CONCLUSION
Le service public de la radio est fortement identifié par les Français, qu'il s'agisse des radios d'information, de débat, radios de culture et de diffusion musicale, radio incitant les jeunes à s'engager, radios françaises audibles dans le monde (y compris sur les zones à risque de violence ou d'atteinte à la démocratie). L'ancrage du service public radiophonique doit demeurer dans l'esprit du citoyen, à l'instar de la Maison de la Radio, de la « Maison ronde », aux bords de la Seine, proche de tous.
L'attachement au service public de la télévision est nécessaire et compte tenu d'une concurrence forte, imaginative, réactive en permanence, de la tentation forte d'un zapping facile, la « télévision de service public » ne sera jamais dans une situation confortable. Car elle ne peut être uniquement l'alternative à la télévision privée, par essence économique et commerciale.
La commission des affaires culturelles se réjouit de la bonne gestion de l'argent de la redevance (respect du contrat d'objectifs et de moyens, recherche d'économies et de synergies, commandes à la création française, diffusion d'oeuvres et de programmes plus culturels que commerciaux, etc), mais ne peut se contenter de cette seule remarque.
Si ARTE, chaîne franco-allemande, si France 5, bonne élève du PAF, montrent d'évidents signes de succès, c'est parce qu'elles ont toutes deux une forte spécificité, une valeur ajoutée pour le téléspectateur.
Celui-ci, appelé à devenir un véritable « actionnaire de fait » du secteur public télévisuel, veut une différence, un supplément d'âme, un apport culturel accessible, une proximité du vécu de chaque citoyen.
La commission des affaires culturelles ne ménagera pas ses efforts, avec ses collègues du Sénat, pour donner les moyens de ses ambitions à cette « télévision, propriété du public ».
Il faudra renoncer à une tentation de ceux que l'audiovisuel emploie (rémunère, sur l'argent de la redevance) pour l'autocélébration, l'autosatisfaction, la simple incantation de « LA CULTURE DE LA DIFFÉRENCE ».
Il faudra, tournant le dos à la téléréalité qui n'est en fait que de la « téléscénarisation », revenir à la réalité (et au rêve) du Français de tous les jours, de tous les lieux, de tous les milieux.
C'est l'ardente obligation de l'audiovisuel public que de préférer au « téléconsommateur » le « téléacteur ». Une télévision publique pour tous, payée par tous (sauf par les plus démunis et les plus fragiles", donnant l'envie de bouger, de s'aérer, d'échanger, de s'engager.
Cette ambition doit être durablement soutenue.