II. POUR 2025, UN BUDGET DES FORCES DE SÉCURITÉ RELATIVEMENT « PRÉSERVÉ » DANS UN CONTEXTE BUDGÉTAIRE TENDU

A. DES CRÉDITS DE LA POLICE ET DE LA GENDARMERIE PROGRESSENT DE PRÈS DE 1 MILLARD D'EUROS, TANDIS QUE LE BUDGET DE L'ÉTAT SE CONTRACTE

Pour 2025, les crédits demandés au titre des forces de sécurité intérieure sont en légère hausse :

- s'agissant du programme 176 « Police nationale », ils s'élèvent à 13,7 milliards d'euros en AE, soit une hausse de 2,9 % de 383 millions d'euros par rapport à la loi de finances initiale (LFI) pour 2024 (+ 383 millions d'euros) et à 13,4 milliards d'euros en CP, soit une hausse de 3,4 % (+ 437 millions d'euros) ;

- s'agissant du programme 152 « Gendarmerie nationale », ils s'élèvent à 11,4 milliards d'euros en AE, soit une hausse de 3 % (+ 335 millions d'euros) et à 10,9 milliards d'euros en CP, soit une hausse de 5,2 % (+ 538 millions d'euros).

Ainsi, au total, ces deux missions connaîtraient une hausse en de près de 1 milliard d'euros en CP et à périmètre constant, soit une progression de 4,2 % par rapport à la LFI 2024.

Évolution des crédits de paiement
des programmes 176 « Police nationale » et 152 « Gendarmerie nationale » à périmètre courant entre la LFI 2024 et le PLF 2025

(en millions euros)

Source : commission des lois du Sénat, d'après les documents budgétaires

Cette hausse est à replacer dans le contexte financier actuel et du budget de rigueur qui s'impose désormais à la France, dont le déficit public a continué de se dégrader jusqu'à atteindre aujourd'hui des niveaux extrêmement préoccupants (6,1 % du produit intérieur brut en 2024). Dans le même temps, en effet, les dépenses nettes du budget de l'État, hors charge de la dette et à périmètre constant, se contracteraient de 2,5 milliards d'euros selon la commission des finances du Sénat1(*), soit une nette rupture avec la période 2020-2024 marquée par une forte hausse des dépenses, y compris après la fin de la crise sanitaire.

Ainsi, à cette aune, les budgets de la police et de la gendarmerie font figure de budgets relativement « préservés ». Sur les 32 missions du budget général de l'État2(*), seules neuf autres missions connaitraient en 2025 une hausse des crédits de plus de 100 millions d'euros, tandis que seules trois autres missions connaîtraient une hausse de plus de 500 millions d'euros.


* 1 Source : commission des finances du Sénat, Rapport général provisoire relatif au PLF 2025, Tome I. Total hors charge de la dette et hors « Audiovisuel public » (La budgétisation des dépenses relatives au financement de l'audiovisuel public prévue à compter de 2025 correspond à un accroissement de périmètre)

* 2 Hors la mission « Engagements financiers de l'État », qui comporte essentiellement les crédits liés à la charge de la dette.

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