B. LES RESULTATS DE L'ENSEIGNEMENT AGRICOLE
Ils peuvent être appréciés au niveau des résultats aux examens et diplômes, et à celui des conditions d'insertion professionnelle des diplômés.
1. Les taux de réussite aux examens
Le deuxième schéma prévisionnel national des formations agricoles (1993-1997) retenait l'objectif d'une amélioration des taux de réussite aux examens afin de parvenir à un taux d'obtention des diplômes pour 80 % des élèves dans les trois ans suivant l'entrée dans le cycle de formation.
Il n'est pas possible, compte tenu du « suivi » par cohorte que nécessite l'évaluation de cet objectif, d'apprécier le chemin parcouru au terme des deux premières années d'application du schéma.
L'évolution annuelle des taux de réussite aux examens, qui varient selon la nature du diplôme, permet cependant de donner des indications, et d'enregistrer des tendances contrastées :
* Au vu des résultats de la session de 1995, on constate ainsi pour les formations de niveau V ;
- une confirmation de la tendance à l'amélioration des résultats du CAPA, de 72,6 % de réussite en 1993 à 79,4 % (CAPA traditionnel) et 82,3 % (CAPA associés) en 1995 ;
- la même évolution caractérise les résultats du BEPA, les résultats des BEPA rénovés (77,2 % de réussite) étant cependant inférieurs aux résultats, qui ne concerne plus que des effectifs très réduits, des BEPA traditionnels (82,3 %).
* En revanche, les évolutions sont moins favorables pour les formations de niveau IV et III :
Si les résultats de baccalauréats généraux sont en progrès continus (63,5 % en 1993, 68,8 % en 1994 pour le baccalauréat D', 71,4 % en 1995 pour le baccalauréat S), les résultats des baccalauréats technologiques se situent à un niveau un peu inférieur (69,1 %), ainsi que les résultats des BTSA dont les taux de réussite stagnent depuis deux ans à 69 %.
2. L'insertion professionnelle
Après de premières enquêtes menées en 1985 et 1989 sur le devenir des diplômés de l'enseignement agricole public, la direction générale de l'enseignement et de la recherche du ministère de l'agriculture a entrepris, à partir de 1993, de mener avec le concours de l'ENESAD de Dijon des enquêtes périodiques portant sur l'ensemble de l'enseignement agricole, secteurs public et privé confondus, et tendant à une analyse tous les deux ans des résultats de l'ensemble des filières.
ï La première enquête menée en 1993 avait porté sur le devenir professionnel des élèves scolarisés en classes terminales en 1988-1989 : elle concluait, comme le soulignait votre rapporteur dans son avis sur le projet de budget pour 1995, au maintien à un très bon niveau des taux d'insertion, en dépit de l'allongement de la période de recherche d'emploi, et aussi à une forte corrélation entre les diplômes obtenus et le type d'emploi occupé, qui témoigne d'une adaptation très satisfaisante des formations aux offres d'emploi.
ï L'enquête effectuée en 1994 a porté sur le devenir professionnel des sortants de BEPA et de BTSA en 1990. Ses résultats confirment également, en dépit de l'incidence de certaines évolutions inhérentes au contexte économique et social (raréfaction des emplois « stables », allongement des périodes d'emploi précaire avant l'accès à un emploi stable), l'excellente adaptation des formations agricoles aux emplois disponibles et les bonnes insertions, comparativement à d'autres filières de formation professionnelles, des diplômés de ces formations, que les diplômes obtenus soient de niveau V, comme le BEPA, ou III, comme le BTSA.
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Pour les titulaires du BEPA
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l'enquête, qui a porté sur 10.061 diplômés (soit
près de 45 % de la population concernée) met en évidence
les données suivantes :
- 74,1 % des BEPA diplômés en 1990 occupent un emploi (contre 73 % en 1993), cet emploi n'étant toutefois considéré comme stable que dans 61 % des cas ;
- la proportion des diplômés passant par des contrats à durée déterminée augmente de 10 % par rapport à 1993, mais les taux de chômage restent stables (12,4 % en 1994, dont 17 % pour les filles et seulement 7,3 % pour les garçons), ainsi que la durée moyenne de recherche d'emploi (3,7 mois) ;
- les secteurs d'activités sont assez diversifiés, avec une cohérence forte entre les options suivies et l'emploi, deux secteurs se détachant nettement : l'agriculture (34,9 % des emplois), mais aussi le secteur « santé et social » (26,5 %) ce qui tendrait à indiquer que certains BEPA de services (en particulier celui d'auxiliaire sociale en milieu rural), peuvent correspondre à de réels gisements d'emploi.
* Pour les titulaires de BTSA . l'enquête, qui portait sur 3.382 diplômés de 1990 (55,7% de l'effectif concerné), a également donné des résultats très encourageants :
- 92 % des titulaires du BTSA occupent un emploi (89,6 % en 1993), cet emploi étant considéré comme stable dans 80 % des cas ;
- le taux de chômage reste globalement bas bien qu'il soit nettement supérieur parmi les diplômées (8,1 % contre 4 % pour les garçons). En revanche, le délai moyen d'obtention d'un emploi stable augmente (21 mois en 1994) le premier emploi, obtenu plus rapidement, étant souvent un contrat à durée déterminée ;
- enfin, 84,7 % des diplômés occupent un emploi dans le secteur agricole ou dans des secteurs liés à l'agriculture.