II. LES DÉPENSES ORDINAIRES
Les dépenses ordinaires de l'armée de terre s'élèveront en 2002 à 4,76 milliards d'euros, soit 1 % de plus qu'en 2001. Les dépenses de rémunérations et de charges sociales progresseront de 1,3 %, soit un niveau légèrement supérieur à l'hypothèse de hausse des prix. Les dépenses de fonctionnement représenteront 866 millions d'euros, soit 0,2 % de moins qu'en 2001, les économies liées à la diminution du format étant compensées par des dotations supplémentaires, au profit, en particulier, de l'activité des forces.
A. LES RÉMUNÉRATIONS ET CHARGES SOCIALES
1. L'évolution des effectifs de l'armée de terre en 2002
Evolution des effectifs de l'armée de terre
Catégories |
2001 |
2002 |
Evolution |
Officiers
|
16 245
|
15 792
|
- 453
|
Total militaires |
148 989 |
136 583 |
- 12 406 |
Civils |
31 223 |
31 552 |
+ 329 |
Total |
180 212 |
168 315 |
- 12 077 |
(Source : « bleu » budgétaire)
L'évolution des effectifs pour 2002 résulte, pour
l'essentiel, de l'application des
mesures prévues par la
programmation sous réserve de deux correctifs :
- une mesure de
changement de périmètre
déchargeant
l'armée de terre de la responsabilité budgétaire des
personnels des postes permanents à l'étranger, relevant
désormais directement de l'état-major des armées, et de la
poste interarmées. Ces mesures entraînent une diminution
mécanique de 577 emplois militaires,
- des
abattements supplémentaires
par rapport à ce
qu'avait prévu la programmation à
hauteur de 315 emplois
militaires
.
Au total, on peut observer qu'une fois pris en compte les différents
changements de périmètre opérés depuis 1997,
l'effectif budgétaire de l'armée de terre en 2002 se situera
à un niveau légèrement inférieur à celui
prévu par la
programmation
. Cet écart
représente 1 684 postes, soit 1 % de la cible, mais il pèse
relativement peu sur les effectifs militaires alors qu'il représente 3,5
% de l'objectif de personnels civils.
Ecart
entre les effectifs de l'armée de terre en 2002
et les objectifs de la loi de programmation
Catégories |
Cible initiale LPM |
Incidence des modifications de périmètre |
Cible rectifiée LPM |
Effectif 2002 |
Ecart |
Officiers
|
16 080
|
- 195
|
15 885
|
15 792
|
- 93
|
Total militaires |
138 626 |
- 1 491 |
137 135 |
136 583 |
- 552 |
Civils |
34 000 |
- 1 325 |
32 675 |
31 552 |
- 1 123 |
Total |
172 626 |
- 2 816 |
169 810 |
168 135 |
- 1 675 |
S'agissant des
effectifs officiers
, aux 228
suppressions de
postes prévues en programmation et aux transferts concernant les postes
permanents à l'étranger et la poste interarmées (- 208
postes) vient s'ajouter un abattement supplémentaire de 17 postes. Se
combinant à une mesure de « déflation
anticipée » de 76 postes prise en 2000, et jamais
compensée depuis, ces mesures aboutissent à un
écart
de
93 postes
(- 0,6 %) par rapport à la cible de
programmation.
Il en va exactement de même pour les
sous-officiers
. 885
suppressions de postes sont liées à la programmation et 369
autres aux transferts. Mais un abattement supplémentaire de 139 postes,
qui s'ajoute à une « déflation
anticipée » de 138 postes en 2000, aboutit à un
écart de 277 postes
(- 0,6 %) par rapport à la cible de la
loi de programmation.
En ce qui concerne les
engagés
, la création de 5 884
postes est
rigoureusement conforme à la loi de programmation
,
permettant le respect à l'unité près de la cible
prévue. Comme les années précédentes, ces
créations de postes sont assorties d'un
« pyramidage » permettant de faciliter la promotion interne
puisque seront créés 2 600 postes de caporaux-chefs et 2 500
postes de caporaux pour 784 postes de soldats.
L'armée 2002 verra la suppression définitive de tous les postes
d'appelés alors que 667 postes de volontaires seront créés
(100 postes d'aspirants, 150 postes de sergents, 682 postes de soldats
compensés par la suppression de 240 postes de caporaux-chefs et 25
postes de caporaux). Au total,
l'écart entre l'effectif
budgétaire des volontaires en 2002 et la cible prévue en
programmation atteindra 182 postes
(- 3,2 %).
Enfin, les
effectifs budgétaires de personnels civils
passeront
de 31 223 postes à 31 552 postes (+ 329 postes). Cette augmentation
n'est qu'apparente puisque 690 postes supplémentaires d'agents
contractuels sont créés au profit de personnels civils
déjà présents au sein de l'armée de terre, mais
jusqu'à présent non rémunérés sur des
emplois budgétaires. Il s'agit de personnes travaillant dans les cercles
de garnison ou les quartiers qui, en application de l'article 34 de la loi
n° 2000-321 du 12 avril 2000, lui-même pris pour l'application de la
jurisprudence, dite « Berkani », du Conseil d'Etat, seront
désormais incluses dans les effectifs budgétaires. Si l'on isole
l'effet de cette mesure, il apparaît
qu'à
périmètre inchangé, le nombre de postes de personnels
civils diminuera.
Les suppressions de postes intervenues ces
dernières années et prévues en 2002 aboutissent à
placer l'
effectif
budgétaire de l'an prochain en retrait de 1
123 postes (- 3,5 %) par rapport à la cible prévue en
programmation
. Sachant qu'un écart supplémentaire subsiste
entre le nombre de postes budgétaires et les effectifs
réalisés, il apparaît donc qu'un déficit important
pèsera en 2002 sur l'armée de terre, celle-ci ne pouvant pas
compter sur le nombre de personnels civils initialement prévu.
2. Les dépenses de rémunérations et charges sociales
Avec 3,9
milliards d'euros, les dépenses de rémunérations et
charges sociales progressent de 1,3 % et atteignent 81,8 % du titre III. Ces
dépenses ne couvrent que les rémunérations des personnels
militaires, les personnels civils étant rémunérés
par le budget du secrétariat général pour l'administration
du ministère de la défense.
L'évolution des
dépenses de rémunérations et
charges sociales
pour 2002 résulte de plusieurs facteurs.
Certains d'entre eux permettent « mécaniquement »
une diminution des crédits :
-
l'évolution des effectifs
entraîne une économie de
14 millions d'euros, la suppression des derniers postes d'appelés, la
poursuite de la déflation des effectifs officiers et sous-officiers et
les mesures de transferts compensant la création de postes
d'engagés et de volontaires,
- le «
glissement vieillesse-technicité
» se
traduit lui aussi par une économie de 41 millions d'euros, qui
reflète le rajeunissement des effectifs militaires,
- la dotation prévue pour les
pécules d'incitation au
départ
est réduite de 17 millions d'euros.
Parallèlement, la revalorisation du point « fonction
publique » (+ 69,5 millions d'euros) et les mesures
générales en faveur des bas salaires (+ 11,3 millions d'euros)
entraînent une augmentation tout aussi
« mécanique » des crédits de 80,8 millions
d'euros.
A cela s'ajoutent plusieurs autres mesures :
- les
crédits indemnitaires
bénéficient d'une
dotation supplémentaire de 16,2 millions d'euros pour résorber
une partie des insuffisances constatées en gestion,
- la
revalorisation de l'indemnité pour charge militaire et des
indemnités de résidence à l'étranger,
ainsi que
divers ajustements, entraînent une dépense supplémentaire
de 15,3 millions d'euros,
- les
soldes des réserves
sont dotées de 0,5 million
d'euros supplémentaires,
- enfin, l'armée de terre bénéficie de
mesures
catégorielles spécifiques à hauteur de 8,8 millions
d'euros
.
Les mesures spécifiques de condition militaire sont les premières
enregistrées par l'armée de terre depuis 1997. Elles
concernent :
- la
revalorisation indiciaire des jeunes sergents
, afin de
remédier à l'écrasement des rémunérations
constaté entre la solde de l'engagé et celle du sous-officier en
début de carrière,
-
l'augmentation du contingent de primes de qualification pour les
sous-officiers diplômés,
- la création de
600 échelles de solde n° 4
supplémentaires
au bénéfice des sergents et des
sergents-chefs de l'armée de terre.
Ces mesures se traduiront par un gain d'environ 300 F mensuels pour les jeunes
sergents, et d'environ 1 000 F mensuels pour les autres sous-officiers
concernés.