B. L'ACCORD VISE À RENFORCER LA PLACE DU FRANÇAIS DANS L'ENSEIGNEMENT EN ROUMANIE
L'accord de 2006 vise à renforcer l'enseignement bilingue en Roumanie, d'une part, en créant un baccalauréat « section bilingue » et, d'autre part, en offrant de nouveaux outils.
Il s'appuie sur le projet pilote d'enseignement bilingue, qui concerne aujourd'hui quinze lycées mentionnés à l'annexe 1 de l'accord, mais qui devrait être étendu à 30 lycées en 2010.
1. La mise en place d'un baccalauréat « section bilingue »
L'accord prévoit la mise en place d'un baccalauréat avec la mention spéciale « section bilingue ».
Ce diplôme pourra être délivré aux élèves scolarisés dans les sections bilingues des établissements scolaires roumains après un examen comportant notamment des épreuves de langue et de civilisation françaises, dont les modalités sont définies à l'annexe 2 de l'accord.
Il existe actuellement 63 lycées à section bilingue en Roumanie répartis sur tout le territoire, ce qui représente plus de 5 000 élèves et 250 professeurs de français et de sept autres disciplines.
La particularité des « sections bilingues » consiste, en effet, à offrir aux élèves concernés, non seulement des cours de langue et de civilisation françaises, mais aussi un enseignement en français dans d'autres disciplines.
Depuis juin 2008, dans le cadre d'un projet pilote, un baccalauréat bilingue à mention francophone peut être délivré dans quinze lycées roumains et il est prévu de l'étendre à trente établissements d'ici 2010. Dans ces lycées, sept disciplines sont enseignées en français (mathématiques, histoire, géographie, physique, chimie, biologie, sciences économiques).
En juillet 2008, une première promotion de 378 élèves roumains de terminale originaires de quinze lycées a obtenu le baccalauréat à mention bilingue. Pour l'année scolaire 2008-2009, 24 lycées répartis dans 15 villes sur l'ensemble du territoire roumain (dont trois à Bucarest) ont participé à ce programme.
Le baccalauréat mention « section bilingue » a la même valeur que le baccalauréat roumain.
Il permet également d'offrir aux élèves roumains ayant obtenu ce diplôme une attestation de langue et de civilisation françaises destinée à faciliter l'inscription dans une université française.
Actuellement, environ 4 400 étudiants roumains, dont 129 boursiers, poursuivent des études en France, dans les universités ou les grandes écoles, auxquels il convient d'ajouter 1 500 étudiants roumains qui effectuent un séjour d'études en France dans le cadre du programme communautaire « Erasmus ». Au total, la France est le premier pays d'accueil des étudiants roumains.
2. De nouveaux instruments permettant de renforcer l'apprentissage du français dans l'enseignement roumain
En compléments de la création du baccalauréat mention « section bilingue », l'accord prévoit plusieurs instruments susceptibles de renforcer l'apprentissage du français dans l'enseignement roumain :
- la mise en place d'un comité de pilotage, formé d'experts des deux parties, qui décidera notamment d'inclure ou d'exclure les établissements candidats à ce projet, et qui sera chargé d'élaborer le programme d'actions à mener et d'opérer les modifications nécessaires au bon déroulement du projet ;
- la mise en place d'une commission pédagogique chargée de la validation des épreuves de baccalauréat et de l'élaboration des nouveaux programmes ;
- la formation des professeurs de français et des disciplines non linguistiques par des stages en Roumanie et en France ;
- l'envoi d'enseignants stagiaires ou lecteurs français langue étrangère dans les établissements pilotes ;
- la mise à disposition de ressources documentaires et de matériel pédagogique.
Tant la partie française que la partie roumaine s'engagent sur ces aspects « dans la limite de leurs disponibilités budgétaires ».
La coopération éducative franco-roumaine concerne également la formation professionnelle et technique. En effet, l'accord prévoit l'introduction de lycées techniques et professionnels dans le champ de la coopération.
Rappelons que la présence économique française en Roumanie est forte et diversifiée.
De nombreuses entreprises françaises sont présentes dans ce pays (Renault, France Télécom, Lafarge, Société générale, Total, Eurocopter, Carrefour).
La France est le 4 ème investisseur étranger et le 3 ème client (avec 7,7 % de part de marché) derrière l'Allemagne et l'Italie (17 % chacun).
En termes d'exportations, la France ne figure toutefois qu'au cinquième rang (avec 6 % de part de marché), derrière l'Allemagne (17 %), l'Italie (12 %), la Hongrie (6,9 %) et la Russie (6,3 %).