D. LES SPECTACLES
Ø Le théâtre
Les crédits d'intervention atteindront 46 millions de francs soit une progression de près de 5 % par rapport à 1995.
Ces crédits sont répartis de la manière suivante :
28,5 millions de francs (+ 4,3 %) pour l'aide au théâtre, 12 millions de francs (+ 5 %) pour le réseau des scènes nationales, 5 millions de francs (+ 11 %), pour l'enseignement et l'action éducative et 0,5 million de francs (+ 6 %) en faveur de la création dramatique.
La dotation de 4 millions de francs réservée au théâtre privé et au cirque en 1995 sera reconduite tandis que 59 millions de francs sont inscrits pour soutenir les salles municipales, le réseau de scènes nationales et les centres dramatiques régionaux et nationaux.
Le Théâtre national de Chaillot, le Théâtre national de l'Odéon et le Théâtre national de Strasbourg bénéficieront respectivement de 0,4 million de francs, de 0,3 million de francs et de 0,3 million de francs en mesures nouvelles.
Le Conservatoire national supérieur d'art dramatique verra, pour sa part, sa dotation abondée de 4,4%.
En matière d'investissement, on relève une augmentation de 8,6 % des autorisations de programme :
Soixante millions de francs permettront d'achever la rénovation du théâtre national de Strasbourg et 25 millions de francs seront consacrés à la restauration de l'Odéon-Théâtre de l'Europe.
Le Conservatoire national d'art dramatique verra, pour sa part, sa dotation tripler.
Le 26 octobre dernier, le ministre de la culture a annoncé un certain nombre de mesures en faveur du théâtre :
L'ensemble de celles-ci sont présentées comme constitutives d'un véritable plan de soutien au théâtre.
• Ce plan se traduit d'abord par la création d'un bureau des auteurs dans le cadre du réaménagement de la Direction du théâtre et des spectacles.
Ce bureau aura également en charge la promotion du théâtre, qu'il s'agisse de la diffusion du répertoire écrit ou de la constitution d'une mémoire audiovisuelle.
• Les deux grands réseaux de décentralisation théâtrale que sont les centres dramatiques et les scènes nationales seront désormais gérés par un bureau unique dans le cadre d'une meilleure complémentarité.
En 1996, un effort particulier concernera les centres dramatiques de Marseille, Bordeaux, Dijon, Limoges et Lorient.
Afin d'encourager les responsables des quelque cent centres dramatiques, scènes nationales et "théâtres missionnés" à se tourner davantage vers la création, des "cahiers des charges" se substitueront progressivement "aux projets" des scènes nationales. Ils compléteront les "contrats" des centres dramatiques et accompagneront le label que l'État accorde aux théâtres missionnés.
En 1996, le label de "théâtre missionné" devrait être accordé à cinq nouveaux théâtres : Blanquefort, Bourg-en-Bresse, Chalon-sur-Saône, Epernay et La Croix Rousse à Lyon.
• Le ministère de la Culture entend aussi contribuer au renouveau du théâtre privé (23 millions versés au fonds de soutien de ce théâtre). Celui-ci devrait plus mettre l'accent sur le grand répertoire et les auteurs contemporains.
De nombreux théâtres privés se sont d'ores et déjà constitués :
Ø en théâtres de répertoire défendant en priorité les auteurs contemporains ;
Ø en théâtres producteurs se fixant l'ambition d'assumer tous les risques de la création.
Les règles de fonctionnement du fonds de soutien au théâtre privé devraient être réexaminées afin de permettre un meilleur équilibre entre les établissements.
Par ailleurs, une dotation de 2 millions de francs devrait abonder la dotation du Fonds.
Une autre dotation de 2 millions de francs devrait financer des actions de formation professionnelle :
Ø institution de pôles nationaux de formation et d'insertion professionnelle de haut niveau, comme à Paris et à Strasbourg ;
Ø création dans chaque département d'une classe d'art dramatique dans chaque département, implantée dans un conservatoire ou une école nationale de musique ;
Ø mise en place d'un institut de formation à la mise en scène ;
Ø ouverture d'une classe de marionnette au Conservatoire national supérieur d'Art dramatique.
Rappelons encore que l'enseignement du théâtre au lycée est actuellement pratiqué dans 103 établissements scolaires.
Avec plus de 10 % d'augmentation des moyens consacrés à ces enseignements, la Direction du théâtre et des spectacles entend, en concertation avec l'Éducation nationale, renforcer son implantation.
Le tableau ci-dessous récapitule les moyens financiers alloués en fonctionnement au théâtre et aux spectacles depuis 1990 à 1995
Activités théâtrales (2 ( * ))
Les trois tableaux ci-dessous dressent la liste de nos 44 centres dramatiques. 64 scènes nationales et 18 théâtres missionnés en 1995.
Ø La musique et la danse
Le ministère annonce deux priorités dans ce secteur : l'outil pédagogique et un effort pour rapprocher la diffusion musicale du public.
Une dotation nouvelle de 10 millions de francs permettra ainsi de compléter le réseau des institutions de formation professionnelle et celui des écoles contrôlées.
Une mesure de 28 millions de francs est prévue en faveur des orchestres régionaux et nationaux, des centres chorégraphiques nationaux ainsi que des opéras.
L'objectif est de favoriser leur mobilité.
En matière d'équipement, notons la poursuite de la politique de rénovation des orgues des cathédrales (3,5 millions de francs) et des orgues d'églises (3,5 millions de francs).
Une dotation de 13 millions de francs permettra d'achever la restauration de la scène et de la salle du Palais Garnier, le coût total de l'opération s'élevant à 158 millions de francs.
Sont encore prévus en 1996 :
- la construction de l'auditorium de Dijon, "grand projet en région" ;
- la rénovation de la scène et de la salle de la Salle Favart ;
- l'aménagement de "l'hôtel des menus plaisirs" qui accueille à Versailles le centre de musique baroque.
La Cité de la Musique verra sa subvention de fonctionnement progresser de 31 % et ses effectifs renforcés de 45 emplois.
Il s'agit pour elle :
- de conforter son action pour le développement de la vie musicale française au service d'un public élargi ;
- d'assurer le fonctionnement du musée de la Musique ouvert au mois d'octobre de cette année ;
- de créer le Centre de ressource pédagogique de musique et de danse.
Ø Le cinéma et l'audiovisuel
Le redéploiement des crédits inscrits l'année dernière pour la célébration du centenaire du cinéma devrait permettre d'intervenir en faveur de la promotion internationale des programmes audiovisuels (+ 3 millions de francs) et du développement du programme d'animation audiovisuelle en milieu scolaire (+ 2 millions de francs)
Le compte de soutien à l'industrie cinématographique et à l'industrie des programmes audiovisuels (COSIP) verra ses crédits abondes de 140 millions de francs, la plus grande partie des ressources nouvelles (94 millions de francs) étant consacrée au soutien à la production audiovisuelle.
Pour le cinéma, les efforts porteront sur l'exportation (+ 9 millions de francs en mesures nouvelles), l'aide au développement (9 millions de francs) et la modernisation des salles indépendantes (+ 10 millions de francs).
En matière d'équipement, on soulignera une progression de 3 % de la dotation. Celle-ci financera la poursuite du programme de restauration des films, anciens (44 millions de francs) qui a pour but de transférer sur pellicule acétate les films sur support nitrate de cellulose, antérieurs à 1954 ; ce plan aura coûté 272 millions de francs depuis 1991 ; 4,6 millions de francs serviront à poursuivre les travaux de sécurité nécessaires au centre de conservation des films de Bois d'Arcy tandis que 2 millions de francs permettront d'achever la rénovation de la cinémathèque de Toulouse, opération inscrite dans le contrat de plan État-Région qui a déjà bénéficié d'un montant de crédits de 4 millions de francs.
Enfin, on signalera qu'une dotation de 25 millions de francs financera les travaux d'achèvement du futur Palais de l'image, ancien Palais de Tokyo.
Quatorze millions de francs sont par ailleurs prévus pour l'équipement de cette institution qui abritera, notamment, la bibliothèque de l'image-filmothèque, les activités de programmation cinématographique et de muséographie de la cinémathèque française, ainsi que des espaces de travail pour les professionnels du cinéma.
Pour l'année 1994, le Centre national du Cinéma a établi pour la production audiovisuelle française un bilan qui fait apparaître les éléments suivants :
Ø les diffuseurs ont augmenté leur contribution au financement des oeuvres de fiction ;
Ø les films d'animation ont constitué l/5e du volume financier des oeuvres aidées ;
Ø Arte et France 3 ont produit plus de la moitié des films documentaires et contribué pour plus des 2/3 au financement de ces oeuvres par les diffuseurs ;
Ø la concentration du secteur de l'audiovisuel s'est encore accrue.
a). En 1994, les diffuseurs (principalement France 2 et TF1) ont augmenté de 23 % leur apport au montant total des devis d'oeuvres de fiction. Leur part a atteint 46,8 % contre 43 % en 1993 pour un devis total de près de 3 milliards de francs (605 heures ont été produites).
On relève, en revanche, une diminution du financement étranger (-33 % en apport horaire moyen).
Notons encore que les oeuvres de fiction constituent la moitié environ des durées de film et les 2/3 des devis présentés au Compte de soutien à l'industrie des programmes audiovisuels (COSIP).
b). En 1994, 237 heures de dessins animés ont été produites pour un devis total de près d'un milliard de francs, soit un cinquième du volume financier des oeuvres aidées. C'est un véritable "bond en avant" qu'a connu le genre : + 34,7 % en volume horaire et + 38,9 % en volume financier.
Les diffuseurs ont apporté 18,7 % du montant des devis contre 16,1 % en 1993. C'est France 3 qui aura été le principal "financeur" du genre.
Alors qu'elle représente plus de 90 % des devis de fictions et de documentaires, la part française ne constitue que 68 % des devis d'animation.
c). Dans le domaine du documentaire, Arte et France 3 produisent plus de la moitié des durées commandées. Ces deux chaînes ont apporté plus des deux tiers des apports des diffuseurs.
389 heures de documentaires ont été aidées en 1994, pour un devis total de 581 millions de francs.
Le documentaire représente près du tiers de l'ensemble des durées de films mais un dixième seulement du devis total des oeuvres aidées.
Notons enfin que 79 heures de magazines d'intérêt culturel ont été aidées par le COSIP, pour un montant de subventions de 5 millions de francs.
d). En 1994, on a recensé 100 producteurs de fiction.
Les neuf premiers producteurs ont réalisé 50 % des volumes horaires, les 21 premiers 80 % à eux seuls.
Outre la SFP, les principaux producteurs par ordre de volume horaire sont AB Production ("Hélène et les garçons"), Hamster ("Navarro", "L'instit"), Imma Production ("Classe mannequin") et Dune ("Maigret").
La production des films d'animation est assurée par 37 entreprises. Les sept premiers producteurs ont réalisé la moitié des durées. Les trois principaux producteurs sont Ellipse, AB Production et France Animation.
On relève cependant une moindre concentration dans le secteur du film documentaire : 193 producteurs ont produit 389 heures. Les 33 premiers ont réalisé 50 % des durées commandées. Les principaux sont Point du Jour, Marathon, Les Films d'Ici et AMIP.
Au total, les oeuvres aidées en 1994 par le Compte de soutien à l'industrie des programmes audiovisuels auront représenté 1.310 heures de programmes pour un montant global de devis de 4,6 milliards de francs.
Les diffuseurs ont apporté 1,8 milliard de francs, les apports étrangers en coproduction ou en préachat atteignant 647 millions de francs.
Le COSIP aura accordé 784 millions de francs d'aides, dont 640 millions de francs à des productions nouvelles et 144 millions de francs de compléments de financements.
* 2 Compagnies indépendantes, festivals, salles de spectacles, aide aux projets et aux lieux.