IV. L'ENSEIGNEMENT MARITIME
Sur la
période récente, les actions entreprises en matière
d'enseignement et de formation professionnelle maritime ont concerné
notamment :
a) le réseau des établissements de formation ;
b) le recrutement des élèves ;
c) la rénovation des cursus.
a) Le réseau des établissements de formation (décret du 27 mars 1985)
Ce
réseau comprend :
- quatre écoles nationales de la marine marchande (ENMM),
- un collège d'enseignement technique maritime (CETM),
- douze écoles de formation maritime et aquacole (EMA),
- un certain nombre d'établissements agréés par le
ministère chargé de la mer et relevant d'organismes tels que le
ministère de l'éducation nationale, celui de l'agriculture, les
chambres de commerce et d'industrie, ou d'associations privées.
Les 4 ENMM sont situées à Marseille, Nantes, Saint-Malo
et au Havre.
Le CETM est implanté dans l'ENMM de Marseille.
Les 12 EMA sont situés à Boulogne, Fécamp, Cherbourg,
Saint-Malo, Paimpol, Le Guilvinec, Etel, Nantes, La Rochelle, Ciboure,
Sète et Bastia.
Les centres agréés sont situés aussi bien en
métropole que dans les départements d'outre-mer.
Les ENMM sont chargées des formations initiale et continue des
officiers ; le CETM et les EMA des formations du personnel
d'exécution.
Dans les EMA, les actions entreprises, en 1998, ont eu pour objet de remplir
les classes ouvertes, afin de répondre aux besoins de la profession et
aux volontés régionales de formation des jeunes. Ainsi, la
moyenne d'élèves par classe est passée de 16 avant 1996
pour s'établir autour de 19 à la rentrée scolaire
1998/1999. En 2000, l'effort engagé se poursuivra pour répondre
aux demandes des régions.
Dans les ENMM, le nombre d'élèves par classe varie
désormais de 25 à 32 élèves.
b) Le recrutement des élèves
Jusqu'à la rentrée de septembre 1997, quatre concours donnaient
accès aux formations au commerce : deux en capitaine de
1
ère
classe, deux en capitaine de 2
ème
classe de la navigation maritime.
Les deux tableaux ci-après retracent l'évolution de la
situation :
Capitaine de 1 ère classe |
1993 |
1994 |
1995 |
1996 |
1997 |
Accès en 1 ère année |
|
|
|
|
|
Places offertes |
100 |
90 |
90 |
125 |
130 |
Nombres de candidats |
610 |
485 |
361 |
375 |
411 |
Nombre de reçus |
100 |
90 |
90 |
125 |
130 |
Accès en 2 ème année |
|
|
|
|
|
Places offertes |
30 |
30 |
25 |
15 |
15 |
Nombre de candidats |
99 |
115 |
108 |
101 |
100 |
Nombre de reçus |
30 |
30 |
25 |
15 |
15 |
Capitaine de 2ème classe |
1993 |
1994 |
1995 |
1996 |
1997 |
Accès en 1 ère année |
|
|
|
|
|
Places offertes |
40 |
60 |
55 |
55 |
55 |
Nombres de candidats |
366 |
154 |
154 |
179 |
165 |
Nombre de reçus |
366 |
154 |
154 |
179 |
165 |
Accès en 2 ème année |
|
|
|
|
|
Places offertes |
- |
- |
10 |
10 |
10 |
Nombre de candidats |
- |
- |
2 |
4 |
4 |
Nombre de reçus |
- |
- |
2 |
3 |
3 |
Depuis 1998, ces concours, ainsi que l'indique le tableau ci-après, ont été remplacés par trois concours donnant accès aux nouvelles formations au commerce : deux concours pour officier de 1 ère classe, un concours pour officier de 2 ème classe.
Officier de 1 ère classe de la marine marchande |
1998 |
1999 |
Concours (Accès en 1 ère année) |
|
|
Places offertes |
165 |
180 |
Nombres de candidats |
427 |
487 |
Nombre de reçus |
165 |
180 + 4 étrangers |
Sélection (Accès en 1 ère année) |
|
|
Places offertes |
15 |
20 |
Nombre de candidats |
60 |
65 |
Nombre de reçus |
15 |
20 |
Officier de 2 ème classe de la marine marchande |
1998 |
1999 |
Places offertes |
75 |
75 |
Nombre de candidats |
172 |
215 |
Nombre de reçus |
75 |
75 |
Le
nombre de candidats au concours d'entrée dans les filières de
capitaine de 1
ère
classe et de 2
ème
classe
de la navigation maritime a augmenté de 1990 à 1993 puis a connu
un fléchissement en 1994 et en 1995, ces concours étant
désormais organisés simultanément. De 1996 à 1998,
le nombre de places offertes a été augmenté en
prévision du besoin d'officiers à l'horizon de l'an 2000.
Le contingent d'entrée en 1
ère
année dans la
nouvelle filière d'officier de 1
ère
classe de la
marine marchande a été de 200 places. Le contingent
d'entrée dans la nouvelle filière d'officier de
2
ème
classe de la marine marchande a été de
75 places.
S'agissant de la pêche, un concours donne, aussi, accès à
la formation d'officier mécanicien. Le tableau ci-après indique
l'évolution de ces concours de 1995 à 1999.
Officier mécanicien à la pêche |
1995 |
1996 |
1997 |
1998 |
1999 |
Accès en 1 ère année |
|
|
|
|
|
Places offertes |
25 |
25 |
25 |
20 |
30 |
Nombres de candidats |
34 |
31 |
28 |
26 |
Inconnu à ce jour |
Nombre de reçus |
20 |
16 |
16 |
17 |
Inconnu à ce jour |
L'évolution des effectifs dans les écoles nationales de la marine marchande s'établissent comme l'indique le tableau ci-dessous :
|
94/95 |
95/96 |
96/97 |
97/98 |
98/99 |
99/2000
|
Formation officier |
815 |
736 |
763 |
796 |
871 |
1 102 |
CAP marin du commerce |
79 |
27 |
abandonné |
- |
- |
- |
BEP marin du commerce |
- |
- |
17 |
34 |
40 |
23 |
TOTAL |
894 |
763 |
780 |
830 |
911 |
1 135 |
Les
écoles de formation maritime et aquacole
(EMA) accueillent les
élèves qui se préparent au CAP, BEP ou BAC professionnel
dans trois domaines d'activité : pêche, commerce et cultures
marines. L'effectif dans ces établissements est d'environ
1.785 élèves à la rentrée scolaire 1999-2000,
le fléchissement entre 1998 et 1999 étant dû à la
réduction de la durée des études de CAP.
Dans la mesure où la faiblesse des effectifs par section pesait sur le
coût de formation, un meilleur remplissage des classes a
été recherché. L'effectif moyen, de
11 élèves par classe en 1994, est aujourd'hui de
19 élèves par classe.
Les effectifs d'élèves dans les EMA en formation initiale
s'établissent comme l'indique le tableau
ci-après :
FORMATIONS |
ANNÉES SCOLAIRES |
|||||
|
1994/95 |
1995/96 |
1996/97 |
1997/98 |
1998/99 |
1999/2000 Prévisions |
Commerce |
47 |
72 |
82 |
105 |
125 |
125 |
CAP |
47 |
72 |
82 |
46 |
22 |
66 |
BEP |
- |
- |
- |
59 |
103 |
59 |
Pêches maritimes |
613 |
765 |
741 |
855 |
929 |
809 |
CAP |
452 |
517 |
524 |
575 |
614 |
480 |
BEP |
161 |
248 |
217 |
280 |
315 |
329 |
Commerce/pêche maritime |
222 |
284 |
343 |
396 |
388 |
401 |
BEP Machines |
222 |
284 |
343 |
396 |
388 |
401 |
Cultures marines |
254 |
292 |
331 |
334 |
392 |
402 |
CAP |
67 |
80 |
88 |
65 |
69 |
70 |
BEP |
118 |
137 |
150 |
172 |
210 |
222 |
BAC PRO |
69 |
75 |
93 |
97 |
113 |
110 |
Poissonnier |
10 |
10 |
11 |
21 |
10 |
48 |
CAP |
10 |
10 |
- |
- |
- |
- |
BEP |
- |
- |
11 |
21 |
10 |
48 |
TOTAL |
1 146 |
1 423 |
1 508 |
1 711 |
1 844 |
1 785 |
c) La rénovation des cursus.
S'agissant de
l'enseignement supérieur
, la réforme mise en
oeuvre par la direction des Affaires maritimes comporte deux volets :
- la réforme " STCW "
La convention internationale dite STCW-1978, amendée en 1995, sur les
" normes de formation des gens de mer de la flotte de commerce ", de
même que la convention STCQ-F sur les normes de formations de gens de mer
de la flotte de pêche, on rendu nécessaire une réforme de
l'enseignement maritime supérieur.
Les anciens cursus se sont, ainsi, vus substituer des cursus plus conformes aux
normes internationales. Ces nouvelles formations sont entrées en vigueur
à la rentrée 1998-1999.
- un plan de " spécialisation " pour les ENMM
Conformément aux souhaits de la Direction des Affaires maritimes et des
gens de mer, chaque école a reçu une mission particulière :
. L'école du Havre serait chargée de former des officiers
supérieurs (niveau D1) et de mettre en place des formations axées
sur le portuaire dans le cadre de " Port 2000 ".
. L'école de Saint-Malo serait chargée de la formation des
officiers de deuxième classe et des officiers supérieurs pour la
pêche, ainsi que du développement des nouvelles formations
à la plaisance professionnelle ;
. L'école de Nantes aurait en charge la formation des officiers de
deuxième classe, mais aussi
le contrôle de la qualité de
la formation
. Pour assurer cette nouvelle mission, un centre national de
formation des formateurs de l'enseignement maritime a été mis en
place depuis le mois de janvier 1999.
. Enfin, l'école de Marseille serait chargée des officiers de
niveau supérieur, mais aussi des formations internationales, en ouvrant
ses formations aux élèves étrangers.
Un plan pluriannuel devrait permettre de rénover les quatre
établissements. Les dépenses envisagées pour cet important
programme de restructuration, sont de l'ordre de 70 millions de francs ;
elles s'inscriront dans le cadre des contrats de plan Etat-régions.
Pour
l'enseignement maritime secondaire
, la réforme des CAP et
BEP a fait l'objet d'une concertation au sein de trois groupes de travail pour
le commerce, la pêche et les cultures marines. Elle résulte des
besoins de la profession et des modifications de cursus définis par
l'éducation nationale. Ainsi, les CAP sont-ils passés en 1997 de
3 à 2 ans ; cela semble répondre aux souhaits de la
profession.
La réforme des quatre BEP est achevée puisque le BEP
" cultures marines " et le BEP " marin du commerce " sont
entrés en vigueur à la rentrée 97. Les deux BEP de la
pêche seront inscrits au plan de formation de l'année prochaine.
La définition d'un baccalauréat professionnel pour le commerce et
la pêche devrait, par ailleurs, permettre de créer le maillon
manquant entre le niveau secondaire et le niveau supérieur.
d) Le changement de statut du personnel de l'association de gérance des écoles de formation maritime et aquacole (AGEMA)
Votre
rapporteur pour avis évoquera, enfin, le changement de statut des
personnels de l'AGEMA.
Dès 1997, fut envisagé la création d'un corps des
professeurs des affaires maritimes (PAM) fusionnant les enseignants de l'AGEMA
et les professeurs techniques de l'enseignement maritime (PTEM) qui assurent
les travaux pratiques dans les ENMM.
Au terme d'un arbitrage interministériel rendu le 21 mai dernier,
le passage sous statut public du personnel de l'AGEMA a été
décidé. Il devrait s'effectuer à partir de l'année
prochaine. Les 287 agents de l'AGEMA, sous contrat à durée
indéterminée, se verront proposer un statut d'agent de droit
public, soit titulaires, soit de contractuels.
315 postes budgétaires sont créés dans le projet de loi de
finances pour 2000. Ils permettront, pour les personnels de l'AGEMA qui le
souhaitent, soit l'intégration dans le corps des " professeurs des
lycées professionnels agricoles ", soit le bénéfice
d'un contrat de droit public.