II. EXAMEN DÉTAILLÉ PAR ORIGINE ET PAR NATURE
L'examen
détaillé des crédits permet de nuancer l'analyse, quelque
peu sommaire, qui résulte de la lecture des agrégats
précités. Elle montre notamment
l'extraordinaire
diversité de la nature des crédits qui sont additionnés
dans le fascicule « jaune »
.
Les crédits spécifiques « ville »
Comme le montre le tableau ci-dessous,
le montant total des crédits
spécifiques « ville » atteindra 387 millions
d'euros
en 2002, en hausse de 1 % en francs courants, soit une
légère diminution en francs constants
.
|
2000 (1) |
2001 (2) |
2001/2000 |
2002 (3) |
2002/2001 |
|
M€ (DO+CP) |
M€ (DO+CP) |
Variation
|
M€ (DO+CP) |
Variation
|
A-1. Crédits spécifiques ville |
|||||
A-1-1. Crédits ville inscrits au bleu |
|||||
Fonctionnement de la DIV |
2,12 |
2,7 |
27,36 |
7,17 |
|
Communication |
1,09 |
0,76 |
-30,28 |
||
Animation et formation (national) |
0,02 |
2,29 |
11 350,00 |
||
Expertises et colloques |
0,49 |
0,61 |
24,49 |
||
Études |
1,1 |
0,91 |
-17,27 |
||
SPQ, animation, formation |
11,09 |
15,02 |
35,44 |
7,41 |
-50,67 |
Frais de soins des appelés ville |
0,24 |
0,53 |
120,83 |
0,3 |
-43,40 |
FIV hors transferts en gestion |
165,77 |
173,49 |
4,66 |
202 |
|
Opérations de DSU en Île-de-France |
31,12 |
26,83 |
-13,79 |
||
Partenariat national |
3,55 |
1,37 |
-61,41 |
5,34 |
|
Innovation-expérimentation |
0 |
2,29 |
- |
||
Grands projets |
19,41 |
30,03 |
54,71 |
34,46 |
14,75 |
Ville-vie-vacances |
7,59 |
7,62 |
0,40 |
7,62 |
- |
Fonds de revitalisation économique |
0 |
57,17 |
- |
57,17 |
- |
Adultes-relais |
0,43 |
45,73 |
10 534,88 |
50,73 |
10,93 |
Sous-total A-1-1 |
244,02 |
367,36 |
|
372,2 |
1,32 |
A-1-2. Autres budgets |
|||||
Transfert FIV (2) |
9,15 |
9,15 |
- |
9,15 |
- |
Transfert VVV |
3,06 |
3,06 |
- |
3,06 |
- |
Personnel DIV |
2,51 |
2,56 |
0,02 |
2,83 |
10,55 |
Sous-total A-1-2 |
14,72 |
14,77 |
- |
15,04 |
1,83 |
Sous-total A-1 |
258,74 |
382,13 |
0,48 |
387,24 |
1,34 |
(1) pour l'année 2000, est considérée la consommation effective des crédits votés en LFI et LFR. |
|
||||
(2) LFI |
|
|
|
|
|
(3) PLF |
|
|
|
|
|
Source :
fascicule budgétaire
« jaune ».
Parmi ces crédits
, seuls quelques postes, d'importance assez mineure,
en volume, enregistrent des diminutions
, à l'instar :
- des crédits de communication de la Délégation
interministérielle à la ville (DIV) soit - 30 %, ce qui
prouve que les critiques émises par le Sénat au sujet de la
hausse de ces crédits dans la loi de finances initiale pour 2001
étaient fondées ;
- des crédits d'études (- 30 %) ;
- et de ceux regroupés sous l'intitulé
« partenariat national » qui correspondent au financement
accordé, dans le cadre de conventions, à des
fédérations nationales d'associations (- 61 %).
En ce qui concerne
les crédits en hausse
on retiendra ceux qui
intéressent :
- l'animation et la formation (+ 113 % soit 2,29 millions
d'euros au niveau national et + 35 %, soit 15 millions d'euros,
pour les services publics de quartiers) ;
- les « adultes relais » (+ 105 %, soit
45,7 millions d'euros) ;
- et ceux versés au titre des « grands projets de
ville » (+ 55 %, soit 30 millions d'euros).
Considérés sous l'angle
des objectifs poursuivis
par les
pouvoirs publics, les crédits d'Etat sont destinés, pour
près de 37 % aux «
interventions relatives au lien
social et aux services publics
», poste qui enregistre une
diminution de 8 % par rapport à 2001, atteignant 136,9 millions
d'euros.
Le
programme de revitalisation économique
mobilise, quant
à lui, 86,9 millions d'euros (plus de 23 % du total), en
hausse de 9 %.
Les
moyens de fonctionnement et d'animation
croissent, pour leur part de
31 %, et atteignent 53,7 millions d'euros.
Les dépenses en matière de
prévention et de
sécurité
passent de 46,3 à 52,7 millions d'euros
(+ 14 %).
La
diminution la plus importante touche le programme de renouvellement
urbain
qui diminue de 51 à 41 millions d'euros.
L'ensemble de ces éléments sont résumés dans le
tableau ci-après.
2000 (1) |
2001 (2) |
2001/2000 |
2002 (2) |
2002/2001 |
|
M€ |
M€ |
Variation
|
M€ |
Variation
|
|
A-1 (bis) Crédits spécifiques ville par composantes |
|
||||
Moyens de fonctionnement et d'animation |
36,85 |
40,91 |
11,02 |
53,7 |
31,26 |
Politique d'intervention en matière de prévention et de sécurité |
26,83 |
46,38 |
72,87 |
52,7 |
13,63 |
Politique d'intervention relative au lien social et aux services publics |
121,98 |
148,38 |
21,64 |
136,91 |
-7,73 |
Programme de renouvellement urbain |
56,6 |
51,91 |
-8,29 |
41,92 |
-19,24 |
Programme de revitalisation économique |
13,97 |
79,78 |
471,08 |
86,97 |
9,01 |
TOTAL |
256,23 |
367,36 |
43,37 |
372,2 |
1,32 |
|
|
|
|
|
|
(1) exécution - y compris transferts en gestion mais hors crédits de personnel DIV |
|
||||
(2) prévision - hors transferts en gestion et hors crédits de personnel DIV |
|
Source :
fascicule budgétaire
« jaune ».
Les crédits contractualisés aux CPER
Au titre des
contrats de plan Etat-régions
(CPER) conclus pour la
période 2000-2006, un
montant total de 67,32 millions d'euros sera
versé chaque année
. Il concerne des actions en
matière de logement, soit 40 % du total, et dans le domaine de
l'emploi et de la solidarité pour un peu moins de 40 % de
l'ensemble des CPER. Le solde est ventilé entre des crédits
inscrits au titre du fonds national d'aménagement et de
développement du territoire, du ministère de la justice et de
celui de la jeunesse et des sports.
Les crédits relevant de divers ministères contribuant
à la politique de la ville
Comme le montre le tableau ci-dessous, le montant des crédits des autres
ministères consacrés à la politique de la ville atteint
2,37 milliards de francs.
2000 |
2001 |
2001/2000 |
2002 |
2002/2001 |
|
M€ (DO+CP) (1) |
M€ (DO+CP) (2) |
Variation
|
M€ (DO+CP) (2) |
Variation
|
|
A-3. Crédits relevant de divers ministères contribuant à la politique de la ville |
|||||
Équipement/logement/transports |
146,52 |
192,14 |
31,14 |
189,54 |
-1,35 |
Culture |
8,47 |
14,71 |
73,67 |
16,09 |
9,38 |
Intérieur |
206,09 |
530,14 |
157,24 |
537,67 |
1,42 |
Education nationale |
430,96 |
495,1 |
14,88 |
516,6 |
4,34 |
Jeunesse et Sports |
14,37 |
16,13 |
12,25 |
18,1 |
12,21 |
Outre-mer |
39,54 |
41,08 |
3,89 |
21,92 |
-46,64 |
Emploi et solidarité |
790,9 |
810,89 |
2,53 |
815,61 |
0,58 |
Justice |
40,34 |
51,89 |
28,63 |
55,82 |
7,57 |
Fonction publique |
46,37 |
75,84 |
63,55 |
74,7 |
-1,50 |
Défense |
16,41 |
13,46 |
-17,98 |
10,39 |
-22,81 |
Affaires étrangères et coopération |
0,4 |
0,4 |
- |
0,4 |
- |
FAS (3) |
111,95 |
114,78 |
117,69 |
117,69 |
2,54 |
Sous-total A-3 |
1 852,32 |
2 356,56 |
27,22 |
2 374,53 |
0,76 |
(1) exécution |
|
|
|
|
|
(2) estimation |
|
|
|
|
|
la contractualisation du FAS se fait sur les contrats de ville et non sur les CPER en 2000 |
|
Source :
fascicule budgétaire
« jaune »
L'essentiel, soit
815 millions d'euros
(34 %), correspond à
des crédits du
ministère de l'emploi et de la
solidarité
consacrés notamment :
- au programme « nouveaux services, nouveaux emplois »
(453 millions d'euros) ;
- à l'aide aux entreprises d'insertion et à l'insertion par
l'économique (116 millions d'euros) ;
- à l'insertion par le logement (58 millions d'euros) ;
- aux foyers de travailleurs (54 millions d'euros) ;
- et au programme « trajet d'accès à
l'emploi » (TRACE) pour 41 millions d'euros.
Puis viennent, à parts égales pour
537 et 516 millions
d'euros
(soit respectivement 20 %), les crédits du
ministère de l'Intérieur
et de ceux du
ministère
de l'éducation nationale
.
Ils sont suivis des crédits issus de la dotation du
ministère
de l'Equipement
(
189 millions d'euros
soit 7 %) et du
fonds
d'action sociale
(
117 millions d'euros
soit 5 %).
Le solde se répartit, de façon décroissante, entre les
crédits des ministères de la fonction publique, de l'Outre-mer,
de la culture et de la défense.
Les crédits issus de la solidarité urbaine
La
dotation de solidarité urbaine
(DSU) atteint
606 millions d'euros
en 2002, en hausse de 6 %, tandis que
le fonds de solidarité des communes de la région
(FSRIF)
d'Ile-de-France -qui constitue une forme de solidarité
« horizontale » entre ces communes- serait doté de
138 millions d'euros
, soit un montant identique, en francs courant,
à celui de 2001. Le montant total de ces dotations de
péréquation destinées à combler les handicaps des
communes les plus en difficulté est donc de 745 millions d'euros.
Les dépenses fiscales correspondant à des
exonérations fiscales et sociales
Pour favoriser le maintien et le développement des entreprises dans les
quartiers en difficulté, la loi n°95-115 du 4 février 1995,
d'orientation pour l'aménagement et le développement du
territoire et la loi n°96-987 du 14 novembre 1996 portant mise
en oeuvre du pacte de relance pour la ville ont institué des
exonérations fiscales concernant l'impôt sur les
bénéfices, les droits de mutation sur les fonds de commerce, la
taxe professionnelle et les charges patronales, la taxe foncière sur les
propriétés bâties et les cotisations de maladie des
artisans et commerçants.
Selon les estimations du « jaune » budgétaire,
le
montant total de ces exonérations se serait élevé à
655 millions d'euros en 2000. Il s'établirait aux alentours de
788 millions d'euros en 2001 et 2002
, ainsi qu'il ressort du tableau
ci-dessous.
Au vu des chiffres annoncés par le Gouvernement, votre rapporteur
pour avis s'interroge sur les modalités de calcul des évaluations
soumises au Parlement. Comme l'a fait remarquer
M. Gérard Larcher dans son rapport pour avis sur le projet de
loi de Finances pour 2001, les montants des exonérations fiscales
estimées, de façon prospective ou rétrospective d'une
année sur l'autre, pour un même exercice, varient de façon
très importante.
Le tableau ci-après atteste du caractère très erratique
des évaluations. L'évolution des deux principaux postes de
dépenses fiscales (exonération d'impôts sur les
bénéfices et exonération de cotisations patronales pour
les cinquante premiers salariés) engagées par l'Etat illustre
spécialement ce phénomène singulier.
La dépense fiscale correspondant à
l'exonération de
l'impôt sur les bénéfices
était
évaluée à 900 millions de francs dans le
« jaune » publié en 1999, puis à
1 milliard dans le document paru en 2000, avant d'être
estimée à 1,2 milliard de francs dans le dernier fascicule
budgétaire. Entre le projet de loi de finances pour 1999 et celui pour
2002, le législateur aura donc eu à connaître de trois
estimations différentes, étant entendu que la différence
entre la plus élevée et la plus basse atteint 300 millions
de francs !
Les indications figurant dans ce fascicule rendu public à l'automne
2001, pour justifier ces évolutions erratiques sont pour le moins
sybillines : «
L'évolution en « dents de
scie » que connaît le coût de cette exonération
est imputable au jeu conjugué de la durée du dispositif (5 ans)
et du nombre de créations et nouvelles implantations d'entreprises
depuis 1997
».
Pour sa part, l'évaluation des dépenses relatives
à
l'exonération de cotisations patronales pour les cinquante premiers
salariés
pour l'année 2000 était chiffrée
à 997 millions de francs dans le projet de loi de finances pour 2000,
à 1,487 milliard de francs (+ 49 %) par le projet de loi
de finances pour 2001, et enfin à 1.588 millions de francs dans le
projet de loi de finances pour 2002. La différence entre
l'évaluation « haute » et l'évaluation
« basse », réalisée à trois ans
d'intervalle atteint donc 591 millions de francs soit une
différence de 59 % par rapport à l'estimation initiale !
Votre commission des Affaires économiques considère que, faute
d'une information précise et circonstanciée, le Parlement n'est
pas en mesure de connaître le montant véritable des
dépenses fiscales consacrées à la politique de la ville.
EVOLUTION COMPARÉE DES DÉPENSES FISCALES ET SOCIALES AFFÉRENT AUX ZRU ET ZFU 2000-2001
2000 estimé en 1999 (1) |
2000 estimé en 2000 (2) |
(2)/(1)
|
2000
estimé en 2001
|
2001*
|
2001/2000
|
2002*
|
2002/2001
|
||||||
MF |
M€ |
MF |
M€ |
M€ |
MF |
M€ |
MF |
Variation
|
M€ |
MF |
Variation
|
||
B. Exonérations fiscales et sociales et compensations (1) |
|||||||||||||
B.1. Zones de redynamisation urbaine : |
|||||||||||||
Exonération d'impôt sur les bénéfices (1) |
900 |
137,2 |
1 000 |
152 |
11,11% |
182,94 |
1200,01 |
167,69 |
1099,97 |
-8,34 |
182,94 |
1200,01 |
9,09 |
Réduction des droits de mutation sur fonds de commerce |
150 |
22,87 |
80 |
12 |
-46,67% |
12,2 |
80,03 |
12,2 |
80,03 |
- |
12,2 |
80,03 |
- |
Exonérations de taxe professionnelle |
480 |
73,18 |
456 |
70 |
-5,00% |
69,52 |
456,02 |
65,86 |
432,01 |
-5,26 |
65,86 |
432,01 |
- |
Exonération de charges patronales pour les embauches |
100 |
15,24 |
89 |
14 |
-11,00% |
15,12 |
99,18 |
19,21 |
126,01 |
27,05 |
19,21 |
126,01 |
- |
Sous-total B.1. |
1 630 |
248,49 |
1 625 |
248 |
-0,31% |
279,77 |
1835,17 |
264,96 |
1738,02 |
-5,29 |
280,2 |
1837,99 |
5,75 |
B.2. Zones franches urbaines (2) : |
|||||||||||||
Exonération d'impôt sur les bénéfices |
360 |
54,88 |
450 |
68,6 |
25,00% |
70,13 |
460,02 |
76,22 |
499,97 |
8,68 |
80,8 |
530,01 |
6,01 |
Taxe professionnelle |
287 |
43,75 |
320 |
48,78 |
11,50% |
48,78 |
319,98 |
50 |
327,98 |
2,50 |
50 |
327,98 |
- |
Taxe foncière sur les propriétés bâties |
58 |
8,84 |
66 |
10,06 |
13,79% |
10,06 |
65,99 |
10,98 |
72,02 |
9,15 |
10,98 |
72,02 |
- |
Exonération de cotisations patronales pour les 50 premiers salariés |
997 |
151,99 |
1 487 |
226,69 |
49,15 |
242,21 |
1588,79 |
263,68 |
1729,63 |
8,86 |
243,92 |
1600,01 |
-7,49 |
Exonération de cotisations maladie des artisans et commerçants |
25 |
3,81 |
32 |
4,88 |
28,00% |
4,57 |
29,98 |
5,64 |
37,00 |
23,41 |
5,64 |
37,00 |
- |
Sous-total B.2. |
1 727 |
263,28 |
2 355 |
359,02 |
36,36% |
375,75 |
2464,76 |
406,52 |
2666,60 |
8,19 |
391,34 |
2567,02 |
-3,73 |
B.3. Exonération partielle TFPB |
- |
117,39 |
770,03 |
- |
117,39 |
770,03 |
- |
||||||
Total général B |
3 357 |
511,77 |
3 980 |
606,75 |
18,56% |
655,52 |
4299,93 |
788,86 |
5174,58 |
20,34 |
788,93 |
5175,04 |
- |
(1) L'évolution en « dents de scie » que connaît le coût de cette exonération est imputable au jeu conjugué de la durée du dispositif (5 ans) et du nombre de créations et nouvelles implantations d'entreprises depuis 1997. |
|||||||||||||
(2) La réforme du dispositif des ZFU visant à sa « moralisation » a dû commencer à produire ses effets mais ils sont masqués par l'augmentation globale du nombre d'emplois exonérés. |
Les
fonds européens
Avec 221 millions d'euros,
les fonds européens
représentent environ 6 % du total des crédits d'Etat
inscrits au projet de loi de finances pour 2002 (soit 3,57 milliards de
francs) au titre de la politique de la ville.
Depuis la réforme des fonds structurels européens, la France est
éligible à deux objectifs régionaux (objectif 1 et
objectif 2) et à un objectif national (Objectif 3). Elle
bénéficie également de quatre programmes d'initiative
communautaire (INTERREG, URBAN, LEADER, et EQUAL).
L'objectif 1
tend à la
promotion, au
développement et à l'ajustement structurel des régions en
retard de développement
,
3,8 milliards d'euros
lui sont
consacrés, à ce titre, pour la période 2000-2006. Il
concerne le territoire des départements d'outre-mer (Réunion,
Martinique, Guadeloupe, Guyane). Le montant total estimé des fonds
structurels mobilisés dans le cadre de la politique de la ville sera
d'environ 280 millions de francs sur la période 2000-2006.
La
Corse et le Hainaut français
feront quant à eux l'objet
d'une
procédure de sortie de l'objectif 1
, « en
sifflet ». Ils bénéficieront, à titre
transitoire, d'un soutien dégressif, du 1er janvier 2000 au 31
décembre 2005.
L'objectif 2
soutient la
reconversion économique et
sociale des zones en difficulté structurelle
. Ces zones comprennent
des espaces en mutation socio-économique dans les secteurs de
l'industrie et des services, les zones rurales en déclin, les zones
urbaines en difficulté et les zones en crise dépendant de la
pêche : 22,5 milliards d'euros seront consacrés, en
six ans à la France. Les mesures correspondant à cet
objectif s'appliquent aux quartiers en difficulté. Sur la période
2000-2006, environs deux tiers des contrats de ville seront concernés
par l'objectif 2 et soutenus financièrement par les fonds structurels
à hauteur de 895 millions de francs en moyenne annuelle.
L'objectif 3 soutient les politiques nationales en faveur de l'emploi par
l'adaptation et la modernisation des politiques et systèmes
d'éducation, de formation.
Son enveloppe pour la France sur la
période s'élève à
24,05 milliards
d'euros
. Ces fonds sont destinés à l'ensemble du territoire
national (à l'exclusion des zonages objectif 1). Ils pourront donc
être mobilisés sur tous les sites de la politique de la ville.
L'objectif 3 s'organise, en France, autour de six axes :
- la politique active du marché du travail ;
- l'égalité des chances et l'intégration
sociale ;
- l'éducation et la formation tout au long de la vie ;
- l'adaptation des travailleurs, l'encouragement à l'esprit
d'entreprise, et à la recherche et à l'innovation ;
- et des mesures spécifiques pour améliorer l'accès
et la participation des femmes au marché du travail.
Parmi les
programmes d'initiative communautaire
(PIC) ce sont
principalement les PIC Urban, Equal et Interreg qui seront mobilisés
dans le cadre de la politique de la ville.
Au titre du nouveau
PIC Urban
,
la France disposera d'une
enveloppe de 96 millions d'euros
destinés à
promouvoir des démarches innovantes de développement urbain
durable sur 9 sites confrontés à d'importants
problèmes socio-économiques
. L'ensemble des sites retenus
à ce titre relève de la géographie prioritaire de la
politique de la ville. Il s'agit de Clichy sous-Bois/Montfermeil (PIC URBAN I
en cours), Grigny/Viry-Châtillon, Mantes-la-Ville/Mantes-la-Jolie (PIC
URBAN I en cours). Sont aussi concernées : Val-de-Seine (Les
Mureaux / Ecquevilly) (PIC URBAN I en cours), la Communauté
d'Agglomération de Grenoble, la Communauté Urbaine de Strasbourg,
Bastia (PIC URBAN I en cours), Bordeaux/Cenon/Floirac et Le Havre.
Le PIC EQUAL
vise à «
Promouvoir de nouvelles
pratiques de lutte contre les discriminations et inégalités de
toute nature en relation avec le marché du travail
, dans un contexte
de coopération transnationale ». En France, il est doté
de 301 millions d'euros pour la période 2000-2006.
Dans le cadre des travaux interministériels qui visent à
définir les priorités
d'EQUAL
en France, la DIV a
formulé un ensemble de propositions afin que les quartiers en
difficulté constituent une priorité à l'occasion de la
mise en oeuvre de ce programme.
Le
PIC INTERREG
tend, en favorisant la « Coopération
transfrontalière, transnationale et interrégionale à
stimuler un développement harmonieux, équilibré et durable
de l'ensemble de l'espace communautaire ». Sa dotation pour la
période 2000-2006 se monte à 397 millions d'euros.
Les financements émanant de la Caisse des dépôts
et consignations
Les sommes qui sont mises en oeuvre par la Caisse des dépôts
au titre de la politique de la ville sont, pour l'essentiel, d'une
nature
substantiellement différente de celle des crédits
précédemment évoqués
. Elles consistent, en
effet, en des
enveloppes de prêts
dont le détail figure au
tableau ci après :
|
2000 |
2001* |
2001/2000 |
2002* |
2002/2001 |
|
M€ |
M€ |
en % |
M€ |
en % |
D. Intervention de la CDC |
|||||
Prêts projets urbains |
489,51 |
503,08 |
0,03 |
503,08 |
0,00 |
PRU dont prêts démolition reconstruction |
327,61 |
491,42 |
0,50 |
503,08 |
0,02 |
Fonds de renouvellement urbain |
57,32 |
114,64 |
1,00 |
152,45 |
0,33 |
Equivalent en subventions (2) |
209,77 |
297,58 |
0,42 |
350,63 |
0,18 |
Sous-total D a) intégralité prêts & FRU |
874,44 |
1 109,14 |
0,27 |
1 158,61 |
0,04 |
Sous-total D. b) subventions |
209,77 |
297,58 |
0,42 |
350,63 |
0,18 |
(1) Sources DGI, DGCL, DSS, DGEFP. |
|
|
|
|
|
(2) Estimation DIV |
|
|
|
|
|
Source
:
fascicule budgétaire
« jaune »
Les
encours de prêts de la Caisse des dépôts susceptibles
d'être mobilisés au titre de l'exercice 2002 atteignent
1,1 milliard d'euros
, en hausse de 4 % par rapport à 2001,
année au cours de laquelle leur montant avait crû de 27 %.
Ces prêts se répartissent en deux lignes :
- les «
prêts projets urbains »
(503 millions d'euros) ;
- les
prêts « renouvellement urbain »
(également 503 millions d'euros) ;
S'y ajoutent :
- des fonds prélevés sur le résultat net de la Caisse
et affectés au
fonds de renouvellement urbain
(152 millions
d'euros) ;
- des
subventions
, qui figurent sous le libellé
« équivalent en subventions » estimé à
350 millions d'euros
dans le tableau ci-dessus. Ce chiffre serait sujet
à caution s'il s'avérait que l'évaluation dont il
procède était entachée des mêmes approximations que
celles observées en ce qui concerne les dépenses fiscales
évoquées plus haut.
Les « autres interventions »
Sous ce libellé énigmatique (Cf. agrégat
« E » du tableau général récapitulatif
qui figure au début du présent chapitre) figurent, pour un
montant total de 167 millions d'euros (+ 5 %) :
- des crédits du fonds d'intervention et de soutien à
l'artisanat et au commerce (FISAC) (7,62 millions d'euros) ;
- des moyens de fonctionnement octroyés par des caisses
d'allocation familiales (CAF) aux centres sociaux situés en zone urbaine
sensible, ainsi qu'une quote-part des crédits consacrés notamment
au financement des projets relatifs à l'accompagnement scolaire,
à l'action sociale et à la petite enfance.
L'adjonction de ces sommes atteste de la volonté de
« ratisser large » dans l'examen des crédits
,
sans doute pour en gonfler la masse, puisque l'on inclut dans l'effort
financier dont le « jaune » rend compte, des sommes
versées par les CAF qui consistent en des aides à des services
sociaux.
Ce choix est critiquable, dès lors que les caisses
d'allocations familiales sont des organismes, dont le statut juridique
relève du droit privé, qui ne reçoivent pas de subvention
budgétaire de la part de l'Etat
.
Les contributions des collectivités
La contribution des collectivités locales, estimée à
1,1 milliard d'euros a été calculée par la
délégation interministérielle à la ville, sur la
base des résultats d'une enquête menée auprès des
préfectures de département et de région,
en
considérant que l'effet levier des crédits spécifiques de
la politique de la ville jouerait pleinement son rôle sur ceux des
collectivités locales.
»
Au total, compte-tenu des imprécisions qu'il a
évoquées, votre rapporteur pour avis s'interroge sur la
« virtualité » ou la réalité des
sommes inscrites au « jaune budgétaire ».