II. LES CRÉDITS DES ORGANISMES
Certains aspects saillants des budgets et de la gestion des organismes de l'audiovisuel public ont été pris en compte dans la présentation générale qui précède. On rappellera essentiellement ici le budget prévisionnel de chaque organisme.
1. France Télévision
•
France 2
Le total des ressources de France 2 augmentera de 2,5 %
(+ 128,7 millions de francs par rapport à un budget de
5,1 milliards de francs en 1998).
Les ressources publiques destinées à France 2 progresseront de
120,5 millions de francs (+ 4,9 %), dont
+ 223,5 millions de francs pour la redevance (+ 9,5 %), les
crédits budgétaires étant supprimés
(- 103 millions de francs).
Les ressources propres de France 2 augmenteront de 0,3 % en
conséquence d'une augmentation de 0,5 % des ressources
publicitaires (+ 12,2 millions de francs) et d'une stabilisation
à 70 millions de francs des autres ressources propres.
Ceci se traduit par l'évolution suivante de la structure du budget de
France 2 :
- la part des ressources publiques est de 48,7 % contre 47,6 % en
1998 ;
- la part des ressources publicitaires est de 47,5 % (51,3 % pour
l'ensemble des ressources propres) contre 48,4 % en 1998.
|
PLF 1999 |
Variation
en valeur
|
Variation
en %
|
Part dans le projet de PLF 1999 |
Redevance |
2 588,0 |
+ 223,5 |
+ 9,5 % |
48,7 % |
Crédits budgétaires |
|
|
|
|
SGPM |
|
- 103,0 |
- 100,0 % |
|
MAE-COOP |
|
|
|
|
Total crédits budgétaires |
|
- 103,0 |
- 100,0 % |
|
Total ressources publiques |
2 588,0 |
+ 120,5 |
+ 4,9 % |
48,7 % |
Ressources propres
|
2 526,0 |
+ 12,2 |
+ 0,5 |
47,5 % |
Parrainage |
132,0 |
- 4,0 |
- 2,9 % |
2,5 % |
Total publicité et parrainage |
2 658,0 |
+ 8,2 |
+ 0,3 % |
50,0 % |
Autres ressources propres |
70,0 |
+ 0,0 |
+ 0,0 % |
1,3 % |
Total ressources propres |
2 728,0 |
+ 8,2 |
+ 0,3 % |
51,3 % |
Total des ressources |
5 316,0 |
+ 128,7 |
+ 2,5 % |
100,0 % |
•
France 3
Le total des ressources de France 3 augmentant de 3,6 %
(+ 205,8 millions de francs par rapport à un budget de
5,6 milliards de francs en 1998).
Les ressources publiques destinées à France 3 augmenteront de
144,9 millions de francs (+ 4,3 %), dont + 248 millions de
francs pour la redevance (+ 7,5 %), les crédits
budgétaires disparaissent (- 103,1 millions de francs).
Les ressources propres de France 3 augmenteront de 2,7 % en
conséquence d'une augmentation de 3,6 % des ressources
publicitaires (+ 62,9 millions de francs) et d'une diminution de
0,5 % des autres ressources propres (- 2 millions de francs).
Ceci se traduit de la façon suivante, dans la structure du budget de
France 3 :
- la part des ressources publiques est de 60,6 % contre 60,2 % en
1998 ;
- la part des ressources publicitaires stabilisée à 30,9 %
(39,4 % pour l'ensemble des ressources propres).
|
|
Variation
en valeur
|
Variation
en %
|
Part dans le projet de PLF 1999 |
Redevance |
3 543,0 |
+ 248,0 |
+ 7,5 % |
60,6 % |
Crédits budgétaires |
|
|
|
|
SGPM |
|
- 103,1 |
- 100,0 % |
|
MAE-COOP |
|
|
|
|
Total crédits budgétaires |
|
- 103,1 |
- 100,0 % |
|
Total ressources publiques |
2 543,0 |
+ 144,9 |
+ 4,3 % |
60,6% |
Ressources propres
|
1 806,9 |
+ 62,9 |
+ 3,6 % |
30,9 % |
Parrainage |
100,9 |
+ 0,0 |
+ 0,0 % |
1,7 % |
Total publicité et parrainage |
1 907,8 |
+ 62,9 |
+ 3,4 % |
32,6 % |
Autres ressources propres |
398,4 |
- 2,0 |
- 0,5 % |
6,8 % |
Total ressources propres |
2 306,2 |
+ 60,9 |
+ 2,7 % |
39,4 % |
Total des ressources |
5 849,2 |
+ 205,8 |
+ 3,6 % |
100,0 % |
Les deux
chaînes de France Télévision vont aborder en 1999 une phase
clé de leur développement, avec la discussion du projet de loi
qui prévoit de rassembler France 2, France 3 et une
société intégrant la Cinquième et la Sept-Arte dans
une société holding France Télévision, qui
prévoit par ailleurs, on l'a évoqué ci-dessus, la
diminution à 5 minutes de la durée horaire des messages
publicitaires.
Le débat parlementaire devra être l'occasion d'une
réflexion sur le rôle, les missions et l'organisation du secteur
public de l'audiovisuel qu'il n'est pas possible d'anticiper dans le
présent rapport budgétaire au-delà des aspects financiers
mentionnés plus haut. Il conviendra d'élaborer à cette
occasion une réponse à la crise d'identité que traverse la
télévision publique, devant l'évolution de la
communication audiovisuelle, une crise qui se traduit par un affaissement des
taux d'audience dans lequel il est actuellement difficile de distinguer ce qui
est dû à l'amorce d'un repli " structurel " des
télévisions généralistes, et ce qui relève
du positionnement insuffisamment clair des chaînes publiques.
L'élaboration des plans stratégiques de France 2 et de France 3
apparaît comme une contribution à la réflexion qu'il
convient d'engager.
Rappelons à cet égard que France 2 a retenu deux axes
majeurs :
- contribuer au renforcement de la cohésion sociale, participer à
l'enrichissement de l'identité culturelle et se présenter comme
une chaîne généraliste porteuse de valeurs positives ;
- diversifier l'offre de services et de programmes afin de mieux
répondre à la demande du public et de faire face aux nouvelles
formes de concurrence ;
- mieux mobiliser les ressources de l'entreprise.
France 3 a aussi identifié trois missions fondamentales :
- renforcer les programmes nationaux ;
- contribuer au développement des nouveaux services de France
Télévision ;
- développer l'offre régionale de programmes. A cet égard,
le projet " Proxima " prévoit de renforcer les pôles de
décision locaux par rapport aux régionaux. Au lieu des treize
directions régionales actuelles, la chaîne serait divisée
en sept grandes directions, divisées en vingt-deux régions
correspondant aux circonscriptions administratives. Deux groupes de travail ont
été mise en place. L'objectif est de mieux résister
à la concurrence des chaînes privées sur l'information
locale, dont les téléspectateurs sont demandeurs.
2. Les chaînes du cinquième canal
•
La Cinquième
Le total des ressources de la Cinquième augmentera de 2,9 %
(+ 22,6 millions de francs par rapport à un budget de
781 millions de francs en 1998).
Les ressources publiques de la Cinquième augmenteront de
23,6 millions de francs (+ 3,1 %), dont
+ 63,6 millions de francs pour la redevance (+ 8,9 %), les
crédits budgétaires disparaissant (- 40 millions de
francs).
Les ressources propres de la Cinquième diminueront de 3,3 % en
conséquence d'une stabilisation des ressources publicitaires à
19,3 millions de francs et d'une diminution de 12,2 % des autres
ressources propres (- 1 million de francs).
En ce qui concerne la structure du budget de la Cinquième, on notera que
les ressources publiques représenteront 96,4 % du budget.
•
La Sept-Arte
Le total des ressources de la Sept-Arte augmentera de 2,9 %
(+ 29,3 millions de francs par rapport à un budget de
1,03 milliard de francs en 1998).
Les ressources publiques de la Sept-Arte augmenteront de 31,6 millions de
francs (+ 3,2 %), dont + 73,2 millions de francs pour la
redevance (+ 7,7 %), les crédits budgétaires
étant supprimés (- 41,5 millions de francs).
Les ressources propres de la Sept-Arte diminueront de 19,4 % en
conséquence de la diminution de 2,4 millions de francs des recettes
commerciales.
En ce qui concerne la structure du budget de la Sept-Arte, on notera que les
ressources publiques représenteront 99 % du budget.
La plus grande partie des mesures nouvelles destinées à la
Cinquième et à la Sept-Arte seront consacrées à
l'enrichissement des deux antennes (35,4 millions de francs).
Les budgets de programmes de La Cinquième et de la Sept/Arte seront
accrus afin de permettre à ces sociétés d'élargir
leurs possibilités de programmation (5,5 millions de francs et
23,9 millions de francs respectivement).
L'augmentation de la contribution de la Sept/Arte au GEIE ARTE permettra
à ce dernier de financier une amélioration des programmes de
l'avant-première partie de soirée et la diffusion d'une
cinquantaine de documentaires supplémentaires.
Cette nouvelle grille est conçue pour faciliter l'enchaînement
entre les programmes de La Cinquième et ceux de la SEPT/ARTE, au moment
où l'installation des deux sociétés dans un siège
commun préfigure leur fusion à la suite de l'adoption du projet
de loi sur la communication audiovisuelle déposé à
l'Assemblée nationale.
On peut toutefois s'interroger sur les modalités choisies pour
l'enchaînement des programmes des deux chaînes autour de 19 heures.
En particulier, la diffusion d'un bulletin d'informations sur l'antenne d'Arte
paraît vouée à concurrencer le journal de France 2, dont le
contenu vient précisément d'être réorienté
vers les nouvelles internationales.
3. Les autres organismes
•
Radio France
Le projet de budget de Radio France, pour 1999, s'élève à
2 814,3 millions de francs contre 2 749,5 millions de francs en 1998
(+2,4 %), soit le double de l'inflation prévisionnelle, contre une
hausse de 2 % en 1998.
Une mesure nouvelle de 10,2 millions de francs devra permettre à la
société de mieux assurer en 1999 les principaux objectifs de sa
modernisation.
S'agissant des différentes antennes, la priorité est à
l'amélioration de la politique d'offre de programmes et au renforcement
de l'information, notamment sur France Inter.
La politique qui sera conduite devra également s'attacher à
l'optimisation des moyens accordés au développement des
programmes de proximité, et au renouvellement des publics des principaux
programmes. Ceci complétera l'extension de la couverture du Mouv, dont
l'audit réalisé en début d'année avait
montré la nécessité, et qui demeure insuffisante.
•
RFO
Le budget de RFO s'élèvera à 1 251,8 millions de
francs en 1999, enregistrant une progression de 3 % par rapport à
1998.
Il consolide ainsi l'augmentation des moyens consacrés aux programmes
régionaux intervenue dans le cadre du budget de la société
pour 1998 et comporte une mesure nouvelle significative (10,3 millions de
francs) pour lui permettre de développer ses programmes propres et en
enrichir le contenu.
La poursuite des travaux immobilisés destinés à permettre
la relocalisation des stations régionales de Guadeloupe et de Guyane
sera financée dans le cadre de la loi de finances rectificative de fin
d'année 1998.
Le projet de finances pour 1999 prend acte de résultats moins
défavorables, en matière de recettes publicitaires, que ceux
qu'avaient laissé attendre les simulations prises en compte dans la
construction des projets de loi de finances pour 1997 et 1998 à la suite
des modifications du cahier des charges de la société
décidées en 1996 (suppression de la publicité sur le
deuxième canal télévisuel et interdiction de la
publicité de marques sur les antennes radiophoniques).
•
INA
En diminution de 1,2 % par rapport au budget présenté par la
loi de finances pour 1998, le budget de l'Institut national de l'audiovisuel
progressera de 4,5 % par rapport au budget adopté par le conseil
d'administration de cet établissement.
Celui-ci traduisait l'engagement de l'Institut dans une démarche
d'adaptation de ses charges à la diminution de ses ressources
(prestations d'archivage pour France 2 et France 3 et cessions de droits
audiovisuels).
Une mesure nouvelle importante (13,8 millions de francs) permettra
d'amplifier la numérisation de la chaîne d'exploitation des
archives, améliorant le service rendu aux diffuseurs par l'INA et
confortant ainsi ses ressources commerciales.
En outre, le lancement d'un plan de sauvegarde et de restauration des archives
devrait donner à l'INA les moyens de mieux remplir sa mission
patrimoniale.