EXAMEN EN COMMISSION
__________
M. François-Noël Buffet , président . - Nous examinons à présent le rapport de Philippe Bas sur le projet de loi prorogeant l'état d'urgence sanitaire.
M. Philippe Bas , rapporteur . - C'est le sixième texte législatif que nous étudions depuis le début de la crise sanitaire sur le sujet. Parmi eux, un projet de loi de prolongation du régime de sortie de l'état d'urgence, déposé à l'automne dernier, a été balayé par l'aggravation de la crise. Quant au projet de loi instituant un régime pérenne de gestion des urgences sanitaires, adopté en conseil des ministres à la fin de l'année, il a immédiatement été retiré de l'ordre du jour. M. Olivier Véran, ministre rapporteur, a annoncé de lui-même que le texte n'était pas encore mûr... Voici un nouvel art de gouverner : on présente un texte en conseil des ministres, on le laisse de côté mûrir quelque temps, et quinze jours plus tard, le conseil des ministres adopte un autre texte - en l'espèce, le projet de loi prorogeant l'état d'urgence sanitaire dont nous avons à débattre aujourd'hui...
Le Sénat et l'Assemblée nationale sont parvenus à s'entendre sur deux des projets de loi relatifs à la lutte contre la covid-19.
La loi du 23 mars 2020 a créé le régime de l'état d'urgence sanitaire pour un an. Le Gouvernement voulait un régime permanent, pour pouvoir l'activer en 2030 de la même manière qu'il peut activer le régime de l'état d'urgence issu de la loi de 1955 en cas d'attaque terroriste. Au Sénat, nous avons demandé que ce régime de l'état d'urgence sanitaire soit temporaire, et qu'il prenne fin au 1 er avril 2021. Cette durée d'un an a été choisie après mûre réflexion, car le Gouvernement nous avait alertés sur le risque d'une nouvelle flambée épidémique à l'automne, en raison du comportement des coronavirus - il avait raison. Conscients du risque, nous avions donc accepté cette possibilité d'activer ce régime pendant un an. Ce risque s'est réalisé.
En mai dernier, nous avons également adopté un texte prorogeant une première fois l'état d'urgence sanitaire, pour une courte durée.
En revanche, nous nous sommes opposés au Gouvernement et à la majorité de l'Assemblée nationale par deux fois. En juillet, le Gouvernement voulait créer un régime de sortie de l'état d'urgence sanitaire, équivalent au régime de l'état d'urgence sanitaire à ceci près qu'il n'autorise pas de confinement ni de couvre-feu généralisé. S'il y avait besoin de restreindre les libertés malgré l'atténuation du risque sanitaire, nous avions plutôt préconisé de maintenir l'état d'urgence sanitaire sans faire usage de tous les pouvoirs qu'il prévoit. Nous n'avons donc pas pu nous entendre.
À l'automne dernier, nous étions également en désaccord, car le Gouvernement voulait continuer à user de pouvoirs spéciaux sans vote du Parlement pendant une durée trop longue : il souhaitait que l'état d'urgence sanitaire se poursuive jusqu'au 16 février et laisse place jusqu'à la fin avril au régime de sortie de l'état d'urgence sanitaire. Or ce n'est pas parce qu'il n'autorise pas le confinement que le régime de sortie n'implique pas des restrictions aux libertés très importantes : le Gouvernement peut continuer à fermer les cafés, les restaurants et les commerces, limiter les déplacements, etc.
Nous avons toujours pris nos responsabilités et accepté de donner à l'exécutif les moyens d'agir contre la crise. Mais n'oublions pas que le régime de l'état d'urgence sanitaire est plus sévère que celui de l'état d'urgence classique, il permet de restreindre les libertés de toute la population française. On ne peut s'habituer à une telle situation. Le Parlement doit avoir son mot à dire régulièrement, aux côtés du juge qui vérifie la proportionnalité des mesures prises aux exigences de la politique sanitaire.
Le projet de loi dont nous débattons aujourd'hui est assez simple : il comporte seulement quelques articles, et a été amélioré par l'Assemblée nationale, dans le sens des attentes du Sénat. Le Gouvernement avait initialement proposé de prolonger non seulement l'état d'urgence sanitaire, mais aussi le régime de sortie de celui-ci, afin de pouvoir enchaîner d'un régime à l'autre sans repasser devant le Parlement. L'Assemblée nationale a heureusement supprimé cet article, ce qui évite la coexistence de deux régimes se recouvrant à quatre-vingt-dix pour cent. Le texte est donc expurgé d'une partie de son vice, et j'en suis satisfait.
Il nous est également proposé de reconduire jusqu'en décembre le régime général de l'état d'urgence sanitaire, défini par la loi du 23 mars 2020. Ce régime pourra ne pas être activé jusque-là, mais il sera disponible en cas de besoin.
Cela fait, le Gouvernement nous demande de prolonger l'état d'urgence sanitaire aujourd'hui en vigueur jusqu'au 1 er juin 2021.
Je n'ai pas besoin d'entrer dans les détails de l'évolution sanitaire, que vous connaissez. À la date du 23 janvier, on comptait quelque 24 000 contaminations par jour, soit un niveau cinq fois plus élevé que l'objectif qui avait justifié le reconfinement de l'automne dernier. L'indicateur de reproduction effectif du virus, de 1,1, est trop élevé. Il devrait être largement inférieur à 1 pour être rassurant. Plus de 57 % des lits de réanimation sont occupés. La situation épidémique est d'autant plus préoccupante que le nombre de personnes vaccinées dépasse à peine 1 million. Si en fin de semaine dernière, le rythme des vaccinations était soutenu, avec 130 000 vaccinations vendredi dernier, ce nombre est tombé à 66 000 hier. Les problèmes de disponibilité du vaccin, la complexité logistique, les goulets d'étranglement pour obtenir un rendez-vous vaccinal, et les difficultés de mise au point de vaccins en cours d'évaluation font que les objectifs du Gouvernement seront extrêmement difficiles à tenir.
Au rythme actuel, l'objectif de vacciner 20 millions de
personnes
- soit le nombre de personnes âgées et à
risque - au début de l'été est pratiquement hors
d'atteinte, à moins d'une dynamique beaucoup plus favorable. Les
promesses stupéfiantes faites par le ministre de la santé jeudi
dernier, selon lesquelles tous les Français seraient vaccinés en
août, n'ont
a priori
pas la moindre chance de se
réaliser, surtout si le vaccin d'AstraZeneca n'est produit qu'à
hauteur de 30 % des objectifs affichés initialement.
La vaccination permettra d'éloigner le spectre de l'épidémie, mais prendra du temps. Dans l'immédiat, quoi de mieux que de suivre la demande du Gouvernement de prolonger l'utilisation de pouvoirs qui sont, hélas, le seul moyen de franchir l'obstacle des prochains mois ?
Le Sénat doit être cohérent dans sa doctrine. Point important, l'Assemblée nationale s'est ralliée à notre position sur le régime de sortie de l'état d'urgence sanitaire qui a créé beaucoup de confusion et était parfaitement inutile juridiquement.
Mais s'agissant du calendrier, le Gouvernement demande encore les pleins pouvoirs pour lutter contre la crise sur une durée plus longue que ce qui a jamais été consenti. Par cohérence, je vous propose de ramener ce délai à deux mois et demi, même si nous resterons prêts à prolonger ces pouvoirs aussi longtemps que cela sera justifié et que les mesures prises seront efficaces. Adoptons la date du lundi 3 mai, pour laisser au Gouvernement la possibilité de gérer le week-end de vacances scolaires qui précède et les manifestations du 1 er mai.
Je vous propose également d'accepter la prolongation jusqu'au 31 décembre du régime général de l'état d'urgence sanitaire, pour être prudents. Si en septembre 2021, il s'avérait nécessaire de prendre des mesures exceptionnelles, il serait bon que ce régime existe encore et qu'un décret puisse l'activer, une autorisation législative étant nécessaire au-delà d'un mois.
Nous ferons ainsi prévaloir l'esprit de responsabilité pour lutter contre la crise sanitaire. Les aménagements que je vous propose ne sont pas extravagants, et je ne comprendrais pas que nous n'obtenions pas satisfaction. Les systèmes d'information liés à la lutte contre l'épidémie devront aussi pouvoir être maintenus trois mois après la fin de l'état d'urgence sanitaire.
Hier, la presse annonçait un reconfinement imminent. Ce matin, l'exécutif semble faire machine arrière. Le Président de la République, dit-on, est en colère contre le Premier ministre : les Français auraient été trop préparés à un reconfinement, alors qu'il n'est pas temps de le faire. L'hypothèse rode, se rapproche puis s'éloigne... Je vous proposerai un amendement pour que le Gouvernement ne puisse reconfiner sans un vote du Parlement dans un délai d'un mois. Sinon, ce serait la seule question que nous ne pourrions aborder, en pleine discussion parlementaire ? Reconfiner est la restriction maximale à nos libertés. Le régime de l'état d'urgence sanitaire permet de le mettre en oeuvre ; c'est normal et nous l'avons accepté en mars dernier. Pour autant, un verrou supplémentaire par un contrôle parlementaire dans les trente jours est dans l'ordre des choses. La représentation nationale doit veiller à ce que les libertés ne soient pas exagérément restreintes.
Mme Esther Benbassa . - Notre groupe est opposé à la prorogation de l'état d'urgence sanitaire pour différentes raisons. Ce qui est exceptionnel ne peut devenir pérenne. Or l'état d'urgence sanitaire risque de s'étaler jusqu'au 31 décembre. Ce régime renforce la centralisation de la gestion de la crise sanitaire, qui a provoqué de nombreux manquements : nous avons vu l'échec de la politique sur les masques et les tests durant la première vague.
Les acteurs locaux veulent être davantage impliqués dans la gestion de la crise et notamment la politique vaccinale. Sinon, cela entraînera une perte de confiance envers leurs institutions, et une défiance envers toute la classe politique. Le Gouvernement doit tenir compte des disparités d'évolution et de circulation du virus sur le territoire.
Pour la vaccination, les différences avec les autres pays sautent aux yeux. Ailleurs, les acteurs locaux ont été plus actifs et ont pu prendre davantage d'initiatives en proposant des modes d'organisation différents, tandis que notre gouvernement se contente de communiquer. Enfin, le ministre de la santé, lors de son audition par notre commission, avait évoqué le chiffre de 15 millions de personnes vaccinées en juin, alors que quelques heures après, à la télévision, il annonçait 70 millions de vaccinés en août... La différence est notable !
Mme Cécile Cukierman . - Voici encore un exercice imposé régulièrement... Or l'état d'urgence sanitaire doit répondre à une situation exceptionnelle. Qu'en est-il de cette notion d'urgence, un an après ? Je ne veux pas atténuer l'estimation de la situation épidémique, mais nous nous interrogeons sur la finalité des mesures prises depuis mars 2020. Celles-ci ne répondent pas suffisamment à l'impérieuse nécessité de sortir de la crise sanitaire, afin de reprendre une vie normale et équilibrée, relancer la machine économique et éviter les conséquences sociales si rien n'est fait.
Nous nous interrogeons sur les prises de parole publiques des ministres qui, semaine après semaine, demeurent si évasifs.
Le temps de flottement en mars était normal : personne ne pouvait objectivement prévoir la situation, à moins d'être complotiste. Il en va différemment aujourd'hui. J'entends la proposition du rapporteur que le Gouvernement revienne devant le Parlement pour valider un confinement. Une décision à quelques-uns au cours d'un conseil de défense est inadaptée et ne répond pas à l'enjeu de combattre l'épidémie et au besoin que les mesures prises soient acceptables socialement.
Nous nous inquiétons que des mesures d'exception tendent à s'ancrer dans le temps, au-delà de la situation d'urgence sanitaire. Nous avons parfois vu, lorsque la France a traversé d'autres périodes, la pérennisation de telles mesures d'exception...
Nous abordons ce débat avec toute l'incertitude qui demeure, mais tenons à rappeler que la démocratie n'est jamais un handicap pour sortir de la crise.
M. Philippe Bas , rapporteur . - Nous convergeons sur la plupart des sujets. Madame Benbassa, nous voulons éviter, par glissements successifs, une pérennisation du régime à laquelle nous sommes opposés. Le Gouvernement demande de prolonger le régime de l'état d'urgence, temporaire - car nous l'avons décidé ainsi. Sur ce point, le Gouvernement a cédé à notre exigence.
Oui, il faut solliciter davantage tous les acteurs locaux. Vous avez relevé les manques d'efficacité pour les masques, les tests et les vaccins. Si l'État avait recherché une meilleure articulation avec les collectivités territoriales, certaines difficultés nous auraient probablement été épargnées.
Madame Cukierman, je ne m'interroge pas pour ma part sur la finalité des mesures prises, qui consiste à rétablir une situation sanitaire normale dans notre pays, mais sur les moyens employés. Comment sortir le plus vite possible de cette crise sanitaire ? Si nous avions la recette, elle aurait déjà été mise en oeuvre. Je prends acte de votre accord pour voter sur un éventuel reconfinement au-delà d'une certaine durée, et vous en remercie.
M. Philippe Bas , rapporteur . - Je vous propose de considérer que, pour l'application de l'article 45 de la Constitution, le périmètre du projet de loi inclut les prérogatives conférées aux autorités publiques sous le régime de l'état d'urgence sanitaire et sous le régime transitoire institué à la sortie de l'état d'urgence sanitaire, ainsi que la durée d'application desdits régimes ; les systèmes d'information mis en oeuvre dans le cadre de la lutte contre l'épidémie de covid-19 ; et les dispositions tendant à tirer les conséquences de la crise sanitaire.
Article additionnel avant l'article 1 er
M. Philippe Bas , rapporteur . - Avis défavorable à l'amendement COM-32 .
L'amendement COM-32 n'est pas adopté.
M. Philippe Bas , rapporteur . - Les amendements COM-1 et COM-12 visent à ramener au 30 septembre 2021, au lieu du 31 décembre, la date de caducité du régime de l'état d'urgence sanitaire. Restons-en au 31 décembre. Nous ne pouvons pas nous passer d'ici à la fin de l'année d'un régime qui nous permet d'agir ; soyons plus prudents. Avis défavorable.
L'amendement COM-1 n'est pas adopté, non plus que l'amendement COM-12.
M. Philippe Bas , rapporteur . - L'amendement COM-24 prévoit la remise d'un rapport mensuel du Gouvernement au Parlement sur le contentieux administratif des mesures prises au titre de l'état d'urgence sanitaire. Mais le Gouvernement adresse chaque semaine aux présidents des deux assemblées un rapport avec ces éléments, qui est ensuite transmis à tous les présidents de groupe politique. Avis défavorable.
L'amendement COM-24 n'est pas adopté.
M. Philippe Bas , rapporteur . - Mon amendement COM-27 apporte des mesures de correction à la marge au régime de l'état d'urgence sanitaire, dont certaines découlent de décisions du Conseil constitutionnel. Je le préfère aux amendements COM-18 rectifié et COM-19 rectifié.
L'amendement COM-27 est adopté ; les amendements COM-18 rectifié et COM-19 rectifié deviennent sans objet.
M. Philippe Bas , rapporteur . - Avis défavorable à l'amendement COM-21 .
L'amendement COM-21 n'est pas adopté
M. Philippe Bas , rapporteur . - Avis défavorable aux amendements COM-22 rectifié et COM-2 , qui n'apporteraient pas de précisions réellement utiles juridiquement.
L'amendement COM-22 rectifié n'est pas adopté, non plus que l'amendement COM-2.
M. Philippe Bas , rapporteur . - Mme Valérie Boyer voudrait ajouter des parlementaires à la composition du conseil scientifique. Il faudrait alors le renommer en comité scientifique et politique... Cela créerait une ambiguïté sur le rôle de cette instance. Avis défavorable à l'amendement COM-3 .
L'amendement COM-3 n'est pas adopté.
M. Philippe Bas , rapporteur . - L'amendement COM-4 vise à inscrire dans la loi que les comptes rendus des débats du conseil scientifique sont rendus publics. Nous aurions ainsi connaissance des opinions contraires. Mais, à ma connaissance, cette instance n'établit pas de comptes rendus et ce formalisme me semble lourd. Retrait ?
Mme Valérie Boyer . - Je comprends votre position, mais ces commissions ont été créées à la suite d'un discours du Président de la République. On ne sait pas ce qu'il s'y passe, alors que c'est sur cette base que nos libertés sont restreintes. Il faut plus de transparence.
Le ministre a déclaré à l'Assemblée nationale que nous, parlementaires, ne sommes pas assez intelligents pour pouvoir comprendre ce qui se passe dans les comités scientifiques. L'action du Gouvernement est entourée d'un nuage d'opacité... Comment les décisions sont-elles prises, alors que le Gouvernement nous demande de proposer l'état d'urgence ad vitam aeternam ? Contraignons le Gouvernement à plus de transparence : cela se passe dans tous les autres Parlements. Pourquoi le Parlement français en serait-il exclu ? Il y a assez de médecins parlementaires qui seraient capables de comprendre, d'autant que les membres de ces comités se répandent sur les plateaux de télévision pour nous dire tout et son contraire. Sifflons un peu la fin de la partie et redonnons au Parlement sa place.
M. Philippe Bas , rapporteur . - Je comprends et partage votre préoccupation, et je donnerai un avis favorable à l'amendement suivant.
Mme Valérie Boyer . - Je retire donc l'amendement COM-4, qui est satisfait dans son esprit par le suivant.
L'amendement COM-4 est retiré.
M. Philippe Bas , rapporteur . - Il est souhaitable que le président de la commission des lois et la présidente de la commission des affaires sociales, Mme Deroche, puissent saisir le conseil scientifique. Avis favorable aux amendements identiques COM-5 rectifié et COM-23 rectifié.
Les amendements COM-5 rectifié et COM-23 rectifié sont adoptés.
M. Philippe Bas , rapporteur . - Comment l'indépendance du conseil scientifique peut-elle être garantie alors que la loi n'impose aucune obligation déontologique à ses membres ? Mme Valérie Boyer propose qu'un décret fixe ces obligations. Avis favorable.
M. Alain Richard . - Ce qui serait vraiment utile et transparent, c'est que le compte rendu du conseil scientifique indique s'il se prononce à l'unanimité ou à la majorité sur les différents points, sans en faire une disposition légale. Ce serait plutôt une recommandation.
M. Philippe Bas , rapporteur . - À une reprise, l'un des membres du conseil scientifique s'est exprimé différemment sur une recommandation. Cette opinion a été jointe à l'avis.
Mme Valérie Boyer . - Dans certaines grandes démocraties, comme aux États-Unis, on sait à combien de voix les décisions sont prises, notamment à la Cour suprême. Pourquoi, dans notre état de privation de libertés et alors que la gestion de cette crise fait l'objet d'informations confuses, ne disposerions-nous pas de ce type d'informations ?
M. Alain Richard . - Je ne souhaite à aucun pays de se voir appliquer les règles de la Cour suprême américaine...
Mme Valérie Boyer . - Moi non plus, mais tout de même...
M. Philippe Bas , rapporteur . - Peut-être voudriez-vous introduire par analogie la notion d'opinions dissidentes au conseil scientifique, mais celui-ci essaie de faire émerger un consensus scientifique sur des questions controversées. Au demeurant, les membres du conseil scientifique sont parfaitement libres d'exprimer des différences d'appréciation, le cas échéant.
L'amendement COM-6 est adopté.
Articles additionnels après l'article 1 er
M. Philippe Bas , rapporteur . - Je suis défavorable à l'amendement COM-25 .
L'amendement COM-25 n'est pas adopté.
M. Philippe Bas , rapporteur . - Il en est de même pour l'amendement COM-26 .
L'amendement COM-26 n'est pas adopté.
M. Philippe Bas , rapporteur . - Mon amendement COM-28 tend à ramener du 1 er juin au 3 mai 2021 la date d'échéance de l'état d'urgence sanitaire. Le Parlement devra être saisi pour qu'il soit prolongé au-delà de cette date. En conséquence, avis défavorable aux amendements COM-13 et COM-14 .
L'amendement COM-13 n'est pas adopté, non plus que l'amendement COM-14.
L'amendement COM-28 est adopté.
M. Philippe Bas , rapporteur . - Mon amendement COM-29 rectifié prévoit qu'aucune mesure de confinement ne puisse être prolongée au-delà d'un mois pendant l'état d'urgence sanitaire, sans l'autorisation préalable du Parlement. En conséquence, avis défavorable à l'amendement COM-20 .
L'amendement COM-20 n'est pas adopté.
L'amendement COM-29 rectifié est adopté.
M. Philippe Bas , rapporteur . - Nous avons toujours voté le maintien des systèmes d'information de lutte contre l'épidémie trois mois après la fin de l'état d'urgence sanitaire. Aussi, par cohérence avec la modification de la date d'expiration de l'état d'urgence sanitaire, je propose l'amendement COM-30 pour ramener au 1 er août le terme de l'autorisation consentie pour la mise en oeuvre des systèmes d'information. Je suis défavorable aux amendements COM-15 et COM-7 rectifié.
L'amendement COM-15 n'est pas adopté, non plus que l'amendement COM-7 rectifié.
L'amendement COM-30 est adopté.
M. Philippe Bas , rapporteur . - Avis défavorable à l'amendement COM-16 .
L'amendement COM-16 n'est pas adopté.
Articles additionnels avant l'article 5
M. Philippe Bas , rapporteur . - Je suis favorable à l'amendement COM-8 rectifié bis qui porte le délai dont disposent les établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) pour adopter un pacte de gouvernance de neuf mois à un an.
L'amendement COM-8 rectifié bis est adopté.
M. Philippe Bas , rapporteur . - Je suis également favorable à l'amendement COM-9 rectifié.
L'amendement COM-9 rectifié est adopté.
M. Alain Richard . - Je n'avais pas retenu que les amendements visant à allonger les délais applicables à la gestion des collectivités locales étaient ici considérés comme recevables au titre de l'article 45 de la Constitution. J'indique que se pose un problème portant sur le droit d'opposition des communes au transfert à l'intercommunalité de la compétence en matière de plan local d'urbanisme. Le vote de ces délibérations est enserré dans un délai de trois mois. Or le Parlement a, cette année, reporté la date butoir au 1 er juillet 2021. Il en résulte que les délibérations prises au cours des trois derniers mois de l'année 2020 sont privées d'effet. Je suggère un amendement pour régler ce problème.
M. Philippe Bas , rapporteur . - Nous allons examiner ce point d'ici à la séance.
Article 5
L'amendement de coordination COM-31 est adopté.
L'amendement COM-17 n'est pas adopté.
Articles additionnels après l'article 5
M. Philippe Bas , rapporteur . - L'amendement COM-10 rectifié bis prévoit un vote par correspondance « papier » en cas d'élection en 2021. Tel n'est pas le sens des conclusions du rapport d'information que vous avez présenté, monsieur le président. Avis défavorable.
L'amendement COM-10 rectifié bis n'est pas adopté.
M. Philippe Bas , rapporteur. - Je suis également défavorable à l'amendement COM-11 rectifié.
L'amendement COM-11 rectifié n'est pas adopté.
Mme Catherine Di Folco . - Permettez-moi de revenir sur l'amendement COM-29 rectifié adopté à l'article 2, aux termes duquel le confinement ne peut pas être prolongé au-delà d'un mois sans l'accord du Parlement. Cela laisse-t-il la possibilité au Gouvernement d'ordonner un confinement dans les jours qui viennent, mais pour un mois seulement ?
M. Philippe Bas , rapporteur . - C'est exactement cela. Dans la mesure où nous sommes toujours sous le régime d'état d'urgence sanitaire, le Gouvernement peut ordonner un confinement par décret, mais il ne pourrait pas se prolonger au-delà d'un mois sans un vote du Parlement.
M. Alain Richard . - Cela vaudra lorsque cette loi-ci sera promulguée.
M. Philippe Bas , rapporteur . - Nous avons veillé à ce que la règle s'applique rétroactivement à un confinement ordonné avant la publication de la loi.
M. Alain Richard . - C'est fragile...
M. Philippe Bas , rapporteur . - Je ne crois pas.
Le projet de loi est adopté dans la rédaction issue des travaux de la commission.
Le sort des amendements adoptés par la commission est retracé dans le tableau suivant :
Auteur |
N° |
Objet |
Sort de l'amendement |
Article additionnel avant l'article 1 er |
|||
M. CARDON |
32 |
Rapport sur l'urgence sociale chez les jeunes |
Rejeté |
Article 1 er |
|||
Mme Valérie BOYER |
1 |
Fixation au 30 septembre 2021 de la date de caducité du régime de l'état d'urgence sanitaire |
Rejeté |
Mme de LA GONTRIE |
12 |
Fixation au 30 septembre 2021 de la date de caducité du régime de l'état d'urgence sanitaire |
Rejeté |
M. LECONTE |
24 |
Rapport mensuel du Gouvernement au Parlement sur le contentieux administratif des mesures prises au titre de l'état d'urgence sanitaire |
Rejeté |
M. BAS, rapporteur |
27 |
Modifications du régime de l'état d'urgence sanitaire (réunions dans les lieux d'habitation, contrôle des prix, contrôle juridictionnel des mesures d'isolement et de quarantaine) |
Adopté |
Mme de LA GONTRIE |
18 rect. |
Exclusion des limitations aux réunions dans les lieux d'habitation |
Satisfait ou sans objet |
Mme de LA GONTRIE |
19 rect. |
Précision sur les conditions de prolongation au-delà de quatorze jours des mesures d'isolement et de quarantaine |
Satisfait ou sans objet |
Mme de LA GONTRIE |
21 |
Régime général de l'état d'urgence sanitaire - Conditions du confinement |
Rejeté |
Mme de LA GONTRIE |
22 rect. |
Adaptation aux spécificités locales des mesures prises au titre de l'article L. 3131-15 du code de la santé publique |
Rejeté |
Mme Valérie BOYER |
2 |
Adaptation aux spécificités locales des mesures prises au titre de l'article L. 3131-15 du code de la santé publique |
Rejeté |
Mme Valérie BOYER |
3 |
Ajout de parlementaires à la composition du comité scientifique |
Rejeté |
Mme Valérie BOYER |
4 |
Publicité des compte rendus des débats du conseil scientifique |
Retiré |
Mme Valérie BOYER |
5 rect. |
Possibilité de saisine du conseil scientifique par les commissions parlementaires |
Adopté |
Mme de LA GONTRIE |
23 rect. |
Possibilité de saisine du conseil scientifique par les commissions parlementaires |
Adopté |
Mme Valérie BOYER |
6 |
Règles déontologiques applicables aux membres du conseil scientifique |
Adopté |
Article additionnel après l'article 1 er |
|||
M. SUEUR |
25 |
Rapport sur les conditions sanitaires des personnes détenues ou retenues |
Rejeté |
Mme LUBIN |
26 |
Instauration d'un comité de suivi social et économique pendant l'état d'urgence sanitaire |
Rejeté |
Article 2 |
|||
M. BAS, rapporteur |
28 |
Fixation au 3 mai 2021 de la date d'expiration de l'état d'urgence sanitaire |
Adopté |
Mme de LA GONTRIE |
13 |
Fixation au 16 avril 2021 de la date d'expiration de l'état d'urgence sanitaire |
Rejeté |
Mme de LA GONTRIE |
14 |
Fixation au 30 avril 2021 de la date d'expiration de l'état d'urgence sanitaire |
Rejeté |
M. BAS, rapporteur |
29 rect. |
Autorisation par la loi de la prolongation de mesures de confinement au-delà d'un mois |
Adopté |
Mme de LA GONTRIE |
20 |
Autorisation par la loi de la prolongation de mesures de confinement au-delà de quinze jours |
Rejeté |
Article 4 |
|||
M. BAS, rapporteur |
30 |
Modification de la date de fin d'autorisation de la mise en oeuvre de traitements informatiques (1 er août au lieu de 31 décembre 2021) |
Adopté |
Mme de LA GONTRIE |
15 |
Modification de la date de fin d'autorisation de la mise en oeuvre de traitements informatiques (30 septembre au lieu de 31 décembre 2021) |
Rejeté |
Mme Valérie BOYER |
7 rect. |
Modification de la date de fin d'autorisation de la mise en oeuvre de traitements informatiques (30 septembre au lieu de 31 décembre 2021) |
Rejeté |
M. LECONTE |
16 |
Interdiction des transferts hors UE des données personnelles issues des systèmes d'information de lutte contre la Covid |
Rejeté |
Article additionnel avant l'article 5 |
|||
Mme GATEL |
8 rect. bis |
Passage du délai pour adopter un pacte de gouvernance dans les EPCI de neuf mois à un an |
Adopté |
Mme GATEL |
9 rect. |
Report de six mois du transfert de la compétence "organisation de la mobilité" aux communautés de communes |
Adopté |
Article 5 |
|||
M. BAS, rapporteur |
31 |
Coordination pour l'application outre-mer |
Adopté |
Mme de LA GONTRIE |
17 |
Coordination pour l'application outre-mer |
Rejeté |
Article additionnel après l'article 5 |
|||
M. KERROUCHE |
10 rect. bis |
Expérimentation du vote par correspondance "papier" |
Rejeté |
M. KERROUCHE |
11 rect. |
Vote anticipé en cas d'élection ou de référendum en 2021 |
Rejeté |