2. La formation doit être renforcée
Votre rapporteure a par ailleurs constaté, au cours des auditions auxquelles elle a procédé, que les professionnels se sentent trop souvent démunis face aux victimes de violences. Les gendarmes et les agents de police n'ont pas tous reçu de formation initiale ou continue sur les violences conjugales. Ils ne savent pas toujours comment réagir quand ils y sont confrontés, en particulier face aux hésitations comportementales de la victime et à ses revirements sur la bonne conduite à tenir : l'expérience montre qu'il faut plusieurs départs temporaires à la victime avant une rupture définitive. Les professionnels doivent impérativement être familiarisés avec les ressorts psychologiques intervenant dans ce type de situation. Si les membres des brigades de protection de la famille actuellement mises en place suivent des formations adaptées, il convient sans doute de s'en inspirer afin de généraliser la formation.
De la même manière, si une formation continue est assurée à l'école nationale de la magistrature (ENM), il est regrettable qu'elle ne soit pas obligatoire pour tous les magistrats, dès le stade de leur formation initiale.
La proposition de loi prévoit la remise d'un rapport par le Gouvernement au Parlement sur l'instauration d'une formation destinée à tous les professionnels intervenant auprès des victimes de violences au sein du couple : votre rapporteure estime urgent qu'elle soit effectivement mise en oeuvre.
Enfin, la violence entre les hommes et les femmes découle de représentations sociales et psychiques construites sur une très longue période. Pour la combattre, la sensibilisation des jeunes générations doit débuter le plus tôt possible afin que le respect entre les sexes fasse partie intégrante du discours critique. Dans cet objectif, la proposition de loi introduit l'idée de délivrer une formation à l'égalité entre les hommes et les femmes, destinée à la fois aux élèves, au sein de l'enseignement de l'éducation civique, et aux enseignants lors de leur formation dans les instituts universitaires de formation des maîtres (IUFM). Votre commission ne peut que se rallier pleinement à cette démarche innovante.