C. DES RÉSULTATS AU RENDEZ-VOUS

En 2020, le groupe FMM a poursuivi sa progression, avec des résultats d'audience records puisqu'il a enregistré 251 millions de contacts hebdomadaires sur ses trois médias, soit une hausse de 21 % par rapport à 2019, dont 166 millions sur les offres linéaires (+16%) et 85 millions (+ 34 %) sur le numérique.

Sur l'ensemble de l'année 2020, près de 2,5 milliards de contenus (vidéos et sons) ont été consultés, soit une hausse de 56 % par rapport à l'année précédente (1,5 milliard en 2019).

+ 21%

+ 56%

Si ces bons résultats ont été favorisés par la pandémie, la progression se poursuit en 2021, preuve de la confiance de l'opinion envers les médias de service public. France 24 en français a franchi récemment la barre des 4 millions d'abonnés sur Twitter. Sur la période juin-juillet 2021, France 24 en français a dépassé la BBC en termes de nombre de vues sur Youtube .

D. UN FINANCEMENT A L'AVENIR TOUJOURS AUSSI INCERTAIN

Sans surprise et conformément à la trajectoire budgétaire définie en 2018, qui prévoit une baisse de sa dotation de 3,5 M€ sur la période 2018-2022, le projet de loi de finances pour 2022 comporte une dotation de 254,2 M€ pour FMM , en baisse de 0,5 M€ par rapport à 2021.

Cette dotation représente la principale source de financement de l'opérateur, qui comprend aussi une petite part de ressources propres (recettes publicitaires et de distribution, subventions de l'AFD et des bailleurs internationaux). Après une forte baisse en 2020 (à 9,3 M€) du fait du démantèlement du site de diffusion chypriote et de la pandémie, une hausse des ressources propres est attendue en 2021 et 2022 (13,3 M€ et 13,7 M€), avec la reprise du marché publicitaire et l'augmentation du financement des bailleurs.

Un rigoureux plan d'économies mis en oeuvre dès 2018 comprenant notamment des réductions ciblées du réseau de distribution, des mutualisations éditoriales (autorisant la suppression d'une trentaine de postes), la renégociation de certains contrats (bail immobilier du siège, prestation de production TV) et une politique de modération salariale, ainsi que des efforts de bonne gestion, ont permis de contenir les charges d'exploitation.

Cependant, l'entreprise subit une augmentation mécanique de certaines charges, comme la masse salariale (+1,2% par an), constituée aux 2/3 de salaires de journalistes, du fait notamment des automatismes liés à l'ancienneté.

Par ailleurs, la question de l'avenir du financement se pose désormais de manière pressante, avec la disparition programmée (en 2023) de la  taxe d'habitation, support de collecte de la contribution à l'audiovisuel public (CAP). Or, il n'y a pour l'instant aucune réflexion sur le devenir de la CAP, principale ressource financière de FMM (et des autres opérateurs de l'audiovisuel public). A ce jour, FMM n'a aucune visibilité sur l'avenir de son financement, ce qui obère sa capacité à se projeter dans le futur . Il faudrait notamment que l'opérateur se lance dès 2022 dans l'élaboration du prochain COM, mais comment pourrait-il le faire dans ces conditions ? La commission des affaires étrangères souhaite que ce sujet soit pris en compte et débattu, notamment dans le cadre de la campagne pour l'élection présidentielle. Elle plaide pour une solution impliquant le maintien d'une recette dédiée à l'audiovisuel public, seule à même de garantir son indépendance .

Enfin, les financements externes sont un apport précieux, mais non sécurisé du fait de leur caractère temporaire, et fastidieux à renouveler. Il faudrait assurer leur pérennité en prévoyant des enveloppes dédiées directement dans les budgets dont ils émanent (budget du ministère des affaires étrangères s'agissant de la subvention actuellement versée par l'AFD au titre de l'aide au développement, budget septennal de l'Union européenne s'agissant des projets ENTR et Infomigrant s).

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