C. L'ONERA, UN CHAMPION EUROPÉEN QUI DOIT ÊTRE SOUTENU
Au cours de son audition, le président de l'ONERA a présenté une situation encourageante sur les perspectives de l'opérateur, avec un carnet de commandes, notamment étrangères, en forte augmentation.
Évolution du montant des commandes (en M€)
Source: ONERA
L'année 2023 s'est ainsi traduite par un niveau record de commandes (177 M€), porté par la DGA, la DGAC et les industriels.
Si la France demeure le principal client de l'opérateur, la Belgique, les Pays-Bas mais également l'Inde et les États-Unis représentent une part non négligeable (de l'ordre de 15 %) du carnet de commandes de l'opérateur.
Plusieurs évènements intervenus en 2024 (réduction de la subvention pour charges de service public et de la subvention pour charges d'investissement, décalage de notification, réduction de produits) sont cependant de nature à fragiliser certaines actions mises en oeuvre par l'ONERA. En particulier, la baisse de la subvention pour charges d'investissement liée au projet immobilier PRISME (regroupement et modernisation des emprises en Ile-de-France) conduit à des tensions sur la poursuite de cet ambitieux projet déjà engagé.
De manière plus structurelle, l'activité de l'ONERA est confrontée à différents freins qu'il conviendrait de lever.
En premier lieu, la prise en compte dans le plafond d'emplois des doctorants au prorata du montant de la rémunération financée par l'opérateur est source de tension sur ses ressources humaines. Cette situation se traduit par une possible concurrence entre doctorants et salariés en CDI, une « externalisation » de la rémunération des doctorants conduisant, à terme, à priver l'opérateur de la maîtrise de la stratégie scientifique et un moindre attachement du doctorant à l'ONERA, alors que les doctorants constituent le premier vivier de recrutement des scientifiques employés par l'Office. Les rapporteurs renouvellent donc leur recommandation de revoir cette règle de prise en compte des doctorants dans les effectifs de l'ONERA en les comptabilisant en « hors plafond ».
En deuxième lieu, si des efforts ont été consentis en matière salariale, les niveaux de rémunération proposés par l'opérateur demeurent inférieurs à ceux du secteur privé, ce qui n'est pas sans conséquence sur la fidélisation.
Enfin, en troisième et dernier lieu, les souffleries nécessitent d'importants investissements, que la subvention pour charges d'investissement ne permet de financer que partiellement.