RAPPORT GENERAL N° 85 TOME 3 ANNEXE 11 - PROJET DE LOI DE FINANCES ADOPTE PAR L'ASSEMBLEE NATIONALE - INDUSTRIE
Bernard BARBIER, Sénateur
COMMISSION DES FINANCES DU CONTROLE BUDGETAIRE ET DES COMPTES ECONOMIQUES DE LA NATION - RAPPORT GENERAL N° 85 TOME 3 ANNEXE 11 - 1997/1998
Table des matières
- PRINCIPALES OBSERVATIONS
- CHAPITRE PREMIER
-
PRÉSENTATION GÉNÉRALE DES CRÉDITS
- I. EVOLUTION DU BUDGET DE L'INDUSTRIE DEPUIS 1993
- II. L'EXÉCUTION DES BUDGETS VOTÉS EN 1996 ET EN 1997
- III. LE PROJET DE BUDGET POUR 1998
- CHAPITRE II
-
LA POLITIQUE DE L'ENERGIE ET DES MATIERES PREMIERES
-
I. LA POLITIQUE DE L'ÉNERGIE
- A. L'ÉNERGIE NUCLÉAIRE
- B. LE CHARBON
- C. LA MAÎTRISE DE L'ÉNERGIE
- D. LA POLITIQUE DE L'ÉNERGIE HORS CRÉDITS BUDGÉTAIRES
- II. LA POLITIQUE DES MATIÈRES PREMIÈRES
-
I. LA POLITIQUE DE L'ÉNERGIE
-
CHAPITRE III
LA POLITIQUE INDUSTRIELLE - CHAPITRE IV
-
LA POSTE ET LES TÉLÉCOMMUNICATIONS
- I. PRÉSENTATION GÉNÉRALE DES CRÉDITS
- II. FRANCE TÉLÉCOM
-
III. LA POSTE
- A. LA SITUATION ACTUELLE
-
B. LES PERSPECTIVES D'ÉVOLUTION
- 1. L'achèvement de la période d'application du premier contrat de plan de la poste (1995-1997)
- 2. L'évolution des relations Etat/presse/poste
- 3. La participation de la Poste à l'aménagement du territoire
- 4. Le poids des charges de pensions
- 5. La libéralisation des services postaux
- 6. La directive postale
- IV. LES AUTOROUTES DE L'INFORMATION
- EXAMEN EN COMMISSION
- MODIFICATIONS APPORTÉES PAR L'ASSEMBLÉE NATIONALE
N° 85
SÉNAT
SESSION ORDINAIRE DE 1997-1998
Annexe au procès verbal de la séance du 20 novembre 1997.
RAPPORT GÉNÉRAL
FAIT
au nom de la commission des Finances, du contrôle budgétaire et des comptes économiques de la Nation (1) sur le projet de loi de finances pour 1998 , ADOPTÉ PAR L'ASSEMBLÉE NATIONALE ,
Par M. Alain LAMBERT,
Sénateur,
Rapporteur général.
TOME III
LES MOYENS DES SERVICES ET LES DISPOSITIONS SPÉCIALES
(Deuxième partie de la loi de finances)
ANNEXE N° 11
ÉCONOMIE, FINANCES ET INDUSTRIE :
III
.
- INDUSTRIE
Rapporteur spécial
: M. Bernard BARBIER
(1) Cette commission est composée de :
MM.
Christian Poncelet,
président
; Jean Cluzel, Henri Collard,
Roland du Luart, Mme Marie-Claude Beaudeau, MM. Philippe Marini,
René Régnault,
vice-présidents
; Emmanuel
Hamel, Gérard Miquel, Michel Sergent, François Trucy,
secrétaires
; Alain Lambert,
rapporteur
général
; Philippe Adnot, Bernard Angels, Denis Badré,
René Ballayer, Bernard Barbier, Jacques Baudot, Claude Belot,
Mme Maryse Bergé-Lavigne, MM. Roger Besse, Maurice Blin, Joël
Bourdin, Guy Cabanel, Auguste Cazalet, Michel Charasse, Jacques Chaumont, Yvon
Collin, Jacques Delong, Yann Gaillard, Hubert Haenel, Claude Haut,
Jean-Philippe Lachenaud, Claude Lise, Paul Loridant, Marc Massion, Michel
Mercier, Michel Moreigne, Joseph Ostermann, Jacques Oudin, Maurice Schumann,
Henri Torre, René Trégouët.
Voir les numéros
:
Assemblée nationale
(
11
ème législ.) :
230
,
305
à
310
et T.A.
24
.
Sénat
:
84
(1997-1998).
Lois de finances. |
PRINCIPALES OBSERVATIONS
Un redéploiement des dépenses au profit des
actions d'accompagnement de l'activité industrielle
Le budget de l'industrie augmente de 3,38 % après avoir
été réduit de près de 17 % dans le PLF pour
1997. A dotations constantes (c'est-à-dire sans tenir compte des
crédits rebudgétisés), la croissance des crédits
est cependant limitée à 0,7 %.
L'analyse des crédits par titre met en évidence un
redéploiement des crédits consacrés aux interventions
publiques au profit
des subventions d'investissement accordées
par l'Etat
, et notamment des subventions destinées à
l'accompagnement de l'activité industrielle (restructurations
industrielles, équipement naval, développement de la recherche
industrielle).
Ainsi, l'amputation de l'aide au transport de la presse de 50 millions de
francs permet d'accroître dans la même proportion les aides
à l'équipement naval. De même, la contraction des
prestations à certains retraités des mines et des industries
électriques et gazières et de la subvention à Charbonnages
de France permet d'économiser 50 millions de francs au profit du
Fonds d'industrialisation de la Lorraine (FIL) et des crédits
destinés à accompagner les dossiers de restructuration
industrielle.
Enfin, l'absence de suppression d'emplois au sein du secrétariat d'Etat
à l'industrie a pour objectif de réduire en 1998 les surnombres
que connaît en gestion ce département ministériel depuis la
fusion avec l'ex-ministère des Postes et
Télécommunications, la suppression définitive de ces
surnombres pouvant être envisagée en 1999 ou 2000.
La rebudgétisation de crédits
Votre rapporteur se félicite de l'inscription au budget de l'industrie
des dotations au FIBM et de la subvention de recherche au CEA. Cette
rebudgétisation des crédits dont le coût avoisine
422 milliards de francs pour le budget de l'Industrie,
met fin au
caractère aléatoire de la disponibilité de ces
crédits
, qui découlait de la dépendance de leur
versement au produit des privatisations.
Au demeurant, cette évolution est plus conforme aux modalités de
gestion de crédits d'intervention.
Néanmoins, une dotation en capital de 2,44 milliards de francs est
promise à Charbonnages de France.
La difficile gestion du déclin des activités
charbonnières
La subvention à
Charbonnages de France
reste le premier poste du
budget de l'industrie après avoir été
considérablement réduite en 1997.
En effet, avec 2,92 milliards de francs, c'est-à-dire
20 millions de francs de moins qu'en 1997, la subvention à CDF pour
1998 représente moins de la moitié de son montant de 1994.
Or, cette baisse a pour conséquence un accroissement sensible de
l'endettement de l'établissement public passé de
23,5 milliards de francs en 1991 à plus de 28 milliards de
francs en 1997. Cet endettement, qui a pour conséquence un accroissement
des charges de Charbonnages de France, viendra inévitablement, à
terme, s'ajouter à la dette, déjà fort
élevée, de l'Etat.
En outre, si le résultat d'exploitation de l'établissement est
prévu en amélioration pour 1997 (perte inférieure à
3 milliards de francs) grâce aux efforts d'économie entrepris
et la fermeture de trois unités d'exploitation
1(
*
)
, le résultat financier devrait enregistrer une
dégradation liée à l'accroissement de l'endettement. Le
résultat final prévisionnel devrait être négatif
d'environ 6,2 milliards de francs, compte tenu de l'absence d'influence de
la dotation en capital sur le résultat.
L'augmentation de l'endettement devrait cependant connaître un certain
ralentissement en 1998 du fait du versement par l'Etat d'une
dotation en
capital
d'un montant voisin à celui de 1997 (environ
2,44 milliards de francs) venant corriger partiellement l'insuffisance de
fonds propres de l'entreprise.
Enfin, l'exécution du Pacte charbonnier national
2(
*
)
conduira en 1998 à la poursuite de la
décroissance régulière des effectifs du groupe
Charbonnages de France, en fonction essentiellement de l'application des
mesures d'âge, ainsi qu'à une diminution progressive de la
production charbonnière française (de 7,4 millions de tonnes
en 1997 à 6,5 millions de tonnes en 1998).
L'arrivée à terme de la réforme des
écoles des mines
Les subventions aux six écoles nationales supérieures des mines
augmentent sensiblement (+ 20 %).
Elles ont pour objet de financer le transfert sur le budget des
établissements publics de 362 emplois de contractuels recherche des
écoles des mines, jusqu'alors intégrés dans les
dépenses de personnel du ministère. Ce transfert qui interviendra
à compter du 1
er
octobre 1998, s'accompagnera de la mise en
place d'un nouveau statut applicable aux agents contractuels des écoles
des mines.
Par ailleurs, les créations d'emplois se poursuivent avec la
création de 12 postes de professeurs et 2 postes de
maîtres assistants. Ces créations interviennent après
17 créations d'emplois en 1997, 40 en 1996, 60 en 1995 et 70 en
1994.
Enfin, les subventions à l'Ecole supérieure
d'électricité et à l'Ecole nationale supérieure de
création industrielle sont maintenues à leur niveau de 1997.
Votre rapporteur se félicite de la volonté ainsi
manifestée par le gouvernement de continuer à donner une
priorité à la formation et notamment à la formation
d'ingénieurs.
L'enjeu de la prochaine ouverture des monopoles à la
concurrence pour EDF et GDF
La consolidation et le redressement financier, marqué notamment par un
désendettement significatif, d'EDF et de GDF placent ces deux
opérateurs en bonne position face aux évolutions à venir
dans le cadre de la libéralisation du secteur de l'énergie.
Toutefois, une nouvelle étape doit être franchie afin, notamment,
de stabiliser les flux financiers entre les deux opérateurs publics et
l'Etat.
Il convient en particuler de prendre en compte
l'évolution récente de la fiscalité des entreprises.
En effet, l'observation des flux financiers entre l'Etat et GDF met en
évidence une forte augmentation des dividendes versés par
l'Etablissement public à l'Etat. Or, l'accroissement récent du
taux l'impôt sur les sociétés, passé de 36,66
à 41,66 %, devrait majorer de plus de 200 millions de francs
la contribution de GDF au titre de cet impôt, ce qui devrait inciter
à revoir les modalités de versement des dividendes.
Il en est de même, pour EDF, que la récente loi portant mesures
urgentes à caractère fiscal et financier
3(
*
)
rend
redevable de l'impôt sur les
sociétés, ce qui accroît considérablement ses
versements à l'Etat.
Par ailleurs, le Gouvernement a prévu en contrepartie de l'abandon du
canal Rhin-Rhône de porter de 1 milliard à 1,8 ou
1,9 milliards de francs la contribution d'EDF au FITTVN
4(
*
)
. Votre rapporteur considère qu'il
convient de ne pas multiplier les charges pesant sur l'opérateur public
à la veille de l'ouverture du marché intérieur de la
production d'électricité à la concurrence
.
En effet, la France, comme ses partenaires, a jusqu'au
19 février 1999
pour mettre sa réglementation en
accord avec les termes de la directive concernant des " règles
communes pour le marché intérieur de
l'électricité, adoptée le 19 décembre
1996. Cette directive prévoit l'ouverture partielle et progressive de la
production de l'électricité à la concurrence.
Néanmoins, votre rapporteur appelle l'attention du Gouvernement sur
la nécessité d'apporter des clarifications
sur :
la définition des missions d'intérêt économique
général ;
la détermination d'une autorité de régulation ;
la question des tarifs à appliquer aux clients " captifs "
par rapport aux clients dit " éligibles " ;
la problématique des coûts " échoués ",
c'est-à-dire des coûts que ne supporte pas la concurrence :
coût de l'énergie éolienne, coût liés au
statut du personnel d'EDF, coût de l'énergie nucléaire...
La
directive sur le marché intérieur du gaz
reste en cours
de discussion. Néanmoins,
votre rapporteur restera vigilant sur la
prise en compte par les autorités européennes des
spécificités du marché français du gaz,
et en
particulier la dépendance de la France vis-à-vis des
approvisionnement extérieurs en gaz. Il importe donc que l'ouverture du
marché soit progressive et compatible avec les engagements à long
terme de GDF.
La forte croissance des dotations et subventions de fonctionnement
bénéficiant respectivement à l'Autorité de
régulation des télécommunication (ART), à l'Agence
nationale des fréquences (ANF) et au Groupement des écoles de
télécommunications (GET) reflète le souci d'accompagner la
montée en puissance des nouveaux établissements publics
administratifs mis en place au 1
er
janvier 1997 et de
l'autorité administrative indépendante de régulation.
29 emplois sont ainsi créés à l'ART et à l'ANF.
Par ailleurs,
votre rapporteur se réjouit de l'ouverture du capital
de France Télécom
à hauteur de 21 %. Cette
opération, qui permettra à l'entreprise de se maintenir parmi les
tous premiers opérateurs mondiaux du secteur, a rapporté une
somme de 42 milliards de francs à l'Etat, dont l'essentiel sera
affecté aux recapitalisations.
Le contenu de la directive sur la libéralisation des services
postaux reflète les positions françaises
Le conseil des ministres des Postes et télécommunications a
adopté formellement le
projet de directive européenne sur la
libéralisation des services postaux
, en avril 1997. Il a
été voté par le Parlement européen, qui y a
apporté 5 amendements, le 16 septembre 1997. Une adoption
définitive par le Conseil est attendue pour la fin de l'année
1997.
Cette directive a largement pris en compte les revendications exprimées
par le Sénat dans sa proposition de résolution, et notamment le
refus de toute libéralisation immédiate ou automatique du
publipostage et du courrier transfrontalier. Elle retient ainsi l'approche
française visant à maintenir le monopole de l'opérateur de
service public sur certains services (courrier d'un poids inférieur
à 350 grammes, courrier dont l'affranchissement est
inférieur à cinq fois le tarif de base, courrier transfrontalier
entrant) afin de compenser les charges de service public. La
libéralisation immédiate porterait donc sur moins de 5 % du
trafic courrier actuel.
Par ailleurs, la période d'application du premier
contrat de plan
de La Poste s'achèvera le 31 décembre 1997. Elle aura vu
l'achèvement des réformes structurelles prévues par la loi
et le cahier des charges (fiscalité de droit commun dès fin 1994,
fin des franchises le 31 décembre 1995) et la préparation de
l'entreprise aux évolutions de son environnement, notamment
concurrentiel.
Il convient maintenant de préparer le deuxième contrat de
plan
en veillant à préciser les natures et les
modalités de financement des missions de service public de l'entreprise,
notamment en matière d'aménagement du territoire, et en
réduisant ses handicaps de compétitivité. A cet
égard, la pyramide des âges des fonctionnaires employés par
la Poste met en évidence une accélération des
départs à la retraite dans les prochaines années, ce qui
devrait accroître les
charges de retraite
de l'entreprise de
690 millions de francs par an sur la période 1996-2001
.
Votre rapporteur engage par conséquent le Gouvernement à
régler ce problème.
L'arrêt de la privatisation du secteur public industriel
Après les privatisations de Péchiney en décembre 1995, de
Renault en juillet 1996 et de Bull entre septembre 1995 et avril 1997, seule
l'entreprise
Thomson
SA
reste détenue à 100 %
par l'Etat.
Le Gouvernement a décidé de maintenir la partie
Multimédia
de l'entreprise dans le secteur public et de confirmer
la décision prise par le précédent Gouvernement de
recapitaliser l'entreprise à hauteur de 10,88 milliards de francs
grâce aux recettes issues de l'ouverture du capital de France
Télécom. Cette recapitalisation est soumise à la
Commission européenne pour accord au titre de la réglementation
sur les aides d'Etat.
S'agissant de
Thomson-CSF
dont l'Etat détient 58 % à
travers Thomson SA , il a fait connaître son objectif de constituer
un pôle français d'électronique professionnelle et de
défense doté d'un actionnariat public déterminant, et a
retenu Alcatel Alsthom comme partenaire stratégique, en
préconisant un partenariat avec Dassault électronique et les
activités satellite d'Aérospatiale. A l'issue de cette
privatisation partielle, l'Etat sera le premier actionnaire de Thomson-CSF avec
une participation supérieure à 35 %.
Par ailleurs, le secrétaire d'Etat à l'industrie a annoncé
que
Framatome
resterait dans le secteur public, ce qui met fin au projet
d'Alcatel Alsthom - l'unique actionnaire privé de l'entreprise
à hauteur de 44 % de son capital - de fusionner Framatome avec
Gec-Alsthom.
L'évolution défavorable de l'environnement fiscal et social
des entreprises
Votre rapporteur déplore l'évolution récente de la
législation fiscale se rapportant aux entreprises et les
décisions prises en matière d'horaires légaux de
travail
. En effet, l'industrie française continue à accumuler
les faiblesses par rapport à la concurrence étrangère, ce
qui rend l'Hexagone moins attractif pour les investisseurs étrangers.
Or, ni l'augmentation du taux de l'impôt sur les sociétés,
ni la suppression de la provision pour fluctuation des cours
5(
*
)
, ni la diminution à 35 heures de l'horaire
hebdomadaire légal de travail ne sont de nature à rendre
l'industrie française compétitive par rapport à nos
partenaires économiques, bien au contraire.
S'agissant des
secteurs textile-habillement, cuir et chaussures
, le
Gouvernement a annoncé la mise en place dans les prochains mois de
mesures d'aide visant à se substituer au
plan textile
. Il ne sera
en particulier pas nécessairement exigé que de nouveaux emplois
soient créés en contrepartie des aides à la diminution du
temps de travail.
Par ailleurs, un amendement du Gouvernement voté par l'Assemblée
nationale précise que les petites entreprises pourront continuer
à bénéficier du plan textile, dans la limite d'un plafond
de 650.000 francs s'appliquant, pour chaque entreprise, et sur une
période de trois ans s'achevant le 31 décembre 1998 au plus
tard, au cumul de l'avantage qu'il procure et des autres aides publiques
reçues pendant la même période. Un autre amendement du
gouvernement précise que cette aide coûtera 500 millions de
francs en 1998.
Elle sera financée par une réduction de
400 millions de francs des crédits consacrés au
remboursement des exonérations de cotisations sociales attachées
aux contrats d'apprentissage
, rendue possible par l'économie
résultant de l'effet du basculement des cotisations d'assurance-maladie
sur la CSG.
Le gouvernement prévoit en outre
une ponction supplémentaire
en 1998 de 100 millions de francs sur les excédents de l'AGEFAL
(Association pour la gestion des fonds de l'alternance).
CHAPITRE PREMIER
PRÉSENTATION GÉNÉRALE DES
CRÉDITS
En 1997, le budget de l'industrie a fait l'objet d'une
monographie dans le rapport annuel de la Cour des comptes relatif à
l'exécution des lois de finances
6(
*
)
.
Cette monographie a mis en évidence les fluctuations du
périmètre de ce budget depuis 1993.
En effet, depuis cette date, trois modifications de structure sont
intervenues :
- à la suite des élections législatives de 1993, un
ministère de l'Industrie, de la Poste, des
Télécommunications et de l'Espace s'est substitué au
ministère de l'Industrie et un budget commun a été
établi en 1994 et 1995 ; les crédits du Centre national
d'Etudes spatiales (CNES) figurant auparavant au budget de la Recherche et de
l'Espace ont également été inclus dans ceux de
l'Industrie ;
- après le remaniement ministériel d'octobre 1995, le ministre
délégué chargé de la Poste, des
Télécommunications et de l'Espace a été
chargé de la gestion des crédits correspondants qui ont fait
l'objet d'un fascicule budgétaire spécial distinct de celui
consacré à l'Industrie ;
- enfin, le Gouvernement issu des élections législatives de juin
1997 a de nouveau fusionné les fascicules budgétaires de
l'Industrie et de la Poste et des Télécommunications, tout en
procédant au rattachement des crédits du CNES et du bureau de
recherches géologiques et minières (BRGM) au budget de la
recherche.
Ces fréquentes modifications de structure rendent difficile la
comparaison des budgets d'une année sur l'autre et l'analyse de
l'évolution des crédits consacrés à l'industrie,
à la Poste et aux télécommunications sur le long terme.
Votre rapporteur a pris le parti de présenter les crédits de
l'industrie, de la Poste et des Télécommunications ensemble dans
la mesure où un certain nombre de chapitres ont été
fusionnés, ne permettant pas de distinguer l'affectation précise
des crédits.
I. EVOLUTION DU BUDGET DE L'INDUSTRIE DEPUIS 1993
A. PRINCIPALES OBSERVATIONS
Le tableau ci-après retrace l'évolution de la
part du budget de l'industrie dans le budget général depuis 1993
(hors crédits consacrés à la Poste et aux
Télécommunications). Pour simplifier l'analyse, la partie des
effectifs et des crédits de la direction générale de
l'administration du ministère de l'Industrie consacrés à
la gestion des crédits de la Poste, des Télécommunications
et de l'espace figure dans les crédits étudiés.
Ce tableau appelle trois commentaires :
On y constate en premier lieu que les montants des crédits nets et des
dépenses nettes sont significativement supérieurs au montant des
crédits initiaux. Pour 1996, le montant des crédits effectivement
disponibles était quasiment le double du montant du budget initial.
Deux phénomènes sont à l'origine de cette
différence :
- en premier lieu, le
transfert
en cours d'année, à partir
de 1993,
de la
subvention d'investissement au Commissariat à
l'Energie atomique
(CEA), en provenance du budget de la
Défense : 8 à 9 milliards de francs ont ainsi
" gonflé " le budget de l'industrie en cours
d'exécution depuis 1993 ;
- s'y ajoutent à partir de 1994 les
crédits destinés
à la reprise des véhicules anciens
ouverts essentiellement
par décrets d'avance et lois de finances rectificatives : 8,41
milliards de francs ont été imputés sur le budget de
l'industrie à ce titre de 1994 à 1996.
On remarque en second lieu qu'après avoir atteint un sommet en 1994,
les crédits de l'industrie ont par la suite soit régressé,
soit stagné en volume aussi bien en loi de finances initiale
qu'après comptabilisation des différents mouvements intervenus en
cours de gestion.
On observe enfin que le poids des crédits de l'industrie dans le budget
total de l'Etat ne cesse de régresser : ainsi, la part des
dépenses nettes, c'est-à-dire des crédits effectivement
consommés, dans le total des dépenses du budget
général qui s'établissait à 1,9 % en 1993 avec
29,08 milliards de francs, n'atteint plus que 1,52 % en 1996 avec 28,95
milliards de francs.
Le graphique ci-après illustre ces tendances :
L'écart qui existe entre les deux courbes supérieures traduit le
montant des très importants reports de crédits qui ont lieu d'une
année sur l'autre.
B. LA DIMINUTION DES CRÉDITS INITIAUX
De 1993 à 1996, les
crédits initiaux
ont
diminué de 12,4 % au total : ils atteignent leur maximum en
1994, avec 19,67 milliards de francs pour régresser ensuite
jusqu'à 16,97 milliards de francs en 1996.
L'évolution la plus notable est l'accroissement du poids relatif des
crédits du titre III consacrés aux moyens des services (ils
passent de 25,7 % à 32,3 % des crédits totaux) aux
dépens des crédits du titre IV consacrés aux interventions
publiques (ils régressent de 43,4 % à 35,8 % des
crédits totaux).
Néanmoins, il convient de constater le freinage progressif de
l'accroissement des crédits du titre III sur la période
examinée.
La réduction du poids relatif des crédits du titre IV s'explique
par le fait que les crédits destinés au paiement de la prime
à la reprise des véhicules anciens n'ont été
ouverts que dans des décrets d'avance ou dans les lois de finances
rectificatives. Ils ne sont donc pas comptabilisés dans les
crédits initiaux.
Les crédits du titre V (Investissements exécutés par
l'Etat) pèsent en revanche d'un poids tout à fait marginal
(0,3 %). Les crédits du titre VI oscillent autour de 31 % des
crédits totaux.
Le tableau ci-après décompose l'évolution des
crédits initiaux de 1993 à 1996 par titre :
C. LA LÉGÈRE PROGRESSION DES CRÉDITS NETS
De 1993 à 1996, les
crédits nets
du
ministère de l'industrie - c'est-à-dire les crédits
effectivement disponibles au budget de l'industrie une fois pris en compte les
divers mouvements qui interviennent en cours de gestion - ont
globalement
progressé de 5,6 %
. L'évolution n'a pas été
linéaire : les crédits ont d'abord progressé de 8,3 %
en 1994, puis ils ont diminué de 2,6 % en 1995 et de 0,2 % en
1996. Ils sont ainsi passés de 30,12 milliards de francs en 1993
à 31,83 milliards de francs en 1996.
Ce sont les crédits du titre IV qui ont le plus progressé en
volume (+24,4 %) et en part relative en raison de l'ouverture en cours
d'exécution des crédits nécessaires à la prime
à la reprise des véhicules anciens. Ils sont ainsi passés
de 27,9 % des crédits totaux en 1993 à 32,8 % en 1996.
Les crédits nets en capital ont en revanche diminué de 6,5 %
essentiellement en raison de la contraction des crédits du titre VI.
Le tableau ci-après récapitule les mouvements intervenus en cours
de gestion depuis 1993 :
D. LE TASSEMENT DES DÉPENSES NETTES
De 1993 à 1996, la consommation finale des
crédits du budget de l'industrie est passée de 29 milliards de
francs à 28,94 milliards de francs après avoir atteint un pic en
1994 à 30,74 milliards de francs.
Sous l'effet des contraintes de gestion pour le titre III et de la
nécessité d'un accroissement des dépenses d'intervention
pour le titre IV, avec notamment le poids de la prime automobile, les
dépenses ordinaires ont progressé de 14,16 milliards de francs
à 15,18 milliards de francs entre 1993 et 1996, tandis que les
dépenses en capital diminuaient de 14,91 milliards de francs à
13,77 milliards de francs.
Le tableau ci-après met en parallèle les crédits nets et
les dépenses nettes pour faire apparaître le taux de consommation
des crédits.
La principale tendance qui se dégage du tableau ci-dessus est la
diminution du taux de consommation des crédits de 5,6 points en
quatre ans
. Ce phénomène résulte essentiellement de la
forte contraction du taux de consommation des crédits du titre IV (-
13,5 points). Les taux de consommation des crédits du titre V ont
été plus fluctuants, la forte progression enregistrée en
1995 s'expliquant par un rattrapage des dépenses d'études et
d'analyse, de sûreté nucléaire.
Hors prime à la reprise des véhicules anciens, le
ministère de l'industrie a réduit ses dépenses de 10,8 %
pour l'ensemble de ses actions entre 1993 et 1996, les réductions les
plus sensibles s'étant fait sentir en 1995 et 1996.
Le tableau ci-après retrace l'évolution du poids relatif des
dépenses nettes par titre de 1993 à 1996. On constate que les
dépenses ordinaires sont passées de 48,7 % du total des
crédits consommés en 1993 à 52,4 % en 1996. A
l'inverse, le poids relatif des dépenses en capital a
régressé.
II. L'EXÉCUTION DES BUDGETS VOTÉS EN 1996 ET EN 1997
A. EXÉCUTION DU BUDGET 1996
En 1996, le budget du ministère de l'Industrie a
été à nouveau présenté
séparément de celui des Postes et
Télécommunications. Les crédits de ce budget ont
été approuvés par le Parlement en loi de finances initiale
pour un montant de 16,96 milliards de francs contre 17,97 en 1995, soit une
réduction de 5,7 %.
Les modifications suivantes sont également intervenues :
inscription d'une dotation d'investissement au Commissariat à l'Energie
Atomique (CEA) pour un montant de 200 millions de francs (chapitre 62-00) alors
qu'il n'y avait plus de dotation directe sur ce chapitre depuis 1991, les
crédits faisant l'objet d'un transfert du ministère de la
Défense en cours d'année ;
diminution des subventions aux entreprises d'intérêt national
comme le Bureau de recherche géologique et minière (BRGM) ou les
Charbonnages de France ;
suppression de la dotation de la Caisse française des matières
premières (chapitre 45-14) ;
transfert des crédits de télécommunications du chapitre
34-95 vers le chapitre 34-96 ;
réduction des moyens des services et suppression de 21 emplois ;
Suite à des mouvements devenus traditionnels (transfert de la subvention
d'investissement du CEA) et à des dotations exceptionnelles (financement
de la prime automobile) en cours de gestion,
le montant des dotations
effectives du budget de l'industrie a atteint quasiment le double du montant
initialement approuvé par le Parlement
(31,922 milliards de francs
contre 16,968 milliards de francs).
Néanmoins, le taux de consommation de ces crédits n'a atteint que
90,96 %, traduisant un essoufflement de l'exécution du budget.
1. Des ouvertures de crédits en forte croissance
Les crédits ouverts au cours de l'année 1996 ont
atteint la somme de
3.842,4 millions de francs
, soit 22,6 % des
crédits votés en loi de finances initiale. Il s'agit d'une somme
supérieure de 975 millions de francs au montant des ouvertures de
crédits de 1995. Elle résulte d'un décret d'avance pris
trois mois après le vote du budget et d'une loi de finances
rectificative.
Le
décret d'avance du 10 avril 1996
a ainsi ouvert
1.510 millions de francs de crédits pour le financement des primes
auto " qualité " afin de pallier l'absence de tout
crédit à cet effet en loi de finances initiale (chapitre 44-28).
Les années 1994 et 1995 avaient connu le même
phénomène pour des sommes respectives de 1.660 millions de francs
et 600 millions de francs.
Par ailleurs, la
loi de finances rectificative pour 1996
a ouvert
2.332,4 millions de francs de crédits nouveaux sur les chapitres
suivants :
- 37-91 " Frais de justice - Réparations civiles " :
14,6 MF ; le chapitre 37-91 est en effet un chapitre évaluatif
dont les dépenses sont imprévisibles ;
- 44-28 "
Prime à la reprise de véhicules
anciens
" : 2.000 millions de francs sont venus
s'ajouter
aux 1.510 millions de francs évoqués ci-dessus et aux 515
millions de francs reportés de 1995 à 1996, portant ainsi la
dotation du chapitre 44-28 à
4,025 milliards de francs
pour
douze mois ; 700.000 véhicules en ont
bénéficié pour une prime moyenne de
5.700 francs ;
- 57-02 " Equipements administratifs et techniques " :
1,8 MF ;
- 62-00 " Commissariat à l'Energie Atomique " : 232,3
millions de francs ont été consacrés à hauteur de
200 millions de francs à la recherche duale et pour le reste au
financement du
programme AIDA de démantèlement de l'arsenal
nucléaire
en Russie ;
- 64-96 " Restructurations industrielles " :
83,75 millions
de francs ont été ouverts au profit du CIRI au titre de la
contribution de l'Etat au plan de redressement du Groupe
Britanny
Ferries
.
Il convient de noter que les deux lois de finances rectificatives pour 1995
avaient également ouvert des sommes importantes (2.267 millions de
francs), qui avaient été portées pour leur quasi
totalité (2.000) au chapitre 44-82 au titre de la prime à la
reprise des véhicules anciens.
2. Des annulations de crédits en diminution
Les annulations ont porté en 1996 sur un total de
498 millions de francs
, soit 2,9 % des crédits initialement
adoptés par le Parlement. En 1995, elles avaient porté sur un
montant de 629,9 millions de francs.
Elles résultent pour l'essentiel de l'arrêté d'annulation
du 26 septembre 1996 qui a annulé 435 millions de francs de
crédits de paiement et 1.147,6 millions de francs en autorisations de
programme. L'arrêté du 13 novembre 1996 a porté sur 63
millions de francs de CP et 10 millions de francs en AP.
Les annulations ont porté d'avantage sur les dépenses en capital
(326 millions de francs) que sur les dépenses ordinaires (171 millions
de francs), ce qui n'est pas souhaitable.
Des annulations supérieures à 15 % des crédits
initiaux ont affecté les chapitres suivants :
- 34-97 " Centres de responsabilité (DRIRE) - Dépenses
de matériel et de fonctionnement " : 10,5 millions de francs
(- 23,3 %) ;
- 62-01 " Reconversion " : 32,6 millions de francs (-
17,6 %) ;
- 62-92 " ADEME " : 18,45 millions de francs (-
15,4 %).
En valeur absolue, les annulations les plus lourdes ont principalement
affecté :
- les crédits pour les
grands programmes
, à hauteur de
137,9 millions de francs de CP et de 550 millions de francs d'AP (chapitre
66-01) ;
- les crédits de l'ANVAR : l'agence a ainsi vu da dotation de
fonctionnement (chapitre 44-04) amputée de 12,3 millions de francs et
ses crédits d'intervention réduits de 76,55 millions de francs
(chapitre 66-02).
Inversement, les secteurs budgétairement les plus coûteux du
ministère ont vu leurs crédits épargnés (CDF,
équipement naval) voire accrus (CEA).
3. D'importants reports de crédits
En 1996, les reports ont atteint
2.369,6 millions de
francs
, soit 14 % du montant des crédits initiaux, contre
1.204,6 millions de francs en 1993 (soit 6,2 % du montant initial des
crédits). Ils ont porté sur les moyens des services à
concurrence de 201,6 millions de francs et sur les dépenses en capital
à hauteur de 1.252,3 millions de francs.
900 millions de francs ont été reportés sur le chapitre
44-82 au titre de la prime à l'acquisition de véhicules.
4. Le poids déterminant des transferts et des répartitions
Des transferts pour un montant total de
7.763,9 millions
de
francs
ont eu lieu sur le budget de 1996, soit 45,7 % des crédits
initiaux. Leur montant est inférieur de 490 millions de francs à
celui de 1995 où il avait atteint 8.253,8 millions de francs.
La quasi totalité de ces transferts résultent du transfert des
crédits d'investissement du CEA depuis le budget de la Défense
(7.897,6 millions de francs).
5. Des fonds de concours en progression
Les crédits ouverts au budget de l'industrie par
rattachement de fonds de concours représentent en moyenne plus de
4 % du total des crédits nets. En 1996, ils se sont
élevés à
1.389,5 millions de francs
, soit
8,1 % des dotations initiales.
Les crédits de fonds de concours ouverts au
titre III
représentent en 1996 plus de 14 % des moyens de fonctionnement des
services. Ils ont les provenances suivantes :
versements effectués par l'agence Centre Europe d'exploitations des
oléoducs de l'OTAN pour couvrir les dépenses d'exploitation de la
partie française du réseau d'infrastructure
pétrolière de l'OTAN : ils ont atteint 254,6 millions de
francs en 1996 et ont couvert 80,3 % des dépenses du chapitre 37-61
" Dépenses et remboursement supportés par la France au titre
de l'infrastructure pétrolière " ;
redevances encaissées à l'occasion des expertises des
ingénieurs des mines : elles sont passées de 265 millions de
francs en 1993 à 421 millions de francs en 1996 ;
taxes et redevances perçues par le service des activités de
mesure ;
redevances de surveillance des installations nucléaires ;
produit du contrôle des installations classées pour la protection
de l'environnement.
Il convient de noter que 26,4 % des crédits inscrits aux chapitres
de rémunération proviennent de fonds de concours. En particulier,
le chapitre 31-02 " Indemnités et allocations diverses " est
doté à hauteur de 66,5 % par le rattachement de fonds de
concours et le chapitre 33-91 " Prestations sociales versées par
l'Etat " à hauteur de 22,7 %.
Les crédits de fonds de concours du titre V ont principalement pour
origine les redevances de surveillance des installations nucléaires, qui
ont atteint en 1996 416,3 millions de francs, venant financer le chapitre 54-93
" Etudes ".
Sur le titre VI, les fonds de concours reçus en 1996 représentent
la contribution du FEDER à la construction de l'école des mines
d'Albi-Carmaux.
6. Un taux de consommation des crédits décroissant
En 1996, les
crédits nets
disponibles sur le
budget de l'industrie ont enregistré une très
légère progression en francs courants (+ 0,16 %) par rapport
à 1995 après avoir régressé de 2,6 % en 1995.
Ils atteignent 31,84 milliards de francs au 31 décembre 1996 contre
32,64 milliards en 1994.
En revanche, avec 28,95 milliards de francs de crédits consommés
contre 29,42 milliards en 1995,
les dépenses nettes
(ou
crédits consommés)
ont diminué de 1,6 %.
Le tableau ci-après retrace l'exécution du budget 1996.
En dépit de la contraction du montant des crédits nets par
rapport au " pic " atteint en 1994,
le taux de
consommation
de
l'ensemble des crédits du ministère
a diminué
,
passant de 92,6 % en 1995 à 90,9 % en 1996.
Certains chapitres comme le chapitre 44-82 " Primes à l'acquisition
de véhicules " ou le chapitre 34-97 " Moyens de
fonctionnement
des DRIRE " affichent un taux de consommation des crédits
inférieur à 75 %. S'agissant du premier, le faible taux de
consommation (71,8 %) traduit l'ouverture de crédits en loi de
finances rectificative qui n'ont pu être engagés et
ordonnancés que partiellement en 1996. Pour le chapitre 34-97, c'est le
rattachement trop tardif des crédits de fonds de concours qui justifie
le taux de consommation de 74 %.
Les crédits du chapitre 64-96 " Restructurations industrielles "
n'ont été consommés que pour 21 % de leur montant
net. C'est la conséquence d'une part de l'ouverture de crédits en
loi de finances rectificative, et, d'autre part, de la faiblesse de
l'activité du CIRI en 1996.
On constate enfin que seuls 57,4 % des crédits du titre V
(Investissements exécutés par l'Etat) ont été
consommés.
Le montant des crédits non consommés s'élève
à 2.884,7 millions de francs.
B. L'EXÉCUTION DU BUDGET 1997
Les crédits votés dans la loi de finances
initiale pour 1997 s'élevaient à
14.138,7 millions de
francs
en crédits de paiement, en baisse de 16,7 % par rapport
au budget 1996. Les autorisations de programme ont quant à elles
accusé une régression de 17,8 %.
Un premier bilan au 1
er
octobre 1997 des mouvements intervenus
depuis le 1
er
janvier 1997 permet de constater que le montant des
crédits disponibles atteint
23.733 millions de francs
, ce qui
traduit une progression de 67,8 % par rapport aux crédits
votés (+ 9,6 milliards de francs). Le taux d'ordonnancement de ces
crédits s'élevait à 74,7 %.
1. Les transferts habituels
Le solde des transferts de crédits intervenus au profit
et aux dépens du budget de l'industrie s'élevait à l'issue
du 1
er
semestre 1997 à
4.068 millions de francs, soit 28,7
% des crédits initiaux.
Ces transferts compensent dans une certaine
mesure la réduction des dotations initiales.
Comme les années précédentes, un crédit de 4,71
milliards de francs en provenance du budget de la Défense a
été imputé sur le chapitre 62-00 correspondant aux
crédits d'investissement du CEA.
Par ailleurs, 98,45 millions de francs ont été
transférés depuis le budget du ministère de
l'environnement et de l'aménagement du territoire sur les chapitres de
rémunération des personnels et sur le chapitre 34-97
" Moyens de fonctionnement des DRIRE " au titre des
personnels
exerçant leurs fonctions dans les DRIRE.
A l'inverse, 267 millions de francs ont été
transférés depuis les chapitres 32-92 et 32-97 du budget de
l'industrie au titre de la participation du ministère de l'industrie aux
charges de pension.
2. Les reports de crédits
Au 30 juin 1997, le montant des crédits reportés
atteignait
2.691,36 millions de francs
, soit 19 % des
crédits initiaux. Ce montant correspond à peu près au
montant des crédits nets non consommés en 1996. Les principaux
chapitres concernés sont les suivants :
chapitre 44-82 " Primes à l'acquisition de véhicules
d'occasion " : 1.242,94 millions de francs de crédits ont
été reportés en raison de l'ouverture de crédits en
loi de finances rectificative pour 1996 qui n'ont pu être engagés
et ordonnancés que partiellement en gestion complémentaire
1996 ;
chapitre 64-96 " Restructurations industrielles " :
le report
de 394,6 millions de francs est le résultat de l'ouverture de
crédits intervenue en LFR 1996 et surtout de la faible activité
du CIRI en 1996 déjà évoquée plus haut ;
chapitre 54-93 " Etudes " : le report de 209,4
millions de
francs de crédits reflète la couverture sur deux gestions des
études lancées en 1996 par la DSIN ;
chapitre 57-02 " Equipements administratifs et
techniques " :
le report de 145,7 millions de francs reflète également le
couverture sur deux gestions des investissements immobiliers 1996 des DRIRE
(centres de contrôle des véhicules et immobilier des DRIRE ",
les crédits ouverts par rattachement de fonds de concours en 1996
s'opérant en autorisations de programme et crédits de
paiement ;
chapitre 34-97 " Moyens de fonctionnement des
DRIRE " : le
report de 93,7 millions de francs tient également au rattachement de
fonds de concours intervenus trop tardivement pour donner lieu à
utilisation des crédits.
3. Les annulations de crédits
A la date de la rédaction de ce rapport,
448,4
millions de francs
avaient été annulés en
crédits de paiement (soit 3 % des crédits) et 511 millions
de francs en autorisations de programme (soit 11 % des ouvertures
votées en LFI pour 1997) :
L'arrêté du 9 juillet 1997 a ainsi annulé 333,233 millions
de francs de crédits en CP et 466,1 millions de francs en AP ;
L'arrêté du 19 novembre 1997 a annulé 115,2 millions de
francs de crédits en CP et 45 millions de francs en AP.
Les annulations les plus importantes en valeur absolue concernent :
- le chapitre 66-02 " ANVAR " (138,3 millions de
francs) ;
- le chapitre 66-01 " Développement de la recherche industrielle et
de l'innovation" (79 millions de francs) ;
- le chapitre 64-92 " Actions développement industriel
régional en faveur des PMI " (41,3 millions de francs) ;
- le chapitre 64-96 " Restructurations industrielles " (35
millions
de francs) ;
- le chapitre 34-96 " Moyens et fonctionnement des
services "
(28 MF).
En valeur relative, les chapitres les plus fortement amputés
sont :
- le chapitre 64-96 " Restructurations
industrielles " (-
43,75 %) ;
- le chapitre 34-97 " Moyens de fonctionnement des DRIRE "
(-
27 %) ;
- le chapitre 57-02 " Equipements administratifs et
techniques " (-
22,3 %) ;
- le chapitre 66-02 " ANVAR " (-21,8 %).
Enfin, 869 millions de francs de crédits ouverts par rattachement de
fonds de concours sont déjà venus gonfler le montant des
crédits disponibles.
Le tableau ci-après récapitule les dotations réelles par
chapitre :
III. LE PROJET DE BUDGET POUR 1998
Le budget de l'industrie pour 1998 s'élève
à
16,37 milliards de francs
, en hausse de 15,7 % par
rapport aux crédits inscrits dans le fascicule budgétaire
" Industrie " du projet de loi de finances initiale pour
1997 qui
s'élevaient à 14,14 milliards de francs.
Deux facteurs sont à l'origine de cette forte progression des
crédits en affichage :
d'une part, la
fusion des fascicules
budgétaires
" Industrie " et " Poste, Télécommunications et
Espace " consécutive à la nouvelle structure
gouvernementale mise en place en juin 1997. Les crédits relatifs
à l'espace
7(
*
)
(dotations du CNES et
crédits de recherche industrielle " espace ") sont
néanmoins rattachés au budget de la recherche ;
d'autre part, la
rebudgétisation
des crédits
affectés au Fonds d'industrialisation des bassins miniers (FIBM) et aux
investissements recherche du Commissariat à l'énergie atomique
(CEA).
A l'inverse, deux mouvements ont pour conséquence une diminution des
crédits, qui ne compense cependant pas la hausse
précédemment mise en évidence :
le transfert, sur le budget de la recherche, des crédits du Bureau
de recherche géologique et minière (BRGM), inscrits jusqu'en
1997 au budget de l'Industrie pour un montant de 334,5 MF en
crédits de paiement ;
le transfert de 13,7 % des crédits du chapitre 36-83
" subvention de fonctionnement du CEA " (soit un montant de
793,7
millions de francs) sur le budget de la recherche : cette subvention est
en effet désormais répartie à égalité entre
le budget de l'Industrie et celui de la Recherche, alors qu'elle était
jusqu'en 1997 prise en charge à 63,7 % par le premier.
A structure constante, l'examen du budget de l'industrie révèle
une
croissance des crédits de 3,38 %
(0,66 % en francs
constants).
Cette évolution met un terme à la tendance
générale, observée depuis plusieurs exercices, de baisse
des crédits de l'industrie dont le tableau ci-après retrace le
cheminement.
(1) Pour les années
1993 à 1995,
les dotations du titre VI et les totaux intègrent les crédits de
politique industrielle " espace " qui ne faisaient pas
l'objet
d'articles spécifiques.
En outre, le budget pour 1998 marque une inflexion par rapport à la
tendance à la réduction des subventions d'investissement (titre
VI) observée depuis 1994. En effet, les crédits du titre VI
progressent de plus de 11 %. En revanche, les crédits du titre V
régressent de 17,3 %.
Le graphique ci-après retrace l'évolution des dotations
budgétaires par titre :
Le tableau ci-après met en parallèle les dotations
projetées pour 1998 et celle de 1997 par titres et par chapitres,
à structure constante.
* La dotation en LFI
1997 du chapitre 36-83 est
corrigée pour tenir compte de la modification de la clé de
partage entre le budget de l'industrie et celui de la recherche.
** Les dotations en LFI 1997 des chapitres 62-00 et 62-01 ne prennent pas en
compte les crédits débudgétisés.
A. PRÉSENTATION PAR TITRE
1. Les dépenses ordinaires varient très légèrement
Les dépenses ordinaires représentent près
de 70 % du budget de l'industrie. Elles ne varient que
légèrement par rapport à 1997
8(
*
)
:
- les
moyens des services
du titre III atteignent
5,38 milliards de francs,
en hausse de 2,9 %
par rapport aux
crédits votés pour 1997 ;
- les
interventions publiques
du titre IV s'élèvent
à 6 milliards de francs,
en diminution de 1,6 %
par
rapport aux crédits votés pour le budget 1997.
Au total, les dépenses ordinaires augmentent de 0,47 % par rapport
aux crédits votés pour 1997, ce qui correspond à des
dépenses supplémentaires de 54 millions de francs.
a) La légère hausse des moyens des services (titre III)
le titre III recouvre un ensemble plus vaste que les moyens
des services puisqu'il inclut trois chapitres consacrés au financement
d'organismes n'appartenant pas au ministère proprement dit :
- le chapitre 36-83 consacré à la subvention de fonctionnement du
CEA,
- le chapitre 36-70 relatif aux écoles des mines,
- le chapitre 37-61 concernant les dépenses d'infrastructure
pétrolière, notamment l'entretien des oléoducs de l'OTAN
en France.
L'histogramme ci-après retrace l'évolution depuis 1993 des
crédits de la sixième partie du titre III recouvrant les
subventions de fonctionnement aux écoles des mines et au CEA
9(
*
)
.
Le graphique ci-après retrace l'évolution des crédits des
différentes parties du titre III, à l'exclusion des
crédits de la sixième partie.
Au total, les dotations budgétaires du titre III ont progressé de
17,2 % entre 1993 et 1998, passant de 4,6 milliards de francs à 5,38
milliards de francs. Leur part dans le budget de l'industrie est passée
de 22 % à 32,8 % des crédits totaux. La progression
résulte essentiellement de l'augmentation des subventions de
fonctionnement de la 6
ème
partie (+ 837 millions de
francs), compensée en partie par la contraction des dépenses
d'équipement et de fonctionnement de la 4
ème
partie (-
187 millions de francs).
Il convient de noter que si le montant des crédits de
personnel
10(
*
)
affiche une progression tout
à fait raisonnable dans les lois de finances initiales (augmentation de
6,25 % seulement entre 1993 et 1998), les crédits réellement
consommés en exécution sur ces chapitres ont crû à
un rythme sensiblement plus rapide. En effet, l'ensemble des dépenses
nettes de personnel du ministère de l'Industrie a progressé de
15,1 % de 1993 à 1996, passant de 1,38 milliards à 1,59
milliards (24,5 % du titre III et 5,4 % du total des dépenses).
b) Le tassement des interventions publiques (titre IV)
Les dotations du titre IV consacré aux interventions
publiques ont régressé de 40,4 % entre 1993 et 1998, passant
de 10,16 milliards de francs à 6 milliards de francs dans le PLF pour
1998. Le budget pour 1998 marque cependant une inflexion par rapport à
cette tendance puisque les crédits ne diminuent que de 1,6 %
après avoir baissé de 21 % en 1997.
Cette régression résulte essentiellement de la
contraction des
dotations aux Charbonnages de France à partir de 1995
: les
crédits consacrés à l'opérateur public passent en
effet de 6,78 et 6,49 milliards de francs en 1993 et 1994 (chapitres 45-12 et
45-15) à 4,49 milliards en 1996 puis à 2,94 milliards de francs
en 1997 (chapitre 45-12). Cette réduction des crédits
versés à CDF est la conséquence du
choix d'une recours
accru à l'emprunt
. Cet endettement n'incombe pas directement
à l'Etat mais il est considéré comme
bénéficiant de sa garantie implicite par l'établissement,
par la jurisprudence et par l'ensemble de la communauté
financière internationale.
En vertu de cette tendance la part des crédits destinés à
CDF dans le titre IV est passée de 66,7 % en 1993 à
55 % en 1995 puis à 48,2 % en 1998.
Le tableau ci-après retrace les dotations du titre IV par
chapitres :
On observe que le chapitre 44-82 " Primes à l'acquisition de
véhicules anciens " n'a été doté qu'une seule
fois en loi de finances initiale. C'était dans la LFI pour 1995 pour un
montant de 390 millions de francs.
Le deuxième poste, par ordre d'importance, des crédits du titre
IV est constitué par le chapitre 41-10 " Subventions à des
organismes publics et internationaux ". Sa part dans le titre IV est
ainsi
passée de 20,2 % en 1993 à 31,5 % dans le PLF pour 1998. La
quasi totalité des dotations de ce chapitre sont consacrées
à l'aide au transport de la presse (1,9 milliard de francs environ).
Viennent ensuite les dotations des chapitres 46-90 et 46-93 incluant la
garantie des retraites des anciens agents français des
établissements publics, offices et sociétés
concessionnaires de services publics d'Algérie, du Maroc, de Tunisie et
d'outre-mer ainsi que les prestations certains mineurs pensionnés.
Elles atteignent 443 millions de francs dans le budget pour 1998 contre 464,3
millions six ans plus tôt et représentent 7,3 % du titre IV.
Parmi les interventions permanentes du ministère de l'industrie,
figurent des
subventions à différents organismes
participant à ses actions :
l'Agence nationale pour la valorisation de la recherche (
ANVAR
) est
ainsi dotée de 257,7 millions de francs, soit sensiblement le même
montant que les années précédentes ;
l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie
(
ADEME
) retrouve une enveloppe égale à celle des
années antérieures (96 millions de francs) après avoir vu
cette dotation régresser de 4,7 millions de francs en 1997 ;
Enfin, l'effort du ministère de l'Industrie en faveur de la
métrologie
, de la
normalisation
et de
l'amélioration de la
qualité des produits
(chapitre 44-93)
se tasse légèrement dans le PLF pour 1998 avec 264,7 millions de
francs contre 270 en 1997 et 275 millions de francs en 1996.
Il convient d'observer que la physionomie du titre IV a été
profondément bouleversée en cours d'exécution depuis 1994,
compte tenu des ouvertures de crédits nécessaires au financement
des primes à l'acquisition de véhicules anciens. Ces
crédits sont ouverts, on l'a vu, par décret d'avance ou loi de
finances rectificatives. Ce dispositif devrait néanmoins prendre fin en
1997 compte tenu de l'ordonnancement de la quasi totalité des
crédits reportés à ce titre de l'exercice 1996 à
l'exercice 1997.
Les deux primes à la reprise des véhicules anciens
Deux dispositifs ont été successivement mis en
place et dotés de crédits sur le chapitre 44-82 :
La prime à la reprise des véhicules de plus de dix ans a
été en vigueur du 4 février 1994 au 30 juin 1995 ;
La prime à la reprise des véhicules de plus de huit ans a
été accordée du 1
er
octobre 1995 au 30 juin
1996.
Le principe de ces primes était d'accorder une aide de l'Etat à
toute personne physique acquérant un véhicule neuf, dès
lors que cet achat s'accompagnait de la remise au vendeur d'un véhicule
ancien afin qu'il soit détruit. L'aide accordée a
été fixée à 5.000 F dans le cas de la
première prime et de 5.000 F à 7.000 F dans le cas de
la seconde prime, selon qu'il s'agissait de voitures de petite cylindrée
ou plus puissantes.
On a enregistré environ 880.000 primes (soit plus de 50.000 par mois en
moyenne) pour le dispositif 1994-95 et un peu plus de 600.000 primes (50.000
par mois) pour la version 1995-96.
Les deux dispositifs ont coûté 1,58 milliard de francs en 1994,
2,42 milliards en 1995 et 3,02 milliards en 1996. Au 1
er
octobre
1997, 1,24 milliards de francs avaient été ordonnancés sur
le chapitre 44-82, portant le coût total du dispositif à
8,26
milliards de francs
.
2. Les dépenses en capital augmentent sensiblement
Les dépenses en capital représentent, comme en 1997, environ 30 % du budget de l'industrie. Elles augmentent sensiblement (+10,7 %), en crédits de paiement comme en autorisations de programme (4,93 et 5,3 milliards de francs respectivement). Cependant, cette tendance masque des évolutions contrastées.
a) La contraction importante des investissements exécutés par l'Etat (titre V)
Les investissements exécutés par l'Etat ne
représentent qu'une part marginale (0,9 %) des dépenses en
capital. Ils diminuent de 17,3 % en crédits de paiement pour
s'élever à 44 millions de francs, en raison essentiellement
de la réduction de moitié des crédits du chapitre 57-02
" Equipements administratifs et techniques ". Il est à noter
que ce chapitre fait généralement l'objet, en cours de gestion,
de report de crédits très importants pouvant atteindre 7 fois la
dotation initiale !
Les autorisations de programme enregistrent une légère hausse
(+ 3,3 %) et atteignent 62 millions de francs.
Le tableau ci-après retrace l'évolution des dotations du titre V
(en CP).
Le chapitre 57-02 correspond à l'équipement du ministère
de l'industrie dont les crédits ont été divisés par
six de 1993 à 1998 en raison de l'accumulation des crédits de
reports. Au 1
er
octobre 1997, les dépenses
ordonnancées sur ce chapitre atteignent déjà quatre fois
la dotation initiale. Ce chapitre doit être rapproché des
dépenses de personnel et de matériel.
Le chapitre qui traduit le plus concrètement l'action d'incitation et
d'information du ministère de l'Industrie est le chapitre 54-93. Les
études qu'il finance portent sur tous les domaines : études
industrielles, de sécurité industrielle ; observatoire de
l'énergie et des matières premières ; études
en matière d'actions régionales, études
électroniques ; dépenses d'étude de
sûreté nucléaire.
Les dépenses nettes engagées sur ce chapitre entre 1993 et 1996
figurent dans le tableau ci-après :
Les études de sûreté nucléaire représentent
la majeure partie des dépenses avec une très forte progression en
1995. Les variations importantes des crédits des article 91 et 92
s'expliquent par des difficultés rencontrées en 1994 dans
l'application de la convention qui lie la direction de la sûreté
des installations nucléaires (DSIN) et l'Institut de protection et de
sûreté nucléaire (IPSN), aux termes de laquelle ce dernier
effectue des études techniques pour le compte du ministère de
l'Industrie
11(
*
)
.
b) La forte croissance des subventions d'investissement accordées par l'Etat (titre VI)
La forte croissance des subventions d'investissement
accordées par l'Etat traduit les deux
" rebudgétisations " évoquées
précédemment :
la budgétisation de la subvention d'investissement attribuée au
CEA pour ses programmes de recherche (les crédits du chapitre 62-00
passent ainsi de 50 à 325 millions de francs) ;
la budgétisation des crédits consacrés au Fonds
d'industrialisation des bassins miniers (FIBM) pour 146,4 millions de
francs.
Au total, les crédits du titre VI atteignent
4,9 milliards de
francs
en crédits de paiement et 5,2 milliards de francs en
autorisations de programme, en hausse respectivement de 11 % et de
10,8 % par rapport aux dotations initiales pour 1997.
Le tableau ci-après retrace l'évolution des dotations du titre VI
depuis 1993.
Il convient de noter la très forte contraction des crédits de ce
titre depuis 1996 (- 16 %) et l'inflexion à la hausse
marquée par le PLF pour 1998.
Les trois graphiques ci-après illustrent les évolutions des
subventions d'investissement accordées par l'Etat aux différentes
actions depuis 1993 (hors subvention d'investissement au CEA) en CP :
Ce graphique met en évidence la forte croissance des crédits de
reconversion en 1998 due à la rebudgétisation des crédits
du FIBM, et la légère augmentation des crédits
destinés aux restructurations industrielles.
La principale tendance mise en relief par le graphique qui
précède est la réduction de la subvention d'investissement
de l'ANVAR. En revanche, les crédits destinés à soutenir
les actions de développement industriel en faveur des PMI et les
crédits d'intervention en faveur de l'équipement naval augmentent
depuis 1996.
Ce graphique montre une réduction continue des crédits de
paiement consacrés à la recherche industrielle et à
l'innovation, interrompue néanmoins en 1995 et dans le présent
projet de budget.
Les subventions d'équipement et les crédits de soutien aux
programmes de recherche des
écoles des mines
augmentent
respectivement de 26,8 % et 1,8 % pour s'établir à
216,5 millions de francs. Cette évolution résulte du
transfert précédemment évoqué de 362 emplois
du budget de l'industrie sur le budget des écoles à compter du
1
er
octobre 1998. Le surcoût budgétaire de la prise en
charge de ces emplois par les écoles des mines se chiffre à
4,72 millions de francs en raison essentiellement de l'assujettissement
des établissements à la taxe sur les salaires, de taux plus
élevés de certaines cotisations et de la nécessité
de constituer des provisions (provision de 1 % sur les charges de
personnel).
B. PRÉSENTATION PAR AGRÉGAT
Le budget de l'industrie pour 1998 comprend 6 agrégats
contre 5 en 1997. Ce changement résulte de l'inscription des
crédits de la Poste et des télécommunications - qui
faisaient en 1996 l'objet d'un fascicule budgétaire distinct - au
budget de l'industrie. Le graphique ci-après illustre la
répartition des crédits entre les six agrégats.
Le tableau ci-après fournit le détail de ces agrégats.
1. Les moyens des services
Les moyens des services (10 % du budget) progressent de
0,93 % pour atteindre
1,67 milliard de francs
, en dépit
du transfert au budget des écoles des mines de 362 emplois de
contractuels " Recherche " jusqu'alors imputés sur le
fascicule budgétaire du secrétariat d'Etat à l'industrie.
Cette hausse est due à l'augmentation mécanique de 2,3 % des
dépenses de personnel (compte tenu du glissement vieillesse et
technicité et de l'incidence des mesures salariales
générale et catégorielles), qui représentent
82 % des crédits de l'agrégat avec 1,3 milliard de
francs.
La " maîtrise " des crédits de cet agrégat est
par conséquent obtenue en amputant les crédits affectés au
matériel et au fonctionnement des services (à l'exception des
dépenses d'informatique qui augmentent de 6 %) et les
crédits d'équipement administratif et technique. Ainsi, une
économie de 9,5 millions de francs sur les crédits de
fonctionnement des services est prévue.
Par ailleurs, un
redéploiement des effectifs
du
secrétariat d'Etat à l'industrie est prévu au profit des
tâches prioritaires, liées à la formation et à la
sécurité. Ainsi, 20 emplois mis en réserve en 1997
dans l'administration centrale du secrétariat d'Etat seront
transformés en 20 postes budgétaires répartis comme
suit :
- 14 emplois d'enseignants dans les écoles des mines de Nantes et
d'Albi-Carmaux,
- 3 postes d'experts techniques dans les DRIRE,
- 3 postes d'ingénieurs à la direction de la
sûreté des installations nucléaires (DSIN).
A l'issue de ces mouvements, le
nombre d'emplois budgétaires
du
secrétariat d'Etat à l'Industrie devrait s'élever à
5.203
contre 5.423 en 1997, dont
- 1.908 dans l'administration centrale,
- 2.211 dans les DRIRE,
- 918 dans les écoles des mines,
- 142 pour l'ART
- 24 dans différents services.
2. L'énergie et les matières premières
Il s'agit du premier agrégat du budget de l'industrie
avec environ 22 % des crédits, soit
3,5 milliards de
francs
. Il connaît une
baisse de 1,65 %
par rapport aux
crédits votés pour 1997, imputable à :
la contraction de 20 millions de francs de la subvention à Charbonnages
de France, qui
atteint 2.920 millions de francs ; cette
subvention avait diminué de plus de 35 % dans le budget pour 1997.
la baisse de 4,2 % des
dotations en faveur de l'ADEME
(Agence de
l'environnement et de la maîtrise de l'énergie) qui avoisinent
186,7 millions de francs ; ainsi, la hausse de 5 % de la subvention
de fonctionnement de l'Agence (96 millions de francs) - qui
intervient après une contraction de 5 % en 1997 - est plus que
compensée par une diminution de 12,4 % des subventions
d'investissement en crédits de paiement (90,7 millions de francs) ;
en revanche, les autorisations de programme sont stables.
la réduction des crédits de
prise en charge des
retraites
d'anciens agents français d'établissements et
services publics d'Algérie, du Maroc, de Tunisie et d'Outre-mer, qui
passent de 182,7 à 177 millions de francs (- 3 %) et des
prestations à certains mineurs pensionnés
qui
s'élèvent à 266 millions de francs (- 8,8 %).
Dans le domaine des
matières premières
, les importantes
économies réalisées au cours des exercices
précédents, avec en particulier la suppression progressive du
dispositif de stockage de précaution des matières
minérales stratégiques, sont parvenues à leur terme. La
Caisse Française des Matières Premières a
été dissoute par le décret du 26 décembre 1996.
Cette série de mesures a conduit à un recentrage des
activités de l'
Observatoire des matières premières
(OMP) autour de la surveillance et de la sécurité
d'approvisionnement dont il a dorénavant la charge complète.
L'OMP est doté à cet effet de 1,35 millions de francs en
crédits de paiement pour réaliser des études (contre
2 millions dans le PLF pour 1997) et de 1,77 millions de francs en
autorisations de programmes (contre 1,96 MF).
La dotation au
Bureau de recherches géologiques et minières
(BRGM) est désormais rattachée au budget de la recherche.
Pour mémoire, elle s'élève à 334,5 millions de
francs, en hausse de 3 % par rapport aux crédits votés pour
1997.
3. La recherche industrielle et l'innovation
Cet agrégat qui atteint
2,9 milliards de
francs,
en diminution de 0,4 % par rapport à 1997, comprend les
crédits destinés, d'une part, à l'Agence nationale pour la
valorisation de la recherche (ANVAR), et, d'autre part, aux grands programmes.
Il est à noter la poursuite de la tendance générale de
baisse des
crédits
d'équipement
destinés
à l'ANVAR
amorcée en 1993-1994 : ils diminuent de
2,8 % pour s'établir à 665 millions de francs. Les
autorisations de programme restent stables à 840 millions de
francs.
En revanche, la
subvention à l'ANVAR
reste constante à
237,7 millions de francs de même que les crédits
destinés au Secrétariat général de la coordination
nationale de la procédure EURÊKA (6 millions de francs). La
dotation du réseau de diffusion technologique augmente de 2,7 millions
pour atteindre 14 millions de francs (+ 19 %).
Les crédits destinés à soutenir les
grands programmes
de recherche industrielle
12(
*
)
(chapitre
66-01) progressent très légèrement (+ 1,2 %), en
AP comme en CP. Cette hausse bénéficie surtout aux
grands
programmes relevant de secteurs autres que l'électronique
(tels que
le nouveau programme PREDIT dans le domaine des transports terrestres ou le
programme REACTIF dans le domaine de la chimie de formulation) qui voient leurs
crédits de paiement passer de 310 à 376 millions de francs
(+ 21,3 %).
Les projets relatifs à l'
électronique
et aux
autoroutes
de l'information
sont dotés de 20 millions de francs
supplémentaire en crédits de paiement (1,43 milliard de
francs en tout) et de 8 millions de francs supplémentaires en
autorisations de programme (1,55 milliards de francs).
Enfin, la
diffusion des technologies
dans les petites et moyennes
entreprises au travers de la procédure contractualisée
"
ATOUT
13(
*
)
"
bénéficie d'un crédit d'intervention de 20 millions
de francs, identique à celui de 1997, mais d'une subvention
d'investissement inférieure de 9,6 % à celle de 1997
(160 millions de francs). Cette évolution s'explique par
l'étalement des contrats de plan Etat-régions sur six ans.
4. Le Commissariat à l'énergie atomique
Cet agrégat, qui représente 20 % du budget
de l'industrie, est celui qui connaît la plus forte croissance
après l'agrégat " Accompagnement de l'activité
industrielle ". Les crédits destinés au financement des
activités civiles du Commissariat à l'énergie atomique
augmentent en effet
de 10,6 %.
La
subvention de fonctionnement
du CEA atteint ainsi
2,9 milliards de francs
, ce qui représente une hausse de
1,19 % par rapport à la subvention votée pour 1997
corrigée pour tenir compte de la nouvelle répartition du
financement du CEA entre l'industrie et la recherche. La part à la
charge du budget de l'industrie passe en effet de 63,77 % (1997 et
années antérieures) à 50 %.
Par ailleurs, 325,5 millions de francs sont inscrits, en AP comme en CP,
au titre VI, pour le
financement des programmes de recherche
du
CEA, ce qui représente
5,5 fois la dotation pour 1997
. Il
convient cependant de comparer les crédits pour 1998 avec les
crédits du budget pour 1997 complétés par l'enveloppe de
200 millions de francs inscrite au budget de la défense, au titre
de la recherche duale, ainsi que par la dotation en capital de
350 millions de francs effectuée en 1997.
On rappellera que ce chapitre 62-00 n'a pas été doté de
crédits de 1991 à 1995 et qu'en 1996, 200 millions de francs
étaient inscrits, tant en autorisations de programme qu'en
crédits de paiement.
5. La Poste et les télécommunications
Les crédits de cet agrégat qui
s'élèvent à
2,63 milliards de francs,
diminuent très légèrement (- 0,4 %) par rapport
aux dotations pour 1997. Cette diminution est pour l'essentiel due à la
baisse de la contribution de l'Etat au
transport
et à la
distribution
de la presse
qui représente plus des deux tiers
des crédits inscrits à cet agrégat. Elle est ainsi
fixée à 1,85 milliard de francs, en diminution de 50
millions de francs par rapport aux crédits votés dans le budget
pour 1997 (- 2,6 %).
En revanche, la quasi-totalité des chapitres voient leurs dotations
accrues :
l'enseignement supérieur des télécommunications est
doté de 443 millions de francs au total (+ 6,3 %), dont 441
millions de francs pour le
Groupe des écoles de
télécommunications
(GET) et 2 millions de francs pour
l'
Ecole nationale supérieure des postes et
télécommunications
.
l'
Autorité de régulation des
télécommunications
14(
*
)
(ART)
reçoit 81,7 millions de francs, soit 28,7 % de crédits
supplémentaires ; les dépenses de personnel (142 agents)
progressent ainsi de 12,2 % pour atteindre 44,7 millions de francs,
et les dépenses de fonctionnement, fixées à
37 millions de francs, sont en hausse de plus de 56 % ;
l'augmentation de ces dernières résulte du
déménagement de l'Autorité dans de nouveaux locaux, du
transfert de compétences en provenance du CSA et de la montée en
charge des activités dont l'ART a reçu la compétence.
l'
Agence nationale des fréquences
15(
*
)
(ANF) est dotée de 196 millions de
francs (- 3 %) ; en effet, si la subvention de fonctionnement passe
de 130 à 144 millions de francs (+ 10,6 %), les
crédits d'équipement sont amputés de 26 % en CP pour
s'établir à 52 millions de francs et de 10 % en AP
(67 millions de francs).
Enfin, une somme constante de 55 millions de francs est consacrée
aux
organismes internationaux spécialisés
et aux
cotisations à l'Institut européen de normalisation des
télécommunications (ETSI).
6. L'accompagnement de l'activité industrielle
Cet agrégat, qui représente 14 % des
crédits du budget de l'industrie, recouvre des crédits aux
destinations diverses dont le graphique ci-après illustre la
répartition.
Globalement,
l'agrégat progresse de 14 %
par rapport au
PLF 1997 après avoir diminué de plus de 11 % il y a un
an.
Cette forte évolution, qui, avec celle du CEA tranche par rapport
à celle des autres agrégats, résulte de l'augmentation des
crédits inscrits sur la plupart des chapitres concernés, mais
surtout de l'inscription
des crédits accordés au Fonds
d'industrialisation des bassins miniers
(FIBM) sur le fascicule
budgétaire du secrétariat d'Etat à l'industrie.
Si l'on compare l'agrégat avec celui du budget voté pour 1997
à structure constante, c'est-à-dire en excluant les
crédits du FIBM, l'augmentation des crédits est limitée
à 6 %.
Il faut noter une augmentation des crédits destinés aux
écoles des mines
de 20 % (216,5 millions de francs) qui
résulte du transfert précédemment évoqué de
362 emplois du budget de l'industrie sur le budget des écoles
à compter du 1
er
octobre 1998. Le surcoût
budgétaire de la prise en charge de ces emplois par les écoles
des mines se chiffre à 4,72 millions de francs en raison
essentiellement de l'assujettissement des établissements à la
taxe sur les salaires, de taux plus élevés de certaines
cotisations et de la nécessité de constituer des provisions
(provision de 1 % sur les charges de personnel).
Par ailleurs, les crédits de paiement destinés au
Fonds
d'industrialisation de la Lorraine
progressent de 20 % pour atteindre
106 millions de francs. Les autorisations de programme restent stables
à 80 millions de francs.
De même, les actions de
développement industriel
régional en faveur des PMI
(au travers des procédures
déconcentrées et des contrats de plan Etat-Régions
1994-1998) augmentent de 15 millions de francs en CP et en AP pour
s'établir respectivement à 486 et 520 millions de francs
(+ 3 %). Des moyens supplémentaires de 25 millions de
francs en CP et de 50 millions de francs en AP seront notamment
consacrés à la
diffusion de nouveaux outils de communication
et d'information
dans les PMI.
Les crédits
de paiement destinés aux
restructurations
industrielles
progressent très fortement (+ 45,5 %) pour
atteindre 116,4 millions de francs, principalement au titre des
actions
non suivies par le CIRI
qui voient leurs moyens plus que doubler
(66,4 millions de francs en CP contre 30 en 1997).
Enfin, les
aides à la construction navale
qui constituent un
tiers des crédits de l'agrégat, progressent de 6,7 % en CP
pour atteindre 800 millions de francs. Les autorisations de programme sont
stables à 850 millions de francs.
CHAPITRE II
LA POLITIQUE DE L'ENERGIE ET DES MATIERES PREMIERES
Les dotations affectées à l'énergie et
aux matières premières dans le budget de l'industrie pour 1998
s'élèvent à
6,8 milliards de francs,
en hausse
de 3,8 % par rapport aux crédits votés pour 1997, à
structure constante.
En dépit de cette hausse, la part de ces dépenses dans le budget
de l'industrie diminue par rapport à 1997, en raison de l'inclusion des
crédits de la Poste et des Télécommunications dans le
budget de l'Industrie. Elle est également en très forte
diminution par rapport à ce qu'elle était avant 1994 ; elle
atteignait alors 60 % du budget.
I. LA POLITIQUE DE L'ÉNERGIE
Trois secteurs sont principalement concernés par les
crédits de l'énergie : le nucléaire, le charbon et la
maîtrise de l'énergie.
Par ailleurs, le ministère exerce la tutelle des établissements
et grandes entreprises intervenant dans le domaine de l'énergie.
A. L'ÉNERGIE NUCLÉAIRE
La production nucléaire s'est montée en 1996
à 378,2 TWh contre 358,8 TWh en 1995, soit une augmentation de 5 %.
Les prévisions pour 1997 laissent présager une production
nucléaire globale de 379,7 TWh, soit un augmentation de 0,4 %. La part
du nucléaire dans la production totale passerait ainsi de 77,6 % en
1996 à 82,2% en 1997 en raison de l'amélioration de la
disponibilité du parc.
Votre rapporteur considère que le maintien des acquis du programme
nucléaire français doit rester une priorité pour trois
raisons essentielles : d'un point de vue stratégique, il s'agit de
diminuer la dépendance énergétique française ;
économiquement, il s'agit de réduire la facture
énergétique extérieure : en effet, le
nucléaire constitue une assurance contre les incertitudes des prix des
combustibles fossiles ; enfin, du point de vue de l'environnement le
nucléaire contribue à la lutte contre l'effet de serre.
A cet égard, la sûreté, dont le niveau d'exigence est
périodiquement relevé, et la gestion de l'aval du cycle du
combustible (retraitement des déchets), ainsi que la préparation
du démantèlement des installations qui vont devenir
obsolètes, représentent autant de sujets de réflexion et
d'intervention que votre rapporteur considère comme majeurs pour les
années à venir.
1. L'avenir du programme nucléaire
Le parc de production en service aujourd'hui résulte de
décisions prises avant 1986, date du dernier engagement
nucléaire. Depuis, la demande s'est considérablement ralentie et
la disponibilité du parc nucléaire s'est améliorée.
Le parc de production d'électricité apparaît globalement
excédentaire d'environ 8.000 MW. Ce
suréquipement
est
à la fois d'origine nucléaire et thermique classique.
Compte tenu de la mise en service au cours des prochaines années des
dernières tranches nucléaires (CHOOZ B1 et B2, CIVAUX 1 et 2), du
ralentissement durable de la croissance de la consommation, et des perspectives
de développement de la cogénération, le
suréquipement devrait se résorber assez lentement. Le parc de
production devrait rester globalement excédentaire jusqu'en 2002-2003.
Compte tenu de la durée d'exploitation des tranches existantes (40 ans
en moyenne dans de bonnes conditions de sûreté, de
fiabilité et d'économie, voire 50 ans pour les tranches les plus
récentes),
le programme de renouvellement du parc existant ne devrait
pas intervenir avant 2010.
a) Les orientations actuelles du Gouvernement
Les perspectives d'évolution de l'équilibre
offre-demande ont conduit le Gouvernement à reporter l'engagement de
nouvelles tranches nucléaires au delà de l'an 2000. Le
ministère de l'Industrie et le Conseil d'administration d'EDF ont
demandé à l'établissement d'analyser les
conséquences de ce report sur l'industrie électronucléaire
française.
Les résultats des études menées par EDF montrent que
l'industrie nucléaire ne peut préserver son outil de production
sans une cadence minimale de commandes de réacteurs neufs, et que cette
cadence ne saurait être assurée par le programme
d'équipement national au cours des prochaines années. Le
marché international apparaît en outre relativement limité
à moyen terme et son accès est difficile, la concurrence des
Américains et des Japonais étant très vive.
Aussi, EDF a-t-elle identifié plusieurs voies permettant de maintenir
ces compétences :
le suivi rapproché des fournisseurs (environ 100 entreprises) des
produits stratégiques utilisés sur les tranches nucléaires
d'EDF, doit permettre d'éviter leur disparition qui aurait dex
conséquences importantes pour l'exploitation du parc existant ou pour la
construction de tranches nouvelles ;
la maintenance du parc en exploitation : le ralentissement du programme
d'équipement est partiellement compensé par le volume des
activités de maintenance du parc en exploitation (54 tranches) qui
permettant de maintenir la compétence des entreprises du domaine
nucléaire ; EDF s'est engagé à développer de
véritable partenariats avec les entreprises de maintenance et depuis
1995, les contrats sont passés sous forme pluriannuelle ; par
ailleurs, EDF aide ces entreprises à maintenir un niveau
élevé de qualification de leur personnel.
l'assistance aux pays d'Europe centrale et orientale : dans le cadre de
missions internationales, EDF participe à la remise aux normes de l'AIEA
de plusieurs centrales nucléaires dans les PECOs ;
L'exportation : EDF contribue à valoriser l'option
nucléaire en Europe et en Asie par certaines réalisations
" vitrine " sur le parc nucléaire en exploitation ou en
apportant son concours aux démarches de l'industrie française
à l'exportation ;
L'étude des réacteurs du futur : les activités de
recherche et d'études sur les centrales du futur permettent de maintenir
chez certains industriels une activité pour leurs bureaux
d'études ; les études réalisées dans le cadre
du futur projet de réacteur franco-allemand (EPR) en font partie.
Malgré ces voies de maintien des compétences, le risque existe de
voir certaines parties de l'industrie électronucléaire
française disparaître. Le ministère de l'industrie a
décidé de poursuivre les travaux avec EDF en vue de
préciser les objectifs industriels (par exemple, maintien d'une
filière industrielle nationale totalement indépendante ou accords
internationaux sur certaines parties de cette filière).
b) La collaboration entre industriels allemands et français
Actuellement, 75 % du parc nucléaire mondial est
constitué par les réacteurs à eau légère.
C'est donc sur ceux-ci qu'une large part des recherches et nouveaux
développements se concentre. Dans ce but, et conformément aux
souhaits des pouvoirs publics, un ensemble de partenaires français et
allemands (EDF, FRAMATOME et SIEMENS au sein de NPI) se sont unis depuis 1990
pour créer le réacteur à eau sous pression de nouvelle
génération EPR (European Pressurized Water Reactor). Celui-ci
devra répondre à des critères élevés en
termes de sûreté et viser une meilleure
compétitivité. L'accord initial réserve à chaque
associé la commercialisation de l'EPR sur son territoire national et une
approche commune pour les autres marchés.
Pour la France, le programme EPR s'inscrit dans la préparation du
renouvellement, le moment venu, du parc de réacteur actuellement en
exploitation. Toutefois, la viabilité technique et économique du
futur réacteur franco-allemand n'est pas encore démontrée.
C'est précisément l'enjeu des études qui sont en cours.
c) L'avenir de Framatome
FRAMATOME, premier constructeur mondial de réacteurs
nucléaires, s'est préparée depuis quinze ans à la
baisse de construction des centrales en renforçant ses activités
liées à l'exploitation et à la maintenance des
réacteurs. Ainsi, les activités de service d'ingénierie,
de maintenance et de vente du combustible représentent désormais
60 % des activités nucléaires du
groupe. Néanmoins, confrontée à la baisse du
marché des équipements nucléaires et à
l'achèvement des travaux pour améliorer la sécurité
du réacteur Phénix, l'entreprise prévoit une
décroissance de ses effectifs.
A cet égard, le Gouvernement voit d'un œil favorable le rachat par
l'entreprise de l'activité nucléaire (Energy Systems) de
l'américain WESTINGHOUSE qui vient de céder sa division Powergen
(centrales électriques traditionnelles) au groupe SIEMENS. L'acquisition
de cette entreprise permettrait à FRAMATOME d'améliorer la
qualité de son offre à l'exportation et d'accéder
au marché américain de la maintenance.
Par ailleurs, la précarité de l'équilibre actionnarial
actuel de FRAMATOME caractérisé par la forte présence
d'ALCATEL-ALSTHOM (44 %) et la dispersion de l'actionnariat public
(CEA-Industrie, EDF, Crédit Lyonnais) incite le Gouvernement à
s'interroger sur la dévolution future de cet actionnariat. Il n'a pour
l'instant pas donné d'indications sur ses intentions, mais a
observé que sa réflexion prendrait en compte "
la
définition d'une stratégie industrielle à long
terme
" et ne perdrait pas de vue "
l'attrait
que peut
exercer l'importance de la trésorerie (7 milliards de francs) de
FRAMATOME
". Le Gouvernement a toutefois précisé que le
groupe resterait public, ce qui a mis un terme au projet de fusion entre
Gec-Alsthom et Framatome.
L'alliance récente de SIEMENS et du groupe britannique BNFL ferme par
ailleurs la possibilité d'un rapprochement avec le groupe allemand qui
aurait toutefois posé des problèmes de position dominante sur le
marché français. Le président de FRAMATOME se
déclare prêt à poursuivre la collaboration avec la nouvelle
société issue du rapprochement dans le cadre du projet
européen EPR mais indique que de nouvelles discussions doivent
s'ouvrir pour rediscuter les conditions de cette collaboration.
En outre, la société issue du rapprochement entre SIEMENS et
BNFL, confortée par la déréglementation de la production
d'électricité, pourra venir offrir des services et des
combustibles sur le marché français, ce qui aura sans nul doute
un impact sur la recomposition du paysage nucléaire français.
Il convient donc que Framatome développe sans tarder ses actions et ses
partenariats internationaux pour ne pas se laisser distancer.
d) L'abandon de SUPERPHÉNIX
SUPERPHÉNIX est un prototype industriel (1200 MW) des
réacteurs à neutrons rapides (RNR). Il est exploité par la
société NERSA, détenue à 51 % par EDF,
à 33 % par ENEL (électricien italien) et à 16 %
par un consortium d'entreprises allemandes, belges et hollandaises
dénommé SBK.
L'objectif initial assigné à SUPERPHÉNIX était de
valider la faisabilité de réacteurs surgénérateurs,
c'est-à-dire de réacteurs capables de produire plus de
matières fissiles, en l'occurrence de plutonium, qu'ils n'en consomment.
Dans l'immédiat, le faible prix de l'uranium et des énergies en
général, qui rend moins attractive à court terme la
capacité des réacteurs à neutrons rapides à
fonctionner en mode surgénérateur, a conduit le Gouvernement
à décider l'abandon de SUPEPHÉNIX. Il a également
indiqué qu'il se donnait le temps de la réflexion, soit environ
six mois, pour arrêter les modalités et le calendrier de la
fermeture du surgénérateur.
L'impact d'une telle décision doit se mesurer à la lumière
des conséquences induites pour les partenaires étrangers d'EDF,
pour le budget de l'Etat, pour l'emploi, pour les collectivités locales
et pour l'application de la loi du 30 décembre 1991 sur les
déchets nucléaires.
Compte tenu de toutes les difficultés induites, le Gouvernement a
chargé M. Jean-Pierre Aubert, inspecteur général de
l'industrie et du commerce, d'une mission destinée à
évaluer les problèmes qui apparaissent localement afin de faire
des propositions quant à la reconversion du site de Creys-Malville.
Votre rapporteur avait pris acte des observations faites par la Cour des
Comptes dans son rapport public de 1996 sur le coût élevé
de cet outil. Il lui avait alors paru nécessaire de bien
déterminer ce que l'on attendait de ce "laboratoire de recherche" en
essayant d'évaluer régulièrement le coût du
fonctionnement du réacteur au regard des retombées scientifiques
et industrielles qu'il permet. Il estime néanmoins que la
décision d'arrêter Superphénix doit résulter d'une
comparaison scrupuleuse entre le coût généré par
l'exploitation du surgénérateur et le coût de son
démantèlement. Cette comparaison doit notamment intégrer
toutes les pertes et tous les gains induits
Le coût financier et humain du démantèlement de SUPERPHÉNIX
Le tableau ci-après recense le coût de
l'arrêt de SUPERPHÉNIX :
Les relations financières entre EDF et les actionnaires étrangers
de NERSA sont régies par deux conventions dont l'une date du 15
septembre 1995. Par cette dernière, EDF garantit à ses
partenaires étrangers la fourniture de 2,4 TWh par an jusqu'à
l'an 2000, cette quantité correspondant à 49 % de la
production de SUPERPHÉNIX pour une disponibilité du
réacteur d'environ 50 %.
Sur les 20,2 milliards de francs identifiés plus haut, et en supposant
le maintien des accords actuels entre EDF et ses partenaires étrangers,
la répartition est la suivante :
- 15 milliards de francs sont à la charge de l'Etat ;
- 5,2 milliards de francs sont la charge des actionnaires étrangers (3,1
milliards de francs de dette et 2,1 milliards de francs de retraitement).
En cas de désengagement financier de ses partenaires étrangers
après l'arrêt du réacteur, l'arrêt de
SUPERPHÉNIX conduirait à un surcoût possible pour EDF de
6,4 milliards de francs par rapport à une poursuite de l'exploitation
jusqu'en 2000.
En cas d'arrêt de SUPERPHÉNIX en 1997, EDF serait en effet
amenée à débourser immédiatement :
- au minimum un montant de 3,4 milliards de francs correspondant au
remboursement de sa quote-part de dette (2,8 milliards de francs) et à
l'apurement de son compte courant avec la société NERSA (0,6
milliards) ;
- au maximum un montant de 6,5 milliards de francs en cas de
désengagement des ses partenaires étrangers (EDF serait alors
amenée à reprendre sa quote-part de dette des partenaires, soit
3,1 milliards de francs).
Par ailleurs, les emplois directs induits par le fonctionnement de
SUPERPHÉNIX sont d'environ 1.110 personnes en fonctionnement normal (717
personnes employées sur place + 400 personnes au titre des
activités de sous-traitance) et s'élèvent à environ
1.450 personnes en période d'arrêt programmé. Le nombre
d'emplois induits dans la région est estimé à 1.300.
En outre, on peut considérer qu'une partie du personnel qui mène
les actions d'études et de R&D de support direct de l'exploitation
(EDF, CEA et surtout NOVATOME à Lyon et COGEMA), verra son
activité supprimée. La diminution correspondante en emplois est
estimée grossièrement à 300/400 personnes.
Pour les collectivités territoriales, la perte de taxe professionnelle
représente un manque à gagner de l'ordre de 100 millions de
francs par an, alors que certaines se sont endettées pour accompagner
l'implantation de SUPERPHÉNIX.
La loi du 30 décembre 1991 sur la gestion des déchets radioactifs
impose d'étudier d'ici 2006 les possibilités de séparation
et de transmutation des radioéléments à vie longue,
c'est-à-dire de transformation en radioéléments à
vie plus courte plus simples à gérer. Or, SUPERPHÉNIX est,
avec le réacteur Phénix, le seul outil en France où
peuvent être menées des expérimentations de transmutation
à une échelle significative dans les délais prévus
par la loi.
Enfin, l'arrêt définitif de SUPERPHÉNIX, avec un cœur
à moitié consommé, n'ayant pas été
anticipé, les études techniques nécessaires n'ont ni
été réalisées par l'exploitant NERSA, ni, a
fortiori, contrôlées par l'autorité de sûreté.
2. Le Commissariat à l'énergie atomique
Cinquante ans après la création du Commissariat
à l'énergie atomique et à l'issue d'une analyse
stratégique poussée, un premier contrat d'objectifs a
été signé en mars 1995 entre l'Etat et le CEA pour
définir les programmes de recherche civile de l'établissement
public au cours de la période 1995-1998.
Ce contrat confirme que la recherche nucléaire est la mission centrale
du CEA. Il identifie les axes de recherche sur lesquels le CEA concentrera en
priorité ses efforts dans le domaine nucléaire civil :
- montrer la capacité de gérer les déchets radioactifs
à vie longue, conformément à la loi du 30 décembre
1991 ;
- assurer le recyclage du plutonium ;
- étudier les procédés d'enrichissement de l'uranium par
laser ;
- préparer des nouvelles générations de réacteurs
encore plus sûrs.
Le CEA apporte également une contribution à d'autres
priorités nationales de recherche : progrès de la
connaissance fondamentale, santé, environnement, développement
technologique, formation. En coopération avec les autres organismes de
recherche, le CEA valorise auprès de l'industrie ses connaissances en
physique fondamentale, biologie, radiobiologie, micro-électronique et
génie des matériaux.
Le CEA doit enfin poursuivre sa démarche de diffusion technologique et
de transmission du savoir en direction des PME-PMI (environ 1.000 par an
bénéficient de conseils, de transferts et de prestations
techniques ou technologiques).
Le contrat d'objectifs prévoit que les ressources publiques concourant
au financement des activités civiles du CEA seront stables en francs
constants sur la durée du contrat.
Pour atteindre ces objectifs, le CEA doit poursuivre l'effort de modernisation
de ses méthodes de gestion (comptabilité analytique, mise
à plat systématique des programmes de recherche et des
procédures de gestion), de transformation de ses structures, notamment
par un resserrement géographique, de rajeunissement et de renouvellement
de son personnel.
a) La subvention de fonctionnement reste constante
Le budget du CEA, alimenté pour un peu plus des trois
quarts de son montant par des dotations budgétaires, et pour près
d'un quart par des recettes externes, a augmenté jusqu'en 1989, mais
diminué ensuite pour se stabiliser désormais à environ
19 milliards de francs.
La dotation civile du CEA comprend, d'une part, une subvention du budget de
l'industrie, d'autre part, des crédits transférés en cours
d'année en provenance du budget de la recherche. Les crédits
destinés au financement des activités civiles du Commissariat
à l'énergie atomique représentent 20 % du budget de
l'industrie en 1998.
La subvention de fonctionnement est regroupée sur deux articles du
chapitre 36-83, de façon à isoler les moyens destinés
à
l'Institut de protection et de sûreté
nucléaire
, qui s'élèvent à
666,7 millions de francs
, en diminution de 26 % par rapport au
budget de 1997 (898,67 millions de francs).
La
subvention de fonctionnement
du CEA proprement dite atteint
2,25 milliards de francs
dans le projet de budget pour 1998, ce qui
représente une hausse de 1,2 % par rapport à la subvention
votée pour 1997 corrigée pour tenir compte de la nouvelle
répartition du financement du CEA entre l'industrie et la
recherche
16(
*
)
.
Au total, le Commissariat devrait recevoir 5,83 milliards de francs de
subvention pour son fonctionnement, répartis à
égalité entre les budgets de l'industrie et de la recherche.
Cette subvention doit lui permettre de procéder à 419
recrutements, sur un total de 16.689 agents en activité.
b) La rebudgétisation des crédits de recherche du CEA
Le projet de budget pour 1998 est marqué par la
rebudgétisation des
crédits de recherche
du CEA :
à cet effet,
325,5 millions de francs
sont inscrits, en
autorisations de programme comme en crédits de paiement, au
titre VI (chapitre 62-00), ce qui représente 5,5 fois la
dotation votée en 1997. En tenant compte de la participation du
ministère de la recherche, ce sont au total 651 millions de francs que
l'Etat consacrera aux investissements civils du Commissariat, soit une
progression de 117 % par rapport à 1997.
Il convient cependant de comparer cette somme au montant des dotations
accordées en 1997 complété par l'enveloppe de
200 millions de francs inscrite au budget de la défense, au titre
de la recherche duale, ainsi que par la dotation en capital de
350 millions de francs qui devait être versée en 1997
à partir du compte d'affectation spéciale alimenté par le
produit de cessions de titres appartenant à l'Etat.
On rappellera enfin que ce chapitre 62-00 n'a pas été
doté de crédits de 1991 à 1995 et qu'en 1996,
200 millions de francs étaient inscrits, tant en autorisations de
programme qu'en crédits de paiement. Ce chapitre est
généralement doté en cours d'exécution de
crédits transférés en provenance du budget de la
défense. Ces versements ont évolué comme suit depuis
1993 :
Au total, l'agrégat " Commissariat à l'énergie
atomique "
augmente de 10,6 %
dans le projet de loi de
finances pour 1998. Il est celui qui connaît la plus forte croissance
dans le budget de l'industrie après l'agrégat
" Accompagnement de l'activité industrielle ".
Votre rapporteur se félicite de cette évolution qui permettra au
CEA de respecter les objectifs fixés par le contrat évoqué
plus haut.
En outre, les 651 millions de francs inscrits pour 1998 au titre de la
recherche civile seront complétés par les ressources externes que
l'établissement obtient de ses partenaires ainsi que par ses ressources
propres issues de la valorisation de ses actifs. Le CEA est en effet
présent dans le capital de plusieurs filiales :
CEA-Industrie
est né de la volonté du CEA et des pouvoirs
publics de faire passer au stade industriel les résultats des recherches
et des procédés développés dans les laboratoires du
CEA. En 1995, CEA-Industrie représentait un chiffre d'affaires
consolidé de 52 milliards de francs pour lequel COGEMA et FRAMATOME
contribuaient pour 93 % ;
COGEMA
dont le capital est désormais réparti entre l'Etat
par l'intermédiaire du CEA et de CEA-I à hauteur de 89,2 %
et le groupe TOTAL pour 10,8 %, est spécialisé dans la
production de matières et la fourniture de services touchant à
toutes les phases du combustible nécessaires aux centrales
électronucléaires. En 1995, le chiffre d'affaires
consolidé de COGEMA s'est élevé à 30,6 milliards de
francs, en progression de 15 % dont 37 % réalisés
à l'étranger.
enfin, CEA-Industrie détient 36 % du capital de
FRAMATOME
. Le
chiffre d'affaires du groupe s'est élevé à 17,9 milliards
de francs en 1994.
Les ressources tirées par le CEA de la valorisation de ses actifs sont
passées de 3,5 milliards de francs en 1993 à 4,9 milliards de
francs en 1997, dont 550 millions de francs en provenance de CEA-Industrie. En
1998, elles devraient atteindre 4,5 milliards de francs.
B. LE CHARBON
Les activités charbonnières doivent être analysées à la lumière du " Pacte charbonnier " signé le 20 octobre 1994 qui prévoit la fin de l'extraction charbonnière en France en 2005. Ce pacte a pour objet de garantir l'emploi des agents des CDF et des Houillères de bassin jusqu'à la fin de l'extraction.
1. Une situation structurellement déficitaire
a) Une production peu compétitive
En dix ans, la production nationale de charbon a
diminué de près de moitié, passant de 16,3 millions
de tonnes en 1985 à 7,4 millions de tonne en 1997. Or,
malgré cette rationalisation, marquée notamment par l'arrêt
de toute production dans le bassin du Nord-Pas-de-Calais à la fin de
1990, le coût d'extraction demeure très supérieur au prix
moyen des charbons importés : 700 francs en moyenne par tonne
contre 225,6 francs par tonne pour le charbon importé.
Cette différence de coût s'est en outre brutalement
aggravée à partir de 1994. Ainsi, en 1995, sur l'ensemble des
houillères, le coût moyen des charbons nationaux s'élevait
à 705 francs la tonne, contre 230 francs, pour le charbon
importé. La perte moyenne à la tonne atteignait 412 francs,
au lieu de seulement 211 francs en 1993.
Suite aux observations de la Cour des comptes dans son rapport public de 1994,
trois sites ont cessé leur exploitation : le site de La Mure dans
le Dauphiné (fin mars), la mine de Carmaux dans le Tarn (juin 1997). La
mine de Forbach en Lorraine devrait cesser son activité d'ici la fin de
l'année.
L'année 1998 ne devrait connaître aucun événement
marquant dans le cadre du Pacte charbonnier. Il n'est en particulier
prévu aucune fermeture de mine.
L'exécution du Pacte conduira en 1998 à la poursuite de la
décroissance régulière des effectifs du groupe CDF en
fonction essentiellement des possibilités offertes dans le cadre des
mesures d'âge ainsi qu'à une diminution progressive de la
production charbonnière française (de 7,4 Mt à 6,5 Mt).
b) Une situation structurellement déficitaire
Depuis le début des années 1980, à la
seule exception de 1985 (et de 1995 pour des raisons strictement comptables),
le résultat final après subvention de Charbonnages de France a
été déficitaire.
Ce déficit a atteint un maximum de 5,4 milliards de francs en 1991
et a ensuite connu une légère amélioration. En 1996, il
devrait s'établir à 5,3 milliards de francs.
Cette situation provient de la dégradation des pertes d'exploitation,
désormais proches de 3 milliards de francs par an, mais
également du poids des charges financières, reflet de
l'endettement important de Charbonnages de France.
De fait,
l'endettement à long et moyen terme de Charbonnages de
France s'est beaucoup accru depuis 3 ans. Il est aujourd'hui
supérieur à 27 milliards de francs
, les charges
financières représentant plus de 50 % du chiffre d'affaires
de l'entreprise.
En conséquence, le résultat final, après subvention de
Charbonnages de France, devrait être de - 4,57 milliards de francs
en 1997.
c) Une subvention budgétaire décroissante
Avec 2,92 milliards de francs, la subvention à
Charbonnages de France diminue de 20 millions de francs par rapport
à celle de 1997. Elle avait déjà diminué de plus de
35 % en 1997.
Le graphique ci-après retrace l'évolution de la subvention du
budget de l'industrie à Charbonnages de France depuis 1992.
Ce graphique met en évidence la très forte contraction de la
subvention budgétaire à CDF depuis 1994 : elle a en effet
été divisée par près de 2,5 en l'espace de
4 ans. Or, cette baisse a pour corollaire un accroissement sensible de
l'endettement de l'établissement public qui, à terme, viendra
inévitablement s'ajouter à la dette, déjà fort
élevée, de l'Etat.
Il convient de retracer l'historique de la dotation budgétaire à
Charbonnages de France. En 1994, cette dotation atteignait 6.490 millions
de francs, dont 2.433 millions au titre de la subvention d'exploitation et
4.057 millions au titre de la couverture des charges spécifiques de
l'entreprise.
En 1995, ces crédits ont été regroupés sur un seul
chapitre, le chapitre 45-12 intitulé " Subvention à
Charbonnages de France ", et leur montant a été
réduit de 2 milliards de francs.
En contrepartie, l'Etat donnait l'autorisation à Charbonnages de France
d'emprunter 3 milliards de francs pour couvrir ses besoins de
trésorerie. En outre, EDF entrait de façon minoritaire
(19 %) au capital d'une société nationale assurant la
représentation du pôle électrique de Charbonnages de France
(9 centrales assurant 2 % de la production
d'électricité nationale et 26 % de la production d'origine
thermique).
Il était alors prévu que cette économie de
2 milliards pour le budget de l'Etat resterait ponctuelle, ainsi que cela
avait été souligné à votre rapporteur :
"
Cette contribution spécifique à l'allégement
des charges de l'Etat, qui s'inscrit dans le cadre d'un exercice
budgétaire exceptionnellement rigoureux, n'a pas vocation à
être reconduite au cours des exercices ultérieurs. Par ailleurs,
elle n'aura aucune conséquence sur le fonctionnement des Charbonnages de
France qui seront autorisés à emprunter les crédits
nécessaires pour équilibrer leur trésorerie
".
En dépit de cette affirmation, la subvention à Charbonnages de
France est restée quasiment constante en 1996 par rapport à 1995.
Dans le projet de loi de finances pour 1997, la subvention a été
à nouveau réduite de 1,6 milliard de francs étant
entendu qu'une dotation en capital de 2,45 milliards de francs devait
être versée au cours de l'année 1997 à CDF, à
partir du compte d'affectation spéciale alimenté par le produit
des cessions de titres appartenant à l'Etat.
Votre rapporteur avait alors souligné le caractère
relativement aléatoire de ce nouveau type de financement qui
dépendait étroitement du produit et du rythme des privatisations
qui devaient être effectuées en 1997, ainsi que des
priorités qui seraient définies pour l'attribution de ce
produit.
Dans le projet de budget pour 1998,
le Gouvernement renouvelle cette
opération
en prévoyant une subvention d'un montant
comparable à celle de 1997 (2,92 milliards de francs contre 2,94 en
1997) et une dotation en capital de 2,4 milliards de francs
comptabilisée sur le CAS des recettes de privatisations.
On voit bien l'intérêt pour l'Etat de ne pas remédier
immédiatement à l'endettement de CDF : CDF étant un
établissement public industriel et commercial, sa dette n'est pas
comptabilisée pour le calcul de l'endettement des administrations
publiques, au sens du critère de Maastricht. Néanmoins, elle a
vocation a être reprise par l'Etat à l'expiration du Pacte
charbonnier, quand CDF disparaîtra.
Le tableau ci-après retrace le total des dotations accordées par
l'Etat à Charbonnages de France depuis 1993.
2. La rebudgétisation du Fonds d'industrialisation des bassins miniers (FIBM)
Depuis 1988, le chapitre 62-01
" Reconversion "
permet de couvrir les actions menées par le Fonds d'industrialisation
des bassins miniers (article 10) et par le Fonds d'industrialisation de la
Lorraine et le Fonds d'intervention du bassin sidérurgique et
ferrifère (article 20).
Ses dépenses nettes ont évolué comme suit depuis
1993 :
Les programmes soutenus ne sont pas des aides directes aux entreprises mais ils
visent à une action en profondeur pour créer ou améliorer
les conditions d'environnement pour les activités nouvelles. Ainsi, dans
les régions principalement bénéficiaires de ces
crédits - la Lorraine et le Nord Pas-de-Calais -, ils ont permis d'aider
à la constitution de l'immobilier d'entreprise, à la formation et
à la recherche et d'assister la création d'entreprises et la mise
en place d'actions collectives.
Le fonds d'industrialisation de la Lorraine (FIL) était doté de
80 millions de francs en autorisations de programme en 1997 et de 88,7 millions
de francs en crédits de paiement. Le projet de budget pour 1998
reconduit le montant des autorisations de programme au même niveau et
accroît de 20 % le montant des crédits de paiement (106,1
millions de francs).
Aucun crédit n'était inscrit
dans le projet de budget pour
1997 en faveur de la reconversion des zones minières. Toutefois, comme
pour la subvention à Charbonnages de France, une
dotation
de
160 millions de francs
prélevée sur le produit des
cessions d'actifs appartenant à l'Etat est venue financer
l'activité du fonds d'industrialisation des bassins miniers (FIBM).
Le projet de loi de finances pour 1998 rétablit les moyens
budgétaires du fonds en inscrivant 146,4 millions de francs en
crédits de paiement et 140 millions de francs en autorisations de
programme au budget de l'industrie.
Votre rapporteur se félicite de cette rebudgétisation qui traduit
le souci de garantir l'effort financier en faveur de la reconversion des
bassins miniers.
C. LA MAÎTRISE DE L'ÉNERGIE
1. Les orientations de la politique de maîtrise de l'énergie
La politique de maîtrise de l'énergie a pour
objet principal l'utilisation rationnelle des ressources
énergétiques, avec un triple objectif :
-
favoriser l'indépendance énergétique
, à
laquelle les énergies renouvelables contribuent déjà de
façon non négligeable (pour l'équivalent d'environ le
tiers de notre production d'électricité nucléaire) et
développer les diverses politiques visant à économiser et
rendre plus efficaces les différents types d'énergies,
-
maîtriser et protéger l'environnement
, ce que permettent
les énergies renouvelables qui, à l'exception de la combustion de
la biomasse, n'entraînent ni l'émission de gaz carbonique, ni
celle de polluants divers et ne contribuent pas à l'effet de serre,
-
développer l'économie nationale
: les
énergies renouvelables permettent des économies en termes de
balance commerciale (20 milliards de francs d'importations
évitées), constituent un gisement potentiel de plusieurs milliers
d'emplois (elle utilisent déjà 40 à 50.000 emplois) et
représentent des marchés intéressants en particulier dans
les pays en voie de développement.
L'ADEME est l'instrument principal du Gouvernement pour la mise en oeuvre de
cette politique qui repose sur deux orientations majeures :
- le développement de la
recherche
dans les filières
jugées les plus prometteuses pour l'avenir,
- l'encouragement des
économies d'énergie
et des
énergies renouvelables
dans les domaines où elles
présentent, à terme, une rentabilité.
2. L'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (ADEME)
L'ADEME a été créée au
début de 1992 par la fusion de l'Agence française pour la
maîtrise de l'énergie (AFME), l'Agence nationale pour la
récupération et l'élimination des déchets (ANRED)
et l'Agence pour la qualité de l'air (AQA).
Un décret en date du 2 novembre 1993 a défini les pouvoirs
respectifs du président et du directeur général de
l'Agence.
a) Les missions de l'ADEME
Quatre programmes prioritaires ont été définis et figurent dans le contrat d'objectifs signé entre l'Etat et l'Agence le 5 mai 1995 pour la période 1995-1998.
Le contrat d'objectifs de l'ADEME
Le contrat rénove les relations entre l'Etat et l'ADEME
en vue d'une meilleure efficacité. Il met en perspective les missions et
les priorités d'intervention de l'Agence selon quatre grands axes :
Renforcer l'efficacité de l'économie, notamment dans les
secteurs des transports et du résidentiel-tertiaire, en diffusant
spécialement la maîtrise de la demande d'électricité
en zone rurale, dans les DOM et en Corse.
Développer les énergies renouvelables au-delà de leur
contribution actuelle de 15 % au bilan énergétique national,
selon trois voies principales : les bio-combustibles, la production
décentralisée d'électricité (éolien,
microhydraulique, photovoltaïque) avec 1.500 sites
équipés en métropole en 1998, et le solaire thermique,
avec 20.000 chauffe-eau dans les zones insulaires.
Prévenir les pollutions et les atteintes à l'environnement, et
en maîtriser les conséquences par un grand programme de
réhabilitation des sites et sols pollués. L'ADEME gérera
pour le compte de l'Etat les taxes sur les déchets ménagers et
industriels, sur les huiles, sur le bruit et sur la pollution
atmosphérique.
réparer l'avenir, par l'accueil de thésards et par le pilotage
de recherches fondamentales sur l'effet des pollutions sur l'homme et les
écosystèmes et sur les technologies énergétiques.
Le contrat d'objectifs précise les modalités
générales d'intervention de l'ADEME. Il prévoit
l'établissement d'un programme de travail triennal élaboré
par l'ADEME en étroite concertation avec l'ensemble des partenaires
concernés, notamment les ministères de tutelle. L'Agence conduira
également une politique permanente d'évaluation interne de ses
interventions. La mise en réseau de ses délégations
régionales sera organisée en vue de généraliser les
échanges d'expériences et le transfert des connaissances.
Pour chacun de ces programmes, trois cibles ont été
déterminées : les entreprises, les collectivités
territoriales et le grand public, avec un accent plus particulier sur les
questions liées aux transports, à l'habitat et à
l'industrie.
b) Les moyens budgétaires de l'ADEME
L'Agence dispose de deux types de ressources :
- des subventions budgétaires de fonctionnement et d'investissement, en
provenance du ministère de l'industrie et de ses deux autres
ministères de tutelle (la Recherche et l'Environnement) ;
- le produit des quatre taxes fiscales ou parafiscales (sur le bruit, les
déchets, les huiles usagées et la pollution atmosphérique)
qu'elle est chargée de recouvrer.
Le produit des taxes tend à s'accroître considérablement,
sous le double effet de l'élargissement de leur assiette et de
l'élévation de leur taux. Ce produit est en effet passé de
512,7 millions de francs à 1,11 milliards de francs entre 1993 et 1997.
Compte tenu du décalage entre leur recouvrement et leur redistribution,
les taxes perçues génèrent des disponibilités qui
sont placées. L'essentiel de ces revenus financiers provient des taxes
sur les déchets, en forte croissance, et de la taxe sur la pollution de
l'air. Pourtant, l'Agence n'a pas la liberté d'utiliser ces produits
financiers : leur affectation doit être identique à celle du
produit de la taxe, fixé législativement et
réglementairement.
Ainsi, en dépit d'une trésorerie excédentaire, l'Agence se
trouve confrontée à des difficultés budgétaires
croissantes. En effet, les subventions de l'Etat se tarissent progressivement
et ne sont que partiellement compensées par les
prélèvements pour frais de recouvrement et de gestion
effectuées au profit de l'Agence sur le produit des taxes (85,7 millions
de francs en 1997 contre 28,8 en 1993).
Les versements effectifs sont retracés dans le tableau suivant :
On observe qu'en 1996, l'ADEME ne bénéficie plus que
de la
moitié de ce dont elle disposait
en 1993 et du quart de ce dont elle
disposait en 1990.
Cette rigueur budgétaire n'est pas sans conséquence sur l'ADEME
qui doit faire face à une
dette importante
(plus de
300 millions de francs), et à un
déficit de
trésorerie
. Ses impayés étaient évalués
au 31 décembre 1996 à 62,2 millions de francs. En 1994, une
mission de l'Inspection générale des finances avait estimé
nécessaire d'apporter à l'Agence un complément de
subvention de 250 millions de francs pour lui permettre de résorber sa
dette.
Votre rapporteur souhaite connaître les orientations du Gouvernement
en ce domaine afin que les objectifs qui sont assignés à l'ADEME
et les moyens qui lui sont attribués restent cohérents.
Il lui semble nécessaire de rappeler l'importance de la politique de
maîtrise de l'énergie. En effet, les bons résultats obtenus
par la France dans ce domaine ne pourront être maintenus que grâce
à une politique active et diversifiée.
Le tableau ci-après retrace l'évolution des dotations
budgétaires en faveur de l'ADEME inscrites au budget l'industrie.
On observe que pour 1998, la subvention de fonctionnement de l'ADEME retrouve
son niveau de 1996 à 96 millions de francs après avoir
décru de 5 % en 1997. Cette réduction avait
été compensée par une augmentation des
prélèvements pour frais de gestion sur le produit de la taxe
" déchet " perçue par l'Agence. Malgré cette
ressource supplémentaire, le budget de fonctionnement de
l'établissement ne pourra s'équilibrer en 1997 qu'en faisant
appel à un fonds de réserve qui sera épuisé en fin
d'exercice.
Les subventions d'investissement de l'ADEME sont stables en autorisations de
programme (75 millions de francs) et passent de 87 à 78,7 millions
en crédits de paiement, ce qui traduit une baisse de 9,5 %.
Les moyens accordés à l'ADEME sont donc à nouveau en
baisse assez sensible en 1998. En outre,
l'arrêté d'annulation
du 9 juillet 1997
a annulé 11,2 millions de francs en autorisations
de programme sur le chapitre 62-92 pour l'année 1997, soit 15 % des
autorisations initiales et 2,25 millions de francs en crédits de
paiement. 3,42 millions de francs ont également été
annulés sur le chapitre 45-91.
On peut en conséquence s'interroger sur la cohérence qu'il y a
entre les propos du ministre de l'industrie tendant à " refaire de
la maîtrise de l'énergie une priorité " et les moyens
consacrés à cette action dans le budget.
c) Une solution transitoire aux problèmes financiers de l'ADEME: l'augmentation du taux de prélèvement sur le produit de la taxe sur les déchets
Constatant les difficultés financières de
l'Agence, l'Assemblée nationale a adopté un amendement tendant
à reconduire pour 1998 et 1999 l'augmentation du taux de
prélèvement sur le produit de la taxe sur les déchets. Il
convient de rappeler que la loi de finances rectificative pour 1996 a
augmenté le pourcentage des frais de gestion et de recouvrement de la
taxe sur les déchets, en prévoyant un plafond législatif
de 8 % et un taux effectif fixé par voie réglementaire dans la
limite de ce plafond. Le taux de prélèvement antérieur
était de 6 %. Néanmoins, cette mesure était
transitoire et devait prendre fin en 1997.
Par leur amendement, les députés ont prolongé le
dispositif jusqu'en 1999. Ils font valoir que le coût analytique
réel de recouvrement et de gestion de cette taxe est en
réalité supérieur à 8 % et que le taux de
8 % est comparable à celui prélevé sur les autres
taxes recouvrées par l'ADEME.
D. LA POLITIQUE DE L'ÉNERGIE HORS CRÉDITS BUDGÉTAIRES
La politique du Gouvernement dans le secteur de
l'énergie ne se limite pas aux seuls établissements ou actions
financés par des crédits budgétaires.
Elle concerne également la tutelle sur les établissements et
grandes entreprises du secteur, ainsi que la participation au marché
unique de l'énergie.
1. La situation des principaux opérateurs
a) Le nouveau contrat de plan clarifie les relations financières entre l'Etat et EDF
Le contrat d'entreprise signé le 8 avril 1997 entre
l'Etat et EDF a défini leurs relations pour la période 1997-2000.
Conformément à ce contrat, une réforme du régime
comptable a eu lieu par le biais de la loi portant mesures urgentes à
caractère fiscal et financier du 10 novembre 1997. En transférant
la propriété des ouvrages de transport
d'électricité du réseau d'alimentation
générale (RAG) à l'opérateur public cette loi a en
effet autorisé la restructuration du bilan d'EDF. Ainsi,
l'intégration des provisions pour renouvellement constituées par
EDF sur ces ouvrages au résultat de l'entreprise a permis de tripler le
montant des capitaux propres, a épuisé le montant des reports
à nouveau négatifs et a rendu EDF contributeur net de
l'impôt sur les sociétés pour la première fois.
Compte tenu de cette dernière conséquence, le contrat
d'entreprise prévoit une légère réduction des
versements d'EDF à l'Etat. En effet, la rémunération de
l'Etat actionnaire se compose de deux éléments :
- une rémunération des dotations en capital à un taux
d'intérêt fixé annuellement ;
- une rémunération complémentaire égale à
40% du résultat comptable net de l'entreprise.
Le taux d'intérêt de la première
rémunération, fixé à 5 % dans le
précédent contrat d'entreprise, a été ramené
à 3 % pour tenir compte de l'accroissement des dotations en capital
que la réforme comptable a induit.
En outre, le contrat d'entreprise précise que le montant annuel total
des deux composantes ne peut excéder 6 % du montant des dotations
en capital, soit 3.044 millions de francs, après restructuration du
bilan.
Au total, les versements d'EDF à l'Etat devraient augmenter de 50 %
en 1997 par rapport à 1996, en raison surtout du montant de
l'impôt sur les sociétés que l'établissement devra
désormais acquitter, pour un montant supérieur à 3
milliards de francs en 1997.
Le tableau ci-après retrace les flux financiers entre l'Etat et EDF.
La rémunération
complémentaire de l'Etat versée en 1996 comprend la contrepartie
de la reprise sur provision relative au règlement d'un contentieux entre
l'URSSAF et EDF, pour un montant de 2.450 millions de francs ; sans cet
événement exceptionnel, la rémunération
complémentaire de l'Etat se serait élevée à 1.552
millions de francs, portant le montant total des versements d'EDF à
l'Etat pour 1996 à 3.368 millions de francs.
Enfin, dans le cadre de la future organisation du système
électrique qui verra apparaître, à partir de 1999, une
concurrence pour l'activité de la production, seront définies les
modalités de financement des charges d'intérêt
général imposées au secteur électrique, de
façon à ce que la répartition de ces charges ne nuise pas
à une concurrence loyale. D'ici là, le contrat d'entreprise
stipule qu'aucune charge nouvelle sans lien avec l'activité principale
de l'entreprise, ne sera imposée à EDF sans compensation.
L'assainissement des relations financières avec l'Etat s'accompagne
d'objectifs clairs en matière de
désendettement
: la
dette financière d'EDF qui s'élevait à 133 milliards de
francs à la fin de 1996, devrait ainsi être ramenée
à 100 milliards de francs à la fin de l'an 2000, ce qui place
l'entreprise sur une trajectoire lui permettant d'envisager un niveau
d'endettement nul au moment du renouvellement de son parc de production. Il
convient de rappeler que le désendettement cumulé depuis le
début du précédent contrat de plan a atteint 62 milliards
de francs en termes réels.
Enfin, le contrat d'entreprise a prévu que les gains de
productivité auxquels l'entreprise s'engage sur la période du
contrat seront en priorité affectés aux clients grâce
à une
baisse des tarifs
. Le contrat a prévu au cours de sa
validité (1997 à 2000) une baisse moyenne des tarifs de
13,3 % en francs courants.
Votre rapporteur se félicite de la signature du nouveau contrat de
plan entre l'Etat et EDF qui a permis de clarifier la situation et de fixer les
règles des relations financières entre l'Etat et l'entreprise. Il
évite en particulier les prélèvements de l'Etat sur la
trésorerie d'EDF.
Toutefois, on peut regretter le recours à d'autres formes de
prélèvements sur EDF comme l'accroissement des taxes pesant sur
l'opérateur. En effet, le présent projet de loi de finances
prévoit dans son article 22, en contrepartie de l'abandon du canal
Rhin-Rhône, le relèvement de la taxe due par les titulaires
d'ouvrages hydroélectriques concédés qui finance le fonds
d'investissement des transports terrestres et des voies navigables. La
contribution d'EDF au FITTVN devrait être portée de
1 milliard à 1,8 milliards de francs
17(
*
)
.
Il est à craindre qu'à ce seuil, l'exploitation des centrales
hydrauliques ne soit plus rentable ce qui dégraderait l'assiette de la
redevance - comme celle de la taxe professionnelle. De surcroît,
il
convient de ne pas multiplier les charges pesant sur l'opérateur public
à la veille de l'ouverture du marché intérieur de la
production d'électricité à la concurrence
.
b) La politique relative au gaz naturel
Face à une dépendance gazière croissante,
la France poursuit sa politique de diversification des ressources
d'approvisionnement, gage de sécurité à long terme. Gaz de
France envisage d'acheter du gaz britannique lorsque les travaux de pose du
gazoduc Interconnector entre la Grande Bretagne et la Belgique seront
achevés. Des négociations sont en cours avec les principaux
producteurs de mer du Nord britannique.
Par ailleurs, l'Afrique comptera, à l'aube du siècle prochain, un
deuxième fournisseur de gaz naturel pour la France et l'Europe : le
Nigéria. Les premières livraisons de gaz naturel
liquéfié nigérian sont programmées pour fin 1999
malgré les incertitudes relatives aux enlèvements de l'ENEL,
l'électricien italien.
La Russie et la Norvège demeurent les deux principaux fournisseurs de
gaz de la France avec des volumes respectifs de 126 TWh et 120 TWh.
L'Algérie et les Pays-Bas viennent immédiatement après
avec 83 et 59 TWh.
La
part du gaz dans le bilan énergétique de la France
a
progressé lentement au cours des dernières années,
s'établissant à environ 13 % aujourd'hui, soit à un
niveau inférieur à celui observé dans les autres pays
d'Europe de l'Ouest où elle atteint en moyenne 20 %. C'est la
conséquence du recours à la filière nucléaire pour
la production d'électricité.
La poursuite de cette progression paraît souhaitable en raison, d'une
part, des qualités environnementales du gaz et, d'autre part, du
nécessaire rééquilibrage de la part relative de
l'électricité et des autres énergies.
En outre, certains nouveaux débouchés, encore peu
développés, apparaissent favorables au gaz : la
cogénération, les centrales à cycles combinés et
les véhicules au gaz naturel.
On observera toutefois qu'une évolution de la demande de gaz naturel se
heurte à un double obstacle :
l'incertitude qui pèse actuellement sur l'offre et notamment sur la
stabilité politique et la capacité d'investissement des
principaux fournisseurs (Russie et Algérie),
la faible densité de peuplement du territoire français qui rend
la desserte en gaz de certaines zones impossible à des prix
compétitifs.
Votre rapporteur se félicite que, dans ce contexte, la situation
financière de Gaz de France se soit sensiblement
améliorée. Il constate cependant qu'elle reste en grande partie
liée à l'évolution incertaine de ses principaux
fournisseurs et des perspectives de déréglementation du
marché européen.
Depuis 1991, Gaz de France connaît un résultat
bénéficiaire et, en conséquence, depuis 1992, l'Etat
perçoit un dividende sur ce résultat à un taux variant
entre 30 et 70 %. En outre, Gaz de France s'est acquitté pour la
première fois en 1994 de l'impôt sur les sociétés.
Après un très bon exercice en 1996 (chiffre d'affaires en hausse
de 10 % et résultat net de 2,5 milliards de francs après 1,9
milliards en 1995), la situation financière de Gaz de France s'est
détériorée en 1997. En effet, l'amplification de la
concurrence des autres énergies combinée avec des conditions
climatiques devenues défavorables (hiver doux et pluvieux) ont
entraîné un net fléchissement des ventes de gaz. En outre,
les coûts d'approvisionnement ont connu une augmentation de près
de 25 % en raison de l'accroissement des prix du brut et de la hausse du
dollar. Le chiffre d'affaires prévisionnel s'établit à 57
milliards de francs avec un résultat après impôts et
dividendes de 2,6 milliards de francs.
Ce fléchissement de l'activité devrait conduire à une
révision en baisse des prévisions budgétaires, lesquelles
devront également tenir compte des nouvelles dispositions fiscales
relatives à l'impôt sur les sociétés (passage du
taux de l'IS de 36,6 % à 41,6 %).
Le désendettement devrait néanmoins se poursuivre. Il a
été divisé par deux entre 1992 et 1995 et
s'établissait à 13 milliards de francs fin 1996.
2. La déréglementation du marché unique de l'énergie
L'énergie est devenue un enjeu de la construction
européenne à partir de 1987. Afin de tirer le meilleur parti des
complémentarités des différents systèmes
énergétiques européens, la Commission des
communautés européennes a alors engagé des travaux visant
à développer les échanges énergétiques en
s'appuyant sur les opérateurs. Cette première approche a abouti
à l'
adoption de trois directives
relatives d'une part, à
la transparence des prix de l'électricité et du gaz et, d'autre
part, au transit sur les grands réseaux.
A partir de 1991, la Commission a adopté une deuxième approche
visant à appliquer plus fermement les règles de concurrence
communautaires et donc à s'attaquer aux monopoles du secteur
énergétique. C'est à cette fin qu'elle a engagé une
procédure en manquement devant la Cour de Justice
à
l'encontre des monopoles électrique et gazier français (ainsi
qu'à l'encontre de ceux d'autres pays). En rejetant récemment ce
recours pour insuffisance de motivation, sans se prononcer sur le fond, la Cour
de justice des communautés européennes (CJCE) a implicitement
estimé que le monopole d'importation et d'exportation pour le gaz et
l'électricité détenu par EDF et GDF était
légal.
a) La directive concernant le marché intérieur de l'électricité
La directive 96/92/CE concernant des " règles
communes pour le marché intérieur de
l'électricité " a été adoptée par le
Conseil des ministres européen le 20 juin 1996, après le vote
positif du Parlement européen. La France, comme ses partenaires, a
jusqu'au
19 février 1999
pour mettre sa réglementation en
accord avec les termes de cette directive qui entraîne l'ouverture du
marché de l'électricité à la concurrence.
Le texte de la directive est un compromis entre les dispositions initiales de
la directive et la position française.
En effet, initialement, la directive prévoyait :
- la suppression des monopoles de production, de transport et de
distribution de l'électricité et du gaz ;
- l'introduction de la séparation comptable entre ces trois
activités ;
-
l'accès des tiers aux réseaux électriques et
gaziers (ATR).
Ce système était, dans un premier temps,
réservé aux grands consommateurs de gaz et
d'électricité, afin de leur permettre de se fournir auprès
du producteur de leur choix, à charge pour le réseau d'acheminer
l'énergie moyennant péage.
Considérant que ce dispositif se heurtait aux grands acquis de la
politique énergétique française, et notamment à la
sécurité des approvisionnements, à l'obligation de
fourniture, à la protection du consommateur et à
l'efficacité des systèmes électriques et gaziers, la
France a obtenu qu'une proposition alternative au système de l'ATR soit
élaborée. Cette proposition reposait sur le
concept d'acheteur
unique
, selon lequel l'opérateur chargé du monopole du
réseau organise la concurrence pour les nouveaux producteurs
d'électricité qui ne peuvent contracter directement avec les
consommateurs.
Ce concept permet d'ouvrir les marchés nationaux à plus de
concurrence tout en excluant l'ATR et en préservant les missions
d'intérêt général que les Etats confient aux
opérateurs du secteur électrique, telles que la
sécurité d'approvisionnement, la péréquation
tarifaire, l'obligation de fourniture et la protection de l'environnement.
Le Conseil des ministres de l'énergie du 1
er
juin 1995 a
admis le principe de la coexistence de l'ATR avec le système de
l'acheteur unique. Il a également reconnu la légitimité
des obligations de service public et de la programmation à long terme
dans le secteur électrique, dans le respect du principe de
subsidiarité.
C'est sur la base de ce compromis que la directive concernant des
"règles communes pour le marché intérieur de
l'électricité" a été adoptée par le Conseil
des ministres de l'énergie du 20 juin 1996.
La directive comporte tout d'abord un certain nombre de
dispositions
obligatoires
qui constituent les règles communes à tous les
systèmes électriques. Elle fait ainsi obligation aux fournisseurs
de présenter des comptes séparés relatifs à la
production, à la distribution et au transport. C'est ce que l'on appelle
l'''unbundling" comptable. Il s'agit également de permettre la
liberté d'établissement pour de nouveaux producteurs et
d'organiser une ouverture progressive des marchés nationaux, en
particulier pour les grands consommateurs.
La proposition de directive comporte, par ailleurs, un certain nombre de
dispositions ouvertes
aux choix des Etats membres
. Il s'agit de
la possibilité d'imposer des obligations de service public, qui doivent
néanmoins être clairement définies, aux entreprises du
secteur électriques. Il s'agit aussi de la possibilité de
prévoir une planification à long terme des investissements de
production, de désigner un gestionnaire unique du réseau pour le
transport ou encore d'adopter un système d'autorisation ou d'appel
d'offres pour la construction de nouvelles unités de production.
La directive fixe enfin avec précision les
objectifs à
atteindre
en terme d'ouverture du marché
. Conformément
aux revendications exprimées par la France, cette ouverture sera
partielle et progressive
: 25 % des ventes (en volume) seront
ouverts à la concurrence en 1999, puis 30 % en l'an 2000, et
33 % en 2003. De 40 gigawattheures par an et par site, le seuil de
consommation au delà duquel les consommateurs pourront s'adresser au
fournisseur d'électricité de leur choix passera ainsi
à 9 gigawattheures par an en 2006. Dans un premier temps, ce sont les
400 plus gros clients d'EDF qui pourront contracter avec des fournisseurs
d'électricité de leur choix. Ce sont pour l'essentiel des
entreprises industrielles pour lesquelles le prix de l'énergie est un
élément important de leur prix de revient. Ils seront 2500
à la dernière étape.
Votre rapporteur se félicite que cette proposition de directive soit
conforme aux principes que la France a constamment défendus depuis 1990,
notamment en matière de service public.
Néanmoins, votre rapporteur appelle l'attention du Gouvernement sur la
nécessité d'apporter des clarifications
sur :
la définition des missions d'intérêt économique
général ;
la détermination d'une autorité de régulation ;
la question des tarifs à appliquer aux clients " captifs "
par rapport aux clients dit " éligibles " ;
la problématique des coûts " échoués ",
c'est-à-dire des coûts que ne supporte pas la concurrence :
coût de l'énergie éolienne, coût liés au
statut du personnel d'EDF, coût de l'énergie nucléaire...
b) Les perspectives pour le secteur du gaz
La
directive sur le marché intérieur du
gaz
reste en cours de discussion. Néanmoins,
votre rapporteur
restera vigilant sur la prise en compte par les autorités
européennes des spécificités du marché
français du gaz,
et en particulier de la dépendance de la
France vis-à-vis des approvisionnement extérieurs en gaz. Il
importe donc que l'ouverture du marché soit progressive et compatible
avec les engagements à long terme de GDF.
En effet, les opérateurs français ont conclu des contrats
à long terme par lesquels ils s'engagent à acheter des
quantités minimales de gaz ou, à défaut, d'indemniser le
fournisseur (contrat dit " take or pay "). L'ouverture du
marché et la liberté d'approvisionnement qu'il autorise risque de
rendre ces contrats coûteux pour les contractants français. Il
convient également que, conformément au principe de
subsidiarité, l'organisation de la distribution du gaz relève de
la compétence de chaque Etat membre.
II. LA POLITIQUE DES MATIÈRES PREMIÈRES
A. LES ORIENTATIONS DE LA POLITIQUE FRANÇAISE DES MATIÈRES PREMIÈRES
La politique du gouvernement dans le domaine des
matières premières repose sur le constat selon lequel les
matières premières sont consommés directement ou
indirectement par tous les secteurs d'activité. Il convient donc de
garantir un accès sûr et compétitif aux sources de
production pour autoriser non seulement la compétitivité
d'ensemble de l'économie française, mais aussi pour
préserver l'indépendance politique de la France et sa
capacité à se défendre. Enfin, le secteur des
matières premières et des matériaux est
générateur d'emplois.
Or, la
France est un pays pauvre en ressources minérales.
Elle
dépend en effet des importations pour 55 % de ses besoins, la
production nationale en couvrant seulement 15 % et le solde étant
assuré par le recyclage.
Les orientations de la politique française des matières
premières comportent donc
trois aspects
:
1. La contribution à un développement compétitif des industries des matières premières et des matériaux de construction
Les industries françaises sont souvent
dépendantes d'un très petit nombre de fournisseurs, situés
dans des zones dont la stabilité politique et économique est
incertaine. Les industriels français sont en outre
pénalisés sur un marché mondial comportant de multiples
sources de distorsion de concurrence.
L'action des pouvoirs publics vise essentiellement à réunir les
conditions d'un développement compétitif de ces industries. A cet
effet, trois priorités ont été définies :
la promotion de règles de commerce international loyales
,
en particulier dans le cadre de la politique de défense commerciale
communautaire (procédure anti-dumping) ;
la valorisation des ressources nationales dans le respect de
l'environnement
, qui a pour effet de créer des richesses et des
emplois et de fixer sur le territoire national les industries transformatrices,
notamment grâce à la promotion de l'économie et du
recyclage ;
le soutien de la recherche-développement et de la
normalisation
, les moyens nationaux de la recherche publique étant
complétés par les fonds du Programme communautaire de recherche
et de développement.
2. La gestion des risques d'approvisionnement
La constitution d'un stock national de précaution fut
décidée dans son principe en 1975, la vocation de ce stock
étant de prendre temporairement le relais d'approvisionnements
extérieurs défaillants et d'autoriser ainsi la poursuite de
l'activité des secteurs industriels prioritaires au regard de la vie
économique de la Nation ou de sa sécurité.
En 1980, un dispositif complet a été mis en place avec la
création de la Caisse française des matières
premières (CFMP) chargée de la gestion du stock.
Or, l'évolution rapide des marchés internationaux des
métaux et des relations entre les consommateurs et les producteurs, les
remarques formulées par les industriels concernés et le
coût budgétaire de la gestion du stock, soit environ
100 millions de francs par an, ont montré l'inadaptation du mode de
fonctionnement de la CFMP et du stock national de précaution.
Aussi, il a été décidé en 1992 et 1993 :
de confier progressivement aux industriels la responsabilité des
approvisionnements en métaux en cas de crise ;
de recentrer le rôle du ministère sur les travaux de
vigilance et d'alerte par le biais de l'Observatoire des matières
premières ;
de céder progressivement le stock de la CFMP afin d'en
réduire le coût budgétaire.
Fin 1996, l'ensemble du stock avait été soldé et la CFMP a
été dissoute par le décret du 26 décembre 1996.
3. La coopération bilatérale et multilatérale
La particularité des matières premières
minérales résulte du fait que, souvent, elles constituent une
source essentielle de richesse, d'emplois et de développement pour les
pays du Sud, et plus récemment de l'Est.
Une politique de coopération avec ces pays peut avoir plusieurs effets
bénéfiques : contribuer durablement à leur
développement, rendre plus sûrs les approvisionnements des
industries françaises, stabiliser les marchés.
A cet effet, la politique menée par le gouvernement comporte un double
aspect :
bilatéral
, notamment sous forme d'assistance technique,
pour la formation et l'expertise géologique ;
multilatéral
, dans le cadre des accords et organismes qui
oeuvrent pour la stabilisation et la transparence des marchés et par le
biais de formations spécialisées dans les Ecoles des mines.
B. LES MOYENS BUDGÉTAIRES
Jusqu'en 1995, les crédits consacrés aux
matières premières concernaient, pour l'essentiel, deux
organismes : le Bureau de recherches géologiques et minières,
à la fois organisme de recherche, bureau d'étude et
opérateur minier, et la Caisse française des matières
premières, chargée de la gestion du stock stratégique.
A partir de la loi de finances pour 1996, seul le BRGM a été
doté de crédits. Par ailleurs, des dotations sont inscrites au
profit de
l'Observatoire des matières premières
qui a pris
le relais de la CFMP pour réaliser des études sur la
sécurité de l'approvisionnement.
L'OMP est doté à cet effet de 1,35 millions de francs en
crédits de paiement et de 1,77 millions de francs en autorisations
de programmes. Ces crédits sont en diminution par rapport à
1997 : ils s'élevaient en effet à 1,96 millions de
francs en autorisations de programme et à 2,09 millions de francs
en crédits de paiement (+ 22,8 % par rapport aux
crédits votés pour 1996).
La dotation au
Bureau de recherches géologiques et minières
(BRGM) est désormais rattachée au budget de la recherche.
Pour mémoire, elle s'élève à 334,5 millions de
francs, en hausse de 3 % par rapport aux crédits votés pour
1997.
CHAPITRE III
LA POLITIQUE INDUSTRIELLE
L'activité en 1996 se caractérise par une
reprise modérée de la croissance industrielle après le
recul du 2
ème
semestre 1995.
En tendance, la production industrielle a légèrement
progressé en cours d'année. Mais cette tendance a
été perturbée par les achats d'automobiles
anticipés de l'été en raison de la fin de la prime de
qualité, suivi d'un passage à vide dès l'automne.
La faiblesse de la croissance en 1996 s'explique surtout par la poursuite du
déstockage en début d'année 1996. Ce déstockage a
surtout pesé sur le secteur des biens intermédiaires, principal
bénéficiaire des mouvements spéculatifs de 1994. Le
principal moteur de la croissance a été la demande
extérieure qui s'est renforcée tout au long de l'année.
Les importations étant en croissance modérée, le solde de
notre commerce extérieur a battu de nouveaux records en 1996 (122
milliards de francs d'excédent). La consommation a augmenté
modérément (grâce à une diminution du taux
d'épargne dès l'hiver 1996).
La reprise s'amplifie au printemps 1997 et surtout au deuxième semestre.
Ainsi, selon l'enquête trimestrielle réalisée dans
l'industrie par l'INSEE, les chefs d'entreprise interrogés en octobre
1997 indiquent que la demande en produits manufacturés
s'accélère depuis le début de l'année. Elle est
désormais jugée très soutenue et ce dans toutes les
branches de l'industrie manufacturière. La demande
étrangère est jugée très dynamique au cours du
troisième trimestre dans toutes les branches de l'industrie
manufacturière également. Par ailleurs, les chefs d'entreprise
sont optimistes quant à l'évolution des effectifs. Enfin, les
achats de matières premières sont restés soutenus ces
trois derniers mois et ils devraient rester dynamiques au dernier trimestre.
En croissance de 3% depuis six mois, l'indice de la production industrielle a
retrouvé en 1997 le niveau qu'il atteignait en 1990.
L'industrie est le moteur de l'innovation et la principale source de
croissance et d'exportations: elle assure 63 % de l'effort de recherche
& de développement national et représente 75 % de nos
échanges commerciaux avec les pays étrangers. En incluant le BTP,
l'industrie représente 27 % du PIB national. Cependant, si l'on
tient compte de ses effets induits sur l'économie (achat de services et
distribution de revenus), son emprise sur l'économie est
supérieure à 50 % du PIB.
Par ailleurs, l'industrie emploie aujourd'hui environ 4,1 millions de personnes
auxquelles correspondent environ autant d'emplois indirects. En outre, si
l'industrie a perdu environ 600.000 emplois depuis 1990, il convient de
constater que 300.000 emplois ont été créés dans le
secteur des services aux entreprises, le plus souvent par externalisation d'un
certain nombre de fonctions (conception, design, ingénierie, logistique,
R&D...).
Enfin, une analyse au niveau mondial montre sans ambiguïté la
corrélation entre l'évolution de la production industrielle et le
taux de chômage des pays industrialisés : ce sont les pays
qui ont connu la plus forte croissance de la production industrielle depuis
quinze ans (+ 59 % aux Etats-Unis, + 23 % au Royaume Uni) qui
connaissent les taux de chômage les plus faibles.
Au total, l'industrie est au carrefour des problématiques prioritaires
de la société française. Non seulement l'activité
et l'emploi industriels tirent l'emploi total, mais ils sont un facteur
d'intégration et de cohésion social et un élément
essentiel d'aménagement du territoire.
Aujourd'hui, la France, 4
ème
puissance mondiale, doit
poursuivre son effort de compétitivité, consolider son tissu
industriel et s'adapter à la demande mondiale par des produits innovants
et de qualité.
C'est dans ce contexte général qu'il convient d'examiner l'effort
fait par les pouvoirs publics en matière de politique industrielle.
Deux priorités marquent le projet de budget de l'industrie pour
1998
:
- favoriser la recherche industrielle et le développement de la
société d'information (2,95 milliards de francs en autorisations
de programme) ;
- favoriser le développement des PME et le développement
local ;
Par ailleurs, le Gouvernement soutiendra les efforts en matière de
normalisation et de qualité et continuera les actions en faveur des
mutations industrielles.
Le tableau ci-après retrace l'évolution des différents
crédits de politique industrielle gérés par le
ministère de l'industrie.
I. LA RECHERCHE INDUSTRIELLE ET L'INNOVATION
Comme en 1997, les crédits consacrés au soutien
de l'innovation, à la recherche industrielle et au développement
technologique constituent
la priorité du budget de l'industrie
,
hors énergie, avec, en 1998, près de 20 % du total des
crédits.
L'agrégat recherche qui atteint
2,9 milliards de francs
dans
le projet de budget pour 1998
,
en diminution de 0,4 % par rapport
à 1997, comprend les crédits destinés, d'une part,
à l'Agence nationale pour la valorisation de la recherche (ANVAR), et,
d'autre part, aux grands programmes.
A. LA DIFFUSION DE L'INNOVATION DANS LES PMI
L'objectif de la politique technologique du ministère
en charge de l'industrie est de procurer aux entreprises françaises les
moyens, qualitatifs et financiers de développer leur capacité de
recherche et d'innovation.
Par ailleurs, pour les petites et moyennes industries, ont été
mises en place des procédures destinées à aider la
diffusion de techniques et à leur permettre de les
acquérir : micro-électroniques, logiciels, systèmes
de production automatisés, matériaux nouveaux...
L'Agence nationale de valorisation de la recherche (ANVAR)
est
l'instrument essentiel du dispositif du soutien à l'innovation dans les
PMI. Elle dispose de moyens permettant de mener en faveur de PME une politique
incitative en matière de relations recherche-industrie, de transferts de
technologie, de programmes d'innovation. Pour cela, elle s'appuie sur une aide
spécifique dénommée aide à l'Innovation.
Ces aides peuvent concerner tous les stades du processus d'innovation et
prennent la forme d'une subvention ou d'une avance remboursable dont le montant
peut atteindre 50 % des dépenses retenus, sans toutefois pouvoir
dépasser 40 % du montant total du programme. Tous les projets dont
l'objet d'une instruction décentralisée, et, après avis
d'une commission régionale d'attribution des aides, d'une
décision par le délégué régional
concerné. Pour les programmes les plus importants, la décision
est prise par le directeur rétgional de l'ANVAR.
Cinq axes majeurs
sont au centre de ses interventions :
- privilégier les technologies-clés ;
- mieux accompagner les entreprises à potentiel de croissance, notamment
en termes d'emploi ;
- mettre sa capacité d'expertise technologique à disposition des
acteurs publics et privés pour contribuer au développement de
l'innovation ;
- faire évoluer les outils financiers pour offrir des financements plus
adaptés aux entreprises innovantes à potentiel de croissance, en
liaison avec le CEPME et la SOFARIS, et accroître son implantation au
niveau régional ;
- mieux mettre en valeur les résultats de la recherche par une meilleure
coordination des actions menées au niveau régional.
L'ANVAR participe aussi, en liaison avec les ministères en charge de
l'industrie et de la recherche, ainsi que les Conseils régionaux, au
soutien des Réseaux de Diffusion Technologique (RDT) implantés
dans 20 régions. Ainsi, près d'un millier de prospecteurs sont
allés au devant de 13.331 entreprises généralement de
secteurs traditionnels. L'analyse des projets fait apparaître que dans
près de 60 % des cas, les PME bénéficiaires ont
augmenté leur part de marché à l'export et 4 d'entre elles
ont même abouti à des premières mondiales.
La
subvention à l'ANVAR
reste constante à
237,7 millions de francs de même que les crédits
destinés au Secrétariat général de la coordination
nationale de la procédure EURÊKA (6 millions de francs). La
dotation du réseau de diffusion technologique augmente de 2,7 millions
pour atteindre 14 millions de francs (+ 19 %).
En revanche, les
crédits d'équipement
de l'Agence
régressent de 2,8 % pour s'établir à
665 millions de francs. Les autorisations de programme restent
stables à 840 millions de francs. Sur ce chapitre, les
diminutions constatées s'inscrivent dans une tendance
générale de baisse des crédits amorcée en 1993-1994.
La diminution importante des subventions à l'ANVAR est conforme aux
objectifs du ministère qui souhaite rendre l'agence plus performante est
l'amenant à mieux utiliser ses moyens et à fonctionner en
meilleure synergie avec les DRIRE.
On observera en outre que les dotations de l'ANVAR ont fait l'objet
d'
importantes annulations de crédits en 1997.
Les
arrêtés d'annulation du 9 juillet et du 19 novembre
1997 ont annulé 138 millions de francs en crédits de
paiement sur le chapitre 66-02, soit 22 % de la dotation initiale.
97,5 millions de francs ont été annulés en
autorisations de programme.
En 1996, l'ANVAR a soutenu 2.989 dossiers pour un montant de 1,3 milliard
de francs.
B. LES GRANDS PROGRAMMES
Si l'on inclut dans la dotation 1997 les crédits du
chapitre 66-01 qui étaient inscrits au fascicule Poste et
Télécommunications, les crédits destinés à
soutenir les
grands programmes de recherche industrielle
18(
*
)
(chapitre 66-01) ne progressent que très
légèrement (+ 1,2 %), en AP comme en CP dans le projet
de budget pour 1998. Cette hausse bénéficie surtout aux
grands
programmes relevant de secteurs autres que l'électronique
(tels que
le nouveau programme PREDIT dans le domaine des transports terrestres ou le
programme REACTIF dans le domaine de la chimie de formulation) qui voient leurs
crédits de paiement passer de 310 à 376 millions de francs
(+ 21,3 %).
Les projets relatifs à l'
électronique
et aux
autoroutes
de l'information
sont dotés de 20 millions de francs
supplémentaire en crédits de paiement (1,43 milliard de
francs en tout) et de 8 millions de francs supplémentaires en
autorisations de programme (1,55 milliards de francs).
L'essentiel de ces dotations a pour objet de soutenir la participation des
entreprises françaises à quelques grands programmes
européens, principalement à travers EUREKA.
Il s'agit aussi de soutenir au niveau national des grands projets innovants
présentés par les entreprises et intervenant dans des domaines
où l'initiative technologique doit être amplifiée.
1. Les grands programmes nationaux
Le ministère de l'industrie a soutenu, entre 1989 et
1996, les actions destinées à favoriser l'offre de technologies,
par la mise en place de la procédure des Grands Projets Innovants. 207
projets représentant plus de 7,5 milliards de francs ont
été soutenus pour un montant total d'aide de 2,4 milliards de
francs.
Cette procédure est maintenant relayée par l'Appel à
projets " Technologies-clés " qui vise à
privilégier le soutien des pouvoirs publics à 50 secteurs
technologiques, non couverts par les grands programmes interministériels
(PREDIT, REACTIF...) ou européens (MEDEA, COMMEND...), et sur lesquels
la position industrielle de la France est jugée insuffisamment forte.
Comme les grands projets innovants, ces projets, à finalité
civile, doivent être de grande ampleur, novateurs, à fort enjeu
stratégique ou commercial et aboutir sur le marché dans un
délai de moins de cinq ans. Cet appel à projets a
été lancé suite à l'étude sur " les
100 technologies-clés
pour l'industrie de l'an 2000 ".
La sélection de 50 technologies s'est faite sur la base d'une
complémentarité de cet Appel à Projets vis-à-vis
des grands programmes fédérateurs en place dans plusieurs
domaines industriels stratégiques : programme EUREKA
" MEDEA " dans le domaine des composants électroniques,
" PREDIT " dans le domaine des transports terrestres,
" REACTIF " dans le domaine de la chimie de formulation.
Les avis d'un comité de pilotage réuni à cet effet le 4
juillet 1996 ont permis de finaliser la liste de 50
" Technologies-clés ". Il est prévu d'affecter à
cet appel à projets 1 milliard de francs sur 2 ans (1997-1998). L'ANVAR
est associé pour le soutien aux dossier " PMI ". Près
de 120 projets ont été labellisés au 31 juillet 1997, tant
à l'ANVAR qu'au secrétariat d'Etat à l'industrie, pour un
montant d'aides engagées de 285 millions de francs.
Par ailleurs, le ministère de l'industrie apporte son soutien aux
grands programmes interministériels
qui correspondent aux
domaines d'excellence de l'industrie et de la technologie
françaises :
- le
programme BIOAVENIR
, dans le domaine de la santé et de
l'agrochimie, qui s'est terminé en 1996, le budget de l'industrie lui
ayant affecté 200 millions de francs depuis 1993.
- le
programme PREDIT
, programme de recherches en entreprises pour le
développement et l'innovation dans les transports terrestres, qui a
été renouvelé pour une période de cinq ans
(1996-2000). Le ministère de l'industrie doit lui consacrer un total de
650 millions de francs sur cinq ans, dont 117 en 1996 et en 1997.
- le programme
REACTIF,
programme de recherches en entreprises des
applications de la chimie aux techniques industrielles futures, qui a
été lancé dans le courant de l'année 1996 pour cinq
ans. Son financement, au titre du budget de l'industrie,
s'élèvera à 200 millions de francs, soit
40 millions par an.
2. Les grands programmes européens
Les crédits destinés aux grands programmes de
l'électronique progressent très légèrement, en
1998, à 1.549,3 millions de francs en autorisations de programme (+
8 millions de francs) et à 1.428 millions de francs en
crédits de paiement (+ 20 MF).
Ces crédits sont en priorité consacrés à deux
domaines :
- les composants électroniques avec le programme MEDEA
D'une durée de quatre ans, ce programme (13 milliards de francs), qui a
pris le relais de JESSI, vise à assurer l'indépendance
stratégique de l'industrie européenne utilisatrice ou productrice
de composants micro-électroniques. Il réunit huit partenaires.
- l'électronique grand public avec le programme COMMEND
Ce programme a pris le relais des précédents projets TVHD et ADTT
dont il conserve les acquis technologiques, tout en ayant pour objet de
permettre l'interconnexion et l'utilisation partagée de tous les
appareils et services numériques du multimédia. Le budget de
l'industrie y a consacré 60 millions de francs en 1995.
En complément de ces deux programmes stratégiques dans lesquels
les industriels français se trouvent très impliqués, la
France participe à 40 nouveaux projets EUREKA sur 164. Le projet de
budget pour 1998 prévoit d consacrer 830 millions de francs à
cette procédure.
Votre rapporteur se félicite de la poursuite de l'effort public en
faveur de ces grands programmes. Il rappelle que ceux-ci sont
déterminants pour assurer la compétitivité et la
capacité exportatrice des entreprises.
II. LES PMI ET LE DEVELOPPEMENT LOCAL
Le développement des PMI représente un enjeu
essentiel dans l'évolution économique, en raison de la place
qu'elles occupent en termes d'investissement, d'emploi ou de contribution
à la croissance et aux exportations. On observera aussi leur
intérêt dans une perspective d'aménagement du territoire.
Dans ce contexte, l'action du ministère de l'industrie vise,
au-delà de la politique économique générale
conduite par le gouvernement, à soutenir la recherche et l'innovation
des PMI, mais également à favoriser leurs investissements.
A. LE DEVELOPPEMENT INDUSTRIEL REGIONAL
Les crédits consacrés aux actions de développement industriel régional, pour partie gérés de manière déconcentrée par les DRIRE, atteignent en 1998 470 millions de francs en autorisations de programme et 461 millions de francs en crédits de paiement, en diminution respectivement de 6,7 % et de 2,2 % par rapport à 1997. Ces crédits avaient déjà diminué en 1997 en raison de la décision du Premier ministre de prolonger d'un an la durée de contrats de plan Etat-régions initialement prévus pour la période 1994-1998.
Priorités définies par le ministère de
l'industrie dans le cadre
des contrats de plan Etats-régions
(1994-1999)
Soutien à l'investissement
immatériel
- Par le biais des Fonds régionaux d'aide au conseil mis en place
en 1984 afin d'inciter les PMI à recourir à des conseils
extérieurs et à susciter l'émergence d'une offre
régionale de conseil.
- Par la procédure d'aide à l'embauche d'un cadre (en
principe hautement spécialisé) pour la création d'une
nouvelle fonction.
- Par l'aide au recours à un conseil technique dispensé par
un laboratoire (essais, analyses, études, petites recherches).
Soutien à l'investissement matériel
Depuis 1994, le fonds de développement des PMI s'est substitué
aux anciennes procédures. Il est principalement orienté vers
l'aide aux PMI dans les zones de reconversion afin de permettre une
élévation du niveau technologique ou de la
compétitivité de ces entreprises.
Soutien d'actions spécifiques prioritaires
Il s'agit du soutien à des actions liées aux atouts particuliers
des régions concernées et destinées à
développer des pôles technologiques, par exemple en partenariat
avec des Ecoles.
Votre rapporteur rappelle l'importance des actions menées dans le
cadre des contrats de plan Etat-régions pour le maintien et le
développement d'un tissu industriel régional dynamique.
B. L'AMÉLIORATION DE LA COMPÉTITIVITÉ DES ENTREPRISES
Les subventions à différents organismes et aux
actions concourant à l'amélioration de l'environnement et de la
compétitivité des entreprises sont renouvelées au niveau
de 1997, c'est-à-dire 119 millions de francs.
L'
Agence nationale pour la création d'entreprise
(ANCE) voit sa
subvention reconduite à 19,1 millions de francs.
L'Agence nationale pour le développement de la productique
appliquée à l'industrie
voit sa subvention reconduite
à 23,9 millions de francs en 1998.
La subvention à
l'INERIS
pour la prévention des risques
industriels est en revanche accrue de 900.000 francs à
22,27 millions de francs.
Les autres actions concourant à l'amélioration de l'environnement
et de la compétitivité des entreprises sont financées
à hauteur de 33,78 millions de francs, comme en 1997.
Enfin, la
diffusion des technologies
dans les petites et moyennes
entreprises au travers de la procédure contractualisée
"
ATOUT
19(
*
)
"
bénéficie d'un crédit d'intervention de 20 millions
de francs, identique à celui de 1997, mais d'une subvention
d'investissement inférieure de 9,6 % à celle de 1997
(160 millions de francs). Cette évolution s'explique par
l'étalement des contrats de plan Etat-régions sur six ans.
Par ailleurs, un nouvel article du chapitre 64-92 intitulé diffusion des
nouveaux outils d'information et de communication dans les PMI et doté
de 25 millions de francs en CP et 50 millions de francs en AP a pour objet de
soutenir l'équipement des entreprises en matériels et logiciels
permettant l'accès et la communication sur les réseaux locaux et
mondiaux. L'accent sera porté sur l'aide à la diffusion de
l'usage de ces outils pour la prospection et la promotion commerciale, le
développement du commerce électronique et la
dématérialisation des relations entre les entreprises et leurs
partenaires.
III. LES RESTRUCTURATIONS ET LA RECONVERSION
De 1992 à 1994, avec la dégradation de la
conjoncture, les crédits affectés à la restructuration et
à la conversion ont progressé sensiblement. Depuis, ils ont peu
à peu baissé.
En 1998, les crédits demandés
atteignent 1.056,4 millions de francs, en diminution de 10,8 % par
rapport à 1996.
On rappellera que s'y ajoutent des crédits de l'objectif IV de l'Union
européenne relatif aux restructurations industrielles.
A. L'AIDE AUX ENTREPRISES EN DIFFICULTÉ
1. L'aide à l'équipement naval
La politique d'aide à la construction navale repose sur
trois outils :
- l'aide à la prise de nouvelles commandes de construction de navires
neufs ou de transformations importantes de navires ;
- les aides à la restructuration pour les chantiers qui doivent
réduire leurs effectifs ;
- les aides à la recherche en faveur, d'une part, des technologiques
nouvelles porteuses de produits nouveaux ou de gains de productivité,
et, d'autre part, du développement de navires à haute valeur
ajoutée ou de concepts d'avenir permettant aux chantiers de construire
des navires échappant au moins partiellement à la concurrence de
l'extrême orient.
Les aides à l'équipement naval,
qui constituent un tiers
des crédits de l'agrégat, progressent de 6,7 % en
crédits de paiement pour atteindre 800 millions de francs. Les
autorisations de programme sont stables à 850 millions de francs.
Ces dotations sont destinées à couvrir les aides à la
commande.
Rappelons que les aides à l'équipement naval avaient
déjà sensiblement progressé en 1997, les autorisations de
programme passant de 691,6 à 850 millions de francs et les
crédits de paiement de 705,6 à 750 millions de francs.
Considérant la part croissante des aides à l'équipement
naval dans le budget de l'industrie, votre rapporteur rappelle que les
orientations de l'Organisation de coopération et de développement
économique (OCDE)
20(
*
)
et de la
Communauté européenne appellent la disparition des aides directes
à la construction au profit des incitations fiscales. A cet
égard, il regrette la décision prise par le gouvernement de
mettre un terme à l'encouragement fiscal en faveur de la souscription de
parts de copropriétés de navires de commerce.
2. Les crédits de restructurations industrielles
Les crédits de restructurations industrielles
progressent très fortement (+ 45,5 %) pour atteindre
116,4 millions de francs, principalement au titre des actions non suivies
par le CIRI qui voient leurs moyens plus que doubler (66,4 millions
de francs en CP contre 30 en 1997). Les autorisations de programme
bénéficient d'une dotation multipliée par 2
également. Les dossiers en cours d'examen par le CIRI se situent
majoritairement dans les secteurs du textile-habillement, de la
mécanique et de la construction navale. Ils bénéficieront
en 1998 d'une dotation de 50 millions de francs en AP et CP.
Rappelons que ces crédits avaient fortement diminué en 1997, en
raison de l'importance des crédits non consommés. On notera que
l'activité du CIRI est étroitement dépendante de la
conjoncture économique.
B. L'EFFORT DE CONVERSION
Après avoir beaucoup diminué après 1989,
les dépenses de conversion ont augmenté en 1993 et 1994. Dans le
présent projet de budget, les dotations passent de 80 à 220
millions de francs
en autorisations de programme, et de 88,7 à
252,5 millions de francs en crédits de paiement, soit des hausses
respectives de 175 % et 184 % par rapport aux crédits
votés en 1997. Cette très forte croissance résulte de la
rebudgétisation des crédits du FIBM pour 140 millions de francs
en AP et pour 146,4 millions de francs en CP.
Cette poursuite de l'effort de conversion engagé en faveur des bassins
d'industries traditionnelles durement touchés par les restructurations,
passées ou en cours, des Charbonnages, des chantiers navals et de la
sidérurgie est confiée, d'une part, aux sociétés de
conversion, au Fonds d'industrialisation de la Lorraine et au Fonds
d'industrialisation des bassins miniers et, d'autre part, au Fonds de
redéveloppement industriel, plus précisément chargé
de la diversification des activités de ces bassins.
Les crédits du
Fonds d'industrialisation de la Lorraine
(F.I.L.)
progressent de 19 % en crédits de paiement (106 millions de francs)
et restent stables en autorisations de programme (80 millions de francs).
Créé en 1984, ce fonds finance des actions de diversification du
tissu industriel, notamment en matière de transfert de technologie et de
renforcement de l'encadrement dans les PMI.
Votre rapporteur constate que la situation économique justifie encore
le montant des crédits prévus cette année pour la
reconversion. Aussi, il rappelle que l'aide qui doit être apportée
aux entreprises se trouvant dans les régions gravement touchées
par la crise constitue une priorité.
IV. LES NORMES ET LA QUALITE
Alors que plus de 50 % des normes restent encore à
harmoniser, la suppression des contrôles aux frontières
intra-communautaires depuis le 1
er
janvier 1993 expose les
entreprises françaises à un risque accru de concurrence
déloyale, par l'entrée en vigueur sur le marché national
de produits non conformes à la réglementation en vigueur.
Afin de mobiliser l'ensemble des acteurs économiques autour de
l'impératif de la qualité et de promouvoir l'image de
qualité à la française tant dans notre pays qu'au plan
international, le secrétariat d'Etat à l'industrie concentre ses
efforts autour de six objectifs :
Poursuivre la mobilisation des acteurs économiques sur le
thème de la qualité en partenariat avec le Mouvement
Français pour la Qualité (MFQ) avec deux grands types
d'actions :
-
le mois de la qualité française
, institué en
1995, sera reconduit en novembre 1997. La France rejoint en cela les souhaits
de la commission de l'Union européenne qui a décidé de
faire du mois de Novembre, le point focal des manifestations de la
qualité,
-
le prix français de la qualité
organisé pour la
première fois en 1992, a été ouvert en 1994 à tous
les secteurs d'activités et aux services de l'Etat et des
collectivités locales en 1996. Il s'appuie sur l'organisation de prix
régionaux qui ont permis de mobiliser plus de 2.000 PME-PMI.
Promouvoir une qualité orientée "client".
Diffuser les meilleures pratiques.
Développer la culture qualité de l'opérateur au chef
d'entreprise.
Guider les PME dans le choix de leur démarche qualité.
Développer la recherche en qualité.
Pour ces raisons, les efforts intenses de normalisation faits au cours de ces
dernières années vont être maintenus, afin qu'un maximum de
secteurs soient couverts dans un délai raisonnable.
1. La politique de normalisation
La politique de normalisation repose sur trois
instances :
- le délégué interministériel aux normes
représente les pouvoir publics. Il assure le secrétariat du
Groupe Interministériel des Normes,
- l'AFNOR
est une association régie par la loi du
1
er
juillet 1901, créée en 1926, et qui rassemble
les pouvoirs publics, les industriels et les consommateurs. Elle coordonne et
diffuse les travaux de normalisation. Depuis 1984, elle est chargées de
l'élaboration du programme de normalisation, de l'homologation des
normes, et de l'arbitrage des conflits éventuels.
- les bureaux de normalisation
, liés le plus souvent aux
organismes professionnels, établissent des projets de normes.
Le secrétariat à l'industrie souhaite mieux cerner les enjeux
de la normalisation pour notre industrie, spécialement en ce qui
concerne la conquête des marchés extérieurs. Une
enquête a été menée en 1997 auprès des
comités d'orientation stratégique de l'AFNOR pour dégager
des exemples de succès et d'échecs de normes pour notre
industrie. Des résultats sont attendus pour la fin 1997.
L'AFNOR a réorganisé ses structures pour y accroître la
part de ses activités commerciales. Elle poursuit d'autre part le
renforcement de ses antennes régionales, pour être mieux en mesure
d'apporter à tous ses "clients" les informations qui leur sont
nécessaires. L'année 1996 a été marquée par
la signature entre l'Etat et l'AFNOR d'un contrat d'objectifs pour la
période 1997-2000 Il a pour objet de préciser les attentes de
l'Etat vis-à-vis de la normalisation et de la certification de produits
et de services. Les enjeux sont aujourd'hui essentiellement européens et
internationaux puisque seulement 25 % des normes produites par l'AFNOR en
1995 étaient franco-françaises.
Pour 1997, il a été décidé de travailler sur trois
objectifs du contrat : mettre au point l'indicateur permettant
d'évaluer la qualité des ormes qui sont homologuées,
réduire les délais d'élaboration des normes, renforcer la
participation de certains partenaires (PME, consommateurs, associations de
protection de l'environnement, collectivités territoriales, etc..).
2. La politique de certification
La politique de certification s'insère dans un ensemble
cohérent regroupant la certification proprement dite, les essais et
l'accréditation qui en sont les compléments indissociables.
Les essais figurent parmi les rouages essentiels du mécanisme qui
conduit un produit du stade de l'idée à celui du
marché : conception, mise au point, conformité du prototype,
contrôle de production, conformité aux normes, promotion lors de
la commercialisation.
Depuis plusieurs années des efforts importants sont consentis pour faire
du LNE un laboratoire à la mesure de ceux dont disposent nos principaux
partenaires. Le laboratoire poursuivra le transfert de ses activités sur
le site de Trappes, en assurant ainsi une meilleure productivité ainsi
qu'une meilleure synergie entre les différents départements.
La certification a pour objet de valoriser au plan commercial un produit ou un
service. Elle consiste à faire contrôler par un organisme tiers
les caractéristiques essentielles d'un produit ou d'un service.
La politique du secrétariat d'Etat à l'Industrie et de favoriser
le regroupement du système de certification de produits et de services
autour de la marque NF, marque de conformité aux normes
gérée par l'AFNOR, dont la notoriété s'est
notablement accrue ces dernières années à la suite d'un
important effort de promotion, soutenu par les pouvoirs publics.
3. La politique de la qualité
Le développement de l'assurance de la qualité,
fortement promue par les grands donneurs d'ordres, conduit à
l'amélioration de la qualité de nos produits, mais aussi à
multiplier les audits.
L'Association Française pour l'Assurance de la Qualité (AFAQ),
créée en 1988, regroupe des clients, des fournisseurs et des
organismes à caractère technique.
Le Comité Français d'Accréditation dit COFRAC
constitué en association loi 1901 a été créé
en juin 1994 et a pour objet l'accréditation des laboratoires d'essais,
des laboratoires d'étalonnage, des organismes certificateurs de produits
(industriels, agricoles et alimentaires), des services, des systèmes
qualité d'entreprise, des personnes ainsi que des organismes
d'inspection.
4. La politique de la métrologie
La métrologie est assurée par :
- le Laboratoire national d'essais qui teste les procédures de
certification des instruments de mesure ;
- le Bureau national de métrologie qui est chargé du
développement et de la maintenance des étalons nécessaires
aux opérations de contrôle.
Le secrétaire d'Etat à l'Industrie a annoncé la refonte de
l'organisation de métrologie en France dont les modalités restent
à préciser. Il a soulevé lé nécessité
d'une structure administrative unique et centralisée chargée de
coordonner les différents aspects de la métrologie. Ceci
impliquerait une réforme du bureau national de métrologie qui
pourrait aboutir à la création d'un Institut français de
la métrologie. Ce nouvel organisme assurerait la cohérence de la
politique de métrologie en France et notamment une meilleure
représentation de la métrologie française dans les
instances européennes et internationales. Ce serait également
l'occasion d'améliorer les transferts de technologie de la
métrologie fondamentale vers l'industrie.
Un projet de loi sur la métrologie devrait être
déposé au cours de l'année 1998.
5. Les moyens budgétaires
L'ensemble des dotations budgétaires allouées
à la politique des normes et de la qualité dans le présent
projet de budget diminuent de 10 millions de francs par rapport à
1997, pour s'établir à 344,7 millions de francs. La
subvention de l'Association française de normalisation (AFNOR) diminue
de 5,8 % pour s'établir à 114 millions de
francs
21(
*
)
, et celle du Bureau national de
métrologie augmente de 3,2 %. En revanche, les crédits
d'équipement sont réduits de 6 % en crédits de
paiement et de 8,8 % en autorisations de programme (80 millions de
francs en AP et en CP).
Votre rapporteur souligne une nouvelle fois l'importance des actions
relatives à l'élaboration des normes et à la promotion de
la qualité. Il estime que les travaux communautaires qui leur sont
associés sont prioritaires et doivent être activement poursuivis.
Cette politique est en effet déterminante pour aider les entreprises
à conquérir et préserver des marchés et, en
conséquence, à développer ou maintenir l'emploi.
CHAPITRE IV
LA POSTE ET LES TÉLÉCOMMUNICATIONS
Les crédits consacrés à la Poste et aux
télécommunications sont cette année regroupés au
sein du fascicule budgétaire " Industrie ". Votre
rapporteur a
donc pris le parti de les présenter en même temps que les autres
crédits industriels.
Au demeurant, les crédits consacrés aux Autoroutes de
l'information qui étaient gérés par la direction des
postes et des télécommunications et par l'ANVAR, ayant
été fondus dans les chapitres de recherche et d'innovation
gérés par la Direction générale des
stratégies industrielles (DGSI) et par l'ANVAR, il est impossible de
faire le départ entre les différentes actions financées
par les chapitres 44-04, 66-01et 66-02.
L'administration centrale des postes et télécommunications a subi
une profonde réorganisation au 1
er
janvier 1997, date de la
mise en place des organismes créés par la loi n° 96-659
du 26 juillet 1996 de réglementation des
télécommunications.
Une nouvelle direction des postes et télécommunications (DPT) a
succédé à l'ancienne direction générale des
postes et télécommunications (DGPT) ;
L'Autorité de régulation des télécommunications
(ART), autorité administrative indépendante, a été
créée ;
L'Agence nationale des fréquences (ANF), établissement public a
également été créée.
Il en a résulté un resserrement de l'administration centrale des
postes et télécommunications, une grande partie des moyens de la
DGPT ayant été transférée aux nouveaux organismes,
ce qui a nécessité la création de nouveaux chapitres
budgétaires dans la loi de finances pour 1997.
Par ailleurs, le ministère de l'industrie, de la poste et des
télécommunications a notamment pour responsabilité
d'exercer la tutelle des deux grands opérateurs publics que sont France
Télécom et la Poste.
A cet égard, il a la charge de veiller au bon déroulement des
contrats de plan conçus par l'Etat avec chacun des deux exploitants mais
aussi de préparer les évolutions futures, nomment
l'évolution du cadre juridique communautaire.
Pour France Télécom, l'année 1997 comme l'année
1996 a été une année de grand changement. Pour la Poste,
les évolutions restent à venir.
I. PRÉSENTATION GÉNÉRALE DES CRÉDITS
L'agrégat Poste et Télécommunications
représente, avec 2,63 milliards de francs en crédits de paiement
et 67 millions de francs en autorisations de programme, 16,1 % des
crédits inscrits au fascicule budgétaire " Industrie ".
Il est en légère diminution (- 0,4 %) si on le compare
à un agrégat reconstitué pour 1997.
Au sein de cet agrégat, 70,25 % des crédits sont
consacrés à l'aide au portage de la presse pour un montant de
1,85 milliards de francs, en diminution de 50 millions de francs. En effet, en
application du contrat de plan conclu entre l'Etat et la Poste pour les
années 1995-1997, l'Etat prend en charge une partie du coût du
transport de la presse au titre de ses aides au secteur de la presse.
En deuxième position viennent les crédits de
l'Enseignement
supérieur des postes et Télécommunications
avec
16,8 %. Avec 443 millions de francs, ils sont en progression de 6,3 %.
Puis les crédits de
l'Agence nationale des fréquences
(ANF) représentent 7,44 % des crédits totaux de
l'agrégat. Avec 196 millions de francs en CP, ils sont en
légère diminution (- 2,4 %). Les autorisations de programme
diminuent quant à elles de 10 % pour s'établir à 67
millions de francs.
En revanche, les crédits de
l'Autorité de régulation
des Télécommunications
qui représentent 3 % des
crédits totaux, progressent nettement puisqu'ils atteignent 81,7
millions de francs, en hausse de plus de 28 % par rapport à 1997.
Enfin, une somme constante de 55 millions de francs est consacrée
aux
organismes internationaux spécialisés
(Union
internationale des Télécommunications, Union postale universelle,
CEPT), aux cotisations à l'Institut européen de normalisation des
télécommunications (ETSI) et à la subvention à
l'Association française des utilisateurs de téléphone et
des télécommunications (AFUTT), représentant les usagers.
La contribution aux organismes de postes et télécommunications
dans les territoires d'outre-mer s'élève à 2 millions
de francs.
Les crédits d'études de la nouvelle direction des postes et
télécommunications mise en place le 1
er
janvier 1997
sont stables à 4 millions de francs.
II. FRANCE TÉLÉCOM
La loi n° 96-660 du 26 juillet 1996 a fait de France Télécom une entreprise nationale régie par les dispositions intéressant les sociétés anonymes.
A. LA LIBÉRALISATION DU SECTEUR DES TÉLÉCOMMUNICATIONS
Conformément à la décision du conseil des
ministres européen du 16 juin 1993 de généraliser la
concurrence pour tous les services de télécommunications à
compter du 1
er
janvier 1998, la loi de réglementation
des télécommunications du 26 juillet 1996 doit permettre
à de nouveaux opérateurs d'établir et d'exploiter un
réseau ou de fournir un service de télécommunication.
En conséquence, le monopole de France Télécom a disparu.
Cependant, un
service public des télécommunications
a
été défini et France Télécom en aura, pour
l'essentiel, la responsabilité. Son financement sera réparti
entre tous les opérateurs ; il comprendra deux
mécanismes :
- une
rémunération additionnelle
à la charge
d'interconnexion en vigueur pour compenser la péréquation
géographique et le déséquilibre (provisoire) de la
structure tarifaire de France Télécom,
- un
fonds de service universel
pour compenser la
péréquation sociale, le coût des cabines publiques, des
services de l'annuaire et des renseignements, ainsi qu'à terme
(après la disparition de la rémunération additionnelle) la
péréquation géographique.
Le contenu du service public des télécommunications
La loi de réglementation des
télécommunications a défini le contenu du service public
des télécommunications. Celui-ci comporte
trois
éléments
:
Le service universel
Il s'agit des prestations suivantes :
- l'acheminent des communications téléphoniques entre les points
d'abonnement,
- l'acheminement gratuit des appels d'urgence,
- la fourniture d'un service de renseignements,
- la fourniture d'un annuaire d'abonnés sous formes imprimée et
électronique,
- la desserte du territoire national en cabines téléphoniques
installées sur le domaine public.
Ce service universel est fourni à tous. Il doit être "un service
téléphonique de qualité à un prix abordable". La
loi a prévu que France Télécom sera le seul
opérateur chargé du service universel.
Les services obligatoires
Ces services doivent être offerts sur l'ensemble du territoire. Il s'agit
de :
- l'accès au réseau numérique à intégration
de services (RNIS),
- la fourniture de liaisons louées,
- la fourniture de la commutation de données par paquets,
- l'offre de services avancés de téléphonie vocale,
- le service télex.
La loi charge France Télécom de fournir tous ces services.
Les missions d'intérêt général
Ces missions sont :
- la défense et la sécurité publique,
- l'enseignement supérieur,
- la recherche publique et le développement.
Les conséquences de cette libéralisation des services de
télécommunications ont été de plusieurs ordres. Sur
un plan institutionnel, la nouvelle réglementation a
entraîné la création de deux nouveaux organismes :
l'Autorité de régulation de télécommunications et
l'Agence nationale des fréquences. Elle a également conduit au
transfert à l'Etat de la responsabilité de l'enseignement
supérieur public des télécommunications.
Parallèlement, les textes nécessaires au bon fonctionnement du
marché ont d'ores et déjà été
adoptés, ce qui permet aux acteurs du secteur de préparer dans
les meilleures conditions l'échéance de 1998. Ont en particulier
été publiés :
- les clauses types devant figurer dans les cahiers des charges des
opérateurs pour les principales licences, ce qui donne, dès
aujourd'hui, un cadre de référence aux opérateurs ;
- les textes sur l'interconnexion qui précisent les conditions
techniques et économiques suivant lesquelles les opérateurs
s'interconnectent et la façon dont les concurrents pourront utiliser le
réseau de France Télécom. Le catalogue d'interconnexion de
France Télécom, qui concrétise les principes contenus dans
ces textes, vient d'être approuvé par l'Autorité de
régulation des Télécommunications :
- les textes sur le service universel qui précisent le mode de calcul du
coût du service universel et ses modalités de répartition
entre les opérateurs.
1. L'Autorité de régulation des télécommunications
Cette Autorité aura le statut d'autorité
administrative indépendante et a été mise en place le
1
er
janvier 1997.
Sa mission est de veiller au respect des règles de la concurrence dans
le secteur des télécommunications, d'arbitrer les litiges
relatifs à l'interconnexion, de calculer la compensation des coûts
du service universel assuré par France Télécom et
d'instruire les dossiers de licences des candidats opérateurs.
Elle s'est substituée au ministre chargé des
télécommunications pour l'attribution des fréquences et la
délivrance des autorisations pour les réseaux indépendants.
Elle est titulaire de pouvoirs de sanction importants.
L'effectif de l'Autorité a été fixé pour 1997
à 138 agents dont 125 agents titulaires. Au 1
er
septembre
1997, cet effectif s'établit à 132 agents.
L'activité de l'autorité au cours des 7 premiers mois de
l'année 1997 a été très importante : plus de
200 avis ou décisions ont été rendus, dont 10 avis sur des
projets de décret, 27 avis sur les décisions tarifaires de France
Télécom et 76 décisions d'autorisation ou de modification
d'autorisation pour l'établissement et l'exploitation d'un réseau
indépendant de télécommunications.
Les moyens destinés à l'Autorité de régulation des
télécommunications s'élèvent à
81,7 millions de francs
dans le projet de loi de finances pour
1998, en hausse de 28 %. Ils correspondent à des dépenses de
personnel pour 44,7 millions de francs (+ 12 %) et à des
dépenses de fonctionnement pour 37 millions de francs.
L'augmentation des crédits de personnel est due à :
- l'augmentation de la valeur du point d'indice de la fonction publique en
1997 ;
- l'ajustement des crédits afin de tenir compte de la situation
indiciaire réelle des agents ;
- la transformation d'emplois nécessaire à l'adaptation du cadre
d'emploi à la situation réelle des effectifs ;
- l'intégration du régime indemnitaire du Président et des
Membres du collège ;
- la création de 4 emplois.
La hausse de plus de 56 % des crédits de fonctionnement
résulte du déménagement de l'Autorité dans de
nouveaux locaux, du transfert de compétences en provenance du CSA, de la
montée en charge des activités dont l'ART a reçu la
compétence et de la sécurisation de son système
d'information.
2. LAgence nationale des fréquences
L'Agence nationale des fréquences a également
été créée par la loi de réglementation du
26 juillet 1996. Il s'agit d'un établissement public à
caractère administratif qui remplace le Comité de coordination
des télécommunications et qui absorbe le Service national des
radiocommunications.
L'Agence a pour mission de planifier, gérer et contrôler
l'utilisation des fréquences, de préparer et coordonner la
position française dans les négociations internationales sur les
fréquences et de coordonner au plan national les implantations de
stations radioélectriques. Cependant, elle ne se substitue pas aux
compétences des ministères et autorités
indépendantes affectataires de fréquences. Ces derniers sont en
effet en charge de la gestion fine de la part du spectre qui leur est
allouée. Ce sont eux en particulier qui ont le contact avec
l'utilisateur final qui utilise concrètement des fréquences
radio, et, à ce titre, ils délivrent les éventuelles
autorisations d'usage (CSA et ART).
Les crédits qui lui sont alloués dans le projet de loi de
finances pour 1998 s'élèvent à
196 millions de
francs
, en diminution de 2,4 %. L'évolution de ces
crédits par titre est cependant contrastée : en effet, si la
subvention de fonctionnement s'accroît de 10,6 %, passant ainsi de
130 à 144 millions de francs, les crédits
d'équipement sont amputés de 26 % en CP pour
s'établir à 52 millions de francs et de 10 % en AP
(67 millions de francs).
Les personnels fonctionnaires provenant du ministère chargé des
télécommunications ou de l'ancien comité de coordination
des télécommunications (CCT) ont rejoint le siège de
Maisons-Alfort où ils sont désormais affectés ou
détachés. Les effectifs l'Agence figurant en loi de finances
sont de 227 emplois de fonctionnaires, cadre intégralement comblé
à ce jour, et de 35 emplois de contractuels, cadre en cours d'embauche.
Par ailleurs, le ministère de la Défense a confirmé la
mise à disposition des 13 emplois précédemment
affectés au CCT et de 7 emplois supplémentaires au cours de
l'année 1997, soit un total de 20 mises à disposition.
25 créations d'emplois supplémentaires sont proposées dans
le projet de loi de finances pour 1998, ce qui permettra de dépasser 300
agents en 1998.
3. Le transfert à l'Etat de la charge de l'enseignement supérieur public des télécommunications
La loi de réglementation des
télécommunications du 26 juillet 1996 a de nouveau
transféré
à l'Etat, à compter du 1
er
janvier 1997, la responsabilité et le financement de l'enseignement
supérieur des télécommunications.
L'article premier de la loi du 26 juillet 1996 relative à
l'entreprise nationale France Télécom a précisé les
modalités de ce transfert :
" Les biens, droits et
obligations de la personne morale de droit public France Télécom
nécessaires aux missions de service public d'enseignement
supérieur des télécommunications sont
transférés à l'Etat ".
Dans ce cadre, le décret en Conseil d'Etat n° 96-1177 du 27
décembre 1996 a confié à compter du 1
er
janvier
1997, à un établissement public administratif doté de
l'autonomie financière et placé sous la tutelle du ministre
chargé des télécommunications, intitulé le
Groupe des Ecoles de Télécommunications
(GET), la mission
de service public d'enseignement supérieur des
télécommunications.
Rappelons que cette mission était auparavant exercée par
l'opérateur public France Télécom, en vertu de
l'article 4 de la loi du 2 juillet 1990 relative à
l'organisation du service public de la poste et des
télécommunications.
Le GET est géré par un administrateur général et
administré par un conseil d'administration. Il est composé d'un
service d'administration générale et de trois écoles :
- l'Ecole nationale supérieure des télécommunications
(ENST) située à Paris, qui forme à la fois des
ingénieurs civils et les ingénieurs du corps
interministériel des télécommunications,
- l'Ecole nationale supérieure des télécommunications de
Bretagne (ENST B) qui forme des ingénieurs civils des
télécommunications,
- l'Institut national des télécommunications (INT) d'Evry qui
forme des ingénieurs et des gestionnaires.
Le GEC est également membre de deux groupements d'intérêt
économique (GIE) :
- l'Ecole nouvelle d'Ingénieurs en communication (ENIC)
gérée avec l'Université de Lille 1 ;
- l'Institut EURECOM qui forme à la communication en lien avec l'Ecole
polytechnique de Lausanne.
En revanche, l'Institut THESEUS, constitué sous forme de GEIE à
Sophia Antipolis entre plusieurs grandes entreprises, dont France
Télécom, afin d'assurer des prestations de formation permanente
et continue, est restée sous la tutelle de France Télécom.
Le GET ne contribue donc plus financièrement à THESEUS.
Chaque école est dotée d'un budget propre qui est une section du
budget de l'établissement.
La création du Groupe des écoles des
télécommunications s'est traduite par la mise en place des moyens
et des structures nouvelles lui permettant de fonctionner suivant les
modalités prévues par le décret du 2 décembre 1996.
C'est ainsi que les biens, droits et obligations nécessaires à
l'exécution des missions de service public ont été
transférés au GET (arrêté du 30 décembre
1996) et le budget primitif adopté par arrêté du 31
décembre 1996.
Le Conseil d'administration du Groupe a tenu sa première réunion
le 25 mars 1997 et les Comités d'enseignement se sont réunis en
juillet.
S'agissant de la gestion des ressources humaines, les personnels fonctionnaires
ou contractuels de France Télécom qui, au 31 décembre 1996
exerçaient leurs missions au sein de la Direction de l'enseignement
supérieur des télécommunications de France
Télécom ont été mis en prêt de service
auprès du GET à compter du 1
er
janvier 1997.
Une convention est en cours de négociation avec France
Télécom pour préciser les modalités de gestion des
agents mis à la disposition du GET entre le 1
er
janvier 1997
et le 1
er
janvier 2001. Après cette date, les personnels
contractuels de droit public et les personnels contractuels de droit
privé relevant de la convention commune à La Poste et à
France Télécom auront été transférés
au GET. Néanmoins, l'établissement public doit faire face
à une période de rodage délicate
La loi de finances pour 1997 a fixé les conditions du transfert de la
charge financière de l'enseignement supérieur des
télécommunications. Pour rendre progressive la nouvelle
dépense que ce transfert entraîne pour l'Etat, un
prélèvement exceptionnel sur France Télécom a
été créé correspondant à une fraction de la
subvention de l'Etat à l'enseignement supérieur public des
télécommunications.
Ce prélèvement interviendra pendant 3 ans. En 1997, il a
représenté les trois-quarts de la subvention inscrite au budget
de l'Etat. En 1998 il devrait en représenter la moitié et en
1999 un quart.
Selon les prévisions du Gouvernement, la contribution de France
Télécom devrait diminuer d'environ 100 millions de francs
chaque année jusqu'en l'an 2000 ainsi que le retrace le tableau
ci-après.
Evolution des crédits destinés à
l'enseignement supérieur
des télécommunications
(en millions de francs)
1997 |
1998 |
1999 |
2000 |
|
Crédits budgétaires |
412,6 |
402,0 |
392,0 |
382,0 |
Contribution de France Télécom |
309,45 |
201,0 |
98,0 |
0 |
Charge budgétaire nette |
103,15 |
201,0 |
294,0 |
382,0 |
On observera que le budget global de
l'enseignement supérieur public diminue dans ces prévisions. Un
certain nombre d'économies sont en effet prévues, grâce au
développement de plus grandes synergies entre les écoles.
Ainsi, pour 1997 le budget du GET a été fixé à
558,6 millions de francs, dont 412,6 millions de francs en provenance du budget
de l'Etat. France Télécom y a contribué à hauteur
des trois quarts, soit 309,45 millions de francs.
Pour 1998, le budget du GET est fixé à 519,7 millions
de francs, dont
442,9 millions en provenance du budget de l'Etat
. Cette
somme est inscrite au budget de l'industrie sur le chapitre 36-40.
Conformément aux dispositions de la loi de finances pour 1997, France
Télécom devrait assumer la moitié de ce coût, soit
221,45 millions de francs, le solde étant pris en charge par l'Etat.
Au total, un équilibre a donc été trouvé pour
permettre à la fois le désengagement de France
Télécom et la reprise progressive par le budget de l'Etat de la
charge de l'enseignement supérieur des
télécommunications.
B. FRANCE TÉLÉCOM
France Télécom est
quatrième
opérateur mondial
du secteur des télécommunications,
après le japonais NTT, l'américain ATT et Deutsche Telekom.
Toutefois, après la récente annonce du rapprochement entre
British Telecom et MCI, France Télécom devrait revenir à
la cinquième place.
Votre rapporteur ne revient pas sur la clarification de la situation des
personnels et sur le règlement de la question des charges de retraite
des agents fonctionnaires de France Télécom, sujets qu'elle a
développés dans son précédent rapport.
Rappelons simplement qu'en contrepartie du versement par l'Etat des charges de
retraite des agents fonctionnaires de France Télécom,
l'opérateur public a versé
une contribution forfaitaire
exceptionnelle ou " soulte " de 37,5 milliards de francs,
destinée à diminuer le montant de la charge qui reviendra en
définitive à l'Etat au titre de ces pensions.
En outre, une
contribution employeur à caractère
libératoire, a été instituée. Proportionnelle aux
sommes payées à titre de traitement et soumises à retenue
pour pension, cette contribution est assimilable à une cotisation
vieillesse et doit faire en sorte que France Télécom soit
placé dans les mêmes conditions que ses principaux concurrents,
1. La situation financière de France Télécom
Conformément à l'article premier de la loi
du 26 juillet 1996 relative à l'entreprise nationale France
Télécom, l'exploitant public France Télécom est
transformé en
une entreprise nationale dont l'Etat détient
directement plus de la moitié du capital social
à compter du
31 décembre 1996.
Le tableau ci-après fournit les principales données
chiffrées sur la situation de France Télécom.
(en milliards de francs)
1994 |
1995 |
1996 |
|
Chiffre d'affaires
|
129,3
|
133
|
134,7
|
En 1996, le chiffre d'affaires a progressé de
1,3 % enregistrant l'impact de la progression du volume du trafic et, en
sens inverse, des baisses de prix des communications
téléphoniques nationales et internationales.
Le résultat d'exploitation reste du même ordre de grandeur qu'en
1995 et 1994. Il reflète notamment l'augmentation des charges
liées au développement important des mobiles, avec l'extension de
la couverture du réseau, les coûts associés aux
activités de marketing et de promotion commerciale, ainsi que
l'augmentation des paiements aux autres opérateurs de réseau.
L'amélioration sensible du résultat financier traduit
principalement la réduction du niveau d'endettement de France
Télécom et la baisse des taux d'intérêt. En effet,
la réduction de la dette financière du groupe s'est
accéléré sur l'exercice et le désendettement net a
atteint 15,1 milliards de francs en 1996, la dette financière nette
s'élevant à 69,9 milliards de francs en 1996, contre 85 milliards
de francs en 1995 et 94,3 milliards de francs en 1994.
Le niveau du résultat net s'explique par l'impact des
éléments spécifiques et non récurrents liés
au changement de statut de France Télécom. Un résultat
exceptionnel de - 13,4 milliards de francs résulte :
- de l'enregistrement en produit de la reprise de provision pour lissage des
charges de retraite constituée antérieurement compte tenu du
nouveau régime de financement des retraites évoqué plus
haut ;
- de l'enregistrement en charges de la dépréciation
exceptionnelle des immobilisations de 34,6 milliards de francs pour tenir
compte des nouvelles conditions d'exploitation : changement de statut,
nouvelle réglementation des télécommunications, changement
du statut légal des actifs précédemment classés
dans le domaine public, réforme tarifaire, évolution
technologique et baisse généralisée du prix du
marché immobilier.
Depuis le 1
er
janvier 1994, France Télécom est
assujettie aux impôts et taxes dans les conditions prévues par
l'article 1654 du code général des impôts. L'impôt
sur les sociétés acquitté par l'entreprise est
passé de 7,6 à 12,2 milliards de francs. Elle devrait supporter
une charge de 8,14 milliards de francs en 1997.
Le montant du prélèvement sur résultat versé
à l'Etat au titre de l'exercice 1996 s'est élevé à
4,5 milliards de francs.
2. L'ouverture du capital de France Télécom
Une partie du capital de l'entreprise a été mise
sur le marché entre le 7 et le 14 octobre 1997. Plus de 3,8 millions de
souscripteurs individuels se sont portés acquéreurs de titres de
l'opérateur public. Compte tenu du succès de l'opération,
le nombre d'actions offertes aux personnes physiques a été
porté de 94 millions à 105,5 millions d'actions, soit un montant
de 19,2 milliards de francs.
Au total, la fraction du capital de France Télécom ouverte aux
actionnaires extérieurs, s'est élevée à 20,9 %
à laquelle s'ajoutent 2,3 % cédés aux salariés.
Cette opération, qui permettra à l'entreprise de se maintenir
parmi les tous premiers opérateurs mondiaux du secteur, a
rapporté une somme de
42 milliards de francs
à
l'Etat, dont l'essentiel sera affecté aux recapitalisations :
- 11 milliards de francs pour le GAN,
- 10,8 milliards de francs pour Thomson Multimédia,
- 8 milliards de francs pour le Réseau ferré de France,
- 3,7 milliards de francs pour Giat-Industries,
- 2,45 milliards de francs pour Charbonnages de France,
- 7,7 milliards de francs pour l'EPFR.
Enfin, 1 milliard de francs devrait être affecté à un
fonds de capital-risque pour les entreprises de haute technologie. Le solde
sera affecté essentiellement au secteur de la défense
(Giat-Industries, Aérospatiale, Thomson-CSF et Snecma).
Il s'agit de la plus importante opération de privatisation jamais
réalisée en France. Cette ouverture du capital a rencontré
plus de demande que la privatisation partielle de Deutsche Telekom l'an dernier.
Le nombre de souscripteurs internes de l'entreprise a atteint 128.000
personnes, dont 10.000 retraités et anciens salariés. Plus de
deux actifs sur trois ont par ailleurs souscrit à l'opération.
L'article 31 du projet de loi de finances rectificative pour 1997
prévoit par ailleurs d'étendre les conditions
préférentielles de souscription réservées aux
personnels de l'entreprise aux agents partis à la retraite avant 1991
qui n'ont pu en conséquence bénéficier de la loi du 26
juillet 1996.
Votre rapporteur se félicite de l'ouverture du capital de France
Télécom. Une telle opération ne pourra qu'accroître
les moyens de l'entreprise et lui permettre d'affronter de façon
satisfaisante la concurrence internationale.
En effet, cette concurrence, dans un secteur hautement stratégique, va
devenir de plus en plus vive au cours des prochains mois et des prochaines
années. Il est en conséquence impératif que France
Télécom puisse conserver sa position actuelle et son niveau
d'excellence, tout en renforçant ses activités à
l'international.
3. Le règlement des arriérés de paiement de l'Etat à l'égard de France Télécom
Fin 1996, les impayés des administrations à
l'égard de France Télécom figurant dans les comptes de
l'opérateur public s'élevaient à environ
2,5 milliards
de francs
. Sur cette somme, un montant de 500 millions de francs
représente l'encours normal des factures compte tenu des délais
de règlement (2 mois). Sur les 2 milliards de francs restant, un montant
de l'ordre de 800 millions de francs remonte à la période
antérieure à 1992.
Jusqu'à présent, les tentatives de règlement de cette
situation dénoncée par la Cour des comptes n'avaient pu aboutir.
Observations de la Cour des Comptes sur les
arriérés de paiement des services de l'Etat à
l'égard de France Télécom
(Rapport public - Octobre 1996)
Les services de l'Etat ont depuis longtemps pris la mauvaise
habitude de ne régler qu'avec retard et parfois incomplètement
leurs factures de téléphone.
Avec l'augmentation du nombre de lignes installées et le
développement corrélatif des communications ainsi que des
prestations connexes procurées par la télécopie et le
Minitel, la consommation téléphonique des services publics s'est
fortement accrue au cours des dernières années, les retards de
paiement dont ils étaient déjà coutumiers prenant dans le
même temps une ampleur considérable, sur laquelle la Cour a
déjà appelé l'attention dans ses derniers rapports sur
l'exécution des lois de finances, à propos des reports de charges
à l'exercice suivant.
Le niveau ainsi atteint par ces impayés, soit environ
2 milliards de francs, est devenu d'autant moins supportable que le
changement de statut de France Télécom et la
libéralisation prochaine de son marché ne permettent plus de
maintenir dans ses comptes des créances aussi fortement et durablement
incertaines. La régularisation complète et définitive de
cette situation s'impose désormais. Les premières mesures
engagées à cette fin doivent être
généralisées et éventuellement
complétées.
Un accord global de règlement de cette dette a donc été
conclu par le précédent Gouvernement, en 1997, afin de mettre fin
à cette situation. Cet accord, tenant compte des contestations
formulées par les différents ministères (intérieur,
équipement, affaires étrangères notamment) conduira
à un règlement par l'Etat de
1,2 milliards de francs sur 4
ans
pour aboutir à un apurement complet de cette créance.
France Télécom a par ailleurs consenti un abandon de
créance de 800 millions de francs, sans impact significatif sur ses
comptes compte tenu de la provision passée à cet effet dans les
comptes de 1996.
La dette résiduelle portera intérêt au taux de 3 %
à compter du 1
er
janvier 1998. Le calendrier des versements
de l'Etat conduira cependant à limiter les intérêts
versés à l'entreprise au montant maximum de 50 millions de
francs. Les premiers paiements devaient intervenir dès 1997 et les
crédits correspondant pour 1998 ont été prévus
parmi les moyens de fonctionnement de chacun des ministères.
Votre rapporteur se félicite que l'Etat ait adopté une
attitude responsable sur ce sujet.
III. LA POSTE
Après avoir connu une situation difficile en 1995, la
santé financière de la Poste reste fragile.
La réforme de l'exploitant public et la restructuration
nécessaire de ses activités interviennent alors que les
perspectives de libéralisation européenne des services postaux
restent encore incertaines.
A. LA SITUATION ACTUELLE
Le chiffre d'affaires de la Poste s'est établi à
81,2 milliards de francs en 1995
, en baisse de 0,5 % par
rapport à 1994.
En 1996, le chiffre d'affaires atteint 83,5 milliards de francs
décomposé en 63,4 milliards pour l'activité courrier et
20,1 milliards pour l'activité " services financiers ".
Le tableau ci-après présente les principales données
chiffrées sur la situation de la Poste.
(en millions de francs)
1995 |
1996 |
|
Chiffre d'affaires |
82,2 |
83,5 |
dont : . produits du courrier |
61,22 |
63,48 |
. services financiers |
20,007 |
20,1644 |
Résultat financier |
- 1,18 |
- 1,435 |
Endettement (moyen et long terme) |
31,2 |
28,37 |
Charges financières |
2,93 |
2,47 |
On observera que la Poste a poursuivi la
réduction
de son endettement
en 1996, celui-ci étant passé de
36,2 milliards de francs à la fin de 1992 à
28,3 milliards de francs à la fin de 1996.
En revanche,
le résultat courant reste négatif
à
- 571 millions de francs, alors qu'il était
légèrement positif en 1994, après un exercice 1993
également déficitaire.
Cette évolution résulte d'une forte dégradation du
résultat d'exploitation, passé de + 3,6 milliards en
1994 à 776 millions en 1996 et du maintien d'un résultat
financier négatif (- 1,43 milliard de francs après
- 1,23 milliard de francs en 1995).
1. L'activité courrier
Le chiffre d'affaires du courrier regroupe les
activités courrier de la Poste et de ses filiales. L'augmentation du
chiffre d'affaires courrier en valeur est de 2,3 milliards de francs par
rapport à 1995. La hausse tarifaire de mars 1996 a
généré un chiffre d'affaires de 1,8 milliard de francs.
La suppression de la franchise postale depuis le 1
er
janvier 1996 se
traduit selon La Poste par une diminution du chiffre d'affaires
réalisé avec le grand compte " Etat " de l'ordre de 700
millions de francs qui s'explique essentiellement par les rationalisations
mises en œuvre par les administrations dans la gestion de leur
courrier.
La suppression de la franchise postale
A un paiement forfaitaire national, différé et
global (de 3,25 milliards de francs en 1995) datant de l'Ancien
Régime, est substitué, à compter du 1er janvier 1996,
un système de paiement "au réel", délocalisé et
immédiat.
Sur un plan budgétaire, rien n'est modifié pour l'Etat, si ce
n'est un changement des règles d'affectation des crédits
correspondants, désormais inclus dans les frais de fonctionnement de
chaque ministère.
En revanche, la clarté et la transparence des relations entre l'Etat,
ses différents services, et la Poste sont considérablement
améliorées. En outre, des rapports de type "clients-fournisseurs"
pourront être établis, en particulier à l'échelon
local, ce qui doit contribuer à une meilleure responsabilisation des
différents intervenants.
Pour les ministères
Un crédit de 3,25 milliards de francs a été inscrit
au budget des charges communes de 1996 pour être réparti entre les
différents ministères.
Après régulation budgétaire, ce montant n'est en fait que
de
3,026 milliards de francs
, montant qui a été
reconduit dans le projet de loi de finances pour 1997.
Pour les collectivités territoriales
La franchise postale dont bénéficiaient les maires, les
présidents de conseils généraux et régionaux au
titre de leurs fonctions de représentants de l'Etat a cessé dans
les mêmes conditions. A compter du 1er janvier 1996, ils doivent
procéder à l'affranchissement de leur courrier.
La compensation de cette nouvelle charge pour les
communes
s'est
traduite par un abondement en 1996 de la dotation globale de fonctionnement
accordée aux communes de
97,5 millions de francs
. Cette
somme est répartie entre les communes au prorata du nombre d'habitants.
Par ailleurs, pour le courrier administratif des
écoles
dont la
charge revient également aux communes, l'Etat a décidé de
majorer la dotation forfaitaire des communes de
22 millions de
francs
, répartis au prorata du nombre des écoles primaires et
maternelles situées sur le territoire des communes à la
rentrée scolaire de 1994.
Au total, la DGF des communes a donc été majorée de
119,5 millions de francs
en 1996.
Pour le courrier des
présidents de conseils généraux et
régionaux
, la compensation par l'Etat s'est traduite par
l'inscription d'un crédit supplémentaire de
87,41 millions de francs
au profit de la dotation
générale de décentralisation.
Enfin, l'aide au transport de la presse a été maintenue à
1,9 milliard de francs
en 1996 et 1997, conformément au
contrat de plan entre l'Etat et la Poste.
L'aide au transport de la presse
La Poste a transporté en 1995 environ
2.084 millions d'exemplaires de journaux et publications dont :
- 1.853 millions pour la presse éditeur ;
- 170 millions pour la presse associative ;
- 61 millions pour les publications administratives.
Cette quantité est pratiquement stable depuis 1990.
Le
tarif préférentiel
applicable au transport postal de
la presse constitue une aide à la presse, mais aussi un manque à
gagner important pour La Poste. Aussi, afin de compenser ce coût, l'Etat
accorde un soutien budgétaire à la Poste. Le contrat de plan
entre l'Etat et La Poste prévoit que cette contribution annuelle de
l'Etat est fixée à
1,9 milliard de francs
pour la
période 1995-1997.
Cette somme est inscrite au chapitre 41-10 du budget de la Poste, des
télécommunications et de l'espace.
Cette aide sera de
1,85 milliard de francs
en 1998. Toutefois, un
certain nombre de mesures ont été adoptées à la
suite des travaux de la
table ronde Etat-Presse-Poste
mise en place
à la fin de 1995.
Ces dispositions devraient permettre une évolution souple du dossier et
un progressif rééquilibrage des charges incombant aux
différents secteurs intéressés.
Accord conclu dans le cadre de la table ronde Etat-Presse-Poste
L'accord conclu le 4 juillet 1996 doit permettre une
profonde rénovation des relations entre la presse et la Poste au cours
des 5 prochaines années.
Les mesures adoptées sont les suivantes :
1. Un assouplissement de la réglementation du transport et de la
distribution de presse interviendra d'ici la fin de l'année 1996 pour
prendre en compte les évolutions technologiques intervenues,
répondant ainsi aux voeux exprimés de longue date par la presse.
2. Tout en préservant certains principes de solidarité,
notamment envers les publications à faible poids ou à faible
ressources publicitaires, ces travaux ont permis de déterminer les
principes d'une nouvelle grille tarifaire conformes aux voeux de la presse et
de la Poste et qui favorisera ainsi la recherche de gains de
productivité dans l'ensemble de la chaîne d'acheminement de la
presse : linéarisation du tarif en fonction du poids, prise en
compte du degré de préparation et du degré d'urgence.
3. A partir de 1997, une mesure de la qualité de service du
transport et de la distribution de la presse par un organisme
indépendant sera mis en place. Elle permettra d'analyser les variations
de cette qualité et donc de l'améliorer à terme.
4. Une revalorisation de la contribution de la presse à son
transport et à sa distribution de 50 % en francs constants en cinq
ans interviendra, soit un effort supplémentaire annuel pour la presse de
l'ordre de 8,7 %. La Poste s'engage parallèlement a
améliorer sa productivité de 1,5 % par an.
Cet effort partagé contribuera à la maîtrise des
déficits publics et rapprochera la contribution de la presse à
son transport et à sa distribution des pratiques de nombre des
partenaires européens.
5. Sans remettre en cause le bénéfice de l'aide pour
l'ensemble des formes de presse qui en bénéficient actuellement,
le taux d'aide au transport et à la distribution de presse sera
modulé de manière à ce que la presse concourant
prioritairement au pluralisme d'expression et à la démocratie
bénéficie d'un soutien particulier.
2. Les services financiers
Le chiffre d'affaires des activités financières
de la Poste a augmenté de 160.000 F en 1996. Ce résultat masque
des variations importantes.
La rémunération des CCP a diminué de 900 millions de
francs par rapport à 1995, le taux moyen de rémunération
des CCP étant passé de 5,8 % en 1995 à 5,02 % en
1996, soit une baisse de 1,2 milliards de francs. Cette baisse a
été en partie compensée par un effet volume de 3,65 % qui
a rapporté 300 millions de francs à La Poste.
Le livret A a accusé une décollecte de 31 milliards de francs
compensée par l'effet capitalisation d'intérêts. Une partie
de cette décollecte s'est reportée sur les autres produits (LEP,
PEP, Codévi, épargne-logement) qui enregistrent une augmentation
de leur rémunération de 480 millions de francs par rapport
à 1995. L'assurance-vie en a aussi bénéficié avec
une rémunération en croissance de près de 200 millions de
francs.
Les OPCVM ont connu une baisse de leur rémunération de 140
millions de francs du fait de la baisse des taux qui a entraîné
une importante décollecte.
La rémunération des fonds des CCP
Le contrat de plan entre l'Etat et la Poste pour 1995-1997 a
prévu que la rémunération des fonds des CCP
déposés au Trésor serait fixée par
référence au taux du marché.
Ainsi, la rémunération perçue par le Poste est
égale au taux des BTF à 13 semaines, diminuée d'une
commission de 0,4 % en rémunération de la garantie
apportée par l'Etat aux dépôts sur les comptes courants
postaux.
L'application de cette formule ne peut toutefois conduire à une
rémunération inférieure à 4,75 % ou
supérieure à 6,5 %.
De ce fait, la Poste a perçu une rémunération moyenne de
5,8 % en 1995
au lieu de 5,2 % en 1994 et de 5,5 % en
1992 et 1993.
B. LES PERSPECTIVES D'ÉVOLUTION
1. L'achèvement de la période d'application du premier contrat de plan de la poste (1995-1997)
Le premier contrat de plan de La Poste, dont la période
de mise en oeuvre se terminera le 31 décembre 1997, a
répondu aux objectifs qui lui étaient assignés :
achever la mise en place du nouveau cadre législatif et
réglementaire de La Poste ;
préciser les conditions d'exercice des missions de service public de La
Poste ;
stabiliser les relations entre l'Etat et La Poste (presse, CCP, CNE) ;
réaliser les réformes structurelles prévues par la loi et
le cahier des charges (fiscalité de droit commun dès fin 1994,
fin des franchises le 31 décembre 1995) ;
préparer La Poste aux évolutions de son environnement notamment
concurrentiel.
En revanche, les événements sociaux de fin 1995 et leur impact
sur les résultats de 1996 n'ont pas permis de retrouver
l'équilibre financier pour 1996, alors qu'une meilleure gestion par
l'entreprise de sa trésorerie aura permis de réduire sensiblement
le niveau de l'endettement. Dans ce contexte et compte tenu du calendrier
communautaire d'ouverture progressive des marchés postaux,
le
prochain contrat de plan devra consolider les acquis du contrat 1995-1997
en poursuivant un double objectif :
fixer les conditions de son développement en précisant la nature
et les modalités de financement des missions de service public de
l'entreprise, notamment en matière d'aménagement du territoire et
en réduisant ses handicaps de compétitivité
(retraites) ;
négocier avec l'entreprise des engagements en terme de
développement, de maîtrise des coûts, de qualité du
service et de qualité du dialogue social.
2. L'évolution des relations Etat/presse/poste
Le contrat de plan 1995-1997 de La Poste prévoyait
l'engagement d'une négociation entre l'Etat, la presse et La Poste afin
notamment de convenir de l'évolution de la part des charges
supportée par les éditeurs (moins de 30 % en 1995) et de
préciser les objectifs de qualité de servie assignés
à La Poste. Cette négociation a duré de fin 1995
à juillet 1996. Les modalités d'application de l'accord
conclu entre l'Etat, la presse et La Poste le 4 juillet 1996 dans le cadre
de cette table ronde ont été arrêtées en
janvier 1997 et mises en oeuvre à compter du
1
er
mars dernier.
Les principales mesures adoptées dans le cadre de cet accord sont les
suivantes :
l'assouplissement de la réglementation du transport et de la
distribution de la presse par La Poste donnera plus de liberté aux
éditeurs, s'agissant notamment des conditions de présentation des
publications et des espaces publicitaires ;
la nouvelle grille tarifaire souhaitée par La poste et la presse
favorisera la recherche mutuelle de gains de productivité et donc la
compétitivité des deux partenaires ;
la presse concourant prioritairement au pluralisme d'expression et pour
laquelle la nécessité d'assurer rapidement l'information impose
des contraints particulières d'exploitation bénéficiera
d'un soutien particulier, sans que soit contesté pour autant le
rôle ou l'intérêt des autres formes de presse.
A ce titre, le principe d'une
modulation des tarifs postaux en faveur des
publications de périodicité au maximum hebdomadaire,
présentant un caractère d'information politique et
générale
a été arrêté. Ces
journaux bénéficieront, en effet, d'un abattement de 28 %
sur le tarif de référence d'ici cinq ans (5,6 % par an).
la
revalorisation de la contribution de la presse à son transport et
à sa distribution
(50 % en cinq ans), contribuera à en
réduire le coût pour La Poste et rapprochera les pratiques
françaises de celles de nos partenaires européens.
Cette revalorisation s'accompagne d'un dispositif transitoire comprenant une
mesure générale de plafonnement maximal des hausses tarifaires et
des mesures particulières pour les publications les plus
fragilisées par l'application de l'accord.
la mise en oeuvre d'un dispositif contractuel négocié entre La
Poste et la presse permettra l'instauration d'une relation client/fournisseur
favorable au développement des deux parties.
3. La participation de la Poste à l'aménagement du territoire
Le contrat de plan a réaffirmé l'une des
dimensions essentielles des activités de la Poste,
sa présence
sur le territoire
et notamment dans le monde rural. Le Président de
la Poste a ainsi annoncé le 21 juin 1995 qu'aucune fermeture de
bureau de poste n'interviendrait en zone rurale jusqu'à la fin du
contrat de plan, soit jusqu'en 1997.
Sur les 17.000 points de vente actuels de la Poste, un peu plus de 10.000
sont implantés en milieu rural (communes de moins de
2.000 habitants). On notera que plus de 75 % de l'activité de
ces bureaux de poste est liée aux services financiers.
Ce rôle particulier de la Poste constitue un
handicap
pour
l'exploitant. Il justifie notamment l'abattement dont il
bénéficie de 85 % sur les bases d'imposition de la taxe
professionnelle. Le coût de cet abattement est chiffré à
1,2 milliard de francs.
Or, la Poste évalue à 3 milliards de francs le surcoût
résultant de sa présence postale en milieu rural.
La mission d'information effectuée par M. Gérard Larcher sur La
Poste
22(
*
)
lui a également permis de
constater que si la rationalisation du réseau - passé
de 26.000 points de contact en 1994 à 12.600 points en 1996 - avait
permis d'améliorer les résultats de l'entreprise, le
surcoût
occasionné par la participation de La Poste
à l'animation des territoires ruraux défavorisés
s'établissait à
4 milliards de francs
selon l'Inspection
générale des finances
23(
*
)
.
Votre rapporteur estime que ce n'est pas à La Poste de supporter le
poids des contraintes d'aménagement du territoire et engage le
Gouvernement à remédier à ce problème.
4. Le poids des charges de pensions
Conformément à l'article 30 de la loi du
2 juillet 1990, l'Etat est responsable du versement des pensions des
agents fonctionnaires de la Poste.
En contrepartie, la Poste verse annuellement au Trésor public le montant
de la retenue effectuée sur le traitement des agents au titre des
pensions (7,85 %), ainsi qu'une contribution complémentaire
permettant d'assurer la prise en charge intégrale du montant des
dépenses de pensions. Ainsi, contrairement à France
Télécom, La Poste finance intégralement le montant des
retraites des anciens postiers.
En outre, la Poste apporte une contribution au financement de la compensation
et de la surcompensation pour les retraités appartenant à
d'autres régimes du secteur public.
Le total des prestations servies par l'Etat aux retraités de La Poste,
qui est d'environ 13 milliards de francs en 1996, augmente de 4,8 % par
an, soit en moyenne 690 millions de francs sur la période 1996-2001.
Le tableau ci-après retrace l'ensemble de ces charges depuis 1993 et
donne une estimation de ces mêmes charges pour l'année 2000.
L'analyse de ce tableau montre la nécessaire et forte progression de la
contribution complémentaire de la Poste pour permettre
l'équilibre du régime.
Or, la pyramide de âges des fonctionnaires employés par La Poste
met en évidence une accélération des départs
à la retraite dans les prochaines années, du fait de
l'arrivée à l'âge de la retraite des
générations nombreuses de l'après-guerre qui correspondent
exactement aux recrutements importants effectués par La Poste dans les
années 1960 et 1970.
Actuellement, la contribution versée à l'Etat par la Poste
augmente de 1,5 point par an, ce qui absorbe complètement les
marges de manoeuvre que la Poste peut obtenir par des gains de
productivité. Selon le rapport de M. Gérard Larcher
précité, si rien n'est fait, en 2015, la charge financière
supportée par La Poste du fait des retraites sera équivalente
à la masse des traitements des fonctionnaires en activité.
Aussi, votre rapporteur renouvelle-t-il son souhait qu'une réforme de
ce système de prise en charge par la Poste des dépenses de
retraite de ses agents soit mise à l'étude.
Cela semble d'autant plus nécessaire qu'une plus grande ouverture
à la concurrence des activités de la Poste est prévisible.
5. La libéralisation des services postaux
Après la publication du Livre vert postal en 1992, le Conseil des ministres européens a, dans une résolution du 7 février 1994, identifié les objectifs d'une politique communautaire dans ce domaine et invité la Commission à préparer les mesures pour la réalisation de ces objectifs. La Commission a présenté, le 26 juillet 1995, une proposition de directive du Parlement européen et du Conseil concernant des règles communes pour le développement des services postaux communautaires et l'amélioration de la qualité du service et un projet de communication sur l'application des règles de la concurrence au secteur postal et notamment sur l'évaluation de certaines aides d'Etat relatives aux services postaux.
6. La directive postale
La position commune arrêtée par le Conseil le
29 avril, suite à l'accord obtenu lors du Conseil des ministres
extraordinaires du 18 décembre dernier, a été
votée en seconde lecture au Parlement européen le
16 septembre, la Commission des transports ayant apporté des
amendements limités lors de sa réunion du 4 septembre.
La directive pourrait être adoptée définitivement en fin
d'année après accord du Conseil des ministres.
Le contenu de la directive reflète largement les orientations
françaises.
En effet, la directive garantie
l'existence d'un service universel
,
fondé sur l'accessibilité au service (points de contacts, nombre
de jours de distribution, tarifs abordables), et sur la garantie d'une offre
minimale de produit (lettres jusqu'à 2 kilogrammes, colis jusqu'à
10 kilogrammes, envois recommandés).
Par ailleurs, conformément à l'approche française, la
directive retient l'existence de
services réservés à
l'opérateur
en charge du service universel pour compenser les
charges résultant du service universel et garantir son équilibre
financier et sa pérennité. Le périmètre de ces
services réservés demeure large : lettres de moins de
350 grammes et d'un tarif inférieur à cinq fois le tarif de
base, publipostage et courrier transfrontalier. La libéralisation
immédiate porterait donc, dans l'immédiat, sur moins de 5 %
du trafic courrier actuel.
L'approche française inspire également les modalités
retenues pour l'évolution ultérieure du cadre
réglementaire communautaire, et notamment la volonté
française consistant à ce que le Parlement européen
participe à chaque phase d'une libéralisation qui doit rester
graduelle et maîtrisée.
Toute décision sur une éventuelle poursuite de la
libéralisation, notamment du publipostage et du courrier
transfrontalier, devra entrer dans le cadre du processus de révision de
la directive, qui débutera dès janvier 1998, et faire
l'objet d'un nouvelle décision du Conseil et du Parlement avant le
31 décembre 2000. En tout état de cause, une nouvelle
étape de libéralisation ne pourrait entrer en vigueur avant le
1
er
janvier 2003.
Votre rapporteur, qui rappelle que, dès l'automne 1995, le
Sénat s'est inquiété des dispositions contenues dans la
proposition de directive et qu'il a adopté une résolution
très ferme sur le sujet, se félicite du compromis obtenu avec ses
partenaires de l'Union européenne.
IV. LES AUTOROUTES DE L'INFORMATION
L'avènement de la société de
l'information implique des enjeux économiques, industriels, sociaux et
culturels considérables pour notre pays. Il est essentiel que la France
aborde cette révolution numérique dans les meilleures conditions
et qu'elle développe une industrie des services et des programmes
performante.
Toutefois, les investissements en jeu rendent nécessaire, avant tout
déploiement massif d'infrastructure sur l'ensemble du territoire,
d'apprécier la réalité et la solvabilité de la
demande en nouveaux services, d'autant plus que la technologie est en avance
sur la formulation de la demande des utilisateurs.
C'est pourquoi l'Etat a retenu une démarche pragmatique, fondée
sur le lancement d'expérimentations concrètes.
L'appel à propositions
relatif aux expérimentations sur
les autoroutes et services de l'information, lancé en
novembre 1994, a permis la mobilisation de l'ensemble des forces
économiques de notre pays : 635 dossiers ont été
déposés et 244 projets ont été
labellisés en 1995 et 1996 comme " projet d'intérêt
public ".
L'évaluation de chacun de ces projets sera disponible avant la fin de
l'année, la réussite de nombreux projets pouvant
déjà être notée.
Outre l'attribution d'un label " d'expérimentation
d'intérêt public ", le ministère chargé des
télécommunications a accordé son soutien aux actions de
recherche-développement présentées par les projets les
plus innovants.
Environ 80 projets ont pu être ainsi soutenus pour un montant de
180 millions de francs.
Une nouvelle procédure de soutien pour les expérimentations sur
les autoroutes de l'information a été lancée en 1997,
suivant des modalités analogues à celles de l'appel à
propositions, mais sur une base continue. Un " guichet
permanent "
d'accueil et d'analyse des projets a été mis en place au sein de
la Direction générale des stratégies industrielles
(DGSI-SERICS).
Dans le cadre de cette nouvelle procédure 16 projets ont
déjà pu être labellisés en mai 1997, portant sur des
domaines variés : projets dans le domaine de l'éducation
(2), plates-formes haut débit (2), services aux entreprises
(8 projets), et grand public (4).
Environ 40 millions de francs ont été attribués pour
soutenir la recherche-développement liée à ces projets.
Sur la période 1995-1997, l'aide au financement des projets
labellisés innovants a bénéficié d'une enveloppe de
près de 300 millions de francs, 230 millions de francs ayant
déjà été attribués.
Le soutien à ce type d'expérimentation sera poursuivi en 1998.
Par ailleurs, l'ANVAR a lancé en 1996 un appel à propositions
pour accompagner les PME du secteur des technologies de l'information et des
communications dans leurs développements technologiques :
616 déclarations d'intention ont été
déposées, 260 ont été retenues ;
71 millions de francs d'aide ont été attribués sur
70 dossiers déjà déposés, l'instruction de
nouveaux dossiers devant se poursuivre durant l'année 1997.
Pour cet appel à propositions, l'ANVAR a bénéficié
des dotations spécifiques du ministère chargé des
télécommunications, à hauteur de 90,2 millions de
francs en 1996 et de 60 millions de francs en 1997 (autorisations de programme
inscrites à l'article 10 du chapitre 66-02).
Pour 1998, ces crédits sont fondus avec ceux de l'article 10 du chapitre
66-02 du budget de l'industrie destinés aux actions en faveur de
l'innovation gérées par l'ANVAR.
La comparaison à
structure constante fait apparaître une contraction de 2,8 % des
crédits consacrés à la recherche et au
développement de l'innovation.
Votre rapporteur regrette à cet égard la diminution des moyens
consacrés à l'innovation et à la diffusion des nouvelles
technologies dans les entreprises.
En effet, compte tenu du succès rencontré par les appels à
projet du ministère auprès de nombreuses PME, il lui semble
important d'accorder une attention toute particulière à
l'accès de ces entreprises aux ressources financières
nécessaires au développement de leurs projets.
EXAMEN EN COMMISSION
Réunie le jeudi 23 octobre 1997, sous la
présidence de
M. Christian Poncelet
, président, la
commission a procédé à l'examen des crédits de
l'industrie, de la Poste et des Télécommunications, sur le
rapport de
M. François Trucy
, en remplacement de
M.
Bernard Barbier
, empêché.
A l'issue de la présentation des crédits par
M.
François Trucy
,
M. Alain Lambert
, rapporteur
général, a souhaité connaître l'état des
négociations relatives au projet de directive européenne sur la
libéralisation des services postaux en souhaitant savoir si les
observations formulées par la commission des finances avaient
été répercutées.
M. François Trucy
a indiqué que l'adoption
définitive de cette directive était imminente et que,
conformément à l'approche française, la
libéralisation immédiate du marché postal ne concernerait
que 5 % du trafic courrier actuel. Il a par ailleurs engagé le
Gouvernement à régler le problème des charges de retraite
de La Poste, dans le cadre du prochain contrat de plan qui devrait remplacer le
contrat 1995-1997 arrivant à échéance le 31
décembre 1997.
Puis, M. Jacques Oudin a souhaité obtenir des
éclaircissements sur plusieurs points. Il s'est tout d'abord
interrogé sur les raisons économiques qui faisaient que
l'investissement industriel français ne décollait pas de l'indice
100 depuis sept ans, contrairement à nos partenaires étrangers.
Mettant en exergue la croissance de 5,6 % des crédits
d'études (chapitre 54-93) du secrétariat d'Etat à
l'industrie, il a souhaité connaître l'utilisation des 34 millions
de francs de crédits figurant sur ce chapitre et estimé utile que
le Parlement soit informé des éventuelles études
menées sur l'avenir de l'industrie française.
Evoquant les restructurations des grands groupes industriels et les gains de
parts de marché qu'elles induisaient, il a déploré
l'émiettement entre plusieurs chapitres budgétaires des
crédits destinés aux PMI et souhaité obtenir des
détails sur la politique industrielle en faveur des PMI. Il a
jugé que le remplacement de l'Agence nationale de la création
d'entreprise (ANCE) par l'Agence pour la création d'entreprise (APCE)
était une mesure de circonstance.
Puis il s'est ému de la diminution de la subvention à
Charbonnages de France estimant que cela se traduirait par une hausse de
l'endettement de l'entreprise et de ses charges. Il a estimé qu'il
convenait de mesurer le coût de l'indépendance
énergétique de la France avant de poursuivre dans cette voie.
Il s'est enquis de l'avenir de Framatome et de son plan de charges. Enfin,
après avoir noté la croissance des crédits
consacrés à l'équipement naval (chapitre 64-93), il a
souhaité que le rapporteur spécial des crédits de
l'industrie se rapproche du rapporteur spécial des crédits de la
marine marchande pour traiter ce sujet dans son rapport.
Puis,
M. Christian Poncelet
, président, a interrogé
M. Jacques Oudin
sur l'opportunité de maintenir l'avantage
fiscal en faveur de la souscription de quirats de navires.
Evoquant l'exemple de l'Allemagne et rappelant que la flotte de commerce
française était passée du 7
ème
au
28
ème
rang mondial,
M. Jacques Oudin
a
observé qu'aucun pays ayant conservé une marine marchande
importante n'avait pu se dispenser d'un dispositif fiscal incitatif pour
drainer l'épargne vers des investissements coûteux et
risqués. Il a jugé que le coût de 5 millions de francs
par emploi évoqué par le Gouvernement ne prenait pas en compte
les créations d'emplois dérivés qui sont
généralement de 3 à 4 emplois à terre pour un
emploi de navigant. Il a observé que le coût du dispositif avait
été évalué à 2 milliards de francs sur trois
ans et non sur un an comme l'indiquait le Gouvernement, et que la
dépense fiscale induite était une preuve de la vitalité
des commandes et donc du succès du dispositif.
Rappelant par ailleurs que les agréments pour chaque navire
étaient accordés après avis du ministère de
l'économie, des finances et de l'industrie, il s'est
étonné que ce même ministère veuille abroger
aujourd'hui un dispositif pour lequel il a donné des agréments
positifs hier. Il a enfin souligné que les fonds communs de placements
quirataires répondaient aux demandes des petits investisseurs et
suggéré de mettre en place un système d'incitations
fiscales dégressives pour encourager en priorité les bateaux
construits dans les chantiers navals français.
Revenant sur l'ouverture du capital de France Télécom,
M. Christian Poncelet
, président, s'est enquis du
pourcentage du capital de l'opérateur public réellement mis en
vente.
M. François Trucy
a indiqué que devant le
succès remporté par cette opération, le Gouvernement
s'interrogeait sur l'opportunité d'honorer totalement l'engagement de
l'entreprise de céder 10 % de la tranche privée du capital
aux salariés.
Puis, le président
Christian Poncelet
a souhaité savoir si
le montant des dividendes versés par Gaz de France à l'Etat
allait diminuer et comment serait composé l'actionnariat de Thomson.
Enfin, s'agissant du plan textile, il a souhaité que l'incertitude sur
l'obligation faite par Bruxelles aux entreprises qui avaient
bénéficié des allégements de charge, de rembourser
ou non ces aides, soit levée rapidement.
M. François Trucy
a répondu que ces interrogations
seraient transmises au secrétaire d'Etat à l'industrie et que les
réponses figureraient dans le rapport.
La commission a alors adopté deux amendements de réduction des
crédits aux titres III et IV et décidé de proposer au
Sénat d'adopter les crédits de l'industrie ainsi réduits.
MODIFICATIONS APPORTÉES PAR L'ASSEMBLÉE NATIONALE
Les majorations de crédits non reconductibles
concernant le budget de l'industrie ont concerné le titre VI pour :
12 millions de francs
(en AP et en CP) ;
La totalité de cette majoration a été imputée sur
l'article 10 " Reconversion des zones minières " du
chapitre 62-01
" Reconversion "
1
Le site de La Mure dans le
Dauphiné a cessé toute extraction fin mars 1997 ainsi que le site
de Carmaux dans le Tarn, en juin 1997. Le site de Forbach, en Lorraine cessera
son activité d'ici à la fin de l'année.
2
Le Pacte charbonnier national signé le 20 octobre 1994,
s'inscrit dans une démarche générale de reconversion
charbonnière. Il a pour objet de garantir l'emploi des agents des
charbonnages de France et des Houillères de Bassin jusqu'à la fin
de l'extraction charbonnière française fixée au plus tard
en 2005.
3
Cette loi a transféré à EDF la
propriété des ouvrages de transport d'électricité
du réseau d'alimentation générale
d'électricité (RAG).
4 Le Fonds d'investissement des transports terrestres et des voies navigables
(FITTVN) a été créé par la loi d'orientation pour
l'aménagement et le développement du territoire pour financer les
investissements routiers, ferroviaires et fluviaux.
5
Malgré la franchise de 60 millions de francs dans la
réintégration de cette provision dans les bénéfices.
6
Rapport de juillet 1997 sur l'exécution des lois de
finances en vue du règlement du budget de l'exercice 1996 ;
éditions du Journal officiel
7
Soit un montant de 8,6 milliards de francs.
8
les comparaisons sont effectuées à structure
constante
9
Afin d'homogénéiser les comparaisons, la part du
financement du CEA par le ministère de l'industrie a été
recalculée de 1993 à 1997, sur la base de 50 % au lieu de
63,77 %.
10
Chapitres de rémunérations (1
ère
partie) et chapitres de charges sociales (3
ème
partie).
11
La DSIN a en effet délibérément
retardé l'ordonnancement de la subvention 1994 à l'IPSN, afin de
procéder à des vérifications sur les dépenses de
frais généraux et de communication de l'Institut ainsi que sur
ses frais d'analyses de sûreté effectuées à
l'étranger. Le dernier versement de la subvention 1994 n'est intervenu
qu'en 1995, ce qui explique le gonflement des dépenses en 1995.
12
A travers la procédure EUREKA pour les grands programmes
européens, et à travers la procédure des grands projets
innovants (GPI) relayée par l'appel à propositions
" Technologies-clés " pour les grands projets nationaux.
13
Cette procédure a pour but d'aider les PMI à
maîtriser et à intégrer des technologies permettant
d'améliorer leur compétitivité durablement par la
réalisation d'un saut technologique significatif.
14
L'ART est une autorité administrative indépendante
créée par la loi du 26 juillet 1996 sur la réglementation
des télécommunications pour réguler et contrôler le
respect des lois et règlements applicables au secteur ainsi que le
respect des exigences du service public.
15
L'ANF est un établissement public à
caractère administratif créé par la loi
précitée du 26 juillet 1996 et chargé, entre autres,
d'assurer la planification et la gestion du domaine public des
fréquences et le contrôle de leur utilisation.
16
La part à la charge du budget de l'industrie passe en
effet de 63,77 % (1997 et années antérieures) à
50 %.
17 Le Fonds d'investissement des transports terrestres et des voies navigables
(FITTVN) a été créé par la loi d'orientation pour
l'aménagement et le développement du territoire pour financer les
investissements routiers, ferroviaires et fluviaux.
18
A travers la procédure EUREKA pour les grands programmes
européens, et à travers la procédure des grands projets
innovants (GPI) relayée par l'appel à propositions
" Technologies-clés " pour les grands projets nationaux.
19
Cette procédure a pour but d'aider les PMI à
maîtriser et à intégrer des technologies permettant
d'améliorer leur compétitivité durablement par la
réalisation d'un saut technologique significatif.
20
Accord du 21 décembre 1994 sur "les conditions
normales de concurrence dans l'industrie de la construction et de la
réparation navales marchandes".
21
Cette évolution tient compte des nouvelles
modalités d'imposition à la TVA de l'AFNOR.
22
" Sauver La Poste : devoir politique, impératif
économique ", rapport d'information du Sénat n° 42
de M. Gérard Larcher ; 1997-1998. Commission des affaires
économiques ; Groupe d'études sur l'avenir de La Poste et
des télécommunications.
23
Ce surcoût n'est que partielement compensé par
l'abattement de 85 % sur les bases de la taxe professionnelle et des taxes
foncières sur les locaux professionnels.