B. DEUX FONDAMENTAUX DE LA POLITIQUE DE DÉFENSE FRANÇAISE CONFORTÉS : LA DISSUASION NUCLÉAIRE ET LE GROUPE AÉRONAVAL
1. Plus de 50 milliards d'euros au titre de la dissuasion nucléaire
Les dépenses d'équipement ont notamment vocation à financer la modernisation de la dissuasion nucléaire, dans ses deux composantes aéroportées et océaniques.
Les dépenses liées à cette opération stratégique représenteraient environ 13 % de l'enveloppe globale, soit une proportion stable par rapport à la précédente LPM, qui représenterait une dépense de plus de 50 milliards d'euros.
Le rapport annexé rappelle ainsi que « la dissuasion nucléaire reste une composante essentielle de notre défense nationale » et précise que l'effort de modernisation porte sur les deux composantes de la dissuasion (aéroportée et océanique) et à la fois :
- dans le domaine des armes, avec la mise en place de missiles nucléaires aéroportés air-sol moyenne portée améliorés (ASMP-A) rénovés et la préparation de la quatrième génération de missiles aéroportés ainsi que la poursuite des évolutions du missile M51 pour la composante océanique ;
- dans le domaine des porteurs de ces armes, avec les travaux sur les prochaines générations d'avions (évolution du Rafale et préparation de l'avion de combat futur « SCAF ») et de sous-marins (SNLE de troisième génération) ;
- les moyens de transmission associés seraient également modernisés.
2. Le porte-avions de nouvelle génération : 5 milliards d'euros dédiés au lancement des travaux
Le groupe aéronaval eu coeur duquel se trouve le porte-avions constitue un autre pilier fondamental de l'outil de défense français, aussi bien au service de la dissuasion que de la projection de puissance.
La programmation serait notamment marquée par le lancement des travaux de construction du Porte-avions de nouvelle génération (PA-Ng) à propulsion nucléaire qui a vocation à remplacer le Charles-de-Gaulle à compter de 2038 (5 milliards d'euros sur la période).
De premiers jalons sont posés, avec le lancement de la réalisation prévu pour 2025/2026 et les premiers essais en mer à horizon 2036/2037. Le rapport annexé précise que programme d'ensemble PA-Ng sera conduit pour garantir la pérennité des compétences « propulsion nucléaire » dans la BITD française.
Le coût global du programme est quant à lui estimé à environ 10 milliards d'euros, le complément devant donc être financé par une prochaine programmation.
Il est également prévu que des études de coûts permettront au Gouvernement de présenter au Parlement, en 2028, une estimation des crédits nécessaires à la réalisation d'un second porte-avions de nouvelle génération. Celui-ci ne fait cependant à ce stade pas partie de la programmation des besoins physiques.