B. L'ENSEIGNEMENT FRANÇAIS AU LIBAN MENACÉ D'EFFONDREMENT

Le réseau au Liban compte 55 établissements et 16 % des effectifs mondiaux scolarisés dans l'EFE soit 59 000 élèves.

Le secteur de l'éducation, reconnu comme particulièrement performant au Liban, est extrêmement fragilisé par la crise sans précédent que traverse ce pays. C'est un risque majeur pour la francophonie dont ce pays est l'un des piliers.

ü Le réseau de l'EFE au Liban est en très grande difficulté, face à la baisse du nombre d'inscriptions (de l'ordre de 9 % à la rentrée 2021 pour les établissements conventionnés), aux difficultés de recouvrement des frais de scolarité, et au départ de nombreux enseignants (le salaire moyen d'un enseignant recruté local dans un établissement d'enseignement français étant aujourd'hui équivalent à 200 USD).

ü Le réseau libanais, qui est l'un des piliers de l'EFE, doit continuer à être aidé de façon spécifique. La seule mise à contribution de la trésorerie de l'AEFE (10 M€) n'apporte pas de perspectives durables. En 2020, 21 M€ d'aides directes ont été consacrées au réseau libanais. En 2021, ce sont 18,6 M€ d'aides directes qui sont en cours de versement. 4 établissements partenaires ont été conventionnés à titre temporaire pour pouvoir bénéficier de personnels mis à disposition. En 2022, des crédits budgétaires doivent venir prolonger et compléter ces mesures de soutien.

ü Le concours du MEAE au Fonds pour les écoles francophones chrétiennes au Moyen-Orient, soit 1 M€ en 2020, puis à nouveau 1 M€ en 2021, doit être reconduit et renforcé. Ce fonds permet d'agréger diverses sources de financement (OEuvre d'Orient, collectivités territoriales) pour des écoles qui jouent un rôle essentiel puisqu'elles scolarisent 20 % des élèves au Liban.

C. UN CONTRAT D'OBJECTIFS ET DE MOYENS SANS CESSE REPORTÉ

Le dernier contrat d'objectifs et de moyens (COM) de l'Agence pour l'enseignement français à l'étranger (AEFE) portait sur les années 2016-2018. Il a été prolongé une première fois en 2019 dans l'attente des orientations du plan de développement de l'enseignement français à l'étranger, puis une seconde fois en 2020 en raison de la crise sanitaire.

Ce contrat d'objectifs et de moyens n'a toujours pas été soumis pour avis aux commissions parlementaires compétentes, comme le prévoit la loi du 27 juillet 2010 relative à l'action extérieure de l'État. Le droit de regard du Parlement sur la stratégie mise en oeuvre est ainsi mis à mal, au mépris de l'article 1 er de la loi de 2010.

Conformément à cette même loi, il conviendra que ce nouveau COM garantisse des moyens suffisants dans la durée pour assurer la mise en oeuvre des objectifs ambitieux fixés.

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