c) L'évolution des cours du pétrole
L'évolution du prix du pétrole au cours de
l'année 2000 n'avait pas été anticipée par les
économistes. Les prévisions qu'il est possible de formuler en la
matière sont à l'évidence délicates.
L'ampleur de l'aléa n'est pourtant pas négligeable comme en
témoigne le tableau ci-après résumant les simulations
effectuées par le Fonds monétaire international (FMI), la Banque
mondiale et l'Organisation de coopération et de développement
économique (OCDE).
Impact, en l'an 2001, d'une augmentation du prix moyen du baril cette même année
Organisation |
Hypothèse d'augmenta-tion du prix moyen du baril en l'an 2001 par rapport à un scénario de référence ( prix moyen du baril en résultant en l'an 2001) (en dollars) |
Impact sur la croissance des pays développés (en points) |
Impact sur la croissance des pays en voie de développement (en points) |
Impact sur la croissance mondiale (en points) |
Croissance prévue pour l'année 2001, en prenant en compte l'augmentation du prix du pétrole (en % du PIB) |
FMI |
+ 5
|
- 0,2 |
Asie : - 0,4
|
- |
- |
Banque Mondiale |
+ 10 |
- |
- 0,75 |
- 0,5 |
- |
OCDE |
+ 10
|
OCDE :
- 0,4
|
- |
- |
OCDE : + 2,7
|
On peut
craindre en particulier qu'une augmentation durable du prix du pétrole
entraîne le déclenchement d'une spirale prix-salaires
(c'est-à-dire une augmentation auto-entretenue des prix et des
salaires), qui pourrait susciter une augmentation par la BCE de ses taux
d'intérêt, freinant la croissance.
Ainsi, selon l'OCDE, si le prix moyen du baril de pétrole en 2001
était de 33 dollars au lieu des 23 dollars retenus comme
hypothèse dans ses prévisions de juin 2000, à politique
monétaire inchangée, l'inflation serait accrue de
+ 0,5 point aux Etats-Unis, + 0,6 point au Japon et
+ 0,8 point dans la zone euro s'il enclenche une spirale
prix-salaires (c'est-à-dire une augmentation auto-entretenue des prix
des salaires), et de + 0,3 à + 0,5 point si ce n'est pas
le cas.
La croissance dans l'Union européenne serait diminuée à
0,5 point du PIB. Il va de soi qu'une variation inverse provoquerait un
«
contre-choc pétrolier
» avec des
évolutions allant dans l'autre sens.