II. UNE CONTRIBUTION AUX ÉCONOMIES QUI NE TIENT PAS COMPTE DES EFFORTS RÉALISÉS PAR CERTAINS ACTEURS DE L'AUDIOVISUEL PUBLIC
A. FRANCE TÉLÉVISIONS : L'EFFORT LE PLUS IMPORTANT EN VALEUR ABSOLUE MAIS DES MARGES DE PROGRESSION CONSIDÉRABLES
La part principale des économies demandées à l'audiovisuel public repose, en valeur absolue, sur France Télévisions, qui verra sa dotation diminuer de 26 millions d'euros en 2019. Néanmoins, au regard des 2,5 milliards d'euros de financements publics dont bénéficiait le groupe en 2018, il s'agit d'un effort relatif , représentant 1,03 % de sa dotation publique .
Le groupe évalue l'effort à réaliser en 2019, compte tenu des augmentations de coût inévitables par ailleurs, à environ 50 millions d'euros. En 2018, la dotation de France Télévisions était en diminution d'environ 30 millions d'euros et le groupe indique que les efforts demandés ont été réalisés notamment grâce à :
- une diminution des emplois du groupe de 173 ETP par rapport à 2017 et à une optimisation des prises de congés ;
- des économies sur le programme national par la renégociation de certains contrats, l'optimisation des diffusions ou encore l'augmentation de la circulation des programmes entre les chaînes.
Votre rapporteur spécial considère qu'au regard de la taille du groupe et de la dotation qui lui est accordée, ces économies doivent pouvoir être réalisées dans des conditions qui mettent moins en péril l'exercice des missions de service public de France Télévisions que pour d'autres sociétés de l'audiovisuel public ( cf. infra ). Néanmoins, il est conscient que la masse salariale et les frais de structure, ajoutés aux nombreuses obligations auxquelles doit répondre France Télévisions, en particulier en matière de financement de la création, rendent la poursuite de la trajectoire d'économies d'ici 2022 irréalisable en l'absence d'orientations fortes arrêtées par le Gouvernement. Celles-ci impliquent des choix en termes de périmètre du service public audiovisuel, mais également une volonté de réduire les frais de fonctionnement, en particulier la masse salariale, de façon beaucoup plus nette que jusqu'à présent. Or, la feuille de route que constitue le « scénario de l'anticipation » présenté par la ministre de la culture en juin dernier semble très en deçà des enjeux et France Télévisions risque de ne pas parvenir à réaliser les économies demandées.