E. LE DÉVELOPPEMENT CULTUREL

Les moyens d'intervention consacrés au développement culturel connaissent une progression considérable (122 millions de francs de mesures nouvelles soit+ 35%) qui, annonce le ministère, devrait permettre de "développer des actions de lutte contre l'exclusion dans les quartiers" et de favoriser l'éducation artistique dans les zones d'éducation prioritaires : ainsi 52 millions de francs seraient consacrés à des "équipements de proximité".

A eux seuls, les crédits spécifiquement consacrés au renforcement des actions culturelles dans le cadre de contrats de villes avec l'État ou de dispositifs d'éducation artistique dans les zones d'éducation prioritaire augmenteront de 21 %.

La baisse des autorisations de programme sur cette action, est la conséquence de la Cité de la Musique et de la grande halle de la Villette.

S'agissant de l'action culturelle dans les établissements d'enseignement scolaire, votre rapporteur rappellera que les enseignements artistiques font partie intégrante des programmes de l'école et du collège et sont complétés, au lycée, par des options proposées aux élèves faisant l'objet d'une évaluation au baccalauréat.

En outre, l'éducation artistique a pris une place de plus en plus importante, passant du statut d'activité périphérique à celui de composante à part entière du projet d'éducation en milieu scolaire.

Le ministère de la culture soutient les actions engagées à l'école en partenariat avec un certain nombre de professionnels de la culture.

Les classes et ateliers de pratiques artistiques sont des procédures soutenues conjointement par le ministère de l'éducation nationale et le ministère de la culture.

Dans le 1 er degré, relevons que les classes et ateliers de pratiques artistiques travaillent avec les 800 services culturels de musées qui accueillent les classes avec des activités de visites conférences et d'ateliers.

Dans le milieu rural, par exemple, l'association "Rur'art" développe en Poitou-Charentes un projet avec les écoles primaires dans les petits villages des Deux-Sèvres et de la Vienne : la Chapelle Moulière, Lavasseau, Saint-Sauveur, Aigonnay, Mazière-en-Gâtine et Soudan Vessuyes.

Il existe, d'autre part, dans le premier degré, 342 classes du "patrimoine", soit plus de la moitié de la totalité des classes du patrimoine (chiffres 1993-1994 seuls disponibles à la direction du patrimoine) :

Alsace 16

Aquitaine 16

Auvergne 8

Bourgogne 16

Bretagne 6

Centre 39

Champagne-Ardenne 3

Languedoc-Roussillon 35

Limousin 4

Lorraine 12

Midi-Pyrénées 22

Nord-Pas-de-Calais 5

Basse-Normandie 22

Haute-Normandie 11

Pays-de-Loire 23

Picardie 54

Poitou-Charentes 29

PACA 7

Rhône-Alpes 14

Dans le second degré, 2.571 ateliers ont fonctionné en 1994 dans les établissements du second degré 2.312 ateliers sont implantés dans les 5.131 collèges, 88 dans les lycées et 171 dans les 1.236 lycées professionnels.

La répartition, par domaine, de ces ateliers est la suivante :

(]) Le tableau ci-après ne comprend pas les ateliers d'arts plastiques, théâtre, cinéma, musique transformés en enseignements optionnels, dans le cadre de la rénovation des lycées.

Les arts plastiques avec 727 ateliers et le théâtre avec 557 ateliers représentent respectivement 29,2 % et 22,4 % du total des ateliers existants, suivis par le cinéma/audiovisuel et la musique (respectivement 12 % et 14,6%).

Ces quatre domaines constituent plus de 80 % de l'ensemble. Les autres domaines se partagent les 20 % restants avec :

-la danse 4,3 %

-l'écriture 4,8 %

-la photo 3,5 %

-le patrimoine 2,6 %

-l'architecture 2,3 %

-les arts appliqués 1,7 %

-le paysage 1,3 %

-les arts du cirque 0,6 %.

2.312 ateliers fonctionnent en collège.

La répartition par domaine est la suivante :

-arts plastiques 29,8 %

-théâtre 22,7 %

-musique 15,5 %

-cinéma 11,8 %

-danse 5,0 %

-écriture 4,6 %

-photo 3,5 %

-patrimoine 2,7 %

-architecture 2,0 %

-paysage 1,4 %

-arts du cirque 0,7 %

-arts appliqués 0,6 %.

171 ateliers fonctionnent en lycée professionnel, soit 6,6 % du total.

Ce sont les arts plastiques et le théâtre qui retiennent l'intérêt des 171 ateliers des lycées professionnels, suivis de près par la musique, le cinéma/audiovisuel.

-arts plastiques 29,2% -écriture 4,8%

-théâtre 22,4% -photo 3,5%

-cinéma 12,0% -danse 4,3%

-arts appliqués 1,7% -patrimoine 2,6%

-architecture 2,3% -paysage 1,3%

-musique 4,6% - arts du cirque 0,6%.

Les classes culturelles "patrimoine" sont au nombre de 523 et se répartissent de la manière suivante, par région et par type d'établissement :

Dans les lycées, le ministère de la Culture soutient les enseignements artistiques en prenant en charge la rémunération des artistes professionnels qui collaborent avec les enseignants dans le cadre de projets déterminés.

En 1993-1994, 101 lycées ont dispensé un enseignement de spécialité "Théâtre", et 91 un enseignement de spécialité "Cinéma".

Le ministère de la Culture participe à d'autres dispositifs en direction des enfants et adolescents. On peut ainsi citer :

Ø les contrats d'aménagement du temps de l'enfant et les contrats-ville-enfants qui sont au nombre de 45 ;

Ø les trente-cinq conventions de développement culturel signées en 1994 avec les collectivités locales ;

Ø les plans locaux pour l'éducation artistique, lancés en 1992 et poursuivis en 1993 et 1994(11 en 1993, 15 en 1994) ;

Ø les "jumelages" mis en oeuvre à partir de la rentrée 1992 et qui permettent de rapprocher les structures culturelles et les établissements scolaires d'un même "bassin de formation ".

Les "jumelages" étaient 110 en 1994 et concernaient 35.000 élèves.

On constate en moyenne trois "jumelages" par région. Citons en particulier l'Aquitaine, l'Île-de-France, Rhône-Alpes et, à un degré moindre, le Centre, le Nord-Pas-de-Calais, Poitou-Charentes.

Le jumelage s'adresse à une population chaque année plus importante :

Ø un partenaire culturel/un établissement 21 % des cas (40 % en 1993)

Ø un partenaire culturel/plusieurs établissements 73 % des cas (50 % en 1993)

Ø plusieurs partenaires culturels/plusieurs établissements 5 % des cas (9 % en 1993)

Ø plusieurs partenaires culturels/un établissement 1 % des cas (1 % en 1993).

Les structures culturelles le plus souvent sollicitées en 1994 pour des projets de "jumelage" ont été :

Ø les scènes nationales 15 % (20 % en 1993)

Ø les musées 30 % (12 % en 1993)

Ø les Centres d'Art (dont FRAC) 3 % (11 % en 1993)

Ø les CDN 6 % (7 % en 1993)

Ø les Institutions musicales 3 % (5 % en 1993).

Participent aussi à ce type d'opérations :

Ø les Compagnies théâtrales (+ Cie danse) 9 %

Ø le Cinéma 2 %

Ø les Centres culturels 9 %

Ø les Associations musique/danse 4 %

S'agissant des "domaines culturels" concernés par ces opérations, on relève la prédominance du "spectacle vivant" (58 %) mais aussi :

Ø des Arts plastiques 6 %

Ø des Musées 27 %

Ø du Cinéma 3 %

Ø du Patrimoine 4 %

Ø du Livre et de la lecture 1 %.

En ce qui concerne l'action en direction de la culture cinématographique, notons le succès de l'opération "Collège au cinéma" lancée en 1989.

Le ministère de la Culture diffuse ainsi à des tarifs préférentiels et à la demande des collèges, une série de 25 films de qualité, dans les départements et les zones les moins équipés en salle de cinéma.

L'opération a concerné 52 départements en 1994 et 58 en 1995.

Treize sites pilotes ont été mis en place dans le cadre d'un protocole d'accord interministériel (Culture, Éducation nationale, Enseignement supérieur, Jeunesse et sports) signé en novembre 1993. Elle a concerné 35.000 enfants dans 11 départements (Côte d'Armor, Rhône-Alpes, Somme, Isère, Alpes-Maritimes, Pyrénées-Atlantiques, Haute-Garonne, Lozère, Hautes-Alpes, Maine-et-Loire, Loiret, Seine-et-Marne).

Ces dispositifs -mobilisant le monde enseignant et les structures culturelles pour l'éducation artistique des enfants- devraient faire l'objet d'un bilan au cours de l'année 1996.

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