II. LE GABON : UNE GRANDE STABILITÉ POLITIQUE, MAIS UNE FRAGILITÉ ÉCONOMIQUE POTENTIELLE
A. UNE STABILITÉ POLITIQUE DUE À UNE OUVERTRE PROGRESSIVE DES PRINCIPALES INSTITUTIONS À L'OPPOSITION
L'actuel président du Gabon, Omar Bongo, a succédé en 1967 au Président Léon M'Ba, au pouvoir depuis l'indépendance du pays, en 1960.
Appuyé sur le Parti Démocratique du Progrès (PDG), le Président Bongo est sorti victorieux de plusieurs crises internes, dont celle survenue en décembre 1993 à la suite de sa victoire, contestée par la rue, au premier tour des élections présidentielles. Il a su composer avec certains éléments de son opposition, dont le dirigeant du Rassemblement national des Bûcherons (RNB), le Père Mba Alessole, élu maire de la capitale, Libreville, aux élections municipales d'octobre 1996.
Le PDG est sorti vainqueur des scrutins successifs de février 1997 pour la composition du nouveau Sénat créé en 1994, et des législatives de décembre 2001.
Le Président Bongo a lui-même été réélu à la présidence pour sept ans en décembre 1998.
L'ouverture progressive du gouvernement en direction des grands partis d'opposition semble un gage de stabilité pour l'avenir.
B. UNE FRAGILITÉ ÉCONOMIQUE POTENTIELLE DÉCOULANT D'UNE FORTE DÉPENDANCE ENVERS LA PRODUCTION DE PÉTROLE
Le Gabon tirait l'essentiel de ses ressources économiques de l'exploitation forestière jusqu'à la découverte d'importants gisements de pétrole dans le Golfe de Guinée, dans les années 1970. Le Gabon enregistre, de ce fait, le revenu national par habitant parmi les plus élevés du continent (environ 4.200 US $ en 1998). En 2001, 74 % des recettes de l'Etat, et 80 % des exportations sont fondées sur les revenus du pétrole. Mais cette importante manne financière (le Gabon est le 3 ème producteur africain de pétrole, après le Nigeria et l'Angola) n'a malheureusement pas été investie en faveur du plus grand nombre, et la population du Gabon (environ 1 million d'habitants pour 268 000 km 2 ) n'a pas vu les infrastructures publiques (transports, éducation, santé) se développer en conséquence.
Sous l'impulsion du Fonds monétaire international, le pays a entrepris un programme de privatisations d'un certain nombre d'entreprises publiques, dont la gestion était opaque.
Un programme établi avec cet organisme au mois d'octobre 2000 prévoit également de créer un compte spécial auprès de la Banque des Etats d'Afrique Centrale (BEAC) qui servira de fonds de réserve pour les futures générations.
Cependant, ce souci de l'avenir se manifeste alors que les réserves de pétrole, certes encore évaluées entre 20 et 50 millions de barils, ne semblent plus inépuisables, à moins de nouvelles découvertes d'éventuels gisements off-shore situés à grande profondeur, avec les importants coûts d'exploitation qui en découleraient.
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Dans ce contexte économique parfois volatil, la France appuie les efforts d'ouverture politique du Président Bongo, et soutient, par son aide publique (12,5 millions d'euros en 2002) le renforcement de l'Etat de droit, l'intégration régionale et la diversification de l'économie.
L'Agence française de développement a, pour sa part, conclut une opération de 43 millions d'euros en juillet 2001 pour le développement du réseau routier.