2
février 1995 relative au renforcement de la protection de
l'environnement. Le projet le plus avancé concerne le futur parc marin
de Corse, les deux autres projets concernent un parc international
franco-italien des Bouches de Bonifacio dans les eaux territoriales comprises
entre la Corse et la Sardaigne et le parc marin de la mer d'Iroise.
B. LES RESERVES NATURELLES
Les
réserves naturelles
(au nombre de 134
à la mi-1997) verront quant à elles leurs crédits
progresser de 11,8 %, pour s'établir à
36,87 millions de francs
. Cette hausse permet de retrouver un
niveau de financement qui tienne compte de la progression
régulière du nombre de réserves.
L'objectif des réserves naturelles est d'assurer une protection
exemplaire de chacun des milieux existant en France, en se fondant sur les
inventaires scientifiques réalisés au niveau français et
européen.
Le classement des réserves et leur gestion font largement appel à
la déconcentration et à la concertation avec les
collectivités locales. Un plan de gestion écologique est mis en
place progressivement dans chaque réserve, dans un souci de
participation de tous les partenaires concernés, d'efficacité
scientifique et technique et d'exemplarité vis-à-vis d'autres
espaces. L'Etat confie la gestion des réserves à des
collectivités locales, des établissements publics ou des
associations. Les élus, les propriétaires et tous ceux qui sont
intéressés par la réserve participent à son
comité consultatif, présidé par le préfet. Le
travail en réseaux géographiques, thématiques et national
est encouragé.
Les moyens affectés par l'Etat aux réserves (rapportés au
nombre de réserves et à la superficie classée) ont
été en augmentation jusqu'en 1994, sont stationnaires depuis en
fonctionnement, mais ont diminué en investissement.
En 1995, 6 réserves ont été classées, 3 l'ont
été au début de l'année 1996 et 5 projets sont
susceptibles d'aboutir d'ici la fin de l'année 1996.
Il faut noter que la surface représentée par les réserves
naturelles a plus que doublé, par rapport à 1995, en raison de la
création de 2 importantes réserves en Guyane, correspondant aux
engagements pris par la France lors de la conférence de Rio.
Sur les 131 réserves naturelles existantes, il est intéressant de
noter qu'une large majorité d'entre elles est gérée par
des associations (62,4 %), et que les autres sont gérées par des
établissements publics à hauteur de 28 % (dont plus d'un tiers
sont des parcs nationaux), le solde étant géré pour 7 %
par des collectivités territoriales, une seule réserve
étant gérée par une fondation.
C. LES PARCS NATURELS RÉGIONAUX
Enfin, les
parcs naturels régionaux
(au nombre
de 32 à la mi-1997) sont, pour l'instant, dotés d'une enveloppe
de
29,8 millions de francs
, soit un montant légèrement
supérieur à celle de l'année précédente,
crédits non reconductibles inclus.
Il convient de rappeler qu'entre 1980 et 1986, 4 parcs naturels
régionaux ont été créés, ceux :
-
· de la Haute-Vallée de la Chevreuse en 1985,
· du Lavradois Forez en 1986,
· du Nord Pas-de-Calais en 1986,
· et du Haut-Jura en 1986.
Depuis cette date, ont en revanche été classés en "parc naturel régional" les territoires :
· des "Ballons des Vosges" en juin 1989, (trois régions Alsace, Lorraine et Franche-Comté et quatre départements : Haut-Rhin, Haute-Saône, Territoire de Belfort et Vosges),
· de la Brenne (région Centre, département de l'Indre) en décembre 1989,
· des marais du Cotentin et du Bessin en mai 1991 (région Basse Normandie, départements de la Manche et du Calvados).
En 1995, ont été classés "parc naturel régional" les territoires :
· du Vexin français (région Ile de France, départements du Val d'Oise et des Yvelines),
· de la Chartreuse (région Rhône-Alpes, départements de l'Isère et de la Savoie),
· des Grands Causses (région Midi-Pyrénées, département de l'Aveyron).
· du massif des Bauges (région Rhône-Alpes, départements de la Savoie et de la Haute-Savoie).
Par ailleurs, une quinzaine de projets de parcs naturels régionaux peuvent être considérés comme "à l'étude" ou faisant l'objet de réflexions sur leur faisabilité, suite à une initiative régionale.
III. LES AGRÉGATS EN BAISSE
A. LA PROTECTION DE L'EAU ET DES MILIEUX AQUATIQUES : UN RECUL DES CRÉDITS BUDGÉTAIRES
Le
recul de 12,7 %
des crédits de cet
agrégat sont la source presqu'unique de la maîtrise de ce budget.
La diminution de 32,75 millions de francs des crédits budgétaires
destinés au financement de la politique de l'eau en 1998, ramène
le total de ces crédits à
229,84 millions de francs
.
Le financement de la politique de l'eau (hors recherche) ne représente
donc plus que
12,2 %
des crédits de ce budget en moyens
de paiement (14,1 % en 1997)
.
1. L'effet du fonds de concours des agences de l'eau
Après une forte progression des crédits
consacrés à cet agrégat en 1995 liée, notamment,
à la mise en oeuvre des plans décennaux
"Loire grandeur
nature"
et
"Prévention des risques",
suivie d'une
stabilisation en 1996, l'année 1998 confirme la
décroissance
des moyens engagés par l'Etat
dans ce domaine engagée en
1997. Cette forte réduction est en réalité plus que
compensée par
la création en 1997 d'un fonds de concours
alimenté par les agences de l'eau à hauteur de 110 millions de
francs par an
.
Institué par le Gouvernement, ce fonds de concours s'analyse comme une
débudgétisation. Il apparaît en effet que les
crédits budgétaires consacrés par le ministère de
l'environnement à cette politique ont diminué dans des
proportions comparables au sein de l'agrégat
"protection de l'eau et
des milieux aquatiques"
, pour un montant de 9,72 millions de francs en
moyens de paiement et près de 90 millions de francs en autorisations de
programme pour 1997. Le montant des crédits prévus à ce
titre pour 1998 reste au niveau atteint en 1997 pour les autorisations de
programme, soit 90 millions de francs de moins qu'en 1996, tandis que les
moyens de paiement affectés à la politique de l'eau diminuent
encore de 32,75 millions de francs. Ainsi les agences de l'eau prennent
à leur charge une part importante du financement des programmes de
restauration des rivières et de contrôle des zones naturelles
d'expansion des crues.
Le tableau ci-après présente la contribution de chacune des six
agences de l'eau à ce fonds de concours dont le montant annuel par
agence, fixé en 1997, reste inchangé en 1998.
La création de ce fonds de concours constitue une application de
l'article 14 de la loi du 14 décembre 1964 relative au régime et
à la répartition des eaux et à la lutte contre la
pollution. Cet article prévoit en effet que les agences contribuent
"notamment par voie de fonds de concours au budget de l'Etat, à
l'exécution d'études, de recherches et d'ouvrages
d'intérêt commun aux bassins".
Votre rapporteur rappelle que la procédure des fonds de concours est
définie à l'article 19 de l'ordonnance n° 59-2 du 2 janvier
1959 portant loi organique relative aux lois de finances. Il s'agit d'une
procédure particulière permettant d'affecter au sein du budget de
l'Etat les versements effectués par d'autres organismes publics ou
privés. Aux termes de cet article
"les fonds versés par des
personnes morales ou physiques pour concourir avec ceux de l'Etat à des
dépenses d'intérêt public [...] sont directement
portés en recettes au budget. Un crédit supplémentaire de
même montant est ouvert par arrêté du ministre des finances
au ministre intéressé."
Dans cet ensemble, il convient enfin de souligner l'importance des plans
décennaux
"Loire grandeur nature "
et
"prévention des
risques naturels"
qui concentrent 46,5 % des dépenses
ordinaires et près de 90 % des autorisations de programme de cet
agrégat.
2. Les agences de l'eau : des intervenants essentiels
Les agences de l'eau ne disposent d'aucun crédit
budgétaire. L'importance de leurs ressources propres justifie cependant
une analyse de leur action. Précédemment dénommées
"agences financières de bassin" les six agences de l'eau (bassins
Adour-Garonne, Artois-Picardie, Seine-Normandie, Loire-Bretagne, Rhin-Meuse et
Rhône-Méditerranée) sont en effet des établissements
publics administratifs - financièrement autonomes dont le budget global
s'élèvera en 1996 à près de 10,6 milliards de
francs par rapport à 9,56 milliards de francs en 1995.
L'importance respective de chaque agence et la mesure de la croissance de leurs
moyens financiers figurent dans le tableau ci-dessous :
Ces agences collectent et redistribuent les redevances de
prélèvement et de pollution industrielle et domestique de l'eau.
Reposant sur une structure originale de concertation entre les élus, les
usagers, les associations et l'Etat, leur rôle est d'intervenir pour
mettre en oeuvre une gestion rationnelle des ressources en eau.
L'action des agences dans le cadre de leur VIe programme a
représenté 39,6 milliards de francs d'aides finançant 92
milliards de travaux entre 1992 et 1996.
Cette action a eu pour objet, en premier lieu, de favoriser
l'amélioration de la qualité des eaux à travers la lutte
contre les différentes formes de pollution des eaux qu'il s'agisse de
l'assainissement urbain, des industries, de l'agriculture (pollution dues
à l'élevage et aux cultures).
Il s'agit en second lieu du programme d'aménagement des ressources en
eau qui vise en particulier à l'amélioration de la
sécurité de l'alimentation en eau potable et à la
restauration, à l'entretien et à la protection des milieux
aquatiques.
L'année 1997
a été caractérisée par
la mise en oeuvre des SDAGE qui auront été approuvés
à la fin de cette année et par le début du VIIéme
programme des agences de l'eau (1997-2001).
A cet égard, votre
rapporteur se félicite de l'adoption au sein de ce VIIème
programme d'un principe de stabilisation du niveau des redevances.
Les programmes porteront en particulier sur la maîtrise
des pollutions d'origine agricole, sur l'amélioration de
l'assainissement, sur la réduction des rejets toxiques et sur le
renforcement de la qualité de l'eau.
Outre l'intérêt des actions conduites, l'importance de cette
contribution à une dépense essentiellement destinée
à des travaux possède un impact macro-économique
important, notamment sur l'emploi.
B. LA RECHERCHE
Les crédits affectés à cette "action"
régressent de 4,79 % en moyens de paiement pour revenir à
75,5 millions de francs (- 3,8 millions de francs) et plus fortement
pour les autorisations de programme, ces derniers baissant de 7,89 % pour
s'établir à 70 millions de francs (- 6 millions de francs).
L'ajustement du montant des dotations de cet agrégat est en grande
partie la conséquence logique d'un niveau de consommation des
crédits insuffisant, de l'ordre de 17 % du montant des
crédits inscrits en loi de finances initiale pour 1996, ayant
débouché sur un report de ces crédits sur le budget de
1997.
Dans cet ensemble il convient de mentionner le rôle de l'INERIS.
Créé par le décret du 7 décembre 1990, l'Institut
national de l'environnement et des risques (INERIS) mérite d'être
analysé avec les crédits destinés à la recherche
plutôt que dans le cadre de la prévention des pollutions et des
risques dans la mesure où il constitue un véritable organisme de
recherche.
Sa mission est double : fournir un appui technique aux administrations
(française et communautaire) pour l'élaboration de normes et de
réglementations scientifiquement validées et constituer un
pôle d'expertise et de conseil en direction des industriels et des
collectivités locales. Du fait de la diminution progressive des
activités liées aux techniques minières, l'INERIS a
entrepris de développer le volume de ses prestations commerciales.
Le rôle que l'INERIS joue en matière de recherche (éclairer
l'opinion sur des problèmes complexes, à propos notamment des
risques industriels, des polluants, des déchets et de
l'écotoxicologie, et fournir aux pouvoirs publics les bases
scientifiques de leurs décisions dans ces domaines) a justifié
que celui-ci ait accès depuis 1995 à la dotation allouée
au ministère de l'environnement dans le cadre du budget civil de
recherche-développement (BCRD).
L'évolution des programmes de l'établissement au cours des
prochaines années, impliquant à la fois une concentration de
ceux-ci autour des axes prioritaires définis par les pouvoirs publics
(notamment en ce qui concerne les programmes de recherche) et la poursuite du
développement des activités de nature commerciale, sera
très prochainement précisée dans le cadre du contrat
d'objectifs Etat-INERIS.
IV. LA STABILITÉ DES CRÉDITS DE LA PRÉVENTION DES POLLUTIONS ET DES RISQUES
Ayant pour objet de regrouper les crédits alloués au financement des actions destinées à " connaître, évaluer et prévenir " les pollutions, les nuisances et les risques créés par les diverses activités économiques et intégrant la problématique des risques naturels, cet agrégat reste marqué comme en 1997 par la mise en oeuvre de la loi sur l'air .
A. LES CREDITS DU MINISTERE
Le niveau des crédits de cet agrégat résulte en effet des financements budgétaires dégagés pour financer l'extension et l'amélioration du réseau de surveillance de la qualité de l'air, ainsi que le renforcement des études conduites à ce sujet.
-
· L'évolution des crédits de cet agrégat par titre
est présentée dans le tableau suivant :
Avec
386,61 millions de francs en moyens de paiement,
cet agrégat connaît un maintien du niveau de ses crédits
(+ 0,79 %) après une
progression de plus de 51 % en
1996 (soit
+129,63 millions de francs
).
Le niveau de ses
autorisations de programme reculant pour sa part de 13,25 %, pour
s'établir à 168,35 millions de francs,
après une
croissance de 219 % en 1996 (soit + 133,23 millions de francs par rapport
à 1996).
La part de cet agrégat
en moyens de paiement
au sein du budget
de l'environnement restera, avec
20,50 %,
stable en 1998
(après une progression de plus de 6 points en 1997 par rapport à
1996) et diminuera pour revenir à
21,2% en autorisations de
programme
(alors qu'il ne s'élevait qu'à 7,7% en 1996).
La hausse des crédits de cet agrégat résultait en effet
des moyens budgétaires dégagés pour financer l'extension
et l'amélioration du réseau de surveillance de la qualité
de l'air, ainsi que le renforcement des études conduites à ce
sujet.
S'agissant des crédits destinés au financement de la loi sur
l'air, il convient de noter une diminution globale de 30 millions de francs par
rapport aux 200 millions de francs engagés en 1997. Cette
réduction sera cependant compensée, votre rapporteur y reviendra
dans ses observations, par un relèvement du taux de la taxe parafiscale
sur la pollution atmosphérique, dont le produit supplémentaire de
37 millions de francs serait affecté à l'équipement des
réseaux de surveillance de la qualité de l'air.
Dans cet ensemble, il convient de noter la poursuite de la réduction de
la subvention de fonctionnement versée à l'Agence de
l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (ADEME), qui
après une réduction
de plus de 50% en 1997 (soit,
près de -16 millions de francs pour descendre
à 14
millions de francs) ne s'élèvera plus qu'à 6,5 millions de
francs en 1998.
B. L'AUTONOMIE FINANCIÈRE CROISSANTE DE L'ADEME
Votre rapporteur note en effet que le processus de
renforcement de l'autonomie financière de l'agence de l'environnement et
de la maîtrise de l'énergie (ADEME) se poursuit en 1998.
Cette agence est un établissement public industriel et commercial,
créé en 1990 à partir de la fusion de trois organismes
existant : l'Agence française pour la maîtrise de
l'énergie, de l'Agence pour la qualité de l'air et de l'Agence
nationale pour la récupération et l'élimination des
déchets.
L'ADEME regroupe en conséquence une série de
responsabilités variées : la pollution des sols et notamment le
traitement des sites pollués dits "orphelins" (sites n'ayant plus de
responsable solvable), la lutte contre les nuisances sonores et le
développement des technologies propres.
1. Les taxes affectées aux dépenses d'intervention : une situation insatisfaisante
Les moyens financiers de l'ADEME proviennent essentiellement
de l'affectation du produit de taxes fiscales et parafiscales : taxe sur la
pollution atmosphérique, taxe sur le stockage des déchets, taxe
d'atténuation des nuisances sonores et, depuis 1995, la taxe sur les
déchets industriels spéciaux.
Le produit de ces taxes devrait s'élever à plus de 1,11 milliards
de francs en 1997, en progression de près de 12,8% (après 10 % en
1996 par rapport à 1995). Cette croissance est due à
l'augmentation du taux de la taxe de stockage sur les déchets, à
la taxe sur les déchets industriels spéciaux et surtout à
la taxe sur la pollution atmosphérique.
La progression du produit de la taxe sur la pollution atmosphérique,
perçue sur les émissions de certains polluants dans
l'atmosphère, est la conséquence du relèvement du taux de
cette taxe de 150 à 180 francs par tonne de polluant émis ainsi
que de son application à de nouveaux polluants.
Il convient en outre de noter que :
- la taxe sur le stockage des déchets, gérée dans le cadre
du fonds de modernisation de la gestion des déchets, est devenue le
principal outil des pouvoirs publics pour soutenir la modernisation de
l'ensemble de la filière collecte-élimination des déchets
ménagers et assimilés ; son taux a été porté
à 25 F par tonne à compter du 1er janvier 1995, puis à 30
F par tonne en 1996 et à 35 francs en 1997 en application de la loi du 2
février 1995, le taux devant encore croître en 1998;
- cette même loi a institué la taxe sur les déchets
industriels spéciaux, qui concerne depuis le 1er janvier 1995 les
exploitants d'installations de traitement et de stockage desdits déchets
; le produit de cette taxe sera entièrement affecté à la
réhabilitation des sites "orphelins" pollués par des
déchets industriels spéciaux ;
- le dispositif d'application de la taxe d'atténuation des nuisances
sonores est devenu opérationnel à la fin de 1994. Son produit a
été affecté à des opérations de protection
acoustique des riverains des six aérodromes concernés
(Paris-Charles de Gaulle, Paris-Orly, Nice-Côte d'Azur,
Marseille-Provence, Lyon-Satolas, Toulouse-Blagnac). A cet égard, votre
commission des finances a procédé à l'analyse de l'article
62 B du présent projet de loi de finances qui étend le champ
d'application de cette taxe et en relève le taux. Cette analyse figure
à la fin du présent rapport.
Votre rapporteur constate que le produit de ces taxes est parfois loin
d'être entièrement engagé, notamment en ce qui concerne les
déchets ménagers et les déchets industriels
spéciaux. L'agence place ainsi cet "excédent", ce qui
génère d'importants produits financiers.
Cette situation traduit clairement des difficultés de mise en oeuvre de
certaines actions dont l'ADEME est chargée.
2. Les subventions de fonctionnement : la poursuite du désengagement du ministère de l'environnement
Le financement de l'ADEME est complété, en fonctionnement, par des crédits budgétaires en provenance des trois ministères de tutelle de l'agence que sont l'environnement et la recherche et l'industrie dont il ressort que la part relative du ministère de l'environnement poursuit son déclin. Les détails du montant de ces subventions figurent au tableau ci-après :
-
· En ce qui concerne la gestion de l'ADEME il convient de noter que le 5 mai 1995, un contrat d'objectifs a été conclu entre l'ADEME et l'Etat, représenté par les trois ministres de tutelle et par le ministre du budget. Ce contrat a pour but de concentrer l'action de l'agence autour d'une douzaine de programmes prioritaires définis en concertation avec les ministères de tutelle, de fournir des indicateurs d'évaluation de l'efficacité de ses actions, et de clarifier tant ses modalités internes de gestion que ses relations avec ses partenaires institutionnels.
Concernant l'ADEME, votre rapporteur s'interroge sur l'efficience de la triple tutelle qui s'exerce sur elle, ainsi que sur la portée des subventions du ministère de l'environnement, dont il note le désengagement progressif.
CHAPITRE III
POUR ALLER AU-DELA DU BUDGET...
Désigné par votre commission des finances comme
rapporteur pour avis du projet de loi sur l'air et l'utilisation rationnelle de
l'énergie, votre rapporteur a eu l'occasion de développer la
réflexion engagée à l'occasion de la discussion de ce
texte et note l'introduction au sein du présent projet de loi de
finances, d'un ensemble de dispositions complémentaires de cette loi.
Abordant une problématique complexe, la loi sur l'air apporte, en effet,
un début de réponse à un sujet qui touche de près
à la vie quotidienne des Français.
La poursuite de cette démarche doit s'insérer dans le cadre d'une
réflexion globale sur l'origine de cette pollution atmosphérique
et sur les moyens de prévenir son développement. Cette
réflexion ne doit pas avoir pour conséquence de multiplier les
prélèvements fiscaux et parafiscaux pesant sur les ménages
et sur les entreprises, mais au contraire de favoriser par des incitations
" positives " le développement des technologies
" propres ".
I. LE CONTEXTE GÉNÉRAL DE LA LOI SUR L'AIR.
A. UNE POLLUTION ATMOSPHÉRIQUE URBAINE TRES LARGEMENT DUE À LA CROISSANCE DU PARC AUTOMOBILE
Les nombreuses alertes de pollution atmosphérique qui
ont été déclenchées, tant à Paris que dans
certaines grandes villes de province, sont à l'origine d'une forte
sensibilisation du public.
Une telle préoccupation apparaît justifiée dans la mesure
où, s'il existe un large débat sur les effets de cette pollution
sur la santé, il est d'ores et déjà admis que celle-ci
aggrave, voire provoque, des maladies cardio-vasculaires ou respiratoires ainsi
que des allergies.
Potentiellement à l'origine d'un problème de santé
publique, la pollution atmosphérique urbaine génère en
outre une dépense médicale et hospitalière accrue et
comporte donc un important coût indirect pour la société.
La pollution atmosphérique urbaine globale a pourtant diminué en
vingt ans grâce - notamment - à la loi du 2 août 1961 et
à la loi du 19 juillet 1976. Cette réduction du niveau de
pollution globale est essentiellement due à la
diminution de la
pollution atmosphérique d'origine industrielle
, car dans le
même temps, les émissions de polluants dues aux transports ont
augmenté de 25 %. Ces polluants sont responsables avec le chauffage de
près de 75 % de la pollution atmosphérique urbaine actuelle.
Les
très importants progrès réalisés par les
constructeurs automobiles pour réduire l'émission unitaire de
polluants par véhicule
sont en effet plus que compensés
par la forte croissance de l'usage de la voiture individuelle.
Cet essor du
parc automobile (un doublement en vingt ans pour atteindre actuellement 25
millions de voitures particulières dans un parc total de plus de 30
millions de véhicules) est largement à l'origine du
problème des oxydants (dioxyde d'azote - NOx - et ozone - 03 -) ainsi
que de celui des particules fines (dites "fumées noires").
Aussi, les efforts du gouvernement pour encourager le renouvellement du parc automobile, ainsi que ceux des constructeurs pour réduire le caractère polluant des véhicules, doivent ils être salués et poursuivis. |
A ces polluants liés à la circulation automobile
peuvent s'ajouter le dioxyde de soufre. Ce polluant, qui a largement
régressé depuis vingt ans, est émis notamment par les
installations de chauffage au charbon ou au fioul : sa "production"
peut en
conséquence augmenter fortement lors d'une vague de froid.
Ainsi, les dépassements des seuils d'alerte, qui suscitent l'émoi
médiatique, sont en général liés à une
conjoncture météorologique défavorable à la
dispersion des polluants émis sur une agglomération.
B. L'ASPECT GLOBAL DE LA POLLUTION ATMOSPHÉRIQUE
Si la mesure de la pollution atmosphérique à l'échelle locale est aussi sensible, c'est en raison de la perception immédiate qui peut être faite de ses inconvénients. Mais cette échelle locale de la pollution atmosphérique est complétée par des échelles régionales et planétaires. C'est un des éléments qui ressort du rapport de M. Philippe Richert, sénateur du Bas-Rhin, demandé par M. Edouard Balladur et de M. Michel Barnier en octobre 1994 sur "La surveillance de la qualité de l'air" dont ce tableau est extrait.
Les diverses formes de la pollution atmosphérique
Echelle d'espace |
Echelle de temps |
Problèmes rencontrés |
Principaux polluants concernés |
locale |
minutes
|
|
|
|
jours
|
|
|
|
années
|
· amincissement de
la couche d'ozone
|
|
Légende : SO2 dioxyde de soufre, Nox oxydes d'azote,
CO monoxyde de carbone, O3 Ozone, COV composés organiques volatils, CFC
Chlorofluocarbures, N2O protoxyde d'azote, CO2 dioxyde de carbone, CH4
méthane
Le caractère global de ces problèmes ne doit cependant pas
dissuader la volonté d'agir. L'extension des dispositifs de surveillance
ainsi que les dispositifs d'alerte et d'information du public tel que celui qui
existe en Ile de France (Airparif), contribuera assurément à
favoriser une prise de conscience dans ce domaine.
La surveillance de la qualité de l'air et le constat de son
éventuelle dégradation ne peuvent cependant tenir lieu de
politique
. Une action à la source constitue la seule solution
véritable, mais dans un tel domaine, il s'agit à
l'évidence d'une démarche techniquement complexe et
financièrement onéreuse. La loi sur l'air constitue à cet
égard une tentative louable.
Votre rapporteur souhaite cependant formuler les plus expresses réserves
sur le caractère tendanciellement dirigiste d'approches visant à
instituer des obligations réglementaires qui font peser des charges
financières nouvelles sur les collectivités locales ou sur les
agents économiques.
Les incitations ou les encouragements en faveur d'actions positives pour
l'environnement, jointes à un message responsable des pouvoirs publics
en faveur d'un civisme écologique doivent être les principaux
vecteurs de l'action en faveur de l'environnement.
C. LE PROJET DE LOI DE FINANCES POUR 1998 :UN COMPLÉMENT GLOBALEMENT CONTESTABLE A LA LOI SUR L'AIR
La discussion du projet de loi de finances pour 1998 a vu " surgir " un ensemble de dispositions fiscales et parafiscales concernant directement ou indirectement la fiscalité de l'environnement .
1. Le rappel des principes de la commission des finances
A l'occasion de la discussion de la loi sur l'air, votre
commission avait indiqué sa " philosophie " dans le domaine
de
la fiscalité de l'environnement.
A cet égard, elle avait relevé que le principe du
" pollueur-payeur " ne pouvait justifier qu'une recette
fiscale du
budget de l'Etat puisse être, conformément à l'article 18
de l'ordonnance du 2 janvier 1959, affectée, même partiellement,
à une politique particulière. Votre commission avait en revanche
admis que principe du " pollueur-payeur " était parfaitement
légal dans le cadre de la parafiscalité dont l'objet est de
prévoir l'affectation d'une ressource donnée à un objet
donné. Il avait cependant été relevé que
l'application de ce principe ne devait pas conduire à un accroissement
des prélèvements pesant en réalité sur les
particuliers et les entreprises.
En conséquence, votre commission avait approuvé, dans la loi sur
l'air, le choix du Gouvernement de l'époque de ne prévoir que des
incitations " positives ", c'est à dire qui allégeaient
la fiscalité en faveur des technologies " propres ".
Au regard de ces orientations, il apparaît que le projet de loi de
finances pour 1998, tel qu'il ressort des travaux de l'Assemblée
nationale, comporte des dispositions nouvelles, résultant d'amendements,
dont certaines sont contestables.
2. Un ensemble de mesures renforçant le prélèvement sur les entreprises
Au sein des articles de la première partie du projet de loi de finances pour 1998, il convient tout d'abord d'étudier les aspects positifs, qui constituent des prolongements logiques de la loi sur l'air, à savoir :
-
· l'allégement de la taxe intérieure sur les produits
pétroliers (TIPP) en faveur du GPL (gaz de pétrole
liquéfié) et du GNV (gaz naturel véhicule) ;
· l'admission pour les assujettis de la déductibilité de la TVA afférente à l'électricité consommée par les véhicules de société fonctionnant exclusivement à l'électricité.
Votre rapporteur spécial tient à signaler qu'à cette mesure contestable s'ajoute un relèvement des tarifs de la taxe sur les véhicules de société (TVS) qui passent de 5.880 francs à 6.800 francs pour les véhicules de moins de 7 CV et de 12.900 francs à 14.800 francs pour les véhicules de plus de 7 CV, dont le Gouvernement attend une recette supplémentaire de 430 millions de francs. Sur ce point, il faut rappeler que les sommes versées au titre de la TVS ne sont pas déductibles de l'assiette de l'impôt sur les sociétés.
Le cumul de ces deux dernières mesures représente donc un prélèvement supplémentaire de 780 millions de francs sur les entreprises.
Face à cet ensemble de ponctions supplémentaires sur les entreprises, votre rapporteur souhaite rappeler, qu'en application de l'article 1010 A du code général des impôts, les entreprises peuvent éviter les effets de cette hausse en utilisant, dans leur parc de véhicules de société, des voitures électriques qui bénéficient d'une exonération complète de TVS ou des véhicules dits bimodes (fonctionnant alternativement au moyen de supercarburants et de gaz de pétrole liquéfié - GPL), qui sont exonérés du quart du montant de cette taxe.
II. LES VEHICULES " PROPRES " : LES MODES DE PROPULSION FAIBLEMENT OU NON POLLUANTS
Complément indispensable d'une politique de
surveillance de la qualité de l'air, la "politique d'amélioration
de la qualité de l'air urbain" passe incontestablement par une
incitation directe au développement de véhicules dont le mode de
propulsion est peu ou non polluant.
Afin d'éclairer l'enjeu des incitations que comporte le projet de loi
sur l'air, il convient de se pencher sur les deux principaux modes de
propulsion faiblement ou non polluants que constituent
l'électricité ou le gaz de pétrole liquéfié
(GPL).
A. LE VEHICULE ELECTRIQUE : UNE PANACEE ?
1. Le faible développement d'une technologie "propre"...
Le véhicule électrique constitue
indéniablement
le seul véhicule dont le mode de propulsion est
directement non polluant
. Les autres véhicules n'apparaissent en
comparaison que comme des véhicules "fonctionnant au moyen d'une
énergie peu polluante".
Ces véhicules conservent, en effet, un mode de propulsion thermique qui
implique une combustion d'énergie non exempte d'émissions
polluantes.
Encore très limité, le développement du véhicule
électrique connaît une progression certaine. Les chiffres fournis
par le groupe interministériel "véhicules électriques"
révèlent que le nombre total des véhicules
électriques immatriculés en France depuis 1993
s'élève à 1.272 unités.
2. ...récemment encouragée par les pouvoirs publics
L'Etat et Electricité de France ont en effet
signé en avril 1995 un accord cadre dont
l'objectif est de porter le
parc de véhicules électriques à 100.000 véhicules
à l'orée de l'an 2.000
, soit 5 % environ des véhicules
circulant en ville.
Le dispositif public d'incitation à l'acquisition de véhicules
électriques est défini par l'accord cadre du 11 avril 1995.
Aux termes de celui-ci et en application du décret n° 95-697 du 9
mai 1995 instituant une aide à l'acquisition de véhicules
électriques, l'Etat et Electricité de France ont convenu
d'accorder une aide aux personnes acquérant un véhicule
électrique neuf. Le montant de cette aide s'élève à
5.000 francs de la part de l'Etat et à 10.000 francs de la part
d'Electricité de France.
Cet objectif est fondé sur le principe qu'il existe une demande
spécifique pour le véhicule électrique en ville. La
réalité de l'utilisation de la voiture en ville, correspond en
effet assez bien aux principales caractéristiques du véhicule
électrique dont l'autonomie est actuellement limitée à 80
kilomètres et dont la vitesse maximale est de 100 kilomètres par
heure.
Le développement d'installations de charge sur la voie publique
permettrait pour sa part de faciliter l'utilisation du véhicule
électrique.
En conséquence, votre rapporteur se félicite de l'ensemble du
dispositif prévu en faveur du véhicule électrique par la
loi sur l'air et note que sa recommandation de prolonger au-delà de la
fin de l'année 1996, les primes accordées par l'Etat et EDF aux
acquéreurs de véhicules électriques a été
suivie d'effet puisque ce
dispositif a été prorogé
jusqu'à la fin de l'année 1998
.
B. LE GAZ DE PETROLE LIQUEFIE : UN CARBURANT MIRACLE ?
1. Un carburant reconnu "moins polluant"...
En comparaison d'autres carburants, le GPL utilisé
comme carburant est reconnu pour ces
qualités en termes de faibles
émissions polluantes
.
Ce
mélange de butane et de propane
, appelé gaz de
pétrole liquéfié est, en effet, faiblement polluant :
exempt de souffre et de plomb, le GPL n'émet pas d'odeur à
l'échappement, réduit les émissions d'oxyde de carbone
(Coz) contribuant à l'effet de serre et se caractérise par une
forte réduction des émissions d'hydrocarbures
imbrûlés et d'oxydes d'azote (Nox) qui sont nocifs pour l'appareil
respiratoire.
En outre, le GPL présente l'avantage de pouvoir être
utilisé comme carburant par des moteurs conçus pour le
supercarburant.
Ainsi, moyennant l'installation d'un réservoir spécifique, un
véhicule peut fonctionner alternativement au moyen du supercarburant ou
du GPL.
2. ...dont un allégement fiscal a favorisé la renaissance
Les caractéristiques positives au regard de la
pollution atmosphérique du GPL employé comme carburant ont
déjà conduit le législateur à réduire le
montant de la taxe intérieure sur les produits pétroliers
applicable à ce carburant.
C'est ainsi que l'article 20 de la loi de finances pour 1996 a
procédé à une forte réduction de la taxe applicable
au GPL dont le taux a été abaissé de 245,67 francs par
quintal à 74,34 francs à compter du mois de janvier 1996. Il
convient de signaler qu'un tel taux constitue pratiquement le taux minimum
préconisé par l'Union européenne en matière de
droits d'accises sur les carburants.
Cette mesure rend le prix du GPL très attractif "à la pompe"
puisque son prix moyen au litre est de 2,50 francs. Ce chiffre est à
rapprocher de celui du gazole dont le prix moyen au litre s'élève
à 4,13 francs tandis que celui de l'eurosuper 95 se monte à 6,05
francs.
Il convient cependant de relativiser l'effet optique de ces prix car la
consommation au kilomètre du GPL est environ 20 % supérieure
à la consommation au kilomètre du supercarburant.
L'effet de cette mesure sur le marché du GPL a eu un effet
immédiat dans la mesure où depuis le mois de janvier 1996, une
nette reprise du marché français de ce carburant s'est
dessinée.
Il s'agit là, d'une véritable renaissance pour un carburant dont
le tonnage des ventes atteignait 68.000 tonnes en 1983 s'était encore
réduit en 1995 pour revenir de 30.900 tonnes en 1994 à 26.000
tonnes. Cette réduction du tonnage vendu s'est accompagnée en
outre de la diminution des points de vente en France. Il ne subsiste en effet
plus que 600 points de vente, alors qu'il en existait 1300 en 1988.
Cette relance du marché du GPL pour des motifs liés aux
qualités "écologiques" de ce carburant est susceptible d'inciter
fortement le développement des véhicules à carburation
hybride, dont le parc est actuellement en France limité à moins
de 30.000 véhicules.
Ce faible nombre est à rapprocher de celui du parc de véhicules
"bimodes" existant dans certains pays européens. ce parc
s'élève en effet à plus d'un million de véhicules
consommant 1,2 million de tonnes de GPL en Italie et à 600.000
véhicules aux Pays Bas consommant plus de 780.000 millions de
tonnes de GPL.
Il se félicite à cet égard de l'allégement
supplémentaire de la TIPP pesant sur ce carburant prévu à
l'article 12 du présent projet de loi de finances, qui devrait abaisser
encore son prix à la pompe, aux alentours de 2,40 francs le litre.
III. L'EXONERATION DE VIGNETTE EN FAVEUR DES " VOITURES PROPRES "
Reprenant purement et simplement une disposition qui figurait dans le projet de loi sur l'air et dont votre commission des finances avait obtenu la suppression, l'article 61 septies du présent projet de loi de finances conduit votre rapporteur a rappeler les motifs qui avait conduit le Sénat à s'opposer à son adoption, tout en lui permettant de proposer des modalités d'action plus pertinentes pour rendre la fiscalité des automobiles plus " écologique ".
A. LE RETOUR D'UNE " FAUSSE BONNE IDEE "
Cet article autorise les conseils généraux et l'assemblée de Corse à exonérer les véhicules électriques ou utilisant une énergie peu polluante de la taxe différentielle sur les véhicules à moteur.
1. Une mesure largement symbolique
Dans son volet financier et fiscal, la loi sur l'air du 30
décembre 1996 comporte un ensemble de dispositions destinées
à favoriser les véhicules électriques et les
véhicules utilisant les carburants peu polluants que constituent le gaz
naturel véhicules (GNV) et le gaz de pétrole
liquéfié (GPL).
La principale mesure incitative créée par cette loi porte sur la
taxe sur les véhicules de société
, dont les
véhicules " propres " peuvent, en application de l'article
1010 A du code général des impôts, être
exonérés en totalité s'il s'agit de véhicules
fonctionnant exclusivement au moyen de l'énergie électrique, du
GNV ou du GPL et du quart du montant de cette taxe s'il s'agit de
véhicules, dits " bimodes " ou
" bicarburés ", fonctionnant alternativement au moyen de
supercarburants et de GPL.
Cette
mesure est réellement incitative en raison du montant de cette
taxe annuelle
, dont il convient de rappeler que les tarifs ont
été relevés par l'article 18
octies
du
présent projet de loi de finances, respectivement à
6.800
francs
pour les véhicules de
moins de 7 CV
et à
14.800 francs
pour les véhicules de
plus de 7 CV
.
S'agissant de la vignette
une mesure d'exonération, dont le
présent article prévoit qu'elle pourrait être
décidée
" de façon totale ou partielle "
par les conseils généraux, n'aurait qu'une
portée
relativement symbolique pour l'acheteur d'un véhicule
" propre "
. A cet égard, votre commission des finances
note qu'en outre que cet " avantage " serait
particulièrement
limité pour les véhicules électriques, les seuls qui
soient réellement non polluants, en raison de leur très faible
puissance fiscale qui ne dépasse en général pas 2 CV, ce
qui correspond à des tarifs de vignette très faibles.
L'économie procurée par une
exonération de la vignette
serait en effet sans rapport avec le surcoût
de l'ordre de 50.000
francs que présente à l'achat un véhicule
électrique.
Sur ce point, votre commission des finances estime qu'il s'agit là d'une
mesure d'incitation inadaptée à son objectif
. Votre
commission rappelle d'ailleurs que les particuliers et les entreprises peuvent
bénéficier d'un ensemble de primes pour l'acquisition de
véhicules électriques. Ces primes à l'achat versées
par l'Etat et EDF s'élèvent à 10.000 francs
(5.000 francs Etat, 5.000 francs EDF) pour les véhicules dont
la charge utile est inférieure à 300 kilos et à
15.000 francs au-delà de ce seuil (5.000 francs Etat,
10.000 francs EDF). En ce qui concerne les autres véhicules
" propres ", il faut ajouter que rien n'empêche le
Gouvernement
d'adopter une mesure de même nature.
Inadaptée à son objectif, l'exonération de la vignette
constituerait en outre pour les départements une source de pertes de
recettes non compensées par l'Etat que votre commission ne saurait
approuver.
2. fondée sur un principe contestable
En effet, si cette mesure est symbolique pour le particulier,
elle constitue en revanche pour les départements une disposition
fondée sur un principe contestable.
Le présent article, qui prévoit le caractère facultatif -
et donc non compensé par l'Etat - de cette exonération, entre en
contradiction avec l'affirmation par la loi sur l'air d'une
responsabilité nationale en matière de politique de surveillance
de la qualité de l'air. Ce système serait en effet susceptible
d'entraîner des distorsions géographiques dans le
" traitement fiscal " des véhicules
" propres ". Il
est en outre de nature à exposer les conseils généraux
à d'éventuelles pressions locales.
La réponse aux
inconvénients du caractère
facultatif
de ces mesures pourrait consister à
rendre
obligatoires - et donc à faire compenser par l'Etat - les
exonérations envisagées
. Cette solution aurait l'avantage de
rétablir une cohérence par rapport à la dimension
nationale du problème de la pollution atmosphérique, tout en
prenant en considération la situation financière difficile des
collectivités locales.
Cette perspective se heurterait cependant à une réserve de
principe : si les compensations sont initialement financées dans
des conditions acceptables, l'expérience montre que, trop souvent, ces
dernières se dégradent au fil du temps.
En tout état de cause, s'agissant du principal impôt
transféré aux départements par l'Etat en contrepartie des
transferts de compétences (14,47 milliards de francs prévus
pour 1997),
votre commission des finances ne saurait accepter l'engagement
d'un volet supplémentaire de " grignotage " des ressources
fiscales des collectivités locales.
A cet égard, il convient de relever que s'agissant des véhicules
" bimodes " GPL-essence, les pertes de recettes pour les
départements pourraient être relativement importantes s'agissant
de véhicules dont la puissance fiscale est généralement
supérieure à 7 CV. Or, le développement de ce type de
véhicules est déjà très largement relancé
par la forte baisse du carburant GPL à la pompe. Le prix de ce carburant
a en effet fortement baissé à la suite de la forte
réduction du tarif de la taxe intérieure sur les produits
pétroliers décidée à l'occasion de la loi de
finances pour 1997. Redescendu à 2,50 francs le litre en 1997, le
prix de ce carburant connaîtra, en 1998, une nouvelle diminution de la
TIPP sur le GPL qui débouchera sur un prix à la pompe d'environ
2,40 francs le litre.
Enfin, la mise en œuvre pratique d'une telle disposition serait à
l'origine, pour les services de la direction générale des
impôts, d'un
accroissement considérable de la charge de travail
liée à la gestion de cette taxe
.
L'ensemble de cette réflexion conduit donc votre commission des finances
à proposer la suppression du présent article et ce d'autant plus
qu'il existe des actions beaucoup qui seraient beaucoup plus pertinentes pour
intégrer des préoccupations " écologiques " dans
la fiscalité des véhicules.
B. L'INTÉGRATION DE CRITÈRES ENVIRONNEMENTAUX DANS LA FISCALITÉ DES VÉHICULES : UNE VOIE À EXPLORER
S'agissant de la fiscalité des véhicules, le
caractère croissant de cette fiscalité en fonction de la
puissance des véhicules apparaît cohérente au regard de
l'environnement.
En revanche, il convient de souligner que le
principe de la moindre
imposition, voire de l'exonération, des véhicules les plus
anciens, rentre en contradiction avec la volonté de favoriser les
automobiles moins polluantes
.
Au regard de cet objectif, il paraît en effet illogique de faire peser
une moindre charge fiscale sur des véhicules anciens, dont il est admis
qu'ils sont à l'origine d'une part beaucoup plus que proportionnelle de
la pollution atmosphérique urbaine due à la circulation
automobile. On considère, en effet, que
80 % de la pollution
d'origine automobile provient de 20 % du parc constitué des
véhicules les plus anciens
.
La mise en oeuvre d'une telle réflexion impliquerait de revenir sur le
caractère chronologiquement dégressif de la fiscalité des
véhicules qui est actuellement fondée sur la réduction
progressive de la valeur vénale des véhicules.
Même si une application intégrale du principe
" pollueur-payeur " dans ce domaine paraît difficilement
envisageable, il convient de rappeler les règles existantes.
1. Les règles existantes
En ce qui concerne la
fiscalité de l'Etat
, il
résulte des dispositions combinées de l'article 1010 et de
l'article 310 D de l'annexe II du code général des impôts
que
sont exonérés de la taxe sur les véhicules des
sociétés les véhicules de plus de dix ans
.
Dans le cadre de la
fiscalité locale
, la taxe
différentielle sur les véhicules à moteur (la vignette) et
la taxe sur les certificats d'immatriculation des véhicules (taxe sur
les " cartes grises "), sont assorties d'un système de
réduction de la taxe due en fonction de l'âge du véhicule.
Pour la
vignette
, l'article 1599 G du code général des
impôts dispose en effet que
les tarifs de cette taxe
" sont
réduits de moitié "
pour les véhicules ayant plus
de cinq ans.
Les véhicules dont l'âge est compris entre vingt
et vingt-cinq ans bénéficient, quant à eux, d'un
coefficient réducteur de 0,4 ; les véhicules de plus de
vingt-cinq ans étant, pour leur part, exonérés en
application de l'article 317
nonies
de l'annexe II du code
général des impôts.
Pour la " carte grise ", l'article 1599
sexdecies
du
même code prévoit une
réduction de moitié de la
taxe pour "
les véhicules ayant plus de dix ans
d'âge ".
2. Les implications d'une éventuelle application du principe " pollueur-payeur "
Sans préjudice de la détermination d'un
âge élevé permettant d'exonérer, notamment, les
voitures de collection,
l'application du principe
" pollueur-payeur " conduirait à supprimer les diverses
dispositions tendant à faire bénéficier les
véhicules les plus anciens, et pourtant de très loin les plus
polluants, d'une taxation atténuée ou d'une
exonération
.
Une telle adaptation de la fiscalité des véhicules serait plus
simple à mettre en oeuvre que l'intégration éventuelle
dans ces taxations de critères destinés à prendre en
compte le caractère plus ou moins polluant des véhicules qui est
parfois évoqué.
Il s'agirait en outre d'une application modérée du principe
" pollueur-payeur ", uniquement destinée à
égaliser les conditions de taxation entre les véhicules
récents et les véhicules plus anciens et non d'une
pénalisation relative de ces derniers.
Une telle mesure pourrait contribuer de façon positive à la lutte
en faveur de la qualité de l'air. Ce relèvement constituerait en
effet
une incitation au renouvellement du parc automobile et donc à
la substitution de véhicules neufs, moins polluants, à des
véhicules anciens
.
Une telle décision se heurterait cependant à deux obstacles
principaux : d'une part, il entraînerait une hausse des
prélèvements obligatoires et d'autre part, il constituerait, pour
les redevables concernés par cette hausse (surtout pour la vignette),
une charge nouvelle difficile à faire accepter socialement. Il s'agirait
en outre d'une atteinte supplémentaire au principe de stabilité
de la norme fiscale auquel votre commission rappelle son attachement.
Un signal pourrait cependant être donné concernant la taxe sur les
véhicules de société (TVS), qui relève de l'Etat,
en supprimant ou en modulant le principe posé à l'article 310 D
de l'annexe II du code général des impôts
d'exonération des véhicules de société de plus de
dix ans. Il ne s'agirait, en l'espèce, que d'un signal, dans la mesure
où l'exonération ne s'applique qu'aux véhicules de plus de
dix ans. Or, le nombre des véhicules de plus de dix ans au sein du parc
des véhicules de société est assez limité -
notamment en raison des règles de l'amortissement.
IV. LES IMPLICATIONS STRATEGIQUES D'UNE REFLEXION SUR LA FISCALITE DES CARBURANTS
A. L'INCITATION AU DÉVELOPPEMENT DES BIOCARBURANTS
Il s'agit tout d'abord, dans ce domaine, de rappeler quelques définitions.
Biocarburants : principales définitions
|
L'intérêt de l'incorporation de composés
oxygénés dans les carburants est reconnu dans la mesure où
elle permet de réduire les émissions d'oxyde de carbone,
d'hydrocarbures gazeux et d'oxyde d'azote.
A cet égard, il convient de rappeler que l'article 32 modifié de
la loi de finances pour 1992 prévoit une exonération
plafonnée de la TIPP en faveur de produits obtenus à partir de
matières agricoles produites sur des terres mises en jachère au
titre de la nouvelle politique agricole commune. Cette exonération
plafonnée n'est cependant autorisée que dans le cadre
d'unités pilotes de fabrication et de projets expérimentaux.
Il convient de signaler que toute action sur la qualité des carburants est significative au regard de l'environnement. En effet, même si les carburants ne sont qu'un facteur polluant parmi d'autres, les actions destinées à les rendre moins polluants possèdent l'avantage d'agir immédiatement sur l'ensemble du parc . |
B. L'ÉQUILIBRE DE LA FISCALITÉ PÉTROLIÈRE.
Pour mesurer l'importance du sujet il convient de rappeler
qu'en 1994, la fiscalité pétrolière (taxe
intérieure sur les produits pétroliers -TIPP-, taxe de
consommation sur le gaz naturel -TICGN- et la TVA sur les produits
pétroliers) a représenté 12 % des recettes fiscales du
budget de l'Etat, soit 175 milliards de francs, dont 141 milliards de francs au
titre de la seule TIPP.
Pour 1998, la seule TIPP générera près de 155 milliards
de francs.
Le texte de la loi sur l'air comporte à cet égard des
éléments de réflexion qui, bien que dépourvus de
toute portée normative, doivent être analysés.
L'alinéa premier de l'article 22 de ce projet de loi fixe, en effet,
à la fiscalité des énergies fossiles l'obligation de tenir
compte de l'impact des différentes sources de combustibles sur trois
objectifs :
"l'économie, la santé publique, l'environnement et
la sécurité d'approvisionnement".
La combinaison des exigences de chacun de ces trois objectifs devant aboutir
à un "traitement équilibré" de la fiscalité des
différents types d'énergie fossiles Un tel énoncé
semble poser le fondement d'un éventuel rééquilibrage de
la fiscalité pétrolière.
Dans le cadre d'un débat qui est aujourd'hui devenu très
médiatique, il paraît utile de rappeler que le bilan
écologique des carburants d'origine fossile fournit des résultats
contrastés.
En outre, à l'heure du sommet de Kyoto consacré en grande au
problème crucial du réchauffement de la planète, il
convient de mesurer l'importance d'une réflexion stratégique sur
les modes de propulsion à faible consommation
. Il en va ainsi du
moteur diesel, dont les inconvénients en termes de pollution locale (qui
doivent être résolus progressivement avec le développement
des filtres à particules) s'accompagne, en raison de la plus faible
consommation en carburant de ce moteur (les recherches industrielles
étant susceptibles de déboucher prochainement sur un moteur qui
ne consommerait que " 3 litre aux 100 kilomètres ")
participant positivement à la lutte contre le développement de
l'effet de serre.
Votre rapporteur estime que toute action portant sur la taxation des
carburants doit, en tout état de cause, être
précédée d'une véritable "étude d'impact" en
raison des implications économiques et industrielles d'une modification
éventuelle de la structure de cette taxation.
ARTICLES RATTACHÉS
ARTICLE 62
B
EXTENSION DE LA TAXE SUR LE BRUIT
Le présent article a pour objet d'étendre le
champ d'application de la taxe d'atténuation des nuisances sonores, dite
taxe sur le bruit,
aux aéroports dont le trafic est compris entre
20.000 et 40.000 mouvements par an et de relever progressivement le taux de
cette taxe de 34 francs à 51 francs en 1998, puis à 68 francs en
1999.
I - L'ÉLARGISSEMENT DU CHAMP D'APPLICATION DE LA TAXE SUR LE BRUIT
L'élargissement du champ d'application
de cette taxe a pour objet de
permettre aux riverains des aéroports de province les plus importants
touchés par les nuisances sonores de bénéficier des aides
à l'insonorisation. Ainsi, viendront s'ajouter aux six plates-formes
aéroportuaires répondant aux critères législatifs
actuels de "grand aérodrome" (Paris-Orly, Paris-Charles de Gaulle,
Lyon-Satolas, Nice-Côte d'Azur, Marseille-Provence et Toulouse-Blagnac),
les plates-formes de
Mulhouse-Bâle, de Bordeaux-Mérignac et de
Strasbourg-Entzheim
.
II - LE DOUBLEMENT PROGRESSIF DU TAUX DE CETTE TAXE
Le relèvement du taux de cette taxe a pour objet de permettre la
couverture de la croissance des demandes d'aide à l'insonorisation qui
résulteront de cet élargissement ainsi que de la diminution de la
part des frais restant à la charge des riverains qui a été
annoncée par le Gouvernement et qui se situe actuellement à
20 %.
Il faut rappeler que la loi de finances pour 1996 prévoyait
l'augmentation du produit de la taxe d'atténuation des nuisances sonores
sur les grands aérodromes instituée par la loi n° 92-1444 du
31 décembre 1992, relative à la lutte contre le bruit.
L'augmentation du produit de cette taxe résultait d'un relèvement
de son taux d'environ un tiers pour les avions les plus bruyants en
période diurne (6 h - 22 h) et d'un doublement de son taux pour tous les
avions en période nocturne (22 h - 6 h). Cette mesure ne semble pas
avoir eu le rendement escompté.
Le présent article prévoit en conséquence de doubler le
taux de la taxe sur le bruit afin de porter son produit de 40,9 millions de
francs à 82 millions de francs en 1999, ce qui correspond à un
passage du coût de la taxe de 50 centimes à 1 franc.
La commission des finances a décidé sur cet article de s'en
remettre à la sagesse du Sénat.
ARTICLE 62 C
PRÉLÈVEMENT DE
L'ADEME SUR LA TAXE SUR LES DECHETS
Le présent article prévoit la reconduction pour
les deux années 1998 et 1999 du prélèvement de 8 %
opéré par l'ADEME sur le produit de la taxe sur les
déchets dont cette agence assure la gestion.
Cette reconduction valide le principe de la limitation dans le temps de ce
prélèvement pour frais de gestion que la commission des finances
avait introduit dans le texte de l'article 56 de la loi de finances
rectificative pour 1996 du 30 décembre 1996.
I - RAPPEL DU DISPOSITIF ADOPTÉ EN 1996
Cet article prévoyait
d'inscrire dans la loi
le
prélèvement pour frais de gestion au profit du fonds de
modernisation de la gestion des déchets, géré par l'ADEME,
sur la taxe perçue au titre des installations de stockage de
déchets ménagers et assimilés et sur la taxe perçue
au titre des installations d'élimination de déchets industriels
spéciaux.
Cet article conférait donc une valeur
législative à ce prélèvement
dont le fondement
juridique reposait jusqu'alors sur le décret n° 93-745 du 29 mars
1993, modifié par l'article premier du décret n° 96-391 du
10 mai 1996.
Il prévoyait, en outre, la fixation, par arrêté conjoint
des ministères de l'environnement et du budget,
"chaque
année, à compter du 1er janvier 1996"
du taux de
prélèvement sur le produit des taxes sur les déchets
décrites au paragraphe précédent,
"dans la limite de
8 %"
de leur produit brut. Or, le décret n° 93-745 du 29
mars 1993, modifié par l'article premier du décret n° 96-391
du 10 mai 1996, prévoit que le montant de ce prélèvement
"est de 5,75 % en 1995, de 5,5 % en 1996, de 5,25 % en 1997 et de 5%
à compter du 1er janvier 1998".
Le dispositif proposé a pour objectif de permettre à l'ADEME de
surmonter le déséquilibre de son budget de fonctionnement en
raison, notamment, de la diminution des subventions de fonctionnement de
l'Etat. La commission des finances avait cependant considéré
qu'une telle mesure traduisait en réalité de réels
problèmes de gestion de cette agence.
A cet égard, elle a considéré anormal et excessif de
pérenniser cette ressource dans une limite de taux (8 %) aussi
élevée.
Elle avait estimé en effet qu'au regard des interrogations
soulevées par la gestion financière de cette agence, le
législateur ne pouvait se dessaisir de tout pouvoir
d'appréciation pour l'avenir en acceptant le caractère permanent
de cette disposition. Aussi avait-elle
choisi de limiter aux deux
années 1996 et 1997, le relèvement du pourcentage
prélevé sur le produit de la taxe sur les déchets
.
II - LA RECONDUCTION DE CETTE MESURE
La
reconduction de cette mesure pour deux années
supplémentaires
confirme que l'ADEME, dont les subventions de
fonctionnement en provenance du ministère de l'environnement poursuivent
leur décroissance, continue de rencontrer des difficultés
financières.
Interrogée sur ce point, lors de son audition par la commission des
finances, Mme Dominique Voynet, ministre de l'aménagement du territoire
et de l'environnement, a indiqué que le Gouvernement allait nommer
prochainement un nouveau président de l'ADEME et que celui-ci serait
chargé de faire un audit de la situation de cette agence.
A cet égard, votre commission a adopté un
amendement tendant
à limiter ce prélèvement, à la seule année
1998
, afin de conserver un pouvoir de contrôle annuel sur ce sujet.
ARTICLE 62 D
RAPPORT SUR LA COMMISSION
NATIONALE DU DEBAT PUBLIC
Le présent article a pour objet de demander au
Gouvernement le dépôt d'un rapport sur le rôle et
l'évolution des moyens de la commission nationale du débat public.
Votre commission des finances a considéré que la demande de
rapports au Gouvernement par voie législative devait être
réservé à des objets prospectifs importants. A cet
égard elle a considéré que la demande formulée au
présent article pouvait très aisément être
satisfaite par l'usage des pouvoirs de contrôle des rapporteurs
spéciaux des commissions des finances des assemblées
parlementaires.
Aussi, la commission des finances a-t-elle adopté un amendement de
suppression du présent article.
LES TRAVAUX DE LA COMMISSION
I. L'AUDITION DE MME DOMINIQUE VOYNET, MINISTRE DE L'AMENAGEMENT DU TERRITOIRE ET DE L'ENVIRONNEMENT PAR LA COMMISSION DES FINANCES
Réunie le jeudi 6 novembre sous la présidence
de M. Jean Cluzel, vice-président, puis de M. Christian
Poncelet, président, la commission des finances a procédé
à l'audition de
Mme Dominique Voynet, ministre de
l'aménagement du territoire et de l'environnement.
Mme Dominique Voynet
, a présenté les
crédits de l'environnement pour 1998.
Elle a indiqué que la progression modeste de + 0,9 % en dépenses
ordinaires et en crédits de paiement et de + 1,92 % en dépenses
ordinaires et autorisations de programme des crédits de l'environnement
devait être analysée en tenant compte d'apports financiers
extérieurs à son budget. Elle a souligné que son
ministère disposerait en réalité de moyens
renforcés grâce au fonds de concours abondé par les agences
de l'eau et au relèvement du tarif de la taxe sur la pollution
atmosphérique gérée par l'agence de l'environnement et de
la maîtrise de l'énergie (ADEME).
S'agissant du fonds de concours des agences de l'eau, le ministre a
rappelé que celui-ci permettait de renforcer les crédits
affectés à la restauration des rivières et des zones
naturelles d'expansion des crues à hauteur de 110 millions de francs en
cours d'année.
S'agissant de la taxe sur la pollution atmosphérique, elle a ensuite
indiqué que le relèvement de son tarif de 180 francs à 250
francs par tonne permettrait de dégager 37 millions de francs
supplémentaires, portant ainsi le montant des financements
affectés à l'équipement et au fonctionnement des
réseaux de mesure de la qualité de l'air à un total de 207
millions de francs.
Sur ce point,
Mme Dominique Voynet
s'est félicitée
de la mise en œuvre du principe du "pollueur-payeur", dont
elle a en
outre noté qu'il permettait d'assurer une plus grande stabilité
des ressources financières affectées à l'environnement.
Le ministre a relevé qu'en tenant compte de ces ressources
extérieures, les moyens financiers du budget de l'environnement
connaissaient une progression supplémentaire d'un point en
dépenses ordinaires et crédits de paiement et de près de
deux points en dépenses ordinaires et autorisations de programme.
Elle a ensuite présenté les trois priorités de ce budget.
A cet égard, elle a tout d'abord indiqué que les crédits
consacrés à la protection de la nature des sites et des paysages
augmenteraient en 1998 de 6,3 % en dépenses ordinaires et crédits
de paiement, pour atteindre 43 % des dotations d'intervention de son
ministère. Elle a souligné que ces crédits devaient
permettre d'assurer à la fois les moyens de fonctionnement des espaces
protégés existants et de procéder à la
création de nouveaux parcs nationaux, parcs naturels régionaux et
réserves naturelles. Elle a, par ailleurs, relevé que ces espaces
constituaient un grand potentiel.
Mme Dominique Voynet
a ensuite décrit l'effort
consacré à la prévention des risques naturels et à
la lutte contre les pollutions. Dans ce domaine, elle a insisté sur
l'importance des crédits qui seraient consacrés à la
prévention des risques d'inondation grâce au renforcement des
outils des services d'annonces des crues. Sur ce point, elle a noté que
les plans "Loire" et "prévention des risques" seraient
dotés de
202 millions de francs, auxquels s'ajouteront 110 millions de francs provenant
du fonds de concours des agences de l'eau, ainsi que 22 millions de francs
transférés, en cours de gestion, à partir des budgets des
ministères de l'équipement et de l'agriculture.
Puis,
Mme Dominique Voynet
a présenté le
renforcement des moyens de fonctionnement de son ministère. Rappelant
qu'il s'agissait d'un ministère "pauvre", elle a en effet
souligné la nécessité de lui donner les moyens d'assurer,
à la fois, ses missions de conception et de réglementation et ses
missions de contact et de dialogue.
Elle a indiqué que la satisfaction de ce double objectif avait
nécessité la création nette de 34 emplois pour 1998, soit
une augmentation de 1,4 % des effectifs dont elle a précisé
qu'ils bénéficieraient principalement aux directions
régionales de l'environnement (DIREN), dont les fonctions se sont
considérablement développées. A cet égard, elle a
insisté sur sa volonté que ces nouveaux emplois favorisent un
meilleur dialogue avec le monde associatif et les élus dans le domaine
de l'environnement. Sur ce point, elle a ajouté que les subventions
versées aux associations connaîtraient une progression de
près de 14 %.
Elle a souligné que les autres créations d'emplois
bénéficieraient aux directions régionales de l'industrie,
de la recherche et de l'environnement (DRIRE) afin de renforcer leurs moyens
dans le domaine du contrôle des installations classées
industrielles. Elle a noté, par ailleurs, que l'administration centrale
ne bénéficierait, quant à elle que de six emplois nouveaux.
Mme Dominique Voynet
a mis en évidence que la hausse des
crédits destinés aux associations avait pour objet de renforcer
la participation de celles-ci aux diverses instances consultatives agissant
dans le domaine de l'environnement, ainsi que les moyens des organisations non
gouvernementales françaises agissant dans le cadre des
négociations internationales.
Le ministre a ensuite insisté sur le considérable gisement
d'emplois qui existerait dans le domaine de l'environnement. A cet
égard, elle a indiqué qu'une grande partie des besoins nouveaux
visés par le plan pour l'emploi des jeunes, se situaient dans ce domaine
et notamment dans le cadre de la politique des déchets ou de la
politique de l'eau.
M. Alain Lambert, rapporteur général,
a tout d'abord
souhaité savoir si cette démarche intégrerait l'objectif
de la création d'emplois dans le secteur marchand, en soulignant qu'il
était opposé à la création d'emplois publics
nouveaux. S'agissant de l'ADEME, il a ensuite souhaité savoir si la
limitation aux deux années 1996 et 1997 du relèvement à 8
% du prélèvement effectué par cette agence sur le produit
de la taxe sur les déchets, imposée par la commission des
finances à l'occasion du projet de loi de finances rectificative de
1996, avait été suivie d'une politique de gestion plus rigoureuse.
S'agissant des emplois-jeunes,
Mme Dominique Voynet
s'est dite en
accord avec la conception présentée par le rapporteur
général, tout en relevant qu'une grande partie de ces emplois,
tels que l'entretien des forêts ou des berges des rivières, ne
pourraient jamais être rentables. Elle a souligné que dans ce
domaine, il n'y aurait aucune forme de concurrence avec le secteur privé
et que des conventions seraient passées avec les principaux partenaires
concernés dans les secteurs des déchets et de l'eau. S'agissant
de l'ADEME, le ministre a précisé qu'un amendement, adopté
par l'Assemblée nationale, à la loi de finances pour 1998, avait
pour objet de reconduire le prélèvement sur la taxe des
déchets pour deux années supplémentaires. Elle a, par
ailleurs, indiqué que la nomination d'un nouveau président de
cette agence interviendrait prochainement, et que celui-ci serait chargé
de réfléchir à la réorganisation de l'agence, ainsi
qu'à l'évaluation de ses missions et qu'il convenait donc de
maintenir, transitoirement, ce financement supplémentaire.
En réponse à
M. Philippe Adnot, rapporteur spécial des
crédits de l'environnement,
le ministre
a tout d'abord
rappelé l'insuffisance "criante" de moyens en personnel des DRIRE pour
la conduite de leur mission de contrôle des installations classées.
Elle a ensuite indiqué que la fiscalité constituait une "arme"
essentielle pour orienter le comportement et les choix des agents
économiques en soulignant que le développement massif du parc
automobile utilisant le gazole comme carburant s'expliquait exclusivement par
la discrimination fiscale en faveur de ce carburant.
Enfin, elle a précisé qu'elle associait le respect de
l'échéance de 2002 pour la mise en œuvre de la loi sur les
déchets à une conception pragmatique de la définition du
déchet dit "ultime". A cet égard, elle a souligné que
seules certaines catégories offraient un réel potentiel de
valorisation et qu'il fallait se garder de condamner arbitrairement les mises
en décharges sur des sites contrôlés.
Un large débat s'est alors ouvert.
Mme Dominique Voynet
a tout d'abord répondu à
MM.
Roland du Luart, Jacques Chaumont et Yann Gaillard
que la mise en
œuvre de la directive Natura 2.000 devait faire l'objet d'une large
consultation et qu'elle souhaitait qu'un dialogue approfondi s'établisse
avec les élus locaux et les propriétaires au sujet de la gestion
des territoires.
Elle a, par ailleurs, évoqué son intention de clarifier le
rôle de l'Office national de forêts dans ce domaine, relevant que
cet office ne contribuait pas toujours à la
sérénité du dialogue.
En réponse à
M. Bernard Angels
, le ministre a
précisé que les plans départementaux d'enlèvement
des ordures ménagères ne devaient pas s'en remettre exclusivement
au choix de l'incinération pour le traitement des déchets.
Enfin, en réponse à
Mme Marie-Claude Beaudeau
, Mme le
ministre a indiqué qu'un important travail d'analyse et de recensement
qualitatif et géographique des pollutions était mené de
façon permanente par les différents établissements publics
soumis à la tutelle du ministère de l'environnement, au premier
rang desquels se trouvent l'ADEME, l'Institut national de l'environnement
industriel et des risques (INERIS) et l'Institut français de
l'environnement (IFEN).
II. L'EXAMEN DES CREDITS DE L'ENVIRONNEMENT EN COMMISSION DES FINANCES
Réunie le mercredi 12 novembre 1997, au cours d'une
séance tenue dans l'après-midi, sous la présidence de
M. Christian Poncelet, président,
la commission des Finances,
du contrôle budgétaire et des comptes économiques de la
Nation, a examiné les crédits de l'
aménagement du
territoire et de l'environnement : II- Environnement
, sur le
rapport de
M. Philippe Adnot, rapporteur spécial.
Après la présentation de ces crédits par le rapporteur
spécial, un large débat s'est alors engagé au cours duquel
sont intervenus
MM. Hubert Haenel, Claude Belot, Joseph Ostermann, et
M. Bernard Hugo, rapporteur pour avis de la commission des affaires
économiques.
Aux différents intervenants,
M. Philippe Adnot, rapporteur
spécial,
a confirmé que ce budget était
caractérisé par une croissance des dépenses de
fonctionnement et une régression des dépenses d'investissement.
Il a convenu que le regroupement au sein d'un même ministère des
attributions relevant de l'aménagement du territoire et de
l'environnement renforçait de façon importante les pouvoirs du
ministre de l'environnement.
Enfin, le rapporteur spécial a présenté deux amendements,
l'un visant à réduire les crédits du titre III de
12 millions de francs et l'autre tendant à diminuer les
crédits du titre IV de 4 millions de francs.
La commission a alors
adopté ces deux amendements puis les
crédits de l'environnement ainsi réduits
.
Elle a ensuite procédé à l'examen des trois articles
rattachés à ces crédits.
A l'
article 62 B (nouveau)
, dont l'objet est d'étendre
le champ d'application de la taxe d'atténuation des nuisances sonores,
dite taxe sur le bruit, aux aéroports dont le trafic est compris entre
20.000 et 40.000 mouvements par an, et de relever progressivement le taux
de cette taxe de 34 francs à 51 francs en 1998, puis à
68 francs en 1999, la commission a
décidé de s'en
remettre à la sagesse du Sénat
.
La commission a ensuite examiné l'
article 62 C
(nouveau
)
qui prévoit la reconduction pour les deux
années 1998 et 1999 du prélèvement de 8 %
opéré par l'ADEME sur le produit de la taxe sur les
déchets, dont cette agence assure la gestion. Sur proposition de son
rapporteur spécial, la commission a décidé d'adopter un
amendement destiné à limiter la reconduction de ce
prélèvement à la seule année 1998, afin de
permettre au Parlement de conserver un pouvoir de contrôle annuel sur la
gestion de cette agence.
La commission a alors adopté cet article
ainsi amendé.
Enfin, la commission a
adopté un amendement de suppression
de
l'
article 62 D (nouveau)
dont l'objet était de demander
un rapport sur le fonctionnement de la commission nationale du débat
public.
MODIFICATIONS APPORTÉES PAR L'ASSEMBLÉE NATIONALE
L'ensemble des modifications apportées par
l'Assemblée nationale à ce budget consiste en des majorations de
crédits à titre non reconductible.
Les majorations de crédits non reconductibles concernant le budget de
l'environnement ont concerné le titre III pour 1 millions de francs et
le titre IV pour 6,86 millions de francs et le titre VI pour 4,716 millions de
francs.
Réunie le
mercredi 12 novembre 1997,
sous la
présidence de
M. Christian Poncelet, président,
la
commission
des finances
a
décidé
de
proposer
au Sénat
l'adoption
des
crédits
du
budget de
l'Environnement
pour 1998.
Réunie le jeudi 20 novembre 1997, sous la présidence de
M. Christian Poncelet, président, la commission des finances a
procédé à l'examen définitif du projet de loi de
finances pour 1998 adopté par l'Assemblée nationale et a
confirmé la position précédemment arrêtée.