B. « LES CHARGES DE GUTENBERG, LA CONCURRENCE DE ZUCKERBERG »
Selon l'enquête du ministère sur l'année 2022, la presse retire 70,2 % de ses recettes des ventes et 29,8 % de la publicité et des annonces.
Sur 20 ans :
ü les recettes de vente ont diminué de 48,2 % ;
ü les recettes tirées de la publicité de 70,2 %.
Les ressources de la presse en 2022
Les racines de cette crise sont connues et ont été amplement analysées par le rapporteur pour avis : captation des revenus publicitaires par les grandes plateformes numériques, qui perçoivent plus de 70 % du marché d'une publicité en ligne désormais dominante, concurrence de l'information disponible gratuitement en ligne - dont la fiabilité et l'objectivité sont au demeurant plus que contestables -, difficultés à assurer une transition rentable vers le numérique, hausse des charges supportées par les titres, avec ces dernières années le coût du papier et de l'énergie1(*). Pour reprendre la formule d'une personne auditionnée par le rapporteur pour avis, « la presse a les charges de Gutenberg et la concurrence de Zuckerberg », en référence au fondateur de Facebook.
Avant même tout débat sur l'indépendance des médias, le rapporteur pour avis rappelle que la première condition d'existence d'une presse libre et indépendante demeure sa viabilité économique, qui est aujourd'hui loin d'être assurée, d'autant plus que les auditions laissent entrevoir une année 2024 peu favorable.
* 1 Voir à ce propos le rapport sur la presse quotidienne régionale : https://www.senat.fr/rap/r21-805/r21-805.html