B. LES GRANDS PROGRAMMES

Si l'on inclut dans la dotation 1997 les crédits du chapitre 66-01 qui étaient inscrits au fascicule Poste et Télécommunications, les crédits destinés à soutenir les grands programmes de recherche industrielle 18( * ) (chapitre 66-01) ne progressent que très légèrement (+ 1,2 %), en AP comme en CP dans le projet de budget pour 1998. Cette hausse bénéficie surtout aux grands programmes relevant de secteurs autres que l'électronique (tels que le nouveau programme PREDIT dans le domaine des transports terrestres ou le programme REACTIF dans le domaine de la chimie de formulation) qui voient leurs crédits de paiement passer de 310 à 376 millions de francs (+ 21,3 %).

Les projets relatifs à l' électronique et aux autoroutes de l'information sont dotés de 20 millions de francs supplémentaire en crédits de paiement (1,43 milliard de francs en tout) et de 8 millions de francs supplémentaires en autorisations de programme (1,55 milliards de francs).

L'essentiel de ces dotations a pour objet de soutenir la participation des entreprises françaises à quelques grands programmes européens, principalement à travers EUREKA.

Il s'agit aussi de soutenir au niveau national des grands projets innovants présentés par les entreprises et intervenant dans des domaines où l'initiative technologique doit être amplifiée.

1. Les grands programmes nationaux

Le ministère de l'industrie a soutenu, entre 1989 et 1996, les actions destinées à favoriser l'offre de technologies, par la mise en place de la procédure des Grands Projets Innovants. 207 projets représentant plus de 7,5 milliards de francs ont été soutenus pour un montant total d'aide de 2,4 milliards de francs.

Cette procédure est maintenant relayée par l'Appel à projets " Technologies-clés " qui vise à privilégier le soutien des pouvoirs publics à 50 secteurs technologiques, non couverts par les grands programmes interministériels (PREDIT, REACTIF...) ou européens (MEDEA, COMMEND...), et sur lesquels la position industrielle de la France est jugée insuffisamment forte.

Comme les grands projets innovants, ces projets, à finalité civile, doivent être de grande ampleur, novateurs, à fort enjeu stratégique ou commercial et aboutir sur le marché dans un délai de moins de cinq ans. Cet appel à projets a été lancé suite à l'étude sur " les 100 technologies-clés pour l'industrie de l'an 2000 ".

La sélection de 50 technologies s'est faite sur la base d'une complémentarité de cet Appel à Projets vis-à-vis des grands programmes fédérateurs en place dans plusieurs domaines industriels stratégiques : programme EUREKA " MEDEA " dans le domaine des composants électroniques, " PREDIT " dans le domaine des transports terrestres, " REACTIF " dans le domaine de la chimie de formulation.

Les avis d'un comité de pilotage réuni à cet effet le 4 juillet 1996 ont permis de finaliser la liste de 50 " Technologies-clés ". Il est prévu d'affecter à cet appel à projets 1 milliard de francs sur 2 ans (1997-1998). L'ANVAR est associé pour le soutien aux dossier " PMI ". Près de 120 projets ont été labellisés au 31 juillet 1997, tant à l'ANVAR qu'au secrétariat d'Etat à l'industrie, pour un montant d'aides engagées de 285 millions de francs.

Par ailleurs, le ministère de l'industrie apporte son soutien aux grands programmes interministériels qui correspondent aux domaines d'excellence de l'industrie et de la technologie françaises :

- le programme BIOAVENIR , dans le domaine de la santé et de l'agrochimie, qui s'est terminé en 1996, le budget de l'industrie lui ayant affecté 200 millions de francs depuis 1993.

- le programme PREDIT , programme de recherches en entreprises pour le développement et l'innovation dans les transports terrestres, qui a été renouvelé pour une période de cinq ans (1996-2000). Le ministère de l'industrie doit lui consacrer un total de 650 millions de francs sur cinq ans, dont 117 en 1996 et en 1997.

- le programme REACTIF, programme de recherches en entreprises des applications de la chimie aux techniques industrielles futures, qui a été lancé dans le courant de l'année 1996 pour cinq ans. Son financement, au titre du budget de l'industrie, s'élèvera à 200 millions de francs, soit 40 millions par an.

2. Les grands programmes européens

Les crédits destinés aux grands programmes de l'électronique progressent très légèrement, en 1998, à 1.549,3 millions de francs en autorisations de programme (+ 8 millions de francs) et à 1.428 millions de francs en crédits de paiement (+ 20 MF).

Ces crédits sont en priorité consacrés à deux domaines :

- les composants électroniques avec le programme MEDEA

D'une durée de quatre ans, ce programme (13 milliards de francs), qui a pris le relais de JESSI, vise à assurer l'indépendance stratégique de l'industrie européenne utilisatrice ou productrice de composants micro-électroniques. Il réunit huit partenaires.

- l'électronique grand public avec le programme COMMEND

Ce programme a pris le relais des précédents projets TVHD et ADTT dont il conserve les acquis technologiques, tout en ayant pour objet de permettre l'interconnexion et l'utilisation partagée de tous les appareils et services numériques du multimédia. Le budget de l'industrie y a consacré 60 millions de francs en 1995.

En complément de ces deux programmes stratégiques dans lesquels les industriels français se trouvent très impliqués, la France participe à 40 nouveaux projets EUREKA sur 164. Le projet de budget pour 1998 prévoit d consacrer 830 millions de francs à cette procédure.

Votre rapporteur se félicite de la poursuite de l'effort public en faveur de ces grands programmes. Il rappelle que ceux-ci sont déterminants pour assurer la compétitivité et la capacité exportatrice des entreprises.

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