II. L'OBJECTIF DE L'ACCORD : RENFORCER LA PLACE DU FRANÇAIS DANS LE SYSTÈME ÉDUCATIF ROUMAIN

La France et la Roumanie ont signé, le 28 septembre 2006 à Bucarest, un accord sur l'enseignement bilingue.

Cet accord vise à renforcer la place du français dans le système éducatif roumain, qui est de plus en plus menacée par la concurrence de l'anglais.

A. LE FRANÇAIS EST DE PLUS EN PLUS CONCURRENCÉ PAR L'ANGLAIS DANS LE SYSTÈME ÉDUCATIF ROUMAIN

1. La lente érosion de l'enseignement du français au profit de l'anglais dans le système éducatif roumain

Alors que le français a pendant longtemps occupé la première place parmi les langues vivantes étrangères enseignées dans le système éducatif roumain, il est désormais passé au deuxième rang, après l'anglais.

En effet, la part d'élèves apprenant le français (en première ou en deuxième langue) est passée de plus de 46 % en 2000 à 42,3 % en 2009, tandis que la part d'anglicistes a progressé, passant de 46 % en 2004 à 52,5 % en 2009.

La Roumanie prévoit l'enseignement obligatoire de deux langues étrangères vivantes dans le parcours scolaire, conformément aux préconisations de l'Union européenne et du Conseil de l'Europe. L'apprentissage se fait dès l'équivalent du CE2 pour la première langue et dès la première année du collège pour la deuxième langue.

Si onze langues étrangères sont enseignées à l'école, en pratique, la combinaison anglais-français ou français-anglais est choisie dans plus de 95 % des cas.

Le français est désormais majoritairement choisi comme deuxième langue vivante et non plus comme première langue étrangère : 35 % des élèves roumains choisissent le français en première langue et 53 % en seconde langue : le français progresse encore légèrement comme deuxième langue alors qu'il perd chaque année du terrain, au profit de l'anglais, comme première langue enseignée (de l'ordre de 2 à 3 % par an).

La Roumanie reste cependant avec 1 740 000 élèves apprenant le français à l'école, au collège et au lycée - sur une population scolaire de plus de 4 millions d'élèves - le pays de l'Union européenne - hors la France - qui compte le plus grand nombre d'élèves apprenant le français.

Il y a plus de 9 300 professeurs de français en Roumanie (contre 11 000 professeurs d'anglais, 1 000 professeurs d'allemand, 120 professeurs d'espagnols).

Toutefois, comme le relèvent nos collègues de la commission de la culture, de l'éducation et de la communication, dans leur rapport sur la mission qu'ils ont effectué en Roumanie du 3 au 7 mai 2009 : «  les perspectives de renouvellement du corps sont inquiétantes, en raison notamment de la désaffection sensible des étudiants pour les départements d'études françaises : les effectifs de ces filières ont chuté de 30 % en cinq ans ».

2. L'accroissement des capacités du Lycée français Anna de Noailles : un projet prioritaire

Le Lycée Anna de Noailles, créé en 1965 à Bucarest, est un établissement à gestion parentale, conventionné avec l'Agence pour l'enseignement français à l'étranger.

Il accueille actuellement 730 élèves, dont 28 % d'élèves roumains.

Il emploie 6 expatriés, 20 professeurs résidents et une soixantaine de recrutés locaux (enseignants, personnels administratifs et de service).

La croissance régulière des effectifs (le lycée comptait 400 élèves il y a cinq ans) et l'exigüité de ses locaux ont conduit l'ambassade et l'association des parents d'élèves à définir un projet de construction d'un nouvel établissement d'une capacité de 1200 élèves.

L'ouverture sur l'environnement local et l'augmentation des capacités permettant l'accueil d'un plus grand nombre d'élèves roumains devraient constituer les axes prioritaires du nouveau projet d'établissement.

Un terrain a été mis à disposition en septembre 2008 par le gouvernement roumain.

Votre Rapporteur souhaite que ce projet puisse désormais aboutir dans les meilleurs délais et suivra avec une attention particulière ce dossier.

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