CHAPITRE II -
L'EXAMEN DES CRÉDITS
I. LES CRÉDITS INSCRITS AU BUDGET DU MINISTÈRE DE L'AGRICULTURE
A. LES CRÉDITS CONSACRÉS AUX AMÉNAGEMENTS EN MILIEU RURAL
La ligne 61-44/10 (aménagement foncier et
hydraulique)
est essentiellement destinée au financement des
opérations d'hydraulique agricole d'intérêt national ou
d'intérêt régional. Une petite partie de ses crédits
finance toutefois des opérations d'aménagement foncier dans les
départements d'outre-mer.
Le montant total des travaux d'hydraulique agricole subventionnés par
les pouvoirs publics en 2000 s'est élevé à
168 millions d'euros, soit environ 1,1 milliard de francs. La
participation financière du ministère de l'agriculture et de la
pêche a représenté 8,5 % de cette somme.
Pour l'année 1999, ces financements publics ont été
utilisés à 35 % pour des travaux d'irrigation, à
28 % pour l'aménagement des rivières, le reste ayant
été notamment affecté à des opérations
d'assainissement et de drainage (15 %), ou à la réalisation
ou l'entretien de barrages et retenues collinaires (13 %).
Les crédits abondant la ligne « aménagement foncier et
hydraulique » dans le budget du ministère de l'agriculture
pour 2002 s'établissent à 18,736 millions d'euros en
autorisations de programme et à 14,515 millions d'euros en
crédits de paiement, ce qui représente des
augmentations
respectives de 4,5 % et 15,7 %. Ces progressions, qu'il convient de
saluer, confirment une tendance amorcée en loi de finances pour 2001,
après plusieurs années de baisse.
D'après les renseignements fournis par le Ministère de
l'Agriculture et de la Pêche à notre demande, les crédits
d'hydraulique agricole prévus pour l'année 2002 devraient
être consacrés en priorité au financement d'investissements
de valorisation de la ressource, tels que les retenues collinaires,
plutôt qu'à des projets d'extension de réseaux de
canalisation.
La ligne 61-44/20 (amélioration du cadre de vie et
développement rural)
rassemble des crédits de subventions
d'investissement en vue du financement de projets de développement rural
dans des domaines tels que l'agri-tourisme, la valorisation des ressources
locales ou la mise en valeur du patrimoine.
Pour l'année 2002, la dotation de cette ligne budgétaire est
simplement reconduite à 2,607 millions d'euros (17,1 millions
de francs) en autorisations de programme. Elle augmente néanmoins
de 3 % en crédits de paiement, passant de 2,040 à
2,103 millions d'euros (13,8 millions de francs), après avoir
diminué de 18,2 % l'année dernière.
La ligne 61-44/70 (grands aménagements régionaux)
regroupe les crédits destinés aux sociétés
d'aménagement régional (SAR) qui interviennent dans le secteur de
l'hydraulique :
- la Société du canal de Provence (SCP) ;
- la Compagnie d'aménagement des coteaux de Gascogne (CACG) ;
- la Compagnie d'aménagement du Bas-Rhône et du Languedoc
(BRL).
La Société pour la mise en valeur des régions Auvergne et
Limousin (SOMIVAL) qui développe des actions en faveur des territoires
ruraux de développement prioritaire (TRDP) ne reçoit pas de
crédits au titre de cette ligne budgétaire, le Ministère
de l'Agriculture ayant depuis 2000 recentré ses financements en
direction du secteur hydraulique.
A cet égard, les dotations allouées aux trois SAR
précitées doivent servir à financer des programmes
d'investissement liés à des opérations d'hydraulique
agricole, à l'exclusion de toute autre action, notamment en
matière d'aménagement rural, que ces structures seraient
susceptibles de conduire.
Pour 2002, les crédits inscrits à la ligne 61-44/70 se
stabilisent à 4,574 millions d'euros (30 millions de francs)
en autorisations de programme, mais diminuent de plus de 11 % en
crédits de paiement, dont le montant s'établit à
5.489 millions d'euros (36 millions de francs).
LES CRÉDITS CONSACRÉS A L'AMÉNAGEMENT DE L'ESPACE RURAL DANS LE BUDGET DU MINISTERE DE L'AGRICULTURE ET DE LA PÊCHE
|
Loi de
finances pour 2001
|
Projet
de loi de finances pour 2002
|
Evolution 2002/2001
|
|||
|
AP |
CP |
AP |
CP |
AP |
CP |
61-44/10
|
17,921 |
12,237 |
18,736 |
14,515 |
+ 4,5 |
+ 15,7 |
61-44/20
|
2,607 |
2,040 |
2,607 |
2,103 |
- |
+ 3 |
61-44/70
|
4,573 |
6,098 |
4,574 |
5,489 |
+ 0,01 |
- 11,09 |
Total |
25,101 |
20,375 |
25,917 |
22,107 |
+ 3,25% |
+ 8,5% |
B. LES CRÉDITS CONSACRÉS AU DÉVELOPPEMENT RURAL PROPREMENT DIT
1. Les crédits d'amélioration du cadre de vie et d'aménagement de l'espace rural
L'amélioration du cadre de vie et l'aménagement
de
l'espace rural mobilise quatre lignes budgétaires.
La ligne 44-80/10 (animation en milieu rural)
se compose des
crédits destinés à soutenir les principales associations
intervenant dans le domaine de l'animation du milieu rural. Depuis un an, le
ministère de l'Agriculture et de la Pêche s'est engagé dans
un conventionnement pluriannuel avec les quinze associations dites
« têtes de réseau » de l'animation rurale,
destiné à permettre un soutien à moyen terme de leurs
actions.
Lors d'une rencontre organisée le 26 septembre dernier avec les
associations du monde rural pour commémorer le centenaire de la loi de
1901 sur la liberté d'association, le ministre de l'Agriculture et de la
Pêche a annoncé la constitution, sur le site Internet du
ministère, d'un espace consacré aux associations travaillant
à l'animation rurale.
Il n'en reste pas moins que la ligne budgétaire « animation
rurale », dotée de quelque 3,145 millions d'euros, reste
stable par rapport à l'année précédente.
Votre rapporteur pour avis regrette qu'aucune augmentation de crédits
n'ait été décidée pour traduire le soutien
exprimé par le ministre de l'agriculture aux associations
concernées à l'occasion de cette manifestation.
La ligne 44-80/20 (interventions pour l'aménagement rural)
regroupe des crédits visant à financer des actions de
développement économique, telles que l'agri-tourisme, la
valorisation des ressources locales ou le développement de projets
collectifs agricoles, dans le cadre des contrats de plan Etat-région.
Elle contribue également à soutenir des actions de recherche et
de communication conduites par des associations spécialisées.
Cette ligne, dotée de 3,259 millions d'euros, connaît une
légère progression (+ 0,25%) par rapport à
l'année 2001.
La ligne 44-80/60 (fonctionnement des SAFER)
regroupe les
crédits de fonctionnement destinés aux sociétés
d'aménagement foncier et d'équipement rural (SAFER).
D'un montant de 7,694 millions d'euros pour l'année 2002, elle
bénéficie d'une légère augmentation
(+ 0,93 %) par rapport à 2001, ce qui est toutefois sans
commune mesure avec la progression de 11 % observée en loi de
finances pour 2001.
CRÉDITS DU BUDGET DU MINISTÈRE DE L'AGRICULTURE ET DE LA PÊCHE CONCOURANT À L'AMÉLIORATION DU CADRE DE VIE RURAL
|
Loi de
finances
|
Projet
de loi de finances pour 2002
|
Evolution 2002/2001
|
44.80/103
|
3,145 023 |
3,145 023 |
- |
44.80/20
|
3,251 433 |
3,259 360 |
+ 0,25 |
44.80/60
|
7,622 451 |
7,694 102 |
+ 0,93 |
TOTAL |
14,018 907 |
14,098 485 |
+ 0,57 |
2. Les crédits destinés au financement de la politique du cheval
La
politique du cheval est financée par six lignes budgétaires,
dont certaines ont été spécialement créées
en raison de la budgétisation d'une partie du Fonds national des Haras
et des activités hippiques.
En effet, l'article 37 du projet de loi de finances pour 2002
budgétise les dépenses liées à
l'établissement public « Les Haras nationaux » et
les subventions d'encouragement à l'élevage des chevaux.
Ces dotations, jusqu'à présent inscrites sur le compte
d'affectation spéciale « Fonds national des Haras et des
activités hippiques », étaient de ce fait soumises aux
aléas de recettes liés aux prélèvements sur les
enjeux des courses.
L'article 37 du projet de loi de finances modifie par
conséquent le périmètre de ce compte, désormais
intitulé « Fonds national des courses et de
l'élevage » qui ne retrace plus que les seules subventions
pour le développement de l'élevage et des courses, ainsi que les
dépenses éventuelles ou accidentelles.
Ce compte est abondé par le prélèvement sur les sommes
engagées au pari mutuel urbain et les produits des services rendus par
les Haras nationaux.
Les dépenses transférées sur le budget du
Ministère de l'Agriculture et de la Pêche figurent
désormais :
- à
la ligne 34-97/80 (dépenses liées à la
mise en oeuvre des actions forestières)
dont l'augmentation de
crédits de 76.225 euros correspond à ce transfert ;
- à
la ligne 36-22/44 (Haras nationaux)
qui augmente de
20,09 millions d'euros et qui est destinée au financement des
dépenses de fonctionnement des Haras nationaux ;
- à
la
ligne 37-11/42 (forêt et aménagement
rural)
dont les crédits augmentent de ce fait de
152.449 euros ;
- à
la nouvelle ligne 44-80/70 (intervention en faveur de
l'élevage et de l'utilisation du cheval)
, créée
spécifiquement dans le projet de loi de finances pour 2002 et
abondée de 5,03 millions d'euros ;
- à
la ligne 61-44/60 (élevage des chevaux et
équipement hippique)
qui progresse de 410.000 euros en
crédits de paiement ;
- à
la nouvelle ligne 61-44/90 (Haras nationaux)
qui
concerne les subventions d'investissement aux Haras nationaux et qui est
dotée de 14,483 millions d'euros en autorisations de programme et
de 7,043 millions d'euros en crédits de paiement.
CRÉDITS DU BUDGET DU MINISTÈRE DE
L'AGRICULTURE ET
DE LA PÊCHE
CONCOURANT À LA POLITIQUE DU CHEVAL
Ligne budgétaire |
Nature |
Montant en millions d'euros
|
34-97/80 |
Dépenses liées à la mise en oeuvre des activités forestières |
0,076 |
36-22/44 |
Fonctionnement des Haras nationaux |
0,152 |
37-11/42 |
Forêt et aménagement rural |
40,900 |
44-80/70 |
Intervention en faveur de l'élevage et de l'utilisation du cheval |
5,031 |
61-44/60 |
Elevage des chevaux et interventions hippiques |
0,425 |
61-44/90 |
Investissements des Haras nationaux |
7,043 |
TOTAL |
53,627 |
Le montant total des crédits consacrés à la politique du cheval pour 2002 -à l'exclusion des crédits figurant au compte d'affectation spéciale « Fonds national des courses et de l'élevage »- s'élève à 53,627 millions d'euros (353,14 millions de francs).
C. LES CRÉDITS CONSACRÉS A LA FORÊT
1. Les priorités du Gouvernement
Les
crédits consacrés au secteur forestier répondent, selon le
Gouvernement, à un certain nombre de priorités.
La première d'entre elles est
la reconstitution de la forêt
après les tempêtes
de décembre 1999, qui
bénéficie, depuis l'année dernière, d'une dotation
annuelle de 91,04 millions d'euros (600 millions de francs). Cette
dotation doit permettre d'engager les travaux de boisement, de reboisement et
de voirie routière, afin d'honorer, malgré les
dégâts provoqués par les tempêtes, les engagements
souscrits par la France à Kyoto.
La protection des forêts
, qui constitue la deuxième
priorité de ce secteur, se voit affecter une enveloppe de
56,45 millions d'euros (372 millions de francs).
Cette dotation autorise l'attribution de moyens stables à la politique
de restauration des terrains en montagne et permet d'augmenter ceux
consacrés à la protection de la forêt contre les incendies.
Les crédits du Conservatoire de la forêt
méditerranéenne progressent, à cet égard, de plus
de 14 % pour atteindre 10,97 millions d'euros
(72 millions de francs).
Les crédits de protection phytosanitaire et de surveillance sanitaire
des forêts s'établissent à 3,79 millions d'euros
(25 millions de francs), en conformité avec le plan chablis.
Le soutien à l'efficacité économique de la
filière forêt-bois
, troisième axe du budget du secteur
forestier, se traduit par une stabilité des interventions en faveur des
industries du bois. Celles-ci comprennent :
- des aides aux investissements immatériels ;
- des aides aux investissements des scieries ;
- des aides à la modernisation des exploitations
forestières.
Enfin, le montant du
versement compensateur de l'Etat à l'Office
national des forêts
, qui vise à financer l'écart entre
le coût de la gestion, par l'ONF, des forêts des communes
forestières et le montant des frais de garderie supportés par
celles-ci,
est reconduit à 145,89 millions d'euros
(957 millions de francs).
2. Analyse détaillée des crédits
Les
crédits consacrés à la forêt dans le projet de loi
de finances pour 2002 s'élèvent à 340,9 millions
d'euros (2,24 milliards de francs) contre 391,8 milliards d'euros
(2,57 milliards de francs) l'année précédente.
Parmi ces crédits, 259,28 millions d'euros sont alloués aux
dépenses ordinaires, en diminution de 6,9%.
Les dépenses forestières du titre III (moyens des
services)
connaissent une progression moyenne de 3,4 %, qui concerne
notamment le chapitre 37-11/42 (forêt et aménagement rural), le
chapitre 36-22/41 (subvention de fonctionnement à l'Inventaire forestier
national) et le chapitre 34-15/92 (dépenses de matériel et
de fonctionnement liées à la mise en oeuvre des actions
forestières).
Les crédits du titre IV, destinés aux interventions
publiques
, sont en revanche en diminution de 8,4 %,
s'établissant à 223,9 millions d'euros.
Le chapitre 44-42/20 (bonifications de prêts à la forêt) est
particulièrement touché par cette baisse, puisque ses
crédits diminuent de 43,4 %.
Les crédits destinés à la sauvegarde de l'espace forestier
au niveau déconcentré sont également en baisse
(- 4,2 %).
Les dotations en faveur de l'orientation et la valorisation de la
filière bois, ainsi que la contribution de l'Etat aux frais de gestion
par l'ONF des forêts des collectivités sont toutefois stables,
s'établissant respectivement à 31,953 millions d'euros et
à 145,893 millions d'euros.
CRÉDITS CONSACRÉS À LA FORÊT PAR
LE
BUDGET 2002
DU MINISTÈRE DE L'AGRICULTURE ET DE LA
PÊCHE
DÉPENSES ORDINAIRES (en euros)
Ligne budgétaire |
Nature des crédits |
Crédits en loi de finances initiale 2001 |
Crédits en projet de loi de finances 2002 |
Evolution (en %) |
TITRE III |
MOYENS DES SERVICES |
34 802 628 |
36 009 760 |
+3,4 % |
31-15/92 |
Rémunération des personnels ouvriers en matière de sauvegarde de l'espace forestier |
230 926 |
230 926 |
- |
34-97/80 |
Dépenses de matériel et de fonctionnement liées à la mise en oeuvre des actions forestières |
1 798 898 |
1 875 123 |
+4,1 % |
35-92 |
Forêt : travaux d'entretien (intégralité du chapitre qui comprend des crédits pour les anciens harkis et des crédits déconcentrés et non déconcentrés en faveur de la sauvegarde de l'espace forestier) |
25 001 639 |
25 611 435 |
+2,4 % |
36-22/41 |
Subvention de fonctionnement à l'inventaire forestier national |
6 250 410 |
6 619 072 |
+5,6 % |
37-11/42 |
Forêt et aménagement rural : vulgarisation, information, assistance technique et animation |
1 520 755 |
1 673 204 |
+10,2 % |
TITRE IV |
INTERVENTIONS PUBLIQUES |
244 474 866 |
223 902 437 |
-8,4% |
44-42/20 |
Charges de bonification de prêts à la forêt |
45 734 705 |
25 916 333 |
-43,4 % |
44-92/10 |
Production forestière et sauvegarde de l'espace forestier : crédits non déconcentrés |
2 885 860 |
2 881 287 |
-0,16% |
44-92/20 |
Production forestière et sauvegarde de l'espace forestier : crédits déconcentrés |
18 007 278 |
17 257 794 |
- 4,2% |
44-92/30 |
Fonds forestier national : orientation et valorisation de la filière forêt-bois |
31 953 314 |
31 953 314 |
- |
44-92/70 |
Contribution de l'Etat aux frais de gestion des forêts des collectivités assurées par l'ONF |
145 893 709 |
145 893 709 |
- |
TOTAL POUR LES DÉPENSES ORDINAIRES |
279 2777 494 |
259 912 197 |
-6,9% |
DÉPENSES EN CAPITAL (en euros)
Ligne budgétaire |
Nature des crédits |
Loi de
finances initiale 2001
|
Projet
de loi de finances 2002
|
Evolution (en%) |
TITRE V |
INVESTISSEMENTS EXÉCUTÉS PAR L'ETAT |
3 850 000 |
3 727 000 |
-3,2% |
51-92/90 |
Travaux de sauvegarde du domaine |
3 850 000 |
3 727 000 |
-3,2 % |
TITRE VI |
SUBVENTIONS D'INVESTISSEMENT ACCORDÉES PAR L'ETAT |
86 313 000 |
72 476 000 |
-16,0 % |
61-02/10 |
Conservatoire de la forêt méditerranéenne |
9 604 000 |
10 976 000 |
+14,3 % |
61-45/10 |
Prévention des risques et opérations de protection |
8 605 000 |
6 711 000 |
-16,8 % |
61-45/20 |
Acquisitions |
689 000 |
519 000 |
-24,7 % |
61-45/30 |
Mesures forestières en agriculture |
6 737 000 |
5 980 000 |
-11,2 % |
61-45/40 |
Reboisement, conversion, amélioration, équipement, outils de gestion : opération éligible au FEOGA-Garantie |
46 444 000 |
36 166 000 |
-22,1 % |
61-45/50 |
Reboisement, conversion, amélioration, équipement, outils de gestion : opération non éligible au FEOGA-Garantie |
5 359 000 |
3 596 000 |
-32,9 % |
61-45/60 |
Modernisation de la première transformation |
2 927 000 |
2 626 000 |
-10,3 % |
61-45/70 |
Modernisation de l'exploitation forestière |
3 515 000 |
3 234 000 |
-8 % |
61-45/80 |
Actions incitatives et expérimentations |
2 973 000 |
2 668 000 |
-10,2 % |
TOTAL POUR LES DÉPENSES EN CAPITAL |
90 163 000 |
76 203 000 |
-15,5% |
D'autre
part, 76,2 millions d'euros sont destinés au financement de
dépenses en capital, en baisse de 15,5 % par rapport à
l'année précédente.
Le titre V
, qui rassemble les crédits finançant les
investissements exécutés par l'Etat
, est doté de
3,73 millions d'euros en crédits de paiement, qui servent
exclusivement à abonder le chapitre 51-92/90 (travaux de sauvegarde du
domaine. Ces crédits baissent de 3,2 % par rapport à
l'année précédente
Les crédits du
titre VI
, destinés au versement de
subventions d'investissement
par l'Etat, accusent une diminution de
16 %, passant de 86,31 à 72,48 millions d'euros en
crédits de paiement. Cette diminution concerne l'ensemble des chapitres
de ce titre.
Ainsi, les crédits rassemblés au chapitre 61-45/40
(opérations de reboisement, de conversion, d'amélioration,
d'équipement éligibles au FEOGA), d'un montant de
36,17 millions d'euros, décroissent de 22 % par rapport
à 2001.
Les crédits destinés aux dépenses de même nature,
mais non éligibles au FEOGA (chapitre 61-45/50) baissent quant à
eux de près de 33 %.
Il en est de même des dotations destinées aux acquisitions
(-24,7 %), aux opérations de prévention des risques
(-16,8 %) ou encore à la modernisation de la première
transformation (-10,3 %) ou de l'exploitation forestière
(-8 %).
Seul le Conservatoire de la forêt méditerranéenne voit sa
dotation progresser de 14,3 %, à 10,976 millions d'euros.
D. LES CRÉDITS CONSACRÉS A LA COMPENSATION DE HANDICAPS OU DE CONTRAINTES SPÉCIFIQUES
Les
crédits spécialement destinés à l'attribution de
subventions dans les zones défavorisées, en particulier dans les
zones de montagne, sont inscrits aux lignes budgétaires suivantes :
La ligne 44-80/30 rassemble les dotations affectées aux
interventions spéciales dans les zones agricoles
défavorisées, qui permettent le versement des indemnités
compensatoires de handicaps naturels
.
Passant de 195,76 millions d'euros en 2001 à 195,74 millions
d'euros pour l'année 2002, les crédits inscrits à cette
ligne sont quasiment reconduits.
Cette stabilisation fait suite à une diminution de 17,7 % de cette
enveloppe en loi de finances pour 2001, compensée par la montée
en charge du taux de cofinancement des indemnités compensatoires de
handicaps naturels par le budget européen. De fait, les crédits
affectés au versement de ces aides devraient atteindre
426,86 millions d'euros, en comptant la part financée par l'Union
européenne.
Néanmoins, votre rapporteur pour avis regrette que l'augmentation de 500
millions de francs de crédits, à laquelle le Gouvernement
s'était engagé le 24 octobre 2001, à la suite d'une forte
mobilisation des agriculteurs et des élus de la montagne, ne trouve pas
de traduction dans les crédits pour 2002.
Cette augmentation serait
pourtant très souhaitable pour corriger les effets de la réforme
des ICHN, qui pénalise, voire exclut, du dispositif de nombreux
exploitants
.
La ligne 44-80/50, abondée par des crédits
destinés aux actions spécifiques en zones
défavorisées
, voit sa dotation progresser de 5,3 %, pour
atteindre un montant de 1,487 million d'euros.
Votre rapporteur pour avis rappelle que les actions financées par ces
crédits tendent, par exemple, à encourager la promotion des
produits de montagne, la réalisation de projets collectifs agricoles en
zone de montagne, à soutenir le maintien et le développement des
races rustiques montagnardes ou encore à financer le programme national
d'expérimentation sur les systèmes extensifs et la
pluriactivité.
Les crédits de la ligne budgétaire 61-40/30 visent
à participer au financement de la modernisation des exploitations
.
Passant de 34,15 à 29,73 millions d'euros, ces crédits
diminuent de 11,3 % en autorisation de programme. Ils augmentent toutefois
de 18,7 % en crédits de paiement, pour atteindre
28,966 millions d'euros.
Ils sont traditionnellement répartis entre :
- une dotation destinée au financement du volet
« élevage » du Programme de maîtrise des
pollutions d'origine agricole (PMPOA), qui s'est élevée à
22,87 millions d'euros (150 millions de francs) pour l'année
2001 ;
- une dotation affectée aux bâtiments d'élevage et
à la mécanisation en zone de montagne, qui a atteint
11,28 millions d'euros (74 millions de francs) l'année
dernière.
Votre rapporteur pour avis s'interroge sur la possibilité d'utiliser
les crédits destinés au PMPOA
, dès lors que le
Ministère de l'Agriculture et de la Pêche a donné comme mot
d'ordre de ne plus instruire les dossiers déposés depuis le
13 décembre 2000, en raison de la non-validation de la seconde
version de ce programme par la Commission européenne.
Il souhaite que
le Gouvernement mette tout en oeuvre pour que le nouveau programme soit
validé au plus vite, au risque de mettre en difficulté un certain
nombre d'éleveurs dont les dossiers sont en souffrance.
LA RÉFORME DU PMPOA
A la
suite d'une mission d'évaluation réalisée l'année
dernière par l'Inspection générale des finances, le
Gouvernement a décidé de réviser le volet
« élevage » du PMPOA, pour en améliorer
l'efficacité environnementale et en maîtriser les coûts.
Ce projet de réforme, vivement critiqué par la profession
agricole qui redoute une diminution, voire une exclusion de certains
bénéficiaires, prévoit :
- la substitution à la priorité d'intégration par
taille des élevages d'une priorité d'intégration en
fonction de zones géographiques ;
- une plus grande exigence de justification des investissements
éligibles au regard de l'utilité environnementale ;
- une révision des coûts plafonds des frais pris en
charge ;
- l'harmonisation des modalités de calcul des aides, qui tendaient
à varier selon les financeurs.
Ce projet de réforme a été transmis à la Commission
européenne pour validation. Entre temps, celle-ci a engagé une
action pré-contentieuse contre la France, lui reprochant d'avoir
financé, par le biais du PMPOA, les investissements des éleveurs
à hauteur de 65 %, alors que le plafond autorisé en
matière d'aides publiques aux investissements s'établit en
principe à 35 % et à 45 % dans les zones
défavorisées.
Depuis, la Commission européenne bloque la validation de la nouvelle
version du programme, le point de désaccord avec le Gouvernement
français se focalisant sur le taux des aides.
Par ailleurs, votre rapporteur pour avis souhaite que l'augmentation des
crédits de paiement de la ligne budgétaire 41-60/30
bénéficie effectivement à la dotation destinée au
bâtiment d'élevage et à la mécanisation en zone de
montagne, de sorte que la formation de nouvelles files d'attente, imputable
à l'insuffisance de ces aides, puisse être évitée
l'année prochaine.
E. LES CRÉDITS DESTINES AU FINANCEMENT DES CTE
Passant
de 60,98 à 76,22 millions d'euros, les crédits
consacrés aux contrats territoriaux d'exploitation (CTE), figurant
à la
ligne 44-84/10 (Fonds de financement des CTE)
sont
majorés de 15,24 millions d'euros soit une augmentation de
25 %.
Pour le Gouvernement, il s'agit de conforter l'accélération du
dispositif constatée au cours de l'année 2001.