II. LES AUTRES CRÉDITS D'ÉQUIPEMENT RURAL
A. LA DOTATION DU FACE
Compte
spécial d'EDF chargé de contribuer, par l'attribution de
subventions en capital, au financement des travaux d'électrification des
communes rurales, le Fonds d'amortissement des charges d'électrification
(FACE) est sous la double tutelle du Ministère de l'Agriculture et de la
Pêche et du Secrétariat d'Etat à l'Industrie.
Il est financé par une contribution annuelle versée par les
distributeurs d'énergie basse tension, fixée pour l'année
2000 à :
- 2,2 % des recettes perçues dans les communes urbaines ;
- 0,44 % des recettes perçues dans les communes rurales.
Ces taux, qui sont déterminés chaque année en fonction du
programme de dépenses défini par le conseil du FACE, ont
régulièrement décru depuis vingt ans, à mesure de
l'augmentation de la consommation d'électricité. Ils restent
stables en 2000 et en 2001.
Les contributions du FACE au financement de programme de travaux
obéissent, depuis l'année 2000, au schéma suivant :
- une tranche A/B
vise à prendre en charge des travaux
à hauteur de 65 % de leur montant. L'enveloppe affectée
à cette tranche se répartit entre un
programme
principal
et des
programmes spéciaux
;
Ces programmes spéciaux tendant à financer :
. soit des travaux (dits « travaux DUP ») dans les
communes traversées par des lignes haute-tension ou des renforcements de
ligne à la suite d'intempéries (« travaux
Int ») ;
. soit des actions de maîtrise de la demande en
électricité faisant appel aux énergies renouvelables
(« travaux ENR/MDE»).
Un nouveau programme spécial « tempête » a, en
outre, été institué par une circulaire conjointe du
Ministre de l'Agriculture et du Secrétariat d'Etat à l'industrie
du 13 octobre 2000, à la suite des tempêtes de
décembre 1999 qui avaient fortement endommagé les
réseaux électriques ruraux dans certains départements.
Pour l'année 2001, ce programme a été partiellement
abondé par un redéploiement des crédits du programme
principal et du programme spécial ENR/MDE.
- une tranche C, dite « environnement »,
qui
finance à hauteur de 65 % les actions destinées à
améliorer l'insertion des réseaux ruraux dans le paysage.
En 2001, l'enveloppe totale affectée au FACE progresse de 3,2 %,
passant de 468 à 483,2 millions d'euros.
RÉPARTITION DES DOTATIONS DU FACE EN 2000 ET 2001
:
MONTANT DES TRAVAUX AIDÉS TTC
(en millions d'euros)
|
2000 |
2001 |
|
PROGRAMME ARRETE PAR LE CONSEIL |
PROGRAMME ARRETE PAR LE CONSEIL |
PROGRAMME PRINCIPAL |
346,1 |
338,4 |
PROGRAMMES SPECIAUX |
11,4 ENR/MDE
|
3,8
ENR/MDE
|
PROGRAMME ENVIRONNEMENT |
106,7 |
106,7 |
TOTAL |
468 |
483,2 |
B. LA DOTATION DU FONDS NATIONAL POUR LE DEVELOPPEMENT DES ADDUCTIONS D'EAU
a) Fonctionnement du FNDAE
Le Fonds
national pour le développement des adductions d'eau (FNDAE) est devenu
la première section -section A- du Fonds national de l'eau, en
application de l'article 58 de la loi de finances pour 2000.
Géré par le ministère de l'agriculture et de la
pêche, ce Fonds verse des dotations aux communes rurales en vue de la
réalisation de travaux de distribution et d'assainissement de l'eau,
ainsi que, depuis 1997, des mesures de lutte contre les pollutions d'origine
agricole.
En effet, la loi de finances pour 1997 a prévu que le FNDAE
participerait à hauteur de 150 millions de francs au financement du
programme de maîtrise des pollutions d'origine agricole (PMPOA), cette
dotation complémentaire s'ajoutant au financement de l'Etat inscrit au
chapitre 61-44/30 du budget du ministère de l'agriculture.
Initialement prévue pour trois ans (1997-1998-1999), cette dotation
complémentaire a été reconduite pour 2000 et 2001.
Les ressource du Fonds proviennent :
- pour 52 % du produit d'une redevance sur les consommations d'eau
distribuée dans toutes les communes -urbaines et rurales- disposant
d'une distribution publique d'eau potable ;
- pour 48 % d'un prélèvement sur les sommes
engagées au pari mutuel.
Jusqu'en 2000, une partie de la dotation « eau potable et
assainissement » servait à distribuer une majoration
d'aide aux départements qui s'engageaient, à travers la signature
d'une convention, à concentrer l'attribution des crédits sur des
axes prioritaires souffrant de retard. Compte tenu du fait que plus de
90 % des départements sont à présent
conventionnés, cette prime a été supprimée en 2001.
Les conventions demeurent toutefois, mettant l'accent sur un objectif
d'utilisation rapide des crédits, ainsi que sur la
nécessité d'améliorer la qualité de l'eau.
Durant l'année 2001, les autorisations de programme disponibles du Fonds
se sont élevées à 1,06 milliards de francs, parmi
lesquels 989,2 millions de francs provenaient de crédits
votés en loi de finances initiale et 71,7 millions de francs de
crédits reportés ou récupérés.
Au sein de cette enveloppe, un montant de 963,2 millions de francs a
effectivement été utilisé. Il a été
réparti de la manière suivante :
- 813,2 millions de francs (soit 84,4 %) ont été
affectés à la dotation « eau potable et
assainissement » ;
- 150 millions de francs (soit 15,6 %) ont été
attribués au PMPOA.
Le reste à répartir pour l'année 2001
s'élève à 97,7 millions de francs.
b) Prévisions pour 2002
Pour
2002, l'évaluation de recettes
de la section A « Fonds
national de développement des adductions d'eau » du compte
d'affectation spécial « Fonds national de l'eau »
comprend 77 millions d'euros (505,1 millions de francs) au titre du
produit de la redevance sur les consommations d'eau et 65 millions d'euros
(426,37 millions de francs) au titre du prélèvement sur le
produit du pari mutuel.
S'agissant des prévisions de dépenses, 140,4 millions
d'euros sont ouverts en autorisations de programmes -soit une diminution de
6,9 %- et 140,4 millions d'euros en crédits de paiement, qui
diminuent dans la même proportion.
Les besoins d'investissement pour l'alimentation en eau potable et
l'assainissement des communes rurales sur la période 1995-1999 ont
été évalués sur la base d'un inventaire
publiée en 1997. L'inventaire pour la période suivante, dont la
réalisation était déjà annoncée
l'année dernière semble avoir pris quelque retard.
D'après les renseignements fournis à votre rapporteur pour avis,
les besoins pour 2002 se répartissent entre :
- 118,15 millions d'euros pour le volet « eau potable et
assainissement » ;
- 22,87 millions d'euros pour le PMPOA.
*
* *
Alors que son rapporteur pour avis lui proposait d'émettre un avis favorable, la Commission des Affaires économiques a donné un avis défavorable à l'adoption des crédits du budget de l'agriculture consacrés au développement rural, inscrits dans le projet de loi de finances pour 2002.