D. LA RELANCE DE L'ÉDUCATION ARTISTIQUE : UN ENJEU POUR L'ÉDUCATION ET POUR LA CULTURE
1. Les crédits inscrits au projet de budget
Le projet de budget pour 2007 consacre, hors dépenses de personnel, 29,59 millions d'euros en crédits de paiement comme en autorisations d'engagement, à l'action 2 « Soutien à l'éducation artistique ».
Si l'on excepte la subvention pour charge de service public de 0,65 million d'euros versée au Centre national de la cinématographie pour financer la numérisation et la diffusion dans le secteur commercial de 2 000 oeuvres documentaires, l'essentiel de l'enveloppe budgétaire de l'action permet au ministère d'apporter son soutien à des projets éducatifs locaux .
Les 29 millions d'euros qui leur sont consacrés permettent le financement :
- des actions réalisées dans les établissements scolaires ou universitaires, en dehors du temps scolaire, dans le cadre de dispositifs partenariaux (ateliers, classes culturelles, classes à projets artistiques et culturels), à hauteur de 12,8 millions d'euros ;
- des missions éducatives des structures artistiques et culturelles , à hauteur de 6,8 millions d'euros ;
- des actions prévues dans les conventions passées avec les collectivités territoriales , pour 2,8 millions d'euros ;
- de la formation des enseignants et des intervenants à hauteur de 6,5 millions d'euros .
Ces crédits sont déconcentrés dans leur très grande majorité (87 %).
En 2007, un demi million d'euros supplémentaire sera alloué à cette action pour la poursuite du plan de relance pour l'éducation artistique et culturelle , en partenariat avec le ministère de l'éducation nationale.
2. Le plan de relance pour l'éducation artistique et culturelle
Le plan de relance pour l'éducation artistique et culturelle, présenté par le ministre chargé de la culture et le ministre chargé de l'éducation nationale, le 3 janvier 2005, s'est fixé 5 objectifs principaux.
• Le renforcement du rôle de pilotage
dévolu à l'Etat.
Conformément au plan, un « Haut conseil de l'éducation artistique et culturelle » a été mis en place par les deux ministres le 19 octobre 2005.
Celui-ci est investi d'une triple mission d'analyse prospective, de préparation et d'évaluation. Il a présenté, le 21 juin 2006 un premier compte rendu de ses travaux.
• Le renforcement de la coopération
avec les collectivités territoriales
Le plan privilégie tout particulièrement la relance du partenariat avec les collectivités territoriales. A cette fin, des groupes de pilotage réunissant, à l'initiative de recteur et des acteurs régionaux des affaires culturelles, tous les acteurs concernés, doivent être progressivement mis en place. Fin 2005, 6 des 30 académies avaient procédé à leur mise en place.
Le renforcement de la coopération avec les collectivités territoriales doit conduire à privilégier les projets donnant lieu à des conventions avec les collectivités , que ces projets concernent les actions en dehors du temps scolaire ou les actions en milieu scolaire. Le plan prévoit d'encourager la création de groupement d'intérêt public ou, à l'initiative des collectivités territoriales, d'établissements publics de coopération culturelle , pour mener à bien ces projets.
• La mobilisation des acteurs :
structures culturelles et établissements scolaires
Le versement aux établissements culturels et artistiques d'une subvention de fonctionnement est dorénavant subordonné à la production d'une action éducative. Le ministère reconnaît cependant que ce principe n'est appliqué que progressivement, et que la proportion de structures qui ont inclus un volet d'action éducative dans leur contrat d'objectifs varie encore beaucoup d'une région à l'autre.
Chacun des nouveaux établissements publics a, en revanche, bénéficié du concours d'un enseignant mis à disposition par l'éducation nationale.
Chaque établissement scolaire doit, parallèlement, élaborer un projet d'établissement comprenant un volet artistique et culturel.
• L'amélioration de la
formation
Des accords de coopération entre les Directions régionales des affaires culturelles (DRAC) et les Instituts universitaires de formation des maîtres (IUFM) sur les dominantes « arts et culture » et les certifications complémentaires doivent être mis en place dans le cadre des expériences pilotes. Les personnels relevant des ministères de la culture et de l'éducation nationale doivent être accueillis dans des pôles nationaux de ressources et bénéficier de formation mixtes ou croisées.
Les jeunes artistes et professionnels de la culture, en formation initiale dans les établissements d'enseignement supérieur relevant du ministère de la culture, sont encouragés à transmettre leur art en intervenant à l'école ou au collège.
L'année 2005 correspond à une stabilisation des crédits consacrés par les DRAC à la formation des enseignants, après la chute enregistrée en 2004. 5 DRAC ont indiqué que des établissements d'enseignement supérieur avaient investi dans la formation aux démarches de transmission dans les domaines artistiques et culturels.
• L'ouverture européenne
Une ouverture sur l'Europe est recherchée à travers la relance des classes européennes du patrimoine, et l'insertion de projets d'éducation artistiques dans les jumelages entre établissements scolaires.
Cinq directions régionales des affaires culturelles ont ainsi soutenu une dizaine de projets comportant une dimension européenne.