III. LES ÉTABLISSEMENTS PUBLICS À CARACTÈRE SCIENTIFIQUE ET TECHNOLOGIQUE

Cet agrégat regroupe les moyens consacrés par le ministère aux établissements sous tutelle ayant le statut juridique d'EPST, c'est-à-dire :

- le Centre national de la recherche scientifique (CNRS),

- l'Institut national de la recherche agronomique (INRA),

- l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM),

- l'Institut français de recherche scientifique pour le développement en coopération (ORSTOM),

-l'Institut national de la recherche en informatique et en automatique (INRIA),

- le Centre national du machinisme agricole, du génie rural, des eaux et des forêts (CEMAGREF),

- l'Institut national de recherche sur les transports et leur sécurité (INRETS),

- l'Institut national d'études démographiques (INED).

Les crédits affectés à cet agrégat augmentent de 2,25 %, passant de 21.294 millions de francs en 1997 à 21.773 millions en 1998.

Ces dotations couvrent :

- les frais de personnel (rémunérations, indemnités et charges),

- le soutien des programmes (crédits destinés au fonctionnement matériel des établissements, dont notamment le fonctionnement des laboratoires de recherche),

- les crédits d'investissement destinés aux équipements moyens et lourds des laboratoires, aux grands instruments scientifiques, à la construction et à l'entretien du patrimoine.

Le tableau ci-dessous récapitule la situation de chacun des EPST.

Le projet de budget pour 1998 privilégie les dotations aux soutiens de base, ou soutiens de programmes des laboratoires. Ces soutiens de programmes sont comptabilisés dans les dépenses en capital, mais cette notion budgétaire, propre à la recherche publique, désigne en fait des crédits de fonctionnement ou de petit équipement des laboratoires.

Leur part dans la structure des dépenses (voir le tableau ci-après) varie très sensiblement d'un EPST à l'autre, allant de 8 % à l'INED à 29 % au CEMAGREF et à l'INRA, la moyenne étant de 19 %.

Les dépenses de personnel des EPST sont également très variables, de 52 % à l'INRIA à 76 % à l'ORSTOM ; la moyenne (73 %) est très élevée.

L'analyse des ressources montre que les EPST sont extrêmement dépendants des subventions de l'Etat, qui représentent, en moyenne 90 % du total (70 % au CEMAGREF, 96 % à l'INED et 92 % au CNRS).

1. Le CNRS

Le CNRS, qui est le premier organisme français et européen de recherche, exerce :

- une mission de prospective et d'analyse de la conjoncture scientifique ;

- des missions de valorisation des résultats de la recherche et de développement de l'information scientifique et technique ;

- une mission de formation à et par la recherche.

En 1997, le CNRS aura soutenu 1.307 unités de recherche ou de service parmi lesquelles 217 sont des unités propres et 1.090 sont des unités mixtes ou associées en partenariat avec des établissements relevant essentiellement de l'enseignement supérieur ; à ce soutien s'ajoute celui apporté aux 228 groupements de recherche qui rassemblent des unités ou fractions d'unités sur un objectif scientifique commun.

Le CNRS compte sept départements scientifiques :

- sciences physiques et mathématiques ;

- physique nucléaire et corpusculaire ;

- sciences pour l'ingénieur ;

- sciences chimiques ;

- sciences de l'univers ;

- sciences de la vie ;

- sciences de l'homme et de la société.

Cinq axes constituent les lignes de force de la stratégie scientifique du CNRS à l'horizon 2000, voire au-delà :

- la contractualisation quadriennale tripartite ministère-CNRS-établissements d'enseignement supérieur ;

- la politique de programmes ;

- le développement des partenariats avec l'industrie ;

- la politique de l'emploi scientifique et technique ;

- les grands investissements collectifs.

2. L'INSERM

Les orientations stratégiques de l'INSERM reposent sur les quatre dimensions de la recherche : recherche fondamentale, recherche médicale cognitive, recherche médicale finalisée et recherche en santé publique.

En parallèle, l'INSERM développe des activités d'expertise et de veille dans le domaine scientifique, médical et en santé, afin de mettre ses connaissances à la disposition des pouvoirs publics et, d'une manière générale, de toutes les composantes concernées de la société.

L'ensemble de ces activités est développé au sein de 275 formations de recherche (261 unités et 14 services communs).

La politique de l'organisme pour 1998 vise à garantir la qualité de la recherche, à développer la recherche médicale finalisée et en santé, en s'appuyant sur la recherche fondamentale, à soutenir les priorités thématiques, à développer des activités de veille et à organiser le transfert.

3. L'INRA

La mission générale de recherche et développement de l'INRA couvre les domaines de l'agriculture, de l'élevage, des forêts et des industries qui leur sont liées, de la qualité et de la sécurité des aliments ainsi que la gestion de l'espace rural et des ressources naturelles.

Identifiées dans le contrat d'objectifs signé en juin 1996 entre l'Etat et l'établissement, ses orientations sont mises en oeuvre à travers le lancement de programmes incitatifs de recherche pour 1997. Ils sont au nombre de six :

- génomes et fonctions,

- mécanismes du vivant : reproduction, interactions et adaptation,

- microbiologie et maladies infectieuses,

- qualité, hygiène et sécurité des aliments,

- crise bovine et adaptation de l'élevage,

- recherches interdisciplinaires pour la sauvegarde de la qualité de l'environnement.

4. L'ORSTOM

Une démarche de recentrage des activités scientifiques de l'ORSTOM a été menée en 1996 et 1997. Elle s'est traduite par l'élaboration d'un schéma stratégique.

L'organisme inscrit désormais ses activités dans le cadre de cinq thématiques, qui sont :

- les conditions et modes du développement,

- le milieu physique, ses ressources et l'impact des activités humaines sur l'environnement,

- l'exploitation des ressources naturelles et le développement viable,

- les villes et le développement,

- la santé et le développement.

L'ORSTOM consacre deux tiers de son budget au financement d'activités exercées à l'étranger (Afrique subsaharienne, Amérique latine, Asie du Sud-Est notamment) ou dans les DOM-TOM.

5. Le CEMAGREF

Le CEMAGREF compte 38 unités de recherche réparties sur dix sites.

Il se présente comme un institut de recherche pour l'ingénierie de l'agriculture et de l'environnement.

Quatre départements scientifiques ont été mis en place en 1994 :

- équipements agricoles et alimentaires,

- équipements pour l'eau et l'environnement,

- gestion des milieux aquatiques,

- gestion des territoires.

Le contrat d'objectifs négocié avec l'Etat prolonge ces orientations et identifie quatre axes scientifiques majeurs:

- la prévention des risques naturels,

- l'amélioration des connaissances pour la gestion des milieux terrestres et aquatiques,

- le génie des équipements pour l'eau et les déchets,

- le génie des équipements agro-alimentaires.

Les activités développées par le CEMAGREF s'appuient sur des partenaires scientifiques (universités, CNRS, INRA, IFREMER, ORSTOM) et les utilisateurs de la recherche. En outre, il dispose de laboratoires communs avec plusieurs écoles de l'enseignement supérieur agronomique.

6. L'INRIA

L'INRIA mène une politique active d'accueil et de partenariat, notamment avec le CNRS, les universités et les écoles d'ingénieurs.

Les équipes de base (75 en 1997) sont constituées en projets de recherche, de durée limitée, présentant une forte unité thématique.

Les projets de recherche sont regroupés au sein de quatre grands thèmes stratégiques :

- réseaux et systèmes,

- génie logiciel et calcul symbolique,

- interactions homme-machine, images, données, connaissances,

- simulation et optimisation de systèmes complexes.

La politique de transfert vers l'industrie est un point fort de l'INRIA : ainsi, depuis douze ans, plus de vingt sociétés de technologies, rassemblant au total 850 salariés, ont été créées à partir de l'INRIA.

L'INRIA accueille 100 à 150 stagiaires et près de 600 doctorants sur des projets de recherche.

7. L'INRETS

Intervenant sur les systèmes de transports, et sous leurs multiples aspects, l'INRETS entretient des rapports suivis sous des formes assez diverses avec le milieu professionnel (industriels, exploitants de transport, bureaux d'études), les pouvoirs publics (national, local, européen) et le milieu scientifique (universités, établissements publics de recherche).

Le programme actuel de l'INRETS est organisé selon les six grands domaines suivants :

- socio-économie et processus d'évaluation et de décision ;

- énergie, environnement et transports ;

- sécurité des transports ;

- ergonomie et qualité d'usage des transports ;

- exploitation des transports et transport intelligent ;

- technologies support du développement des transports.

8. L'INED

L'INED a une mission de recherche ayant pour objet l'étude des populations sous tous leurs aspects, en France ou à l'étranger, complétée par une mission de mise à disposition de l'information (édition et documentation).

L'institut est également chargé de la préparation du rapport annuel sur la situation démographique de la France, de l'analyse et de la publication, en collaboration avec l'INSERM, des statistiques relatives à l'interruption volontaire de grossesse.

Les équipes de recherche sont articulées autour de trois axes :

- les mouvements démographiques d'ensemble,

- les facteurs de la croissance démographique,

- démographie et disciplines connexes.

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