CHAPITRE III -
LE BUDGET DES PME, DU COMMERCE ET DE L'ARTISANAT POUR
1999
I. LES CRÉDITS DE LA POLITIQUE EN FAVEUR DES PME, DU COMMERCE ET DE L'ARTISANAT POUR 1999 SONT MAINTENUS AU NIVEAU ADOPTÉ POUR 1998
A. LES CRÉDITS DU SECRÉTARIAT D'ÉTAT AUX PME, AU COMMERCE ET À L'ARTISANAT
Les
crédits inscrits au titre des PME, du commerce et de l'artisanat dans le
projet de loi de finances pour 1999 s'élèvent à
386,9 millions de francs (en dépenses ordinaires et crédits
de paiement), en diminution de 8,9 % par rapport à 1998.
Toutefois, compte tenu des modifications de la nomenclature budgétaire
-et en particulier du transfert de dépenses des titres III et V du
budget des PME, du commerce et de l'artisanat à celui des services
communs et finances- à structure constante,
ces crédits se
stabilisent à peu près au niveau de l'exercice
précédent, soit 425 millions de francs.
ÉVOLUTION DES CRÉDITS DU SECRÉTARIAT
D'ÉTAT AUX PME,
AU COMMERCE ET À L'ARTISANAT
(en millions de francs)
Nature des crédits |
LFI 1998 |
PLF 1999 |
Evolution en % |
Dépenses ordinaires |
401,6 |
358,4 |
-10,8 % |
Dépenses en capital |
23,1 |
28,5 |
+23,4 % |
TOTAL |
424,7 |
386,9 |
-8,9 % |
Dépenses transférées 1 |
|
38,3 |
|
Total à structure constante |
424,7 |
425,2 |
+0,1% |
Source
: PLF 1999
(1)
Dépenses transférées du
budget des PME, commerce et artisanat, au budget des services communs et
finances.
1. Les moyens des services
L'ensemble des emplois et des crédits de fonctionnement
du
secrétariat d'Etat aux petites et moyennes entreprises, du commerce et
de l'artisanat sont transférés sur le budget des services communs
du ministère de l'économie et des finances.
Sur ce budget, 38,08 millions de francs sont inscrits au titre de ce
transfert, soit une augmentation de 4 % par rapport au budget pour 1998. Ce
transfert correspond à l'intégration des services du commerce et
de l'artisanat dans une direction du commerce intérieur, de l'artisanat
et des services, au sein du ministère de l'économie et des
finances.
Le secrétaire d'Etat aux PME, au commerce et à l'artisanat a
indiqué devant votre commission que cette réforme permettra de
faire "
rentrer les préoccupations des PME parmi celles du
ministère de l'économie et des finances ".
Votre rapporteur pour avis souhaiterait qu'il en soit ainsi, mais se doit de
souligner les risques que fait courir l'intégration des services du
secrétariat d'Etat au sein du ministère de l'économie et
des finances à la politique en faveur des PME. Ce ministère a, en
effet, très souvent été un frein aux initiatives de
simplification ou de réduction de la fiscalité en faveur des PME.
2. Les aides au commerce et à l'artisanat
Hors
bonifications d'intérêts des prêts aux artisans, les
crédits d'intervention et d'investissement du budget du commerce et de
l'artisanat sont réduits de près de 1 %, passant de 238,1
à 235,9 millions de francs.
Cette évolution recouvre une baisse des crédits d'intervention et
une augmentation des crédits d'investissement. Le tableau ci-dessous
retrace la répartition par nature des dépenses du budget.
RÉPARTITION PAR NATURE DES DÉPENSES DU SECRÉTARIAT D'ÉTAT AUX PME, AU COMMERCE ET À L'ARTISANAT
(en millions de francs)
|
LFI 1998 |
PLF 1999 |
Evolution en % |
Moyens des services (titre III) |
36,6 |
0 |
-100 % 1 |
Interventions publiques (titre IV) |
365 |
358,4 |
-1,8 % |
dont |
|
|
|
Interventions en faveur du commerce et de l'artisanat |
215 |
202,4 |
-3,5 % |
Investissements (titre V) |
0,3 |
0 |
-100 % 1 |
Subventions d'équipement (titre VI) |
23,01 |
28,5 |
+23,9 % |
TOTAL |
425,07 |
386,9 |
-8,98 % |
Source
: PLF 1999
(1)
Transfert.
a) Une baisse des crédits d'intervention
Les
crédits d'intervention du titre IV qui représentent
53,6 % des crédits du secrétariat d'Etat
s'élèvent à 358,4 millions de francs, en diminution de
1,8 % par rapport au budget pour 1998.
Les crédits consacrés aux interventions en faveur du commerce et
de l'artisanat s'élèvent à 202,4 millions de francs,
en diminution de 3,5 % par rapport aux crédits correspondants pour
1998.
INTERVENTIONS PUBLIQUES (en millions de francs)
|
LFI
1998
|
PLF 1999 |
Evolution
|
Interventions en faveur de l'artisanat |
155,0 |
137,4 |
-11,3 % |
Interventions en faveur du commerce |
60,0 |
65 |
+ 8,3 % |
TOTAL |
215 |
202,4 |
-3,5 % |
Cette
diminution recouvre des évolutions contrastées :
-
une réduction de 11,3 % des moyens d'intervention en
faveur de l'artisanat,
qui s'élèvent à 137,4 millions
de francs contre 155 millions de francs en 1998. La baisse des
crédits alloués aux actions territoriales est la principale cause
de la régression des crédits de l'artisanat, les crédits
des aides à la formation et des aides à l'entreprise étant
stables. Cette diminution s'explique, comme en 1997, par un recentrage du
financement de l'animation économique des chambres des métiers
sur le FISAC ;
-
une augmentation de 8,3 % des dotations en faveur du
commerce,
qui s'élèvent à 65 millions de francs,
contre 60 millions de francs en 1998, sous l'effet d'une augmentation des
crédits consacrés à l'aide à la formation. Ces
moyens nouveaux devraient être consacrés à la
création de stages et à la prise en charge de la
rémunération des stagiaires.
b) Une légère progression des crédits d'investissement
Les
crédits d'investissement exprimés en crédits de paiement
s'élèvent à 28,5 millions de francs, en progression
de 23,4 % par rapport à 1998, après une augmentation de
138,9 % en 1998 et une baisse de 50,3 % en 1997.
Sur ce montant, 23,5 millions de francs de crédits de paiement
devraient être consacrés aux aides au commerce et à
l'artisanat dans les zones sensibles, prévues dans le cadre du XIe plan
Etat-Région, soit une augmentation de 17,5 % par rapport aux
crédits correspondants pour 1998.
Le Fonds d'aménagement des structures artisanales devrait
bénéficier des 5 millions restants, ce qui représente
un quasi-doublement des crédits de ce fonds.
c) Les prêts bonifiés aux artisans
Le
financement des entreprises par le biais des prêts bonifiés
constitue la troisième priorité d'action du ministère,
après la formation et les actions économiques et territoriales.
Destinés à financer l'installation et la mise aux normes des
entreprises artisanales, ces prêts bonifiés peuvent
également bénéficier, depuis un arrêté du
25 avril 1997, à l'alimentation de détail et à
la restauration traditionnelle.
En 1998, avec 150 millions de francs d'interventions budgétaires,
une enveloppe de 1,90 milliard de francs a été
distribuée aux entreprises au taux de 3,5 %. Pour 1999, les
crédits budgétaires s'élèvent à
151 millions de francs et devraient permettre de distribuer une enveloppe
de 2 milliards de francs.
B. LES RESSOURCES EXTRA-BUDGÉTAIRES CONSACRÉES AUX PME, AU COMMERCE ET À L'ARTISANAT
Les
crédits du secrétariat d'Etat aux PME, commerce et artisanat sont
complétés par les crédits du Fonds d'intervention pour la
sauvegarde de l'artisanat et du commerce (FISAC).
Alimenté par un prélèvement sur l'excédent du
produit de la taxe d'aide au commerce et à l'artisanat,
créé par la loi n° 72-657 du 13 juillet 1972, ce
fonds est destiné à préserver l'équilibre entre les
différentes formes de commerce et à maintenir des commerces et
des services de proximité.
La dotation du FISAC pour 1999 devrait s'élever à
400 millions comme en 1998, soit un montant comparable à celui du
budget du secrétariat d'Etat aux PME, au commerce et à
l'artisanat.
Les subventions attribuées par le FISAC permettent de financer une
vingtaine de catégories d'opérations. Plus de 50 % des
subventions sont cependant accordées à
quatre catégories d'opérations :
- les opérations de rénovation de halles et
marchés ;
- les opérations en faveur des quartiers sensibles ;
- les opérations de restructuration de l'artisanat et du commerce
(ORAC) ;
- les opérations " 1.000 villages de France " ;
Les opérations financées par le FISAC doivent, sauf exception,
être présentées et conduites par une collectivité
locale, un organisme public ou une association professionnelle et être
menées en concertation avec les différents partenaires
concernés.
Les décisions d'attribution des aides sont prises par le ministre, au vu
des avis émis par une commission, composée de
représentants des chambres consulaires, de professionnels du commerce et
de l'artisanat, et de maires.
Votre commission estime, depuis plusieurs années, qu'une partie des
attributions de cette commission devrait être déconcentrée
au niveau local, afin de réduire les délais d'attribution des
subventions. Elle s'interroge sur les raisons pour lesquelles le ministre
persiste à vouloir écarter cette solution.
C. L'EFFORT FINANCIER DES POUVOIRS PUBLICS EN FAVEUR DES PME
En
application de l'article 106 de la loi de finances pour 1996, voté
à l'initiative du Parlement, le projet de loi de finances pour 1999 doit
être assorti, d'une annexe -dite " jaune budgétaire "-, qui
retrace l'ensemble des efforts financiers de l'Etat en faveur des PME en 1998
et pour 1999.
Pour 1999, les aides budgétaires directes de l'ensemble des
ministères sont évaluées à 81,03 milliards de
francs.
Les budgets concernés sont, par ordre d'importance de leur intervention,
ceux de l'emploi et de la solidarité, de l'économie, des finances
et de l'industrie, de la recherche, de l'agriculture et de la pêche et de
l'aménagement du territoire.
Ces crédits sont complétés par les ressources
affectées du FISAC, des fonds locaux d'adaptation du commerce rural et
de nombreuses taxes parafiscales. Au total, en 1999, ces ressources se sont
élevées à 1,4 milliard de francs.
A ces crédits, il faut ajouter le concours des organismes consulaires,
financés par une imposition additionnelle à la taxe
professionnelle, pour les chambres de commerce et d'industrie et par une taxe
pour frais de chambre des métiers pour ces dernières. Les
chambres consulaires apportent un soutien important aux PME. Elles disposent
d'une gamme étendue de services pour soutenir le développement
des entreprises, dont votre rapporteur pour avis souhaite souligner la
qualité.
En outre, sont comptabilisées au sein de l'effort financier de l'Etat en
faveur des petites et moyennes entreprises, les dépenses fiscales qui
résultent des dispositions fiscales en faveur des PME. Leur montant pour
1999 est évalué à 14 milliards de francs.