Projet de loi de finances pour 2000, TOME XX - MER
HEINIS (Anne)
AVIS 91-TOME XX (1999-2000) - COMMISSION DES AFFAIRES ECONOMIQUES
Tableau comparatif au format Acrobat ( 19 8 Ko )Table des matières
- INTRODUCTION
-
CHAPITRE 1ER -
PRÉSENTATION SYNTHÉTIQUE DES CRÉDITS -
CHAPITRE II -
LA MARINE MARCHANDE -
CHAPITRE III -
LES PORTS MARITIMES
N° 91
SÉNAT
SESSION ORDINAIRE DE 1999-2000
Annexe au procès-verbal de la séance du 25 novembre 1999.
AVIS
PRÉSENTÉ
au nom de la commission des Affaires économiques et du Plan (1) sur le projet de loi de finances pour 2000 , ADOPTÉ PAR L'ASSEMBLÉE NATIONALE,
TOME XX
MER
Par Mme Anne HEINIS,
Sénateur.
(1) Cette commission est composée de : MM. Jean François-Poncet, président ; Philippe François, Jean Huchon, Jean-François Le Grand, Jean-Pierre Raffarin, Jean-Marc Pastor, Pierre Lefebvre, vice-présidents ; Georges Berchet, Jean-Paul Emorine, Léon Fatous, Louis Moinard, secrétaires ; Louis Althapé, Pierre André, Philippe Arnaud, Mme Janine Bardou, MM. Bernard Barraux, Michel Bécot, Jacques Bellanger, Jean Besson, Jean Bizet, Marcel Bony, Jean Boyer, Mme Yolande Boyer, MM. Dominique Braye, Gérard César, Marcel-Pierre Cleach, Gérard Cornu, Roland Courteau, Charles de Cuttoli, Désiré Debavelaere, Gérard Delfau, Marcel Deneux, Rodolphe Désiré, Michel Doublet, Xavier Dugoin, Bernard Dussaut , Jean-Paul Emin, André Ferrand, Hilaire Flandre, Alain Gérard, François Gerbaud, Charles Ginésy, Serge Godard, Francis Grignon, Louis Grillot, Georges Gruillot, Mme Anne Heinis, MM. Pierre Hérisson, Rémi Herment, Bernard Joly, Alain Journet, Gérard Larcher, Patrick Lassourd, Edmond Lauret, Gérard Le Cam, André Lejeune, Guy Lemaire, Kléber Malécot, Louis Mercier, Paul Natali, Jean Pépin, Daniel Percheron, Bernard Piras, Jean-Pierre Plancade, Ladislas Poniatowski, Paul Raoult, Jean-Marie Rausch, Charles Revet, Henri Revol, Roger Rinchet, Jean-Jacques Robert, Josselin de Rohan, Raymond Soucaret, Michel Souplet, Mme Odette Terrade, MM. Michel Teston, Pierre-Yvon Trémel, Henri Weber.
Voir
les numéros
:
Assemblée nationale
(
11
ème législ.) :
1805
,
1861
à
1866
et T.A.
370
.
Sénat
:
88
et
89
(annexes n°
26
et
27
) (1999-2000).
Lois de finances. |
INTRODUCTION
Mesdames, Messieurs,
Est-il besoin de rappeler qu'avec un montant de 1,832 milliards de francs
hors ENIM
1(
*
)
, (soit 1,14 % du budget du
ministère de l'Equipement et 0,1 % du budget de l'Etat), le budget
de la Mer sera une nouvelle fois le " parent pauvre " du projet de
loi de finances pour 2000 ?
L'infime progression (+ 0,62 %) de la dotation qui nous est
proposée est loin de traduire -et c'est un euphémisme- l'effort
de rattrapage si souvent annoncé et qui aurait dû
concrétiser cette " ambition maritime " évoquée
par le Président de la République lors de la campagne
présidentielle.
La modeste enveloppe consacrée à notre politique maritime devra
suffire, une fois de plus, à financer à la fois
l'équipement portuaire, le système d'enseignement et de formation
maritimes ainsi que les nécessaires mesures de sécurité et
de contrôle, souvent issues de conventions internationales dont nous
avons paradoxalement pris l'initiative.
Deuxième pays continental de l'Europe de l'Ouest pour la longueur de ses
côtes (3.120 kilomètres), la France dispose pourtant, dans le
domaine maritime, d'atouts majeurs. Les Pays-Bas et la Belgique ont su
exploiter cette ressource avec le succès que l'on sait, en rationalisant
la gestion de leurs ports et en organisant les dessertes routières,
ferroviaires et fluviales nécessaires.
Puisse le programme " Port 2000 ", au Havre, voire, pourquoi pas, la
mise en place du projet " FastShip " dans le Cotentin, susciter les
énergies et les dynamiques qui nous ont manqué depuis plusieurs
décennies ! Cette relative indifférence par rapport au
domaine maritime ne date, en effet, pas d'hier et la responsabilité
politique de la précarité actuelle est collective.
La politique de la mer requiert une vision prospective à long terme qui
ne peut être que nationale et devrait mobiliser l'ensemble du
Gouvernement. A cet égard, votre rapporteur appellera de ses voeux le
renforcement du
Comité interministériel de la Mer
, dont la
place et le rôle devraient être au moins équivalents
à ceux des comités interministériels chargés de
l'aménagement du territoire ou de la montagne.
CHAPITRE 1ER -
PRÉSENTATION SYNTHÉTIQUE DES
CRÉDITS
Les
crédits demandés pour la Mer en 2000 atteignent, en
dépenses ordinaires et crédits de paiement, 6,321 milliards
de francs, soit une infime progression en francs courants de 0,62 % par
rapport au budget voté de 1999 qui s'élevait à
6,282 milliards de francs.
Sur ce total, le crédits d'intervention (Titre IV) dédiés
à l'Etablissement national des invalides de la marine
représentent 4,489 milliards, soit 71 % de l'ensemble.
I. LES DÉPENSES ORDINAIRES
Les dépenses ordinaires représentent plus de 90 % de ces crédits. Elles atteignent 5,953 milliards de francs pour 2000, soit une réduction de 0,9 % en francs courants par rapport au budget voté de 1998.
A. LES MOYENS DES SERVICES (TITRE III)
Les
moyens des services représentent 601,752 millions de francs, soit
une augmentation de 2 % par rapport à 1999 (589,648 millions
de francs).
On relèvera, à cet égard, les dépenses
suivantes :
- les rémunérations des personnels des services communs des
affaires maritimes, soit 306 millions de francs sur le chapitre
31-90 ;
- les moyens de fonctionnement des services déconcentrés et
d'intérêt commun, avec 125,4 millions de francs sur le
chapitre 34-98, article 30 ;
- la signalisation maritime, avec 23,4 millions de francs sur le
chapitre 34-98, article 60 ;
- l'entretien et l'exploitation des ports maritimes non autonomes en
métropole et dans les DOM, avec 43 millions de francs sur le
chapitre 35-34, articles 10 et 40.
B. LES INTERVENTIONS PUBLIQUES (TITRE IV)
Les
interventions publiques bénéficient de 5,95 milliards de
crédits, en réduction de 0,07 % par rapport à 1999
(6 milliards de francs).
La plus grande partie des crédits est consacrée à la
subvention à
l'Etablissement national des invalides de la marine
(ENIM)
qui recevra, en 2000, une dotation inférieure de 4,3 %
à celle de l'année dernière.
Hors ENIM, le budget de la Mer représente ainsi un milliard huit cent
trente deux millions de francs pour 2000.
On relèvera, à cet égard, les dépenses
suivantes :
- l'enseignement maritime secondaire, soit 73,6 millions de francs
sur le chapitre 43-37, article 10 ;
- la participation aux dépenses des ports maritimes autonomes en
métropole et dans les DOM, soit 394 millions de francs sur le
chapitre 44-34, articles 10 et 50 ;
- les allocations compensatrices attribuées en application de la
convention entre l'Etat et l'Unedic relative aux personnels navigants de la
marine marchande, soit 29 millions de francs sur l'article 46-37,
article 10.
II. LES DEPENSES EN CAPITAL
Les
dépenses en capital prévues au fascicule de la Mer
s'élèvent à 368,08 millions de francs pour 2000.
Les autorisations de programme demandées s'élèvent, quant
à elles, à 520,4 millions de francs.
Il convient de souligner que les dépenses en capital ne
représentent globalement qu'un montant modeste, soit 7 % des
crédits de la mer.
A. LES INVESTISSEMENTS EXÉCUTÉS PAR L'ÉTAT (TITRE V)
Les
investissements exécutés par l'Etat représentent
342,3 millions de francs, soit une hausse de 35,3 % par rapport au
budget voté de 1999 (253,02 millions de francs).
Les autorisations de programme, à ce titre, atteignent
487,2 millions de francs, en hausse de 67,3 % par rapport à
1999.
Ces hausses sont dues, pour l'essentiel, aux dotations prévues pour le
port autonome du Havre dans le cadre de " Port 2000 ".
B. LES SUBVENTIONS D'INVESTISSEMENT ACCORDÉES PAR L'ETAT (TITRE VI)
Les
subventions d'investissement accordées par l'Etat atteignent
257 millions de francs pour 2000, en hausse de 30,4 %par rapport au
budget voté de 1999.
Quant aux autorisations de programme à ce titre, elles reçoivent
33,2 millions de francs, en progression de 49,5 % par rapport
à 1999.
L'effort d'équipement consenti en faveur des établissements
d'enseignement maritime secondaire et des écoles nationales de la marine
marchande explique ces hausses.
Le tableau ci-après fait apparaître l'évolution des
crédits et leur répartition entre grands agrégats :
(en millions de francs)
AGRÉGAT |
LFI 1999 |
PLF 2000 |
% d'évolution CP |
||
|
DO/DC-CP |
DC-AP |
DO/DC-CP |
DC-AP |
|
Administration générale |
502,30 |
5,50 |
512,46 |
5,50 |
+ 2 02 % |
Gens de mer |
142,31 |
8,00 |
142,07 |
9,00 |
- 0,17 % |
Etablissement national des invalides de la marine |
4 694,60 |
- |
4 489,00 |
- |
- 4,38 % |
Signalisation et surveillances maritimes |
120,72 |
97,20 |
137,34 |
104,2 |
+ 13,76 % |
Ports maritimes et littoral |
622,08 |
202,75 |
702,58 |
401,75 |
+ 12,94 % |
Flotte de commerce |
200,00 |
0,00 |
338,00 |
0,00 |
+ 69 % |
Total moyens de paiement |
6 282,02 |
- |
6 321,45 |
- |
+ 0,63 % |
Total AP |
- |
313,45 |
- |
520,45 |
+ 66,03 % |
III. LES PRIORITÉS BUDGETAIRES ANNONCÉES PAR LE GOUVERNEMENT
Le
Gouvernement déclare articuler sa politique de la Mer autour des
priorités suivantes :
- la sécurité maritime ;
A cet égard, les crédits relatifs à la signalisation
maritime (fonctionnement + 7 % ; investissement + 15 %
en autorisations de programme) devraient permettre de poursuivre le plan de
modernisation des phares et balises engagé en 1998 et prévu sur
huit ans.
- la mise en place d'un " service public de l'enseignement
maritime " ;
315 postes budgétaires sont prévus pour titulariser le
personnel de l'association de gérance des écoles maritimes et
aquacoles (AGEMA), qui passera sous statut public en 2000.
- le transport maritime, les ports et la protection du
littoral ;
Les moyens d'engagement prévus pour 2000 devraient se décomposer
globalement de la manière suivante :
- 804 millions de francs pour les ports maritimes ;
- 338 millions de francs pour la flotte de commerce ;
- 43 millions de francs pour des opérations de protection et
de mise en valeur du littoral, comme le rétablissement du
caractère maritime du Mont-Saint-Michel.
- la sécurité des infrastructures portuaires et des
accès nautiques des ports ;
Sur ce point, on relèvera que les crédits consacrés par
l'Etat à l'entretien de ces actions de sécurité
seront
simplement reconduits
par rapport à 1999.
- le projet " Port 2000 " au Havre et les autres extensions
portuaires ;
Pour " Port 2000 ", le projet de budget 2000 prévoit une
première tranche de travaux d'infrastructures avec une participation de
l'Etat de 220 millions de francs en autorisations de programme.
D'autres investissements devraient être également engagés
en 2000, dans le cadre des futurs contrats de plan : la modernisation du
terminal agro-alimentaire à Nantes-Saint-Nazaire ainsi que des
requalifications et aménagements de quai à Marseille-Fos et
à Dunkerque.
- l'amélioration de la desserte terrestre des ports ;
Cet objectif fondamental fait l'objet d'un large consensus politique.
Hélas, en réduisant sensiblement les crédits des routes,
le Gouvernement, dans son ensemble, ne paraît pas décidé
à engager, sur cette question, les moyens adéquats, quelles que
soient ses déclarations de principe et ses intentions affichées.
- le soutien à la flotte de commerce et à l'emploi
maritime
On relèvera, ici, que le Gouvernement se borne à reconduire le
dispositif fiscal et social d'aide à la flotte de commerce que le
Gouvernement avais mis en place en 1998, à titre de
" compensation " après la suppression des
"
quirats
".
Ces dispositions reposent sur le remboursement par l'Etat des contributions
sociales patronales afférentes aux risques vieillesse, maladie et
accidents du travail versées par les entreprises qui emploient des
personnels navigants sur les navires de commerce battant pavillon
français, aux organismes chargés du recouvrement de ces
contributions.
La dépense en 2000 est estimée à 133 millions de
francs au titre des cotisations versées en 1999.
CHAPITRE II -
LA MARINE MARCHANDE
I. LA SITUATION DU PAVILLON FRANÇAIS
A. L'ÉTAT DE LA FLOTTE DE COMMERCE
Au
1er janvier 1999, la flotte de commerce française était
composée de 210 navires pour la troisième année
consécutive, pour 4,155 millions unités de jauge brute et
6,473 millions de tonnes de port en lourd (Mtpl), soit un léger
recul de 1,4 % par rapport à l'année
précédente.
Le recul global de capacité de 90.000 Tpl constitue le solde des
127.000 tonnes de perte de la flotte pétrolière et de
l'accroissement de 37.000 tonnes dont a bénéficié la
flotte sèche.
L'année 1998
a enregistré trente-deux transactions
-seize entrées et seize sorties de navires- comportant
notamment onze acquisitions de navires neufs. Les entrées de
navires neufs, sept en flotte sèche et deux en flotte
pétrolière, ont été celles d'un navire de
croisière, de trois cargos de ligne polyvalents, d'un porte-conteneurs,
d'une citerne alimentaire, d'un navire à passagers stationnaire et de
deux caboteurs pétroliers.
L'âge moyen global de la flotte s'établit à quinze ans
et trois mois. Il est le résultat combiné des vieillissements de
près d'un an de la flotte des navires à passagers à
onze ans d'âge moyen, et de six mois de la flotte
pétrolière (18,1 ans).
Le
premier semestre 1999
a été caractérisé
par une accélération de la modernisation de la flotte :
vingt-sept mouvements d'entrée et de sortie ont été
enregistrés sur la période, en conséquence notamment des
nouvelles dispositions fiscales sur l'investissement maritime. Au titre des
dix-sept entrées, cinq ont, ainsi, concerné des livraisons
de navires neufs pour 315.000 unités de jauge et une
capacité d'emport de 520.000 tonnes, qui ont entraîné
la sortie de quatre navires anciens ; douze ont concerné des
acquisitions de navires d'occasion.
En conséquence, la flotte de commerce s'est établie, au
1
er
juillet, à
217 navires
pour
4,69 millions de jauge et une capacité d'emport de
6,98 millions de tonnes.
Les tableaux ci-après indiquent l'état de la flotte de commerce
sous pavillon français au 1
er
janvier 1999.
ÉTAT DE LA FLOTTE DE COMMERCE SOUS PAVILLON
FRANÇAIS AU 1
ER
JANVIER 1999
I - FLOTTE SÈCHE
CATÉGORIES |
NOMBRE |
JAUGE BRUTE (unités) |
ÂGE MOYEN |
Paquebots |
5 |
47 404 |
4,1 |
Transbordeurs |
28 |
358 898 |
11,85 |
Vedettes à passagers |
4 |
1 333 |
14,8 |
TOTAL NAVIRES À PASSAGERS |
37 |
407 635 |
10,97 |
Cargos de ligne |
24 |
113 414 |
8,8 |
Porte-conteneurs |
20 |
579 898 |
11,95 |
POLYTHERMES |
2 |
6 589 |
12 ?15 |
Transporteurs de vrac sec |
9 |
446 337 |
8,6 |
Citernes à vin et à huile |
4 |
16 155 |
7,7 |
Transporteurs soufre liquide et produits chimiques |
5 |
18 239 |
15,5 |
Caboteurs < 500 J.B. |
6 |
1 715 |
30,5 |
Navires secs stationnaires |
45 |
28 426 |
19,45 |
TOTAL CARGOS |
115 |
1 210 773 |
10,6 |
TOTAL FLOTTE SÈCHE |
152 |
1 618 408 |
10,7 |
II - FLOTTE PÉTROLIÈRE
CATÉGORIES |
NOMBRE |
JAUGE BRUTE (unités) |
AGE MOYEN |
PÉTROLIERS AU LONG COURS |
14 |
1 845 342 |
20,55 |
CABOTEURS PÉTROLIERS |
29 |
344 510 |
8,45 |
GPL-GNL |
8 |
236 456 |
18,6 |
PÉTROLIERS STATIONNAIRES |
7 |
110 421 |
7,2 |
TOTAL PÉTROLIERS |
58 |
2 536 729 |
18,15 |
III -RÉCAPITULATION
CATÉGORIES |
NOMBRE |
JAUGE BRUTE (unités) |
AGE MOYEN |
TOTAL FLOTTE SÈCHE |
152 |
1 618 408 |
10,7 |
TOTAL PÉTROLIERS |
58 |
2 536 729 |
18,15 |
TOTAL GÉNÉRAL |
210 |
4 155 137 |
15,25 |
B. LE COÛT DU PAVILLON FRANÇAIS PAR RAPPORT À CELUI DE SES PRINCIPAUX CONCURRENTS
Il
ressort des études conduites, en 1997, que les coûts salariaux des
marins français sont très légèrement
supérieurs à la moyenne des autres pays européens, mais
que les conditions d'emploi (durée annuelle de travail, congés)
des marins français sont plus favorables. De même, les charges
sociales sont plus lourdes que celles de nos concurrents.
Il apparaît au total que le coût du registre métropolitain
est plus élevé que celui des registres en vigueur dans les Etats
membres de l'espace économique européen, le registre des Terres
australes et antarctiques " françaises " étant lui
aussi plus coûteux que les seconds registres européens et
également que la plupart des principaux registres des autres Etats
membres.
Le Gouvernement estime que les mesures fiscales et sociales de soutien à
notre flotte de commerce devraient être de nature à
améliorer la compétitivité des armements français,
même si ceux-ci demeurent redevables de certaines autres charges
patronales (assurances sociales et allocations familiales notamment), qui
s'élèvent à environ 15 % du salaire réel du
marin.
Le Gouvernement annonce qu'il conduit une réflexion sur le sujet avec la
perspective d'arrêter des mesures permettant à notre pays de
disposer de règles d'immatriculation adaptées.
Le tableau ci-dessous indique le coût des différents pavillons
européens par rapport à la moyenne de l'Union européenne.
COMPARAISON DES COÛTS SALARIAUX EN EUROPE
|
OFFICIERS |
PERSONNEL D'EXECUTION |
Moyenne Union européenne |
100 |
100 |
Luxembourg |
70 |
69 |
Pays-Bas |
73 |
83 |
Espagne |
73 |
69 |
Royaume-Uni |
82 |
81 |
Irlande |
88 |
nc |
Allemagne |
90 |
nc |
Italie |
96 |
nc |
France |
102 |
104 |
Danemark |
117 |
107 |
Norvège |
125 |
138 |
Suède |
127 |
123 |
Belgique |
128 |
106 |
Finlande |
130 |
121 |
C. LE PAVILLON DES TERRES AUSTRALES ET ANTARCTIQUES FRANÇAIS (TAAF)
Au
1
er
juillet 1999, 108 navires de commerce effectuant des
relations internationales et totalisant 3,7 millions d'unités de
jauge brute et 6,4 millions de tonnes de port en lourd, étaient
enregistrés aux TAAF.
A cette même date, la situation de la flotte de commerce sous pavillon
français était de 217 unités, totalisant
4,46 millions unités de jauge brute et 6,98 millions de tonnes
de port en lourd.
Ainsi, dans notre flotte nationale, plus de 49 % en nombre et plus de 92 %
en capacité de transport, soit les plus importantes unités
affectées au trafic international, sont sous immatriculation TAAF.
Au plan social, les effets de l'extension progressive du régime
d'immatriculation TAAF à de nouvelles catégories de navires,
d'une part, et l'augmentation de 35 % à 70 % de la part de
l'équipage pouvant être prise en compte au titre de
l'allégement des charges sociales patronales de l'ENIM d'autre part, ont
eu des conséquences positives sur l'emploi :
- maintien à bord, à l'initiative des armateurs, d'une
proportion de navigants français supérieure au minimum
obligatoire ;
- effet positif à l'embauche de navigants, par la prise en compte
de 70 % de l'équipage, sur l'ensemble des navires
déjà immatriculés TAAF antérieurement à 1993.
Rappelons que l'article 26 de la loi n° 96-151 du 26 février
1996, relative aux transports, a donné un fondement législatif au
registre d'immatriculation des navires aux TAAF, ouvert à l'ensemble des
navires de commerce à l'exception des navires transporteurs de passagers.
En application du premier alinéa de ce texte, le décret du
14 mars 1997 a fixé la liste des catégories de navires
éligibles à cette immatriculation en fonction de leurs
caractéristiques et de leur mode d'exploitation.
S'agissant des conditions d'armement des navires immatriculés aux TAAF,
la loi a prévu que le capitaine et l'officier chargé de sa
suppléance doivent être français et une proportion minimale
de navigants français entrant dans la composition des équipages
embarqués à bord de ces navires.
Le tableau ci-après fait apparaître l'évolution, de 1988
à 1999, de notre flotte de commerce ainsi que du nombre de postes de
navigants sur les navires immatriculés TAAF :
EVOLUTION DE L'ETAT DE LA FLOTTE DE COMMERCE SOUS PAVILLON FRANÇAIS
Flotte de commerce sous pavillon national |
01/01/88 |
01/01/89 |
01/01/90 |
01/01/91 |
01/01/92 |
01/01/93 |
01/01/94 |
01/01/95 |
01/01/96 |
01/01/97 |
01/01/98 |
01/01/99 |
01/07/99 |
Nombre |
261 |
241 |
223 |
220 |
216 |
221 |
215 |
207 |
209 |
210 |
206 |
210 |
217 |
JB (unités de jauge brute) |
4 388 571 |
4 128 288 |
3 870 251 |
3 718 433 |
3 724 958 |
3 833 007 |
3 938 945 |
3 983 920 |
3 947 881 |
4 085 748 |
4 211 070 |
4 155 137 |
4 468 575 |
TPL (tonnes de port en lourd) |
7 139 350 |
6 665 144 |
6 146 049 |
5 865 043 |
5 855 989 |
5 946 599 |
6 158 552 |
6 347 123 |
6 264 183 |
6 339 262 |
6 562 763 |
6 472 507 |
6 980 554 |
Dont immatriculation TAAF |
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Nombre |
25 |
31 |
30 |
47 |
49 |
52 |
87 |
83 |
86 |
89 |
91 |
102 |
108 |
JB (unités de jauge brute) |
488 672 |
603 612 |
510 418 |
694 069 |
627 358 |
1 040 266 |
2 850 899 |
2 981 497 |
3 002 232 |
3 123 761 |
3 288 617 |
3 490 692 |
3 704 831 |
TPL (tonnes de port en lourd) |
702 177 |
824 886 |
749 274 |
1 122 875 |
1 046 902 |
1 904 391 |
5 002 286 |
5 423 247 |
5 462 709 |
5 562 788 |
5 796 086 |
6 021 258 |
6 471 407 |
Pourcentage de la flotte sous immatriculation TAAF |
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
En unités |
9,58 % |
12,86 % |
13,45 % |
21,36 % |
22,69 % |
23,53 % |
40,47 % |
40,10 % |
41,15 % |
42,38 % |
43,33 % |
48,57 % |
49,77 % |
En capacité de transport (TPL) |
9,84 % |
12,38 % |
12,19 % |
19,15 % |
17,88 % |
32,02 % |
81,23 % |
85,44 % |
87,21 % |
87,75 % |
88,32 % |
93,03 % |
92,71 % |
Postes de navigants sur les navires immatriculés TAAF |
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Français |
85 |
111 |
142 |
257 |
289 |
318 |
815 |
777 |
807 |
807 |
N.C. |
N.C. |
907 |
Etrangers |
134 |
220 |
275 |
492 |
492 |
549 |
828 |
711 |
736 |
749 |
N.C. |
N.C. |
908 |
Total |
219 |
331 |
417 |
749 |
749 |
867 |
1 643 |
1 488 |
1 543 |
1 556 |
N.C. |
N.C. |
1 815 |
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
D. LE PROJET DE PAVILLON ET DE REGISTRE EUROPÉEN
On se
rappelle qu'en application de quatre règlements européens de 1986
sur la libéralisation du secteur des services de transport maritime, la
Commission européenne avait présenté des propositions
visant à améliorer les conditions d'exploitation des transports
maritimes de la Communauté. L'une de ces propositions consistait en
l'établissement d'un registre communautaire, dit Euros. Ce registre,
fondé sur des critères harmonisés, notamment en
matière de composition européenne des équipages, aurait
dû permettre la création d'un pavillon européen.
L'absence de consensus a incité la Commission à proposer que les
conditions d'armement, essentiellement la composition des équipages,
soient adaptées aux différents marchés.
Aucun accord n'ayant pu se dégager, la Commission a retiré, en
1996, la proposition de règlement communautaire des débats du
Conseil.
Même si des directives européennes sont adoptées en
matière de sécurité des navires et de formation des
marins, l'harmonisation dans le domaine des transports maritimes reste, donc,
un objectif à atteindre.
II. L'ARMEMENT FRANÇAIS
A. LA SITUATION ÉCONOMIQUE DE L'ARMEMENT FRANÇAIS
En
1997, dernière année pour laquelle les statistiques sont connues,
le trafic global de la flotte française s'est élevé
à 101,8 millions de tonnes, dont 61,8 millions de tonnes sous
pavillon français et 40 millions de tonnes sur des navires
affrétés ou contrôlés, à comparer à un
trafic global de 93 millions de tonnes en 1996.
Les
lignes régulières de long cours
-qui assurent
l'essentiel du transport intercontinental des marchandises
générales (les deux tiers de ces marchandises étant
transportés en conteneurs)- ont dégagé un chiffre
d'affaires de l'ordre de 13 milliards de francs.
Le
transport de passagers
concerne les lignes de courte distance et les
croisières.
Hormis les trafics côtiers, qui représentent à eux seuls
environ un millier d'emplois saisonniers, le transport de passagers constitue
un ensemble très concentré autour de la Société
nationale maritime Corse-Méditerranée (SNCM), la
société Bretagne-Angleterre-Irlande (BAI-Brittany Ferries) et la
filiale de la SNCF sur le détroit du Pas-de-Calais,
" SeaFrance ". Ces trois entreprises représentent près
de 3.000 emplois.
En 1998, la dizaine de compagnies présentes dans ce secteur a
réalisé un chiffre d'affaires de l'ordre de 5 milliards de
francs contre 4,5 en 1996. Le trafic de passagers dans la Manche, dans
l'Atlantique et, en Méditerranée, est estimé à
28,3 millions en 1997 tandis que le trafic des véhicules est
passé de 6,5 millions en 1996 à 7,2 millions
d'unités en 1997.
Sur
le marché du vrac sec,
l'activité de l'armement
français s'est élevée à 28 millions de tonnes
en tenant compte du grand vrac, c'est-à-dire du transport de cargaisons
de produits bruts et de matières premières, ainsi que des
transports spécialisés (produits chimiques, colis lourds,
liquides...). Le grand vrac est opéré par une quarantaine de
navires armés ou affrétés par six groupes ou compagnies
françaises, dont au premier rang l'armement Louis-Dreyfus,
réalisant un chiffre d'affaires de 2,3 milliards de francs.
Le secteur du
transport de pétrole
est concentré autour de
deux activités :
- le transport du pétrole brut, impliquant en France trois
compagnies, qui a dégagé, en 1997, un chiffre d'affaires de
1,5 milliards de francs ;
- le transport maritime de produits pétroliers, assuré par
une flotte d'environ 45 navires mis en ligne par une dizaine d'armements
français, qui a enregistré, en 1997, un chiffre d'affaires de
1 milliard de francs.
Si le pavillon français n'occupait que le 28
ème
rang
mondial pour les navires de plus de 300 tonneaux de jauge brute au
1
er
janvier 1999, notre pays dispose d'un certain nombre
d'entreprises performantes. Le groupe CMA-CGM figure, ainsi, dans les vingt
premiers armements mondiaux de la ligne régulière et Delmas,
filiale du groupe Bolloré, compte parmi les armements les plus
performants dans les trafics nord-sud. Pour le vrac sec, le groupe
Louis-Dreyfus se situe dans les dix premiers mondiaux.
Le chiffre d'affaires global de l'armement français s'est
élevé à 25,6 milliards de francs en 1997 contre
24 milliards de francs en 1996.
Au 31 décembre 1997, le
nombre d'emplois
de navigants de
commerce s'est établi à 8.669 marins dont
2.645 officiers et 6.024 personnels d'exécution.
Le transport de passagers représentait 39 % des emplois et les
activités portuaires 26,5 %. Les autres secteurs d'activité
représentaient respectivement 11 %, 7,3%, 7,1 % et 5,3 %
pour le transport sur lignes régulières, le pétrole, les
services publics et le cabotage.
B. ACTIVITÉS ET RÉSULTATS DES PRINCIPAUX ARMEMENTS
Armement Delmas
L'armement Delmas, qui appartient au groupe Bolloré est
spécialisé dans le transport maritime sur des lignes
régulières, arme huit navires sous pavillon français
et possède des participations dans une cinquantaine de navires
porte-conteneurs, grumiers et navires polyvalents sous pavillon
étranger. Il se concentre sur l'Afrique.
Delmas constitue le maillon maritime d'une entreprise de transport qui assure
la prise en charge des marchandises de bout en bout. Son chiffre d'affaires est
estimé à environ 3 milliards de francs en 1998.
BAI-Brittany Ferries
Le groupe BAI comprend les sociétés BAI (transport de passagers),
Truckline (transport de fret) et les sociétés d'économie
mixte Sabemen, Senacal et Senamanche.
Desservant l'Angleterre et l'Irlande à partir de la France, ainsi que
l'Espagne à partir de l'Angleterre, les navires du groupe ont
transporté 2.657.000 passagers en 1997-1998, soit une augmentation
de 0,4 %. Le nombre de véhicules transportés est
passé, quant à lui, de 872.000 en 1996-1997 à
917.000 en 1997-1998 (+ 5 %).
L'armement exploite aujourd'hui sept navires transbordeurs de grande
capacité. Il emploie en moyenne 2.000 salariés dont
1.300 navigants et 700 sédentaires. Comme les autres armements
français opérant sur la Manche, BAI a des équipages de
marins entièrement de nationalité française.
L'examen des comptes financiers de la société BAI fait
apparaître un chiffre d'affaires net de 1,87 milliards de francs en
1998 contre 1,25 milliards de francs en 1997.
Groupe CMA-CGM
Exclusivement consacré au transport maritime de ligne
régulière de conteneurs, le groupe CMA-CGM paraît avoir
amélioré sa situation financière. Avec un chiffre
d'affaires de 8,3 milliards de francs en 1998, en progression de 4 %,
et un bénéfice de 199 millions de francs, il se classe au
12
ème
rang mondial, au 4
ème
rang
européen et au 1
er
rang français pour le transport de
ligne régulière de conteneurs.
Les principales lignes commerciales du groupe sont les lignes
Europe-Extrême-Orient (33 % du volume transporté),
Méditérranée - Extrême-Orient (13 %),
Métropole-Antilles (12 %) Intra-Asie (12 %) et Tour du Monde
(7 %).
La flotte se compose de quatre-vingt navires exploités dont
dix-neuf en pleine propriété et 16 sous pavillon
français. Le groupe a acquis un navire en pleine propriété
en 1998 et en a commandé deux pour 1999.
En 1998, l'effectif du groupe s'élèvait à
2.131 salariés, dont 477 navigants.
III. LA SÉCURITÉ EN MER
A. LES ACCIDENTS SURVENUS AU PREMIER SEMESTRE 1999
Les
statistiques disponibles couvrent l'ensemble des accidents survenus à
tous les navires, français et étrangers confondus, dans la zone
métropolitaine de responsabilité française.
Le tableau 1 fournit, pour le premier semestre 1999, le nombre d'accidents, en
particulier ceux concernant la navigation et les avaries pour les navires de
commerce, la pêche et la plaisance. Au total, 286 navires ont connu
un accident de navigation tandis que 739 navires ont subi des avaries. En
outre, 261 engins de plage ont été impliqués dans un
événement.
Le tableau 2 présente le nombre de personnes impliquées dans ces
accidents. Au total, on déplore 40 personnes
décédées et 35 personnes portées disparues au
premier semestre 1999.
TABLEAU I
EVENEMENTS DE MER CONCERNANT LES NAVIRES PROFESSIONNELS ET NAVIRES DE PLAISANCE
ET ENGINS DE PLAGE
NAVIRES IMPLIQUES |
1er semestre 1998 |
1er semestre 1999 |
navires de commerce : |
|
|
Accidents de navigation |
16 |
4 |
Avaries |
165 |
139 |
Autres types d'accidents |
252 |
77 |
TOTAL : |
433 |
220 |
navires de pêche : |
|
|
Accidents de navigation |
23 |
50 |
Avaries |
171 |
127 |
Autres types d'accidents |
295 |
113 |
TOTAL : |
489 |
290 |
navires de plaisance : |
|
|
Accidents de navigation |
236 |
232 |
Avaries |
520 |
473 |
Autres types d'accidents |
376 |
121 |
TOTAL |
1132 |
826 |
engins de plage : |
|
|
Planches à voile |
183 |
144 |
Scooters de mer |
25 |
26 |
Engins de plage |
83 |
91 |
TOTAL |
291 |
261 |
TOTAL GENERAL |
2 345 |
1 597 |
TABLEAU II
PERSONNES IMPLIQUEES DANS LES EVENEMENTS DE MER CONCERNANT LES NAVIRES
PROFESSIONNELS ET LA PLAISANCE
NAVIRES IMPLIQUES |
1er semestre 1998 |
1er semestre 1999 |
navires de commerce : |
|
|
Personnes tirées d'affaire seules |
1 374 |
3 800 |
Personnes assistées/sauvées |
555 |
107 |
Personnes blessées |
41 |
26 |
Personnes disparues |
3 |
2 |
Personnes décédées |
4 |
0 |
TOTAL : |
1 977 |
3 935 |
navires de pêche : |
|
|
Personnes tirées d'affaire seules |
268 |
152 |
Personnes assistées/sauvées |
740 |
418 |
Personnes blessées |
71 |
54 |
Personnes disparues |
12 |
6 |
Personnes décédées |
12 |
6 |
TOTAL : |
1 103 |
636 |
navires de plaisance : |
|
|
Personnes tirées d'affaire seules |
465 |
481 |
Personnes assistées/sauvées |
2 263 |
2 209 |
Personnes blessées |
74 |
89 |
Personnes disparues |
45 |
27 |
Personnes décédées |
19 |
34 |
TOTAL |
2 866 |
2 840 |
TOTAL GENERAL |
5 946 |
7 411 |
B. LE RENFORCEMENT DES MOYENS DE SÉCURITÉ ET DE CONTRÔLE
On sait
qu'à la suite de l'accident de " l'Estonia ", survenu en 1994,
de nouvelles mesures sur la protection contre l'incendie, le sauvetage et les
radiocommunications ont été rendues applicables aux navires
à passagers construits à partir du 1
er
juillet 1997.
Le 1
er
avril 1998, le comité interministériel de la
mer a décidé le renforcement des effectifs des centres de
sécurité. Un plan pluriannuel, établi pour la
période 1998-2001, prévoit une augmentation des effectifs des
centres à hauteur de 25 emplois.
Une flottille
de sept vedettes régionales d'une trentaine de
mètres et un patrouilleur de haute mer de 46 mètres sont
chargés des missions d'assistance et de surveillance dans les zones du
large ; en 1998, cette flottille a été renforcée avec
la mise en service d'un patrouilleur de construction récente de
46 mètres, l'IRIS, affecté à Lorient ; dans le
même temps, il a été procédé au
redéploiement d'une unité moderne et performante à
Cherbourg en remplacement d'une vedette obsolète.
Les
unités littorales des affaires maritimes (ULAM)
rassemblent,
quant à elles, dans une structure départementale unifiée,
des moyens et personnels spécialisés répartis auparavant
entre les vedettes côtières, les quartiers et les stations des
affaires maritimes.
Le Comité interministériel de la mer précité du
1
er
avril 1998 a décidé la
généralisation des ULAM à l'ensemble du littoral
métropolitain et d'outre-mer.
Pour la période 2000-2002, les opérations suivantes seraient
également prévues :
- la réalisation de la troisième tranche du programme
côtier, soit six vedettes de 15 mètres ;
- le remplacement de plusieurs vedettes côtières
anciennes ;
- l'acquisition de six embarcations.
Les moyens, surtout humains, mis en oeuvre ou programmés apparaissent
comme très insuffisants. C'est une centaine de nouveaux emplois
budgétaires (dont 20 à 30 emplois d'officiers de ports) qui,
selon les informations recueillies par votre rapporteur, seraient
nécessaires pour que les missions de sécurité soient
effectuées de façon pleinement satisfaisantes.
C. L'APPLICATION DU MÉMORANDUM DE PARIS
Le
Mémorandum de Paris
2(
*
)
permet, depuis
juillet 1992, d'effectuer des contrôles opérationnels en
s'appuyant sur les dispositions prévues par l'organisation maritime
internationale (OMI). Ces contrôles doivent permettre de vérifier
la capacité réelle des équipages à conduire le
navire, et à réaliser les opérations commerciales en toute
sécurité. Il convient de souligner que plus de la moitié
des événements de mer sont d'origine humaine.
(831 déficiences ont été relevées en 1998
concernant les contrôles opérationnels).
Pour sa part, la France a effectué, en 1998, 1.193 inspections
à bord de 1.110 navires, ce qui représente 20,40 % des
navires étrangers ayant fait escale dans un port de la France
métropolitaine, soit un recul sensible par rapport aux années
antérieures (23,41 %).
Avec 120 navires étrangers retenus dans ses ports, la France a
réalisé un taux de détention de 11,24 %, performance
très inférieure aux années antérieures
(14,92 % en 1997) ainsi qu'à la moyenne des pays membres du
Mémorandum qui est de 14,31 %.
Votre rapporteur constate que c'est largement à l'initiative de la
France que les dispositions de l'OMI relatives aux contrôles ont
été adoptées et que, là encore, les moyens humains
disponibles sont -paradoxalement- tout à fait insuffisants.
D. LA SOCIÉTÉ NATIONALE DE SAUVETAGE EN MER (SNSM)
En
dépit des moyens modestes qui lui sont alloués chaque
année la SNSM s'efforce de renouveler sa flotte.
En 1999, elle prévoit ainsi, au titre d'un plan de modernisation, la
mise en service d'un canot tout temps, ainsi que de neuf vedettes plus
légères, en replacement d'unités de même type
devenues obsolètes.
Si le sauvetage des vies humaines en mer est gratuit, la SNSM peut toutefois
être défrayée de ses interventions d'assistance aux biens
par l'application de la loi du 7 juillet 1967 sur les
événements de mer, qui prévoit une
rémunération équitable pour les faits d'assistance
à des navires.
La société nationale a, d'ailleurs, mis en place des
procédures et un suivi de recouvrement des créances en
matière d'assistance ou remorquage.
Les tableaux qui suivent indiquent l'évolution, sur la période
1995-2000 :
- des crédits affectés à la SNSM ;
- des moyens de la société.
Le bilan d'activité de la société de 1995 à 1998
est retracé dans un troisième tableau.
EVOLUTION DES CREDITS PREVUS DANS LES PROJETS DE LOI DE FINANCES 1995-2000
|
1995 |
1996 |
1997 |
1998 |
1999 |
2000 |
TITRE
IV
|
3 110 000 |
3 110 000 |
4 000 000 |
4 050 000 |
4 050 000 |
4 050 000 |
TITRE VI |
|
|
|
|
|
|
Chapitre
66-32 - Art. 20
|
|
|
|
|
|
|
A.P. |
7 310 000 |
6 700 000 |
9 600 000 |
9 700 000 |
9 700 000 |
8 700 000 |
C.P. |
7 310 000 |
6 700 000 |
9 600 000 |
9 700 000 |
9 700 000 |
8 700 000 |
MOYENS DE LA SOCIETE NATIONALE DE SAUVETAGE EN MER 1995-2000
|
1995
|
1996
|
1997
|
1998
|
1999
|
Canot tous temps |
38 |
39 |
38 |
42 |
42 |
Vedettes 1ère classe |
30 |
30 |
29 |
29 |
26 |
Vedettes 2ème classe |
47 |
49 |
47 |
50 |
54 |
Vedettes 3ème classe |
23 |
23 |
23 |
22 |
20 |
BILAN
D'ACTIVITE DE LA SOCIETE NATIONALE DE SAUVETAGE EN MER
1995-1998
|
1995 |
1996 |
1997 |
1998 |
Navires assistés |
2 851 |
2 543 |
2 316 |
2 649 |
Personnes assistées |
9 616 |
9 897 |
7 498 |
9 091 |
véliplanchistes |
1 603 |
1 166 |
892 |
921 |
Personnes sauvées d'un danger certain |
901 |
666 |
511 |
374 |
Il
convient de relever que si la subvention de fonctionnement allouée par
le ministère en charge de la mer est stable en 2000 par rapport à
1999 (4,05 millions de francs), la subvention d'équipement devrait,
au contraire, enregistrer une baisse de 10 % (8,7 contre 9,7 millions
de francs l'année dernière).
Il ne faudrait pas que cette réduction puisse remettre en cause le
maintien des capacités opérationnelles de la SNSM.
IV. L'ENSEIGNEMENT MARITIME
Sur la
période récente, les actions entreprises en matière
d'enseignement et de formation professionnelle maritime ont concerné
notamment :
a) le réseau des établissements de formation ;
b) le recrutement des élèves ;
c) la rénovation des cursus.
a) Le réseau des établissements de formation (décret du 27 mars 1985)
Ce
réseau comprend :
- quatre écoles nationales de la marine marchande (ENMM),
- un collège d'enseignement technique maritime (CETM),
- douze écoles de formation maritime et aquacole (EMA),
- un certain nombre d'établissements agréés par le
ministère chargé de la mer et relevant d'organismes tels que le
ministère de l'éducation nationale, celui de l'agriculture, les
chambres de commerce et d'industrie, ou d'associations privées.
Les 4 ENMM sont situées à Marseille, Nantes, Saint-Malo
et au Havre.
Le CETM est implanté dans l'ENMM de Marseille.
Les 12 EMA sont situés à Boulogne, Fécamp, Cherbourg,
Saint-Malo, Paimpol, Le Guilvinec, Etel, Nantes, La Rochelle, Ciboure,
Sète et Bastia.
Les centres agréés sont situés aussi bien en
métropole que dans les départements d'outre-mer.
Les ENMM sont chargées des formations initiale et continue des
officiers ; le CETM et les EMA des formations du personnel
d'exécution.
Dans les EMA, les actions entreprises, en 1998, ont eu pour objet de remplir
les classes ouvertes, afin de répondre aux besoins de la profession et
aux volontés régionales de formation des jeunes. Ainsi, la
moyenne d'élèves par classe est passée de 16 avant 1996
pour s'établir autour de 19 à la rentrée scolaire
1998/1999. En 2000, l'effort engagé se poursuivra pour répondre
aux demandes des régions.
Dans les ENMM, le nombre d'élèves par classe varie
désormais de 25 à 32 élèves.
b) Le recrutement des élèves
Jusqu'à la rentrée de septembre 1997, quatre concours donnaient
accès aux formations au commerce : deux en capitaine de
1
ère
classe, deux en capitaine de 2
ème
classe de la navigation maritime.
Les deux tableaux ci-après retracent l'évolution de la
situation :
Capitaine de 1 ère classe |
1993 |
1994 |
1995 |
1996 |
1997 |
Accès en 1 ère année |
|
|
|
|
|
Places offertes |
100 |
90 |
90 |
125 |
130 |
Nombres de candidats |
610 |
485 |
361 |
375 |
411 |
Nombre de reçus |
100 |
90 |
90 |
125 |
130 |
Accès en 2 ème année |
|
|
|
|
|
Places offertes |
30 |
30 |
25 |
15 |
15 |
Nombre de candidats |
99 |
115 |
108 |
101 |
100 |
Nombre de reçus |
30 |
30 |
25 |
15 |
15 |
Capitaine de 2ème classe |
1993 |
1994 |
1995 |
1996 |
1997 |
Accès en 1 ère année |
|
|
|
|
|
Places offertes |
40 |
60 |
55 |
55 |
55 |
Nombres de candidats |
366 |
154 |
154 |
179 |
165 |
Nombre de reçus |
366 |
154 |
154 |
179 |
165 |
Accès en 2 ème année |
|
|
|
|
|
Places offertes |
- |
- |
10 |
10 |
10 |
Nombre de candidats |
- |
- |
2 |
4 |
4 |
Nombre de reçus |
- |
- |
2 |
3 |
3 |
Depuis 1998, ces concours, ainsi que l'indique le tableau ci-après, ont été remplacés par trois concours donnant accès aux nouvelles formations au commerce : deux concours pour officier de 1 ère classe, un concours pour officier de 2 ème classe.
Officier de 1 ère classe de la marine marchande |
1998 |
1999 |
Concours (Accès en 1 ère année) |
|
|
Places offertes |
165 |
180 |
Nombres de candidats |
427 |
487 |
Nombre de reçus |
165 |
180 + 4 étrangers |
Sélection (Accès en 1 ère année) |
|
|
Places offertes |
15 |
20 |
Nombre de candidats |
60 |
65 |
Nombre de reçus |
15 |
20 |
Officier de 2 ème classe de la marine marchande |
1998 |
1999 |
Places offertes |
75 |
75 |
Nombre de candidats |
172 |
215 |
Nombre de reçus |
75 |
75 |
Le
nombre de candidats au concours d'entrée dans les filières de
capitaine de 1
ère
classe et de 2
ème
classe
de la navigation maritime a augmenté de 1990 à 1993 puis a connu
un fléchissement en 1994 et en 1995, ces concours étant
désormais organisés simultanément. De 1996 à 1998,
le nombre de places offertes a été augmenté en
prévision du besoin d'officiers à l'horizon de l'an 2000.
Le contingent d'entrée en 1
ère
année dans la
nouvelle filière d'officier de 1
ère
classe de la
marine marchande a été de 200 places. Le contingent
d'entrée dans la nouvelle filière d'officier de
2
ème
classe de la marine marchande a été de
75 places.
S'agissant de la pêche, un concours donne, aussi, accès à
la formation d'officier mécanicien. Le tableau ci-après indique
l'évolution de ces concours de 1995 à 1999.
Officier mécanicien à la pêche |
1995 |
1996 |
1997 |
1998 |
1999 |
Accès en 1 ère année |
|
|
|
|
|
Places offertes |
25 |
25 |
25 |
20 |
30 |
Nombres de candidats |
34 |
31 |
28 |
26 |
Inconnu à ce jour |
Nombre de reçus |
20 |
16 |
16 |
17 |
Inconnu à ce jour |
L'évolution des effectifs dans les écoles nationales de la marine marchande s'établissent comme l'indique le tableau ci-dessous :
|
94/95 |
95/96 |
96/97 |
97/98 |
98/99 |
99/2000
|
Formation officier |
815 |
736 |
763 |
796 |
871 |
1 102 |
CAP marin du commerce |
79 |
27 |
abandonné |
- |
- |
- |
BEP marin du commerce |
- |
- |
17 |
34 |
40 |
23 |
TOTAL |
894 |
763 |
780 |
830 |
911 |
1 135 |
Les
écoles de formation maritime et aquacole
(EMA) accueillent les
élèves qui se préparent au CAP, BEP ou BAC professionnel
dans trois domaines d'activité : pêche, commerce et cultures
marines. L'effectif dans ces établissements est d'environ
1.785 élèves à la rentrée scolaire 1999-2000,
le fléchissement entre 1998 et 1999 étant dû à la
réduction de la durée des études de CAP.
Dans la mesure où la faiblesse des effectifs par section pesait sur le
coût de formation, un meilleur remplissage des classes a
été recherché. L'effectif moyen, de
11 élèves par classe en 1994, est aujourd'hui de
19 élèves par classe.
Les effectifs d'élèves dans les EMA en formation initiale
s'établissent comme l'indique le tableau
ci-après :
FORMATIONS |
ANNÉES SCOLAIRES |
|||||
|
1994/95 |
1995/96 |
1996/97 |
1997/98 |
1998/99 |
1999/2000 Prévisions |
Commerce |
47 |
72 |
82 |
105 |
125 |
125 |
CAP |
47 |
72 |
82 |
46 |
22 |
66 |
BEP |
- |
- |
- |
59 |
103 |
59 |
Pêches maritimes |
613 |
765 |
741 |
855 |
929 |
809 |
CAP |
452 |
517 |
524 |
575 |
614 |
480 |
BEP |
161 |
248 |
217 |
280 |
315 |
329 |
Commerce/pêche maritime |
222 |
284 |
343 |
396 |
388 |
401 |
BEP Machines |
222 |
284 |
343 |
396 |
388 |
401 |
Cultures marines |
254 |
292 |
331 |
334 |
392 |
402 |
CAP |
67 |
80 |
88 |
65 |
69 |
70 |
BEP |
118 |
137 |
150 |
172 |
210 |
222 |
BAC PRO |
69 |
75 |
93 |
97 |
113 |
110 |
Poissonnier |
10 |
10 |
11 |
21 |
10 |
48 |
CAP |
10 |
10 |
- |
- |
- |
- |
BEP |
- |
- |
11 |
21 |
10 |
48 |
TOTAL |
1 146 |
1 423 |
1 508 |
1 711 |
1 844 |
1 785 |
c) La rénovation des cursus.
S'agissant de
l'enseignement supérieur
, la réforme mise en
oeuvre par la direction des Affaires maritimes comporte deux volets :
- la réforme " STCW "
La convention internationale dite STCW-1978, amendée en 1995, sur les
" normes de formation des gens de mer de la flotte de commerce ", de
même que la convention STCQ-F sur les normes de formations de gens de mer
de la flotte de pêche, on rendu nécessaire une réforme de
l'enseignement maritime supérieur.
Les anciens cursus se sont, ainsi, vus substituer des cursus plus conformes aux
normes internationales. Ces nouvelles formations sont entrées en vigueur
à la rentrée 1998-1999.
- un plan de " spécialisation " pour les ENMM
Conformément aux souhaits de la Direction des Affaires maritimes et des
gens de mer, chaque école a reçu une mission particulière :
. L'école du Havre serait chargée de former des officiers
supérieurs (niveau D1) et de mettre en place des formations axées
sur le portuaire dans le cadre de " Port 2000 ".
. L'école de Saint-Malo serait chargée de la formation des
officiers de deuxième classe et des officiers supérieurs pour la
pêche, ainsi que du développement des nouvelles formations
à la plaisance professionnelle ;
. L'école de Nantes aurait en charge la formation des officiers de
deuxième classe, mais aussi
le contrôle de la qualité de
la formation
. Pour assurer cette nouvelle mission, un centre national de
formation des formateurs de l'enseignement maritime a été mis en
place depuis le mois de janvier 1999.
. Enfin, l'école de Marseille serait chargée des officiers de
niveau supérieur, mais aussi des formations internationales, en ouvrant
ses formations aux élèves étrangers.
Un plan pluriannuel devrait permettre de rénover les quatre
établissements. Les dépenses envisagées pour cet important
programme de restructuration, sont de l'ordre de 70 millions de francs ;
elles s'inscriront dans le cadre des contrats de plan Etat-régions.
Pour
l'enseignement maritime secondaire
, la réforme des CAP et
BEP a fait l'objet d'une concertation au sein de trois groupes de travail pour
le commerce, la pêche et les cultures marines. Elle résulte des
besoins de la profession et des modifications de cursus définis par
l'éducation nationale. Ainsi, les CAP sont-ils passés en 1997 de
3 à 2 ans ; cela semble répondre aux souhaits de la
profession.
La réforme des quatre BEP est achevée puisque le BEP
" cultures marines " et le BEP " marin du commerce " sont
entrés en vigueur à la rentrée 97. Les deux BEP de la
pêche seront inscrits au plan de formation de l'année prochaine.
La définition d'un baccalauréat professionnel pour le commerce et
la pêche devrait, par ailleurs, permettre de créer le maillon
manquant entre le niveau secondaire et le niveau supérieur.
d) Le changement de statut du personnel de l'association de gérance des écoles de formation maritime et aquacole (AGEMA)
Votre
rapporteur pour avis évoquera, enfin, le changement de statut des
personnels de l'AGEMA.
Dès 1997, fut envisagé la création d'un corps des
professeurs des affaires maritimes (PAM) fusionnant les enseignants de l'AGEMA
et les professeurs techniques de l'enseignement maritime (PTEM) qui assurent
les travaux pratiques dans les ENMM.
Au terme d'un arbitrage interministériel rendu le 21 mai dernier,
le passage sous statut public du personnel de l'AGEMA a été
décidé. Il devrait s'effectuer à partir de l'année
prochaine. Les 287 agents de l'AGEMA, sous contrat à durée
indéterminée, se verront proposer un statut d'agent de droit
public, soit titulaires, soit de contractuels.
315 postes budgétaires sont créés dans le projet de loi de
finances pour 2000. Ils permettront, pour les personnels de l'AGEMA qui le
souhaitent, soit l'intégration dans le corps des " professeurs des
lycées professionnels agricoles ", soit le bénéfice
d'un contrat de droit public.
CHAPITRE III -
LES PORTS MARITIMES
A. LES ORIENTATIONS GÉNÉRALES
Les
moyens qu'il est proposé d'allouer aux ports maritimes dans le projet de
loi de finances pour 2000, s'élèvent à 803,4 millions
de francs (DO+AP).
Les priorités annoncées par le Gouvernement sont les
suivantes :
- le renforcement de la sécurité des infrastructures
portuaires de base et, notamment, des accès nautiques des ports. Il
convient, malheureusement, de relever que les crédits destinés
à l'entretien de ces ouvrages d'infrastructures seront simplement
reconduits par rapport à 1999 ;
- la poursuite d'un programme de restauration des infrastructures
portuaires. Le projet de budget " 2000 " prévoit ainsi la
poursuite de grosses réparations sur les infrastructures de base (quais,
digues et jetées) ;
- la réalisation d'un certain nombre d'extensions portuaires.
La
plus importante concerne le projet d'extension des ouvrages portuaires au HAVRE
pour faire face à la croissance soutenue du trafic de marchandises
diverses conteneurisées, autour du projet " Port 2000 ".
Le projet de budget pour 2000 prévoit l'engagement d'une première
tranche de travaux d'infrastructures avec une participation de l'Etat de
220 millions de francs en autorisations de programme.
- l'amélioration de la desserte terrestre des ports maritimes.
Dans le domaine routier, les priorités sont connues. Il s'agit
notamment :
- de la réalisation d'un certain nombre de dessertes transversales
" Ouest-Est " permettant de relier des ports situés sur la
façade atlantique à leur arrière pays et d'élargir
ainsi leur hinterland ;
- de l'amélioration de la desserte routière et
autoroutière du port du Havre, dans le cadre du projet " Port
2000 " ;
- de la création d'un grand axe assurant une continuité
autoroutière de Dunkerque à Bayonne, à proximité du
littoral ;
- de la mise en place de contournements autoroutiers de Paris, au Nord (A
29) et au Sud (A 28) au bénéfice, en particulier, du port du
Havre.
On sait que les crédits budgétaires des routes sont en baisse.
A l'issue du dernier comité interministériel sur les contrats de
plan, le 22 novembre dernier, le Premier ministre s'est plu à
annoncer que la " part routière " dans l'enveloppe globale de
l'Etat dans les contrats de plan Etat-régions passerait de plus du tiers
à moins du quart de l'ensemble. Comment, dès lors, ne pas se
montrer pessimiste à propos de la réalisation de ces
indispensables dessertes!
B. L'ACTIVITÉ GÉNÉRALE DES PORTS MARITIMES
Près de la moitié du commerce
extérieur de
la France exprimé en tonnage (46,9 %) et environ un
cinquième de commerce extérieur de la France exprimé en
valeur (19,2 %), ont été acheminés en utilisant les
services d'un port maritime français.
Les ports et le transport maritimes jouent ainsi un rôle
stratégique dans les échanges internationaux, non seulement pour
les importations de produits de base (pétrole, minerais, charbon,
engrais, produits agro-alimentaires), mais aussi pour les échanges de
produits manufacturés à forte valeur ajoutée.
Les performances de nos ports ne peuvent s'apprécier qu'en tenant compte
de la structure du commerce extérieur français. Les importations
se font pour 3/5 des tonnages avec l'Europe (2/5 avec l'Union
européenne, 1/5 avec les autres pays européens), et sont
composées à près de 50 % par des produits
pétroliers.
Aux exportations, c'est 4/5 des tonnages qui sont destinés aux pays
européens ; 36 % des exportations en tonnage concernent,
cependant, les produits s agricoles et les denrées alimentaires.
En tonnage
, la part de l'acheminement maritime par les ports
français a été, en 1998, de 54,9 % à
l'importation et de 33,2 % à l'exportation.
Par rapport à l'année précédente, ces pourcentages
sont en baisse à l'importation (56,3 % en 1997), et en hausse
à l'exportation (32,9 % en 1997).
En valeur, la part de l'acheminement maritime par les ports français a
baissé plus fortement à l'importation qu'à l'exportation
compte tenu de la baisse des produits pétroliers en 1998.
En 1998, l'activité des ports maritimes de commerce
métropolitains est restée à un niveau
élevé :
336,5 millions de tonnes
, soit une
progression de
+ 3,9 %
par rapport à l'année 1997.
Le trafic des ports autonomes (260,6 millions de tonnes) a augmenté
de 6,4 % tandis que celui des ports d'intérêt national
(71,5 millions de tonnes) a baissé de -3,9 %.
En ce qui concerne
les hydrocarbures
, la reprise des trafics de produits
pétroliers, amorcée en 1996, s'est poursuivie en 1998. Le
contexte de croissance économique a favorisé la consommation
intérieure de produits pétroliers qui a enregistré une
croissance sensible (+ 2,9 %).
La situation des produits pétroliers a été favorable
à la plupart des ports autonomes : sur ces trafics, le Havre
(42,7 millions de tonnes) a progressé de 9,8 %,
Nantes-Saint-Nazaire (20,1 millions de tonnes) de 20,6 %, Dunkerque
(11,8 millions de tonnes) de 7,2 %, Rouen (6,4 millions de
tonnes) de 2,0 % et, enfin, Bordeaux (4,3 millions de tonnes) de
4,0 %.
Le trafic trans-Manche s'est, quant à lui, recentré depuis
quelques années sur l'axe Calais-Douvres, qui accueille plus des 2/3 du
trafic.
Celui-ci, qui avait bénéficié, au début de 1997,
d'un " report de trafic " exceptionnel en provenance du tunnel
endommagé par un incendie, a baissé en 1998 (- 6,5 %). Le
volume total est demeuré cependant à un niveau
élevé (42,3 millions de tonnes), en hausse de
+ 15,5 % par rapport à 1996.
Toutes marchandises confondues, la croissance des tonnages cumulés des
grands ports européens
(ports français inclus) a
été de 3,4 % en 1998.
Parmi les plus importants de ces ports, on constate qu'en dehors
d'Anvers
, qui a poursuivi sa progression (119,8 millions de tonnes,
+ 7,1 %), la progression des trafics a été faible : le
trafic de
Rotterdam
n'a augmenté que de + 1,3 %
avec
cependant un niveau de 314,8 millions de tonnes,
équivalent
presque au trafic de l'ensemble des ports français,
celui
d'Hambourg
(75,8 millions de tonnes) a baissé de - 1,2
% et celui
d'Amsterdam
(55,8 millions de tonnes) de
- 1,3 %, les trafics de
Londres
(56,4 millions de tonnes)
ou
Trieste
(47,2 millions de tonnes) progressant respectivement de
+ 1,1 % et + 1,7 %.
C. LA SITUATION FINANCIÈRE DES PORTS
a) Ports autonomes
Le
chiffre d'affaires des ports autonomes métropolitains, qui regroupe les
prestations de services des ports, s'est établi à
3,24 milliards de francs en 1998.
Il est composé pour 52,9 % par les droits de port, pour
29,07 % par les taxes d'outillage et pour 13,47 % par les redevances
du domaine et des concessions.
En 1998, le résultat net global des ports autonomes a diminué de
55,5 millions de francs par rapport à 1997, et s'est établit
à 102 millions de francs.
DUNKERQUE
En 1998, le chiffre d'affaires du port de Dunkerque a atteint
429,5 millions de francs, enregistrant un fléchissement de
2,6 % par rapport à l'année précédente,
malgré la progression du trafic et notamment de celui des marchandises
conteneurisées ; sa situation géographique qui l'expose
à une vive concurrence le contraint à une politique de
réduction tarifaire pour rester compétitif. Toutefois, le
redressement de sa situation financière se confirme : le port
poursuit son désendettement et la marge brute d'autofinancement continue
à augmenter.
LE HAVRE
En 1998, le chiffre d'affaires du port du Havre a atteint 934 millions de
francs, en progression de 11 % par rapport à l'année
précédente, grâce à l'augmentation du trafic en
particulier de conteneurs dont la hausse a été de 47 %
depuis 1992. L'amélioration significative de sa situation
financière et la politique de désendettement qu'il mène
depuis plusieurs années lui permettent d'assumer de nouveaux
investissements
avec l'engagement en 2000 de l'importante opération
" Port 2000
"
.
ROUEN
En 1998, le chiffre d'affaires du port de Rouen, qui a subi, depuis plusieurs
années, la chute des exportations de céréales, s'est
redressé pour atteindre 341 millions de francs, progressant ainsi
de 4,2 % par rapport à l'année précédente.
La progression du chiffre d'affaires, les mesures de maîtrise des charges
mises en oeuvre par l'établissement et la poursuite du
désendettement permettent de confirmer une amélioration sensible
de l'ensemble des indicateurs financiers.
NANTES SAINT-NAZAIRE
En 1998, le chiffre d'affaires du port de Nantes Saint-Nazaire s'est accru de
9,4 % et a atteint 408 millions de francs, après avoir
diminué de près de 2 % en 1997. Cette progression s'explique
par une très forte augmentation du trafic global du port en 1998, soit +
21,2 %.
La situation financière du port reste saine et le désendettement
se poursuit.
BORDEAUX
En 1998, le chiffre d'affaires du port de Bordeaux a atteint 185 millions
de francs, enregistrant une hausse modeste de 1,5 %.
Bien que la marge brute d'autofinancement progresse de 25 %.
Elle ne peut toutefois pas dissimuler les difficultés financières
du port liées au poids des charges d'exploitation par rapport au trafic
et à l'activité " du port qui souffre de la faiblesse de son
" hinterland " industriel.
MARSEILLE
En 1998, le chiffre d'affaires du port de Marseille a atteint 945 millions
de francs, restant stable par rapport à l'année
précédente. Toutefois, la capacité d'autofinancement brute
s'est sensiblement redressée, passant de 157 millions de francs
à 195 millions de francs, grâce aux efforts et de
réduction des charges d'exploitation développées par le
port. En outre, l'endettement a diminué de 26 millions de francs.
b) Les ports d'intérêt national
En 1998,
pour l'ensemble des concessions portuaires métropolitaines, on a
constaté globalement une augmentation de 2,7 % du chiffre
d'affaires (1,48 milliards de francs) et de 9,85 % de la marge brute
d'autofinancement (467 millions de francs) ; le niveau de la dette a
continué, quant à lui, à décroître
(1,013 milliards de francs, contre 1,13 milliards de francs en 1997).
Il convient de souligner la part prédominante du port de Calais dans
l'ensemble de ces résultats : malgré la concurrence du
tunnel sous la Manche, il a conservé sa position de premier port
français trans-Manche et son chiffre d'affaires représente
37 % du chiffre d'affaires global des ports d'intérêt
national.
D. LES INVESTISSEMENTS RÉALISÉS DANS LES PORTS
1. Les ports autonomes
Les
principaux investissements réalisés ont pour objectif :
- d'adapter et de moderniser l'infrastructure de base (chenaux et
quais) ;
- de financer certaines opérations d'extension de
capacité ;
- de faire face aux nombreuses opérations de grosses
réparations et de restauration.
En 1999, les ¾ des crédits d'investissements alloués aux
ports autonomes auront été consacrés aux opérations
inscrites aux contrats de plan, permettant d'attirer dans nos enceintes
portuaires de nouveaux trafics.
Le ¼ restant sera affecté à des opérations
spécifiques de rétablissement des profondeurs, ainsi qu'aux
réparations de digues, quais et jetées.
Les autorisations de programme mises en place en 1998 ou programmées
pour 1999 se répartissent comme l'indique le tableau
ci-dessous :
(en millions de francs)
|
Etat
|
Participation des ports autonomes Engagements |
TOTAL |
1998 |
84,235 |
75,965 |
160,2 |
1999 (prévision) |
87,771 |
100,126 |
187,896 |
Les
principales opérations sont les suivantes :
Dunkerque :
- dragage du quai de Flandres pour l'exploitation des terminaux conteneurs
au port Ouest ;
- réhabilitation des bâtiments des treuils de l'écluse
Charles de Gaulle ;
- réparation de la porte P3 de l'écluse Charles de
Gaulle ;
- renforcement du Quai à Pondéreux Ouest.
Le Havre :
- réparation de la digue Ouest ;
- remplacement du pont V.
Rouen :
- programme d'approfondissement du chenal maritime ;
Nantes Saint-Nazaire :
- extension de 250 m du terminal à marchandises diverses et
à conteneurs ;
- déplacement du poste roulier n° 1.
Bordeaux :
- approfondissement du chenal de navigation au droit de Bassens ;
- rénovation des écluses des bassins à flot de
Bacalan.
Marseille
- réparation des postes 7 et 8 ;
- remodelage des bassins de la Joliette dans le cadre du projet
Euroméditerranée ;
- réparation des quais de bassins de Radoub.
Les règles de
participation de l'Etat
au financement des ports
autonomes sont fixées par la loi du 29 juin 1965, qui
prévoit les modalités suivantes :
A hauteur de 80 %, l'Etat participe aux dépenses suivantes :
- creusement et création des bassins,
- création et extension des chenaux d'accès maritime et des
plans d'eau des avant-ports,
- construction et extension d'ouvrages de protection contre la mer et
d'écluse d'accès.
A hauteurs de 60 %, il participe aux travaux de création,
d'extension ou de renouvellement des autres ouvrages d'infrastructures et
engins de radoub.
Relevons que les investissements de " superstructures " sont
entièrement à la charge des ports autonomes.
Pour la couverture des dépenses d'infrastructures et de superstructures,
une
enveloppe annuelle d'emprunts
contractés sur le marché
financier, est fixée par le comité des investissements à
caractère économique et social (CIES).
L'évolution de ces autorisations est indiquée dans le tableau
ci-après :
AUTORISATIONS D'EMPRUNTS ACCORDÉES PAR LE CIES
(en millions de francs)
|
1991 |
1992 |
1993 |
1994 |
1995 |
1996 |
1997 |
1998 |
1999 |
Ports autonomes |
275 |
290 |
230 |
255 |
208 |
140 |
60 |
35 |
15 |
Les
opérations, qui revêtent un intérêt direct pour le
développement économique régional, font l'objet de
participations des collectivités locales
concernées, dans
le cadre des contrats de plan Etat-Région ou de conventions
particulières.
Le tableau ci-dessous indique l'évolution des dépenses
d'investissement, de 1990 à 1999, ainsi que leur mode de
financement :
Années
|
1990 |
1991 |
1992 |
1993 |
1994 |
1995 |
1996 |
1997 |
1998 |
1999 |
Montant des paiements (MF) |
958,2 |
1 069,7 |
857,2 |
869,0 |
885,2 |
585,8 |
707,7 |
572,4 |
629,3 |
1 141 |
Etat |
162,1 |
154,2 |
138,6 |
138,6 |
105,9 |
138,2 |
102,6 |
67,8 |
76 |
99 |
Collectivités |
126,5 |
243,7 |
171,3 |
254,9 |
214,3 |
233,8 |
216,2 |
152,7 |
162,5 |
436 |
Emprunt |
109,8 |
153,8 |
170,0 |
140,0 |
191,2 |
223,3 |
136,5 |
30,1 |
0 |
15 |
Fonds propres P.A. |
559,9 |
518,1 |
385,5 |
348,7 |
387,5 |
277,0 |
252,4 |
321,8 |
390,8 |
591 |
En 1998,
les ports autonomes ont donc pu, globalement, financer leurs investissements,
à hauteur de 62 % par autofinancement.
L'Etat a, par ailleurs, financé 12 % de l'investissements, les
collectivités locales et les tiers 26 %, sans recours à
l'emprunt.
Le comité des investissements à caractère
économique et social a prévu, pour 1999, un montant
d'investissements de 1,14 milliards de francs.
E. LES PORTS NON AUTONOMES D'INTÉRÊT NATIONAL
Le tableau ci-dessous retrace le montant des investissements réalisés dans les ports non autonomes d'intérêt national, ainsi que leurs modalités de financement sur la période 1994-1998.
(en milliers de francs)
|
Etat
|
Fonds de concours |
Ensemble |
1994 |
67 180 |
135 185 |
202 365 |
1995 |
43 226 |
38 240 |
81 646 |
1996 |
74 394 |
295 191 |
369 585 |
1997 |
83 088 |
272 969 |
356 057 |
1998 |
86 555 |
173 070 |
259 625 |
Les
opérations qui ont été ainsi financées, sont, en
grande partie, constituées soit d'investissements inscrits aux contrats
de plan Etat-région soit d'interventions de réhabilitation, de
grosses réparations ou de gros entretien des infrastructures de base.
Les crédits ont, notamment, permis de financer, en 1998, les
suivantes :
Boulogne-sur-Mer
:
Poursuite des opérations inscrites aux contrats de plan
(Etat-Région).
En 1998, à Boulogne-sur-Mer, une
deuxième tranche de travaux de restauration de la digue Carnot a
été engagée avec une participation du budget des ports
maritimes de 14,2 millions de francs.
La participation du ministère au contrat de plan du port de Boulogne
s'élève, au total, à 40,3 millions de francs. A la
fin de la gestion de 1998, 31,5 millions de francs d'autorisations de
programme ont été mises en place depuis 1994.
Par ailleurs, l'Etat a pris à nouveau à sa charge les
dépenses d'entretien des profondeurs du port de Boulogne, soit plus de
7 millions de francs.
Calais
:
Réhabilitation d'un site pollué (0,15 millions de francs).
Ces études ont permis un diagnostic et une mise sous surveillance de ce
site, recensé comme potentiellement pollué.
Caen
:
Restauration d'un musoir de l'écluse de Ouistreham (2,175 millions
de francs). Cette opération, engagée à la suite de la
constatation d'une perte d'épaisseur des palplanches, a permis d'assurer
la stabilité de l'ouvrage dont les fonctions de soutènement, de
protection des fondations de l'écluse Est et de point d'amarrage sont
essentielles à l'activité du port. Cette opération s'est
accompagnée du lancement des études en vue de la
réparation du pont de Colombelles.
Saint-Malo
:
Réparations (3,775 millions de francs). L'opération de
réparation urgente du pont des Corsaires a été
engagée à la suite de graves dégâts
occasionnés par un dysfonctionnement des moteurs. La réparation
du quai de Rocabey ainsi que les études en vue de la réparation
des portes aval de l'écluse de Naye ont également
été engagées en 1998.
Brest
:
Réparations de quai (0,6 millions de francs). Un programme global
de réparation des ouvrages du port a ainsi débuté par le
comblement des affouillements du quai Est du 5
ème
bassin.
Lorient
:
Grosses réparations des quais de Kergroise (5,2 millions de
francs). Des tassements de terrains et des cavités ayant
été constatés à l'arrière de ces quais, un
programme de restauration a été pris en considération en
1991. La troisième et dernière tranche des travaux a
été engagée, cette année, afin d'assurer la
stabilité de ces ouvrages dédiés au trafic
agro-alimentaire.
La Rochelle
:
Poursuite de l'extension du terminal forestier. Dans le cadre du programme
d'infrastructures et de superstructures visant à accueillir les produits
de la filière bois, papiers et pâtes à papiers, la
deuxième tranche de travaux d'un montant de 50 millions de francs,
concernant les travaux de réalisation d'un front d'accostage et de
terre-pleins de stockage, a été engagée avec une
participation de 7 millions de francs de l'Etat.
La seconde et la troisième tranche de l'aménagement d'un port de
service dans l'avant-port ont également été
engagées en 1998 pour un montant de 4 millions de francs sur les
fonds du Trésor. D'autres opérations, telles que les
études en vue de la modernisation de l'écluse du bassin à
flot et la démolition de cuves de déchets, ont été
autorisées en 1998.
Nice
:
Approfondissement des quais et bassins du Commerce et des Amiraux
(11,8 millions de francs). Ces travaux, pris en considération en
1997 et s'inscrivant dans un programme global d'aménagement du port, ont
été engagés en 1998. Le coût total de cette
opération, qui devrait permettre au port de répondre
favorablement aux potentialités de développement existant dans
les domaines de la croisière et des liaisons de continuité
territoriale avec la Corse, est de 23,6 millions de francs, dont
11,8 millions de francs financés sur fonds du Trésor.
Pour 1999
, les prévisions d'investissements, en baisse par
rapport à 1998 et 1997, se sont établies, en autorisations de
programme, ainsi que l'indique le tableau ci-dessous :
( en milliers de francs)
|
Etat
|
Fonds de concours |
Ensemble |
1999 |
81 194 |
163 562 |
244 756 |
Boulogne-sur-Mer
:
Poursuite des opérations inscrites aux contrats de plan
Etat-région. En 1999, la troisième tranche de la restauration de
la digue Carnot (7,1 millions de francs), la mise aux normes du quai Jean
Voisin (0,14 millions de francs), ainsi que la remise en état du
tunnel de l'Ave Maria (0,3 millions de francs) et la restructuration des
voies ferrées du faisceau Loubet (0,5 millions de francs) seront
engagées avec une participation totale du budget des ports maritimes de
8,04 millions de francs.
A la fin de la gestion de 1999, 39,54 millions de francs d'autorisations
de programme auront été mises en place depuis 1994.
Par ailleurs, l'Etat prendra à nouveau à sa charge les
dépenses d'entretien des profondeurs du port de Boulogne, soit plus de
6 millions de francs.
Dieppe
:
Réparations. L'Etat prend à sa charge le solde de
l'opération de reconstruction du tronçon sud du quai du Maroc
(1 million de francs), ainsi que les études pour la
réfection du pont Colbert (0,1 million de francs).
Cherbourg
:
Etudes en vue du dragage du bassin à flot. Cette phase d'étude,
pour un montant de 0,99 millions de francs du Trésor, doit
permettre de diagnostiquer les travaux nécessaires pour garantir des
conditions normales d'accès au bassin à flot.
Saint-Malo
:
Réparations. L'Etat participera à 50 % du montant des
travaux de réparation du môle des Noires estimés à
1,5 millions de francs.
Brest
:
Poursuite du programme de réhabilitation des ouvrages. Les travaux de
confortement du quai est du 5
ème
bassin, pour un montant de
0,6 millions de francs en fonds du Trésor seront autorisés.
Lorient et Concarneau
:
Mise en oeuvre du programme arrêté par le CIADT, le 15
décembre 1997, pour un montant de 3 millions de francs en fonds du
Trésor, qui comprend la valorisation des infrastructures de
réparation navale du port de pêche (slipway, quai du Pourquoi-Pas
affecté à l'armement des navires et élévateur
à bateaux), à laquelle se rajoute 1 million de francs en
fonds du Trésor, pour la cale sèche de Concarneau
(décision du CIADT du 15 décembre 1998).
La Rochelle
:
Poursuite des opérations de modernisation engagées. La
troisième et dernière tranche de l'opération d'extension
du terminal forestier de Chef de Baie (3,125 millions de francs) sera
engagée, marquant l'achèvement de l'opération
engagée, en 1996, par la poursuite des travaux de génie civil et
la mise en place des pontons flottants.
Bayonne
:
Engagement d'une opération inscrite au contrat de plan
Etat-Région.
Les procédures administratives de consultation
ayant été menés à leur terme, la première
tranche de l'opération d'amélioration de l'accès dans le
chenal de l'Adour, pour un montant de 4,8 millions de francs en fonds du
Trésor, pourra être autorisée.
Port La Nouvelle
:
Travaux de confortement et d'aménagement du quai Est II. Cette
opération, d'un montant de 3,9 millions de francs en fonds du
Trésor, avait été reportée depuis quatre ans et est
devenue indispensable, compte tenu de la mise en oeuvre d'une grue nouvelle sur
ce quai.
Sète
:
Engagement de la construction du quai multivrac. Cette opération, pour
laquelle l'Etat participe à hauteur de 9,8 millions de francs, sera
engagée en 1999 dès que les procédures administratives,
demandées lors de la prise en considération du projet, auront
été menées à leur terme.
Nice
:
Etudes. Les études préliminaires de l'extension du port en vue
d'un meilleur accueil de la croisière, pour un montant total de
0,9 millions de francs, seront prises en charge à 50 % par
l'Etat.
Ajaccio
:
Réparations. Les travaux de protection contre la corrosion du môle
des trois Maries (0,9 million de francs), résultant des
études menées en 1998, pourront être engagés.
S'agissant du
financement des investissements
, les ports
d'intérêt national, où la maîtrise d'ouvrage de
l'infrastructure appartient à l'Etat, ont tous fait l'objet d'une
concession d'outillage public, généralement à une chambre
de commerce et d'industrie.
En règle générale, la
participation financière
de l'Etat
aux travaux d'infrastructures est de l'ordre d'1/3 du montant de
la dépense.
Le complément est constitué par des fonds de concours du
concessionnaire de l'outillage public, éventuellement relayés par
les collectivités locales intéressées. Pour les travaux de
grosses réparations des infrastructures, l'Etat participe
généralement à hauteur de 50 %.
Les investissements de superstructures sont entièrement à la
charge du concessionnaire de l'outillage public, avec possibilité de
subventions des collectivités locales et de participations
d'opérateurs privés.
Pour la couverture des dépenses d'infrastructures et de superstructures,
une
enveloppe annuelle d'emprunts
est fixée par le Comité
spécialisé " Transports " du Comité des
investissements à caractère économique et social (CIES).
L'évolution de ces autorisations, de 1991 à 1999, est
indiquée dans le tableau ci-dessous :
AUTORISATIONS D'EMPRUNTS ACCORDÉES PAR LE CIES
(en millions de francs)
|
1991 |
1992 |
1993 |
1994 |
1995 |
1996 |
1997 |
1998 |
1999 |
Ports d'intérêt national |
105 |
151 |
103 |
83 |
100 |
79 |
39 |
44,55 |
10,5 |
Les
opérations qui revêtent un intérêt direct pour le
développement économique régional font souvent l'objet
de
participations des collectivités locales
concernées,
dans le cadre des contrats de plan Etat-région ou de conventions
particulières.
Signalons enfin que l'Etat a la charge de l'entretien des installations
d'infrastructures existantes. Une participation financière de
concessionnaire de l'outillage public, qui perçoit par ailleurs les
droits de port sur le navire et la marchandise, est généralement
demandée pour couvrir, en complément de la part de l'Etat, les
dépenses d'entretien. Le cas échéant, s'y ajoutent les
participations des collectivités locales concernées.
F. UN PROJET À SUIVRE : " FASTSHIP "
Le
projet de liaison maritime rapide " FastShip " entre la France et les
Etats-Unis repose sur la mise en place d'un nouveau mode de transports
intermodal fondé sur un service transatlantique maritime assuré
par des navires porte-conteneurs rapides entre un port américain unique,
Philadelphie, et un port unique du continent européen, Cherbourg.
Il vise à établir une chaîne de transport d'un coût
et d'un délai intermédiaire entre le fret aérien et le
trafic conteneurisé traditionnel, (traversée de l'Atlantique en
trois à quatre jours au lieu de six à sept jours actuellement et
accélération des cadences de chargement et de déchargement
des porte-conteneurs grâce à un nouveau système de
manutention permettant de réduire très significativement la
durée de l'escale des navires).
Le choix du port de Cherbourg pour la partie européenne repose sur
diverses considérations :
- considérations
d'ordre nautique
. Cherbourg, port naturel
en eau profonde, ne nécessite pas de dragage, se situe à
l'entrée du rail du détroit du Pas-de-Calais et n'est pas soumis
aux contraintes de réduction de vitesse sur une grande partie de son
trajet européen ;
- considérations
logistiques
: Cherbourg est
relié de façon très satisfaisante au réseau routier
européen sur des voies non saturées dans le sens Ouest-Est. Le
fait que Cherbourg bénéficie d'ores et déjà de
liaisons trans-Manche répond à l'un des objectifs du
marché de FastShip, orienté à 25 % vers le
Royaume-Uni ;
- considérations relatives à
l'exploitation
portuaire
: Cherbourg dispose de surfaces qui peuvent être
agrandies et le concessionnaire a développé une démarche
qualité ayant abouti à une qualification ISO 9002.
Le projet repose, on l'a dit, d'abord sur la vitesse du navire
(" FastShip ") qui pourrait atteindre 42 noeuds.
Long de 265 mètres et haut de 30 mètres, ce navire
serait doté de turbines à gaz couplées à des
propulseurs à eau qui remplacent les hélices traditionnelles.
Le projet FastShip est aussi un projet logistique s'appuyant, du
côté américain, sur une " distribution "
routière à 85 %, (60 % du PNB américain se situe
à moins de 12 heures par route de Philadelphie).
Une première analyse, menées par les bureaux d'étude, a
permis de déterminer la " faisabilité " de la
distribution en moins de 36 heures à partir de l'heure de
départ ou d'arrivée du navire FastShip à Cherbourg vers
les destinations potentielles majeures en Europe. Pour la desserte ferroviaire,
les " hubs " de Muizen, Francfort, Milan, Lyon et Madrid sont
envisagées.
Le projet FastShip s'inscrirait dans un créneau de marchandises à
haute valeur ajoutée, sensibles aux délais de livraisons.
Le trafic porterait sur 25 % environ de ce type de marchandises entre
l'Europe et les États-Unis. Il viserait, d'une part, à prendre
une part de marché de 5 % environ sur le fret aérien, ainsi
qu'une part de 18 et 24 % des marchandises à haute valeur
ajoutée du marché maritime, soit 3 à 4 % du trafic
maritime.
Le trafic de " FastShip " pourrait, ainsi, provenir à
45 % de l'" aérien " et à 55 % du
" maritime ".
Le coût global du projet pourrait s'élever à plus
d'1 milliard de dollars.
L'aménagement portuaire
nécessaire comprendrait :
- des infrastructures publiques qui se répartiraient en deux
tranches, l'une de 180 millions de francs portant sur le quai des Flamands
et le remblaiement de terre-pleins, l'autre de 75 millions de francs
portant sur le quai des Mielles ;
- des superstructures qui relèveraient de deux maîtrises
d'ouvrage :
a) une zone de transbordement avec passerelle de déchargement et de
chargement
sous maîtrise d'ouvrage privée
pour un montant
d'environ 750 millions de francs ;
. une zone de soutage sous maîtrise d'ouvrage privée, pour un
montant compris entre 40 et 100 millions de francs ;
b) l'aménagement de la partie publique,
sous la maîtrise
d'ouvrage de la Chambre de Commerce et d'Industrie de Cherbourg-Cotentin
,
à hauteur de 75 millions de francs.
Au-delà des investissements prévus au prochain contrat de plan
Etat-région, plusieurs adaptations seront à envisager au niveau
de la desserte routière et notamment :
- la construction d'une quatrième voie, entre les routes
départementales 116 et 901 ;
- la création d'une " liaison assurant la continuité du
réseau autoroutier " (LACRA) entre Caen et Cherbourg ;
- la construction d'un franchissement dénivelé du giratoire
ouest du barreau des Flamands, à l'entrée du port.
Il conviendra aussi d'améliorer la desserte ferroviaire du port de
Cherbourg avec notamment l'électrification de la ligne
Mézidon-Tours et surtout le raccordement aux grands réseaux de
TGV.
Il y a aujourd'hui quelques raisons d'être optimistes. Les pouvoirs
publics annoncent leur volonté d'aboutir à la réalisation
du projet aux côtés de la chambre de commerce et d'industrie de
Cherbourg-Cotentin. Chacun est conscient que ce projet est susceptible
d'apporter de grandes perspectives de développement et d'emploi pour
Cherbourg et sa région.
*
* *
Suivant les conclusions de son rapporteur pour avis, la Commission des Affaires économiques a émis un avis défavorable à l'adoption des crédits de la mer inscrits au projet de loi de finances pour 2000.
1
L'" établissement national
des
invalides de la mer " qui finance la sécurité sociale des
marins.
2
Convention internationale signée en juillet 1992 et liant,
actuellement, dix-huit pays : les treize de l'Union européenne qui
ont un littoral, la Norvège, la Pologne, le Canada, la Russie et la
Croatie.