CHAPITRE 1ER -
EXAMEN DES CRÉDITS
I. VUE D'ENSEMBLE
Le
total des moyens financiers disponibles au titre de l'Etat, de ses
établissements publics et des collectivités locales
pour
la politique de la ville s'élèvera, en 2002
, à
sept
milliards d'euros
, en hausse de 238 millions d'euros, soit
+ 4 %
. Cet accroissement se situe dans le droit fil des
hausses qui sont survenues au cours de ces dernières années. Il
marque cependant une stabilisation du taux de croissance des crédits par
rapport à la l'évolution-record enregistrée en 2001
(+ 23 %).
Les crédits destinés à la politique des villes et du
développement urbain sont présentés dans un fascicule
budgétaire « jaune », qui retrace l'évolution
de fonds dont l'origine et la nature sont profondément
différentes :
crédits de l'Union européenne, de
l'Etat et des collectivités locales pour les uns, enveloppes de
prêts susceptibles d'être consentis, sur plusieurs années
pour les autres. C'est pourquoi votre rapporteur pour avis en présentera
une vue d'ensemble avant de mettre en évidence les évolutions qui
les caractérisent.
Ces moyens financiers proviennent, d'une part, respectivement de L'Etat, des
fonds européens, de la Caisse des dépôts et consignations
et d'autres établissements publics et, d'autre part, des
collectivités locales, ainsi qu'il ressort du tableau
ci-après :
2000 |
2001 |
2001/2000 |
2002 |
2002/2001 |
|
M€ (DO+CP) (1) |
M€ (DO+CP) (2) |
Variation
|
M€ (DO+CP) (3) |
Variation
|
|
A-1. Crédits spécifiques ville |
258,74 |
382,13 |
47,69 |
387,24 |
1,34 |
A-2. Crédits contractualisés relevant de divers ministères |
67,39 |
67,39 |
- |
67,39 |
- |
A-3. Crédits relevant de divers ministères contribuant à la politique de la ville |
1 852,32 |
2 356,56 |
27,22 |
2 374,53 |
0,76 |
A-4. Solidarité urbaine |
700,97 |
713,39 |
1,77 |
745,01 |
4,43 |
TOTAL A |
2 879,42 |
3 519,47 |
22,23 |
3 574,17 |
1,55 |
B. Dépenses fiscales et compensations |
655,52 |
788,86 |
20,34 |
788,93 |
- |
TOTAL A + B |
3 534,95 |
4 308,33 |
21,88 |
4 363,10 |
1,27 |
C. Fonds européens |
221,6 |
221,6 |
- |
221,6 |
- |
D.a) Intervention de la CDC |
874,44 |
1 109,14 |
26,84 |
1 158,61 |
4,46 |
(intégralité des prêts et FRU) |
|||||
D.b) Intervention de la CDC |
209,77 |
297,58 |
41,86 |
350,63 |
17,83 |
(équivalent subventions) |
|||||
E. Autres financements publics |
151,38 |
159,45 |
5,33 |
167,69 |
5,17 |
TOTAL A + B + C + Da) + E |
4 782,36 |
5 798,52 |
21,25 |
5 911,00 |
1,94 |
TOTAL A + B + C + Db) + E |
4 117,60 |
4 986,96 |
21,11 |
5 103,02 |
2,33 |
F. Contribution des collectivités territoriales |
725 |
975 |
34,48 |
1 100,00 |
12,82 |
TOTAL GÉNÉRAL (avec Da.) |
5 507,37 |
6 773,52 |
22,99 |
7 011,00 |
3,51 |
TOTAL GÉNÉRAL (avec Db.) |
4 842,60 |
5 961,96 |
23,11 |
6 203,02 |
4,04 |
(1) pour l'année 2000, est considérée la consommation effective des crédits votés en LFI et LFR. |
|
||||
(2) LFI |
|
|
|
|
|
(3) PLF |
|
|
|
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Source
: fascicule budgétaire
« jaune »
Les
crédits budgétaires d'Etat
atteignent
3,57 milliards d'euros
, en hausse de 2 % en euros courants,
soit une stagnation en euros constants. Rapportés au total des moyens
financiers consacrés par la puissance publique dans son ensemble (Etat,
collectivités locales et établissements publics confondus)
les
crédits d'Etat ne représentent donc qu'à peine plus de
50 % du total
.
Les
dépenses fiscales et les compensations
qui correspondent
à l'estimation des exonérations qui occasionnent un
« manque à gagner » pour l'Etat
s'élèvent, pour leur part, à
788 millions d'euros
en 2002 comme en 2001.
Les
fonds européens
sont, eux aussi,
stables
au cours des
deux exercices considérés, à hauteur de
221 millions
d'euros
.
Les
interventions des établissements publics d'Etat
correspondent
à des opérations de la Caisse des dépôts et
consignations et à la mobilisation d'autres financements publics.
Les fonds mis à disposition par la
Caisse des dépôts
consistent
:
- d'une part en des
enveloppes de prêts
, à hauteur de
1,158 milliard d'euros
(+ 4 %) ;
- et d'autre part en
l'équivalent de subventions
pour
350
millions d'euros
(+ 4 % également).
La quote-part des autres établissements publics intéressés
s'élève, quant à elle, à 167 millions d'euros
(+ 4 %).
Enfin la
contribution des collectivités locales
à la
politique de la ville atteint
1.100 millions d'euros
, en hausse de 125
millions sur deux ans, soit
+ 13%
. En termes relatifs, la
croissance de la contribution des collectivités locales est la plus
forte de toutes celles enregistrées par le fascicule
« jaune ». Elle explique, à elle seule, plus de
52 % de l'augmentation globale des moyens financiers qui sont
destinés à cette politique, soit 125 millions sur 238 millions
d'euros.
On constate, en outre, que désormais
les collectivités locales
assument, à elles seules, près de 16 % du total des
dépenses en faveur de la politique de la ville
,
contre 14 %
voici deux ans, soit 1,1 milliard sur un total général de
7 milliards d'euros
. Si l'on considère que la majeure partie
des aides consenties par la Caisse des dépôts et consignations
consistent en des prêts aux collectivités locales, on est
même conduit à majorer encore le montant de la contribution de
celles-ci à la politique de la ville.
Votre commission des Affaires économiques tient à souligner le
rôle de plus en plus déterminant que jouent les
collectivités locales dans le financement de la politique des villes et
du développement urbain. Elle s'interroge, en conséquence sur
l'équilibre entre les transferts de compétences et les transferts
de charges opérés par l'Etat au fil des ans dans ce domaine
très sensible.