B. LE RALENTISSEMENT DE LA CROISSANCE FREINE LA RÉALISATION DES OBJECTIFS DU MILLÉNAIRE POUR LE DÉVELOPPEMENT
Le net ralentissement de la croissance risque naturellement de freiner les progrès sur la voie de la réduction de la pauvreté et de la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le Développement.
Selon les projections de l'Organisation internationale du travail, il pourrait y avoir 30 millions de nouveaux chômeurs en 2009, dont 23 millions dans les pays en développement. En Afrique subsaharienne, le ralentissement de la croissance élimine essentiellement toute chance de voir reculer la pauvreté en 2009 comme on l'espérait avant la crise.
La crise alimentaire et la nouvelle crise financière mondiale annulent en grande partie les progrès accomplis dans la lutte contre la faim et la malnutrition. Les estimations de la Banque mondiale font craindre que 53 millions de personnes supplémentaires passent sous le seuil de 1,25 dollar par jour.
C. UNE RÉPONSE INTERNATIONALE S'ORGANISE DANS UN CONTEXTE DE FORTE TENSION BUDGÉTAIRE
L'attention s'est initialement tournée vers les effets de la crise et les mesures à prendre dans les pays développés et les grands marchés émergents qui sont étroitement intégrés aux marchés financiers internationaux. Mais à mesure que la crise s'est étendue à d'autres pays à revenu plus faible, il est aujourd'hui évident que l'action menée à l'échelon mondial devait tenir compte de l'impact de la crise sur ces pays et des graves répercussions qu'elle risque d'avoir sur les perspectives de développement.
APD nette émanant des membres du Comité d'aide au développement
(en milliards de dollars constants 2007)
Source : OCDE
En 2008, les apports nets totaux d'aide publique au développement (APD) en provenance des membres du Comité d'aide au développement (CAD) de l'OCDE se sont accrus de 10,2 % en termes réels pour s'établir à 119,8 milliards de dollars, chiffre le plus élevé jamais atteint. Ce montant représente 0,30 % du revenu national brut (RNB) cumulé de l'ensemble des membres du CAD.
Les données préliminaires montrent que les apports nets d'APD bilatérale des donneurs du CAD à l'Afrique en 2008 ont totalisé 26 milliards de dollars, dont 22,5 milliards à destination de l'Afrique subsaharienne. Sans tenir compte des dons au titre de l'allégement de la dette dont le montant est volatil, l'aide bilatérale consentie à l'Afrique et à l'Afrique subsaharienne s'est accrue de respectivement 10,6 % et 10 % en valeur réelle.
Les dirigeants réunis à Londres, le 2 avril 2009, à l'occasion du sommet du Groupe des 20 (G-20), ont fait un grand pas en appelant à mener une action mondiale concertée contre la crise. Les textes issus du sommet témoignent d'une vive inquiétude face aux graves retombées que la crise pourrait avoir sur le développement.
Cette augmentation est encourageante, après le recul de l'APD en 2006 et 2007. En termes réels, l'aide fournie par les membres du CAD en 2008 a cependant été inférieure de quelques 29 milliards de dollars à l'objectif retenu au sommet de Gleneagles, qui est de porter les flux annuels d'aide à 130 milliards de dollars d'ici à 2010. En Afrique subsaharienne, l'APD a été inférieure d'environ 20 milliards de dollars à l'objectif de 50 milliards de dollars par an.
Source : OCDE