EXAMEN EN COMMISSION
Réunie le jeudi 17 juillet 2003 , sous la présidence de M. Jean Arthuis, président, la commission a examiné le rapport de M. Yann Gaillard, rapporteur.
Considérant que l'on avait suffisamment évoqué en première lecture l'importance et les enjeux du texte, M. Yann Gaillard, rapporteur, s'est contenté de faire le point du dialogue entre l'Assemblée nationale et le Sénat.
Il a ainsi rappelé que si le Sénat avait adopté dès le stade de la première lecture trois articles dans leur rédaction votée par l'Assemblée nationale, celle-ci avait de son côté accepté un certain nombre d'articles additionnels introduits par le Sénat parmi lesquels il a cité deux dispositifs résultant d'amendements de M. Philippe Nachbar, rapporteur pour avis au nom de la commission des affaires culturelles :
- la possibilité d'étalement du versement de la dotation initiale d'une fondation reconnue d'utilité publique sur une période de dix ans ;
- la révision du mode de calcul des intérêts de retard en cas de rupture de la convention liant l'Etat au propriétaire d'une immeuble inscrit ou classé ayant bénéficié de l'exonération de droits de succession.
Faisant alors le point du débat entre les deux assemblées, M. Yann Gaillard, rapporteur, a souligné que si les positions des uns et des autres étaient relativement convergentes en ce qui concernait le régime fiscal du mécénat, des divergences persistaient au niveau des questions de principe relatives, d'une part, au contrôle et au suivi de la dépense fiscale, et d'autre part, au statut des organismes d'aide aux personnes en difficulté.
Parmi les points de convergence, il a cité les mesures suivantes : le relèvement de l'abattement d'impôt sur les sociétés dont bénéficiaient les fondations, qui était porté à 50.000 euros ; l'aménagement du régime des achats d'oeuvres d'artistes vivants par les entreprises pour lesquelles l'obligation d'exposition était assouplie dans ses modalités et limitée dans sa durée ; l'extension aux instruments de musique du régime favorable actuellement prévu pour les seules oeuvres d'art ; la procédure de rescrit introduite par l'Assemblée nationale et entièrement réécrite à l'initiative de la commission des finances ; enfin, une nouvelle rédaction de l'article 4 du projet de loi étendant l'exonération du droit de succession en cas de dons à des fondations ou associations reconnues d'utilité publique, aux dons en nature.
Après avoir évoqué le régime fiscal des trésors nationaux qui faisant l'objet d'un simple amendement rectifiant une erreur matérielle, le rapporteur a évoqué les questions de principe séparant encore l'Assemblée nationale du Sénat.
En premier lieu, il a évoqué la question du suivi et du contrôle de la dépense fiscale. Tandis que l'Assemblée nationale souhaitait en confier la responsabilité à la Cour des comptes, le Sénat l'avait fait relever des inspections générales des ministères.
A ce sujet, le rapporteur a considéré que l'argument de cohérence avancé par l'Assemblée nationale tenant à la compétence de la Cour des comptes en matière de contrôle des organismes faisant à la générosité du public, tout comme celui des garanties supérieures apportées par le recours à des magistrats et non à des hauts-fonctionnaires, étaient recevables dès lors qu'une solution pourrait être trouvée au manque de moyens de la haute juridiction financière.
En deuxième lieu, M. Yann Gaillard, rapporteur , a rappelé les positions respectives des deux assemblées en ce qui concernait les organismes d'aide aux personnes en difficulté.
S'il a admis que le système qu'il avait fait adopter en première lecture par le Sénat consistant à faire bénéficier lesdits organismes d'un plafond spécifique en terme de pourcentage du revenu imposable, constituait un facteur de complexité supplémentaire de la feuille d'impôt, il a considéré qu'il était important, d'un point de vue symbolique, de marquer la différence de nature des organismes ayant un caractère humanitaire.
Telle était la raison pour laquelle il avait annoncé son intention de soumettre à la commission deux amendements restaurant un régime spécifique pour les organismes fournissant des repas gratuits ou des hébergements aux personnes dans le besoin.
En dernier lieu, M. Yann Gaillard, rapporteur , a passé en revue les autres innovations apportées par l'Assemblée nationale en deuxième lecture. Il s'agit essentiellement :
- d'un régime fiscal favorable pour les organismes publics ou privés de festivals qui pourraient bénéficier de fonds de mécénat tout en restant assujettis aux impôts commerciaux ;
- la possibilité pour les entreprises déficitaires de reporter le bénéfice de la réduction d'impôt sur les cinq exercices suivant celui des versements qui n'avaient pu ouvrir droit à réduction d'impôt en raison de l'insuffisance de l'impôt dû ;
- le réaménagement de la taxe sur la publicité diffusée par voie de radiodiffusion sonore et de télévision qui alimentait le fonds de soutien à l'expression radiophonique, pour tenir compte d'observations émises par la Commission européenne ;
- un amendement favorisant la reprise du mécénat par certaines entreprises produisant des boissons alcoolisées, adopté par l'Assemblée nationale en dépit de l'avis défavorable du gouvernement.
M. Yann Gaillard, rapporteur, a conclu son exposé en signalant que pour répondre à un amendement d'appel, le gouvernement avait réitéré les déclarations faites devant le Sénat, à sa demande, tendant à conforter le régime fiscal des donations temporaires d'usufruit.
Après que M. Jean Arthuis, président, eut complimenté le rapporteur pour la qualité de son exposé et sa constance dans ses positions, et qu'il se soit félicité que l'Assemblée nationale ait largement confirmé les initiatives du Sénat, la commission a procédé à l'examen des articles.
A l'article premier relatif au régime fiscal au regard de l'impôt sur le revenu des dons à des organismes d'intérêt général, le rapporteur a proposé deux amendements tendant à rétablir le texte adopté par le Sénat en première lecture qui prévoyait que le plafond du don déductible était porté de 20 % à 25 % pour les organismes d'aide aux personnes en difficulté. A l'issue d'un débat au cours duquel sont intervenus M. Roland du Luart, ainsi que M. Jean Arthuis, président, la commission n'a pas adopté les propositions du rapporteur.
Puis, à l'issue d'un large débat, elle a proposé l'adoption conforme, en deuxième lecture, de l'ensemble des dispositions encore en navette du projet de loi n° 413 (2002-2003) relatif au mécénat, aux associations et aux fondations.
-- 43 --
ANNEXE
Tableau A
«
|
Montant de la somme (en euros) |
|
De |
à |
|
92.000 |
458.000 |
1.052 |
458.001 |
914 000 |
2.628 |
914.001 |
1.830.000 |
5.522 |
1.830.001 |
2.744.000 |
9.468 |
2.744.001 |
4.573.001 |
15.778 |
4.573.001 |
6.402.000 |
24.984 |
6.402.001 |
9.146.000 |
35.764 |
9.146.001 |
13.720.000 |
52.794 |
13.720.001 |
18.294.000 |
76.262 |
18.294.001 |
27.440.000 |
108.870 |
27.440.001 |
36.588.000 |
152.526 |
36.588.001 |
45.734.000 |
205.120 |
45.734.001 |
54.882.000 |
252.456 |
54.882.001 |
64.028.000 |
299.790 |
64.028.001 |
73.176.000 |
347.126 |
73.176.001 |
82.322.000 |
394.462 |
82.322.001 |
91.470.000 |
441.798 |
91.470.001 |
100.616.000 |
489.132 |
100.616.001 |
109.764.000 |
536.468 |
109.764.001 |
118.910.000 |
583.804 |
118.910.001 |
128.058.000 |
631.138 |
Au dessus de |
128.058.000 |
688.994 |
Tableau B
«
|
Montant de la somme (en euros) |
|
De |
à |
|
914.001 |
1.830.000 |
6.000 |
1.830.001 |
4.574.000 |
14.000 |
4.574.001 |
9.146.000 |
36.000 |
9.146.001 |
18.294.000 |
82.000 |
18.294.001 |
36.588.000 |
185.000 |
36.588.001 |
54.882.000 |
366.000 |
54.882.001 |
73.176.000 |
570.000 |
73.176.001 |
91.470.000 |
736.000 |
91.470.001 |
109.764.000 |
910.000 |
109.764.001 |
128.058.000 |
1.091.000 |
128.058.001 |
146.352.000 |
1.259.000 |
146.352.001 |
164.644.000 |
1.435.000 |
164.644.001 |
182.938.000 |
1.612.000 |
182.938.001 |
201.232.000 |
1.789.000 |
201.232.001 |
219.526.000 |
1.965.000 |
219.526.001 |
237.820.000 |
2.142.000 |
237.820.001 |
256.114.000 |
2.318.000 |
256.114.001 |
274.408.000 |
2.660.000 |
Au-dessus de |
274.408.000 |
2.840.000 |
-- 44 --
Tableau C
«
|
Montant de la somme (en euros) |
|
De |
à |
|
46 000 |
229 000 |
526 |
229 001 |
457 000 |
1 314 |
457 001 |
915 000 |
2761 |
915 001 |
1 372 000 |
4 734 |
1 372 001 |
2 286 000 |
7 889 |
2 286 001 |
3 201 000 |
12 492 |
3 201 001 |
4 573 000 |
17 882 |
4 573 001 |
6 860 000 |
26 297 |
6 860 001 |
9 147 000 |
38 131 |
9 147 001 |
13 720 000 |
54 435 |
13 720 001 |
18 294 000 |
76 263 |
18 294 001 |
22 867 000 |
102 560 |
22 867 001 |
27 441 000 |
126 228 |
27 441 001 |
32 014 000 |
149 895 |
32 014 001 |
36 588 000 |
173 563 |
36 588 001 |
41 161 000 |
197 231 |
41 161 001 |
45 735 000 |
220 889 |
45 735 001 |
50 308 000 |
244 566 |
50 308 001 |
54 882 000 |
268 234 |
54 882 001 |
59 455 000 |
291 902 |
59 455 001 |
64 029 000 |
315 569 |
Au dessus |
64 029 000 |
344 497 |
Tableau D
«
|
Montant de la somme (en euros) |
|
De |
à |
|
457 001 |
915 000 |
3 000 |
915 001 |
2 287 000 |
7 000 |
2 287 001 |
4 573 000 |
18 000 |
4 573 001 |
9 147 000 |
41 000 |
9 147 001 |
18 294 000 |
92 500 |
18 294 001 |
27 441 000 |
183 000 |
27 441 001 |
36 588 000 |
285 000 |
36 588 001 |
45 735 000 |
368 000 |
45 735 001 |
54 882 000 |
455 000 |
54 882 001 |
64 029 000 |
545 500 |
64 029 001 |
73 176 000 |
629 500 |
73 176 001 |
83 322 000 |
717 500 |
83 322 001 |
91 469 000 |
806 000 |
91 469 001 |
100 616 000 |
894 500 |
100 616 001 |
109 763 000 |
982 500 |
109 763 001 |
118 910 000 |
1 071 000 |
118 910 001 |
128 057 000 |
1 159 000 |
128 057 001 |
137 204 000 |
1 330 000 |
Au dessus de |
137 204 000 |
1 420 000 |