II. MALGRÉ LE DYNAMISME DU TRAFIC AÉRIEN, UN PAVILLON FRANÇAIS QUI DEMEURE EN DIFFICULTÉ
A. LA FORTE CROISSANCE DU TRAFIC AÉRIEN SE POURSUIT
1. Un transport de passagers qui continue d'augmenter à un rythme soutenu
En métropole, le trafic de passagers a atteint 167,3 millions de passagers en 2018, soit une croissance annuelle de 5,2 %. Cette dynamique est principalement due au trafic international dont le taux de croissance annuel moyen a été de 5,6 %, au trafic reliant la métropole aux territoires d'outre-mer (+ 10,3 %) et aux liaisons transversales (+ 9,9 %) reliant des villes régionales. Les liaisons radiales, reliant Paris, continuent de reculer (- 1,7 %), principalement au profit du train.
Cette tendance se confirme au premier semestre 2019 : le nombre de passagers a augmenté de 5,9 % par rapport à la même période en 2018.
2. Un trafic de fret aérien qui subit les tensions commerciales internationales
Après des années de croissance marquée (+ 3,2 % en 2018 ; + 3,9 % en moyenne annuelle entre 2008 et 2018), le fret aérien mesuré en tonnes-kilomètres, a reculé de 3,6 %, dans le contexte des tensions commerciales internationales.
B. LA CROISSANCE DU TRAFIC AÉRIEN N'AMÉLIORE PAS LA SITUATION D'UN PAVILLON FRANÇAIS EN DIFFICULTÉ
1. Des parts de marché du pavillon français qui continuent de diminuer face à la concurrence des compagnies à bas coût
La croissance du trafic de passagers au premier trimestre 2019 (+ 5,9 % par rapport à 2018) a plus bénéficié aux compagnies étrangères (+ 7 %) qu'au pavillon français (+ 4,4 %).
En conséquence, les compagnies aériennes françaises continuent de perdre des parts de marché face à la concurrence étrangère : la part des transporteurs français dans le trafic de passagers s'établit à 41 % en passagers transportés (- 0,6 points par rapport à 2018). Ces chiffres s'inscrivent dans une tendance de chute continue , les parts de marché du pavillon français ayant reculé d'un tiers en vingt ans . Les compagnies françaises subissent principalement la concurrence des compagnies à bas coût , dont la part dans le trafic total de passagers continue de croître (35 % en 2018, contre 30 % en 2015).
2. Faillites d'Aigle Azur et de XL Airways, fragilités persistantes d'Air France : un pavillon français à la peine
En septembre et octobre dernier, deux compagnies nationales , Aigle Azur et XL Airways , ont fait faillite , occasionnant la suppression de près de 2 000 emplois. Si ces faillites reflètent un mouvement plus général de consolidation du secteur du transport aérien, elles mettent surtout en lumière la fragilité des compagnies nationales.
Bien que sa situation se redresse progressivement, à la faveur notamment d'un apaisement du climat social consécutif à la conclusion d'un accord entre la direction et les représentants syndicaux en 2018, Air France continue d'enregistrer des résultats largement inférieurs à ceux de ses principaux concurrents européens et de son partenaire KLM (marge de 2 % en 2018 contre 9 % pour la compagnie néerlandaise).
Alors que l'avenir des compagnies nationales demeure incertain, dans un marché de plus en plus concurrentiel, la rapporteure pour avis appelle le Gouvernement à prendre la mesure des enjeux. Maintenir un pavillon national est essentiel pour un pays du rang de la France, pionnier de l'aérien : attributs de notre souveraineté, les compagnies nationales sont autant les vectrices de notre lien avec le monde, que les garantes de l'aménagement de notre territoire.