c) La francophonie, vecteur de l'intégration en France
L'enrichissement des programmes scolaires d'un volet sur la francophonie est également envisagé aussi bien pour honorer la mémoire des personnages illustres qui ont fait la francophonie et transmettre leur héritage aux générations suivantes, que pour promouvoir les valeurs fondatrices de cette francophonie, en particulier le combat pour la diversité culturelle et la culture démocratique des droits de l'homme. Cette démarche est susceptible de faire de la francophonie un vecteur de l'intégration en valorisant la forte identité multiculturelle attachée au monde francophone. En effet, cette action est appelée notamment à permettre aux jeunes Français issus de l'immigration de faire le lien entre leurs racines parentales et leur nationalité française, à travers la célébration dans les manuels scolaires de grandes figures de la culture francophone d'origine africaine ou asiatique telles que Senghor, Bourguiba, Sihanouk, etc.
Votre rapporteur pour avis regrette que le lien de la langue ne soit pas suffisamment ou soit mal exploité par l'école. L'école, investie d'une mission centrale d'intégration, se doit de s'appuyer encore plus fortement sur l'apprentissage du français auprès des élèves issus de l'immigration et d'aller au-delà de l'enseignement « technique » de la langue (grammaire, orthographe, vocabulaire, syntaxe) en insistant sur la dimension culturelle qui s'attache à la langue française : en particulier les valeurs qu'elle sous-tend, dont la diversité culturelle, et les figures de proue de la francophonie (Césaire, Senghor, Bourguiba, Sihanouk, etc.). L'intégration par la langue est un enjeu fondamental : votre rapporteur pour avis en voit l'illustration précisément en outre-mer, puisqu'à La Réunion, un certain nombre de nos compatriotes d'origine mahoraise éprouvent des difficultés à s'intégrer à l'école et dans le milieu professionnel faute de maîtriser suffisamment la langue de leur propre pays, le français.