II. DÉVELOPPER L'ACCÈS AUX VACANCES POUR TOUS ET PROMOUVOIR LE POTENTIEL TOURISTIQUE À L'ÉTRANGER
A. L'ACCÈS AUX VACANCES POUR TOUS RESTE UNE PRIORITÉ DU GOUVERNEMENT
Depuis
1997, de multiples initiatives participent d'une véritable politique
sociale du tourisme. Ainsi, le principe du droit aux vacances pour tous a
été inscrit dans la loi n° 98-657 du
29 juillet 1998 d'orientation relative à la lutte contre les
exclusions.
Des crédits budgétaires en progression constante accompagnent
cet axe majeur du secrétariat d'Etat au tourisme.
1. Une progression soutenue des crédits budgétaires d'intervention
Les
crédits inscrits au chapitre 44-01 au titre du soutien au secteur
associatif augmentent de 12,1 % par rapport au projet de loi de finances
pour
2001 et ils sont fixés à 2,82 millions d'euros
.
Ils avaient progressé de 39,8 % en 2001 par rapport à 2000.
Ils doivent financer :
- les moyens de fonctionnement et d'intervention du groupement
d'intérêt public (GIP) « Bourse Solidarité
Vacances », créé le 15 novembre 1999, dont
l'objet est de mobiliser les moyens d'accueil et de transport à
destination des populations défavorisées, dans le cadre de la
lutte contre l'exclusion. Après une première campagne, en 1999,
qui a bénéficié à environ 1.200 personnes
partant en vacances pour la première fois, en 2000, 15.000 offres
de séjours sur plus de 300 destinations ont
bénéficié à 12.000 personnes.
En 2001,
près de 20.000 offres de séjours ont été
collectées sur 400 destinations
.
L'ACTION DE LA BOURSE SOLIDARITÉ VACANCES EN
2001
LES
CHIFFRES CLÉS
L'offre
19.983 offres de séjours ou de loisirs ont été
collectées auprès de 34 professionnels du tourisme.
- offres comités d'entreprises 7 024 35,00 %
- offres privées 3 386 17,00 %
- offres tourisme associatif 5 528 27,50 %
- loisirs 1 525 8,00 %
- offres collectivités 2 520 13,50 %
61,37 % de ces offres se situent en période de vacances scolaires.
Elles concernent 398 destinations.
La demande
Pour 37 % des personnes, il s'agit d'un premier départ en vacances.
L'écart moyen des départs pour les autres personnes est de
4 ans. Un bon nombre de foyers ne sont pas partis en vacances depuis plus
de 10 ans ou depuis le mariage ou l'arrivée d'enfants dans la
famille.
Les familles
Données statistiques, population globale : 3.222 familles se
sont inscrites depuis le début de l'année, représentant
12.951 personnes. 41 % sont des familles vivant en couple, 49 %
sont des familles monoparentales, 10 % sont des personnes
« isolées ». Les revenus correspondent à un
revenu moyen mensuel de 1.340 francs par personne. L'âge moyen des
enfants est de 9 ans, et celui des adultes de 37,5 ans.
Coût moyen du séjour : 250,00 francs à
700,00 francs la semaine.
Source
: Secrétariat d'Etat au tourisme
Avec un budget de 1,41 million d'euros (9,22 millions de francs)
dont 1,22 million d'euros (8 millions de francs) en provenance du
secrétariat d'Etat au tourisme
, l'année 2002 connaîtra
un nouveau développement des opérations du GIP, grâce
à l'action conjuguée des partenaires professionnels (entreprises
de tourisme privé et associatif, SNCF, Air France, RATP, parcs de
loisirs, ...) et des acteurs sociaux (Secours populaire, Secours Catholique,
ATD Quart Monde, ...), ainsi que des collectivités locales :
- les conventions d'objectifs que l'Etat signe avec les associations de
tourisme social pour consolider et relayer son action en faveur, notamment, de
l'insertion sociale des jeunes et des familles en difficulté ;
- les actions en faveur des personnes handicapées, dans le cadre de
la campagne nationale qui leur est consacrée, mise en place par la
secrétaire d'Etat au tourisme depuis 1998.
Les trois premières campagnes ont favorisé l'émergence de
services et produits touristiques réellement ouverts à tous qui
résultent de la mobilisation de l'ensemble des acteurs de la
filière.
Sur la base des recommandations formulées en 2000 par le Conseil
national du tourisme, un label « tourisme et handicap » a
été officiellement mis en place le 4 mai 2001. Ce label
veut remédier à la faiblesse des informations sur
l'accessibilité pour les personnes handicapées des sites et des
équipements touristiques, culturels et de loisirs qui constitue un
obstacle majeur au départ en vacances des personnes handicapées.
Ce label a donc un double objectif :
- apporter à la clientèle handicapée une information
fiable sur l'accessibilité des sites et des équipements
touristiques ;
- développer l'offre touristique adaptée et favoriser
l'émergence de produits et de services touristiques réellement
ouverts à tous, tout en garantissant à chacun un maximum
d'autonomie.
Il s'agit d'un label national, attribué dans chaque région par
une instance composée à parité de représentants du
monde du tourisme et de représentants des associations de personnes
handicapées et dont le fonctionnement est assuré par les
délégations régionales au tourisme.
La demande de labellisation reste une démarche volontaire des
professionnels qui souhaitent s'engager sur un accueil de qualité et des
équipements accessibles aux personnes handicapées.
Les informations recueillies sur l'accessibilité pour les quatre types
de handicaps des équipements touristiques seront diffusées dans
tous les documents descriptifs tant généraux que
spécialisés.
Enfin, une commission nationale, animée par l'association
« Tourisme et handicaps » qui réunit des
représentants des personnes handicapées et des professionnels du
tourisme est chargée d'assurer le suivi du dispositif ainsi mis en place.
Votre rapporteur pour avis se félicite du lancement de ce label,
soulignant qu'il résulte d'une collaboration fructueuse entre les
associations de personnes handicapées, les professionnels et
l'administration du tourisme.
Ainsi, on peut rappeler que l'ensemble de la profession touristique, par le
biais de ses sept principales fédérations, a adhéré
à cette démarche en signant la charge nationale
« Tourisme et Handicap ».
2. L'application du nouveau régime des chèques-vacances
a) Des correctifs à mettre en oeuvre pour la loi n° 99-584 du 12 juillet 1999
La
loi n° 99-584 du 12 juillet 1999 modifiant l'ordonnance du
26 mars 1982 portant création du chèque-vacances vise
à faciliter, par un dispositif adapté, l'accès aux
vacances des salariés des PME-PMI.
L'accès des salariés aux chèques-vacances est
conditionné par un niveau de ressources dont l'assiette a
été actualisée. Auparavant, seuls les salariés dont
l'impôt était inférieur à un certain seuil
(11.450 francs en 1998) pouvaient faire l'acquisition de
chèques-vacances. La loi retient désormais le revenu du foyer
fiscal, afin de refléter la situation réelle des personnes et des
familles. Le revenu du foyer fiscal ne doit pas, pour l'année 2001,
excéder 13.624 euros (89.370 francs) pour la première
part de quotient familial, majoré de 3.107 euros
(20.380 francs) par demi-part supplémentaire.
Mais, les premières évaluations portant sur ce nouveau mode de
prise en compte des ressources des salariés semblent montrer que
ce
seuil du revenu fiscal de référence est fixé trop bas, ne
permettant pas de faire bénéficier suffisamment de
salariés aux revenus moyens du dispositif des
chèques-vacances
. Ceci concernerait principalement les foyers
à revenus moyens avec enfants.
Selon les estimations faites par l'Agence nationale des
chèques-vacances :
- 50 % des salariés des PME-PMI déjà
contactées sur la mise en place des chèques-vacances sont exclus
du dispositif ;
- 20 % des salariés des entreprises déjà
clientes ont été exclus ;
- 30 % des agents de la fonction publique ne peuvent plus
bénéficier du nouveau dispositif.
L'impact sur l'activité de l'agence est estimé à
44,2 millions d'euros (290 millions de francs). La comparaison avec
l'ancien système fait apparaître que, si dès la
première part, le revenu de référence retenu correspond
à une cotisation IRPP inférieure de 12,9 % à l'ancien
plafond, cet écart s'accroît avec l'augmentation du nombre de
parts pour atteindre 22,3 % pour un foyer totalisant 4 parts (cas d'un
couple avec trois enfants).
Votre rapporteur pour avis dénonce les effets pénalisants de
ce nouveau dispositif, notamment pour les familles
. Il souhaite que soit
très rapidement menée une étude plus précise pour
que des correctifs puissent être apportés aux règles de
prise en compte du niveau de ressources ouvrant droit au bénéfice
des chèques-vacances.
L'extension du champ d'application de la loi au secteur des
PME-PMI
prend en compte la diversité des entreprises
concernées, leur dispersion sur le territoire national et le souci
d'éviter la multiplication de contraintes administratives et
financières.
Il est ainsi prévu que le montant de la contribution de l'employeur et
les modalités de son attribution fassent l'objet :
- soit d'un accord collectif de branche au niveau national,
régional ou local,
- soit d'un accord collectif de travail regroupant au plan local ou
départemental professionnel ou interprofessionnel, les entreprises
occupant moins de cinquante salariés ;
- soit d'un accord d'entreprise conclu avec un ou plusieurs
délégués du personnel désignés comme
délégués syndicaux ou avec plusieurs salariés
mandatés par des organisations syndicales.
En 2000, 140 conventions ont été signées dans le
secteur des PME et des discussions sont en cours, au niveau national, avec la
CAPEB dans le secteur du bâtiment, ou encore l'Union professionnelle
artisanale.
De plus, la loi élargit les possibilités d'utilisation
des chèques-vacances au territoire européen
. Elle
prévoit qu'ils pourront être remis en paiement des dépenses
effectuées sur le territoire des Etats membres de l'Union
européenne aux prestataires qui auront signé une convention avec
l'Agence nationale pour les chèques-vacances.
A ce stade, des conventions de partenariat sont en cours de négociation
entre l'Italie et la France, et entre l'INATEL au Portugal et l'ANCV en France.
Ces perspectives devraient pouvoir s'élargir à d'autres pays de
l'Union, l'application de cette mesure étant rendue plus facile par
l'arrivée de l'euro.
Enfin, il convient de signaler que
l'organisation de l'Agence nationale pour
les chèques-vacances a été réformée par le
décret n° 2001-62 du 22 janvier 2001
. Ses
instances décisionnelles ont été
réorganisées pour répondre au nouveau développement
de son activité généré par les dispositions de la
loi de 1999. Les fonctions de président du conseil d'administration et
de directeur général, qui depuis 1992 étaient
confiées à une même personne, ont été
disjointes, ce qui est plus conforme aux règles d'organisation d'un
établissement public industriel et commercial.
b) Le bilan d'activité de l'Agence nationale des chèques-vacances
Le
chiffre d'affaires de l'Agence nationale pour les chèques-vacances a
atteint 682,4 millions d'euros en 2000
contre 646,4 millions
d'euros en 1999, soit une
progression de 5,6 %
. Le résultat
net comptable pour 2000 s'est élevé à 8,9 millions
d'euros, soit plus du double de l'exercice précédent, en raison
de la progression des produits financiers.
Les excédents de gestion de l'exercice 1999, distribuables sous forme de
subventions aux équipements de tourisme et de loisirs à vocation
sociale ainsi qu'aux actions contribuant à l'application des politiques
sociales du tourisme, ont fait l'objet d'une première répartition
par le conseil d'administration du 15 juin 2001 : il a
été décidé d'attribuer 3,77 millions d'euros
(24,72 millions de francs) à des équipements de tourisme et
244.000 euros (1,6 million de francs) à des actions de
solidarité.
De 1994 à 1999, 19,73 millions d'euros (129,46 millions de
francs) ont été ainsi attribués aux hébergements du
tourisme social selon la répartition suivante :
- villages de vacances 27 %
- maisons familiales 27 %
- campings 25 %
- auberges de jeunesse/CIS 5 %
- centres sportifs 3 %
- hôtels 7 %
- autres 6 %
Enfin, en application de l'ordonnance de 1982, qui prévoit que la
contre-valeur des chèques-vacances périmés est
affectée au bénéfice de catégories sociales
défavorisées, l'ANCV a attribué en 2000 aux organismes
sociaux ou associations caritatives une dotation de 1,113 million d'euros
sous forme de bourses vacances et 17.000 personnes ont pu ainsi
bénéficier de chèques-vacances sous forme de bourse.
3. La relance de la politique de réhabilitation du parc immobilier du tourisme social
Depuis 1990, le programme en faveur des
hébergements touristiques à caractère social et familial a
été engagé avec, comme objectif, d'assurer la
rénovation de la moitié de la capacité d'accueil en
villages et maisons familiales de vacances gérés par les
associations agréées.
Sur la période 1990/2001, près de 110.000 lits ont
bénéficié de ce programme (environ 10.000 lits par
an) pour un montant d'intervention de l'Etat de 46,49 millions d'euros
(environ 2 milliards de francs), à travers la programmation de
565 opérations.
37,5 % des villages de vacances financés sur cette ligne se
trouvent en zone rurale, et ceux situés sur le littoral et en montagne
représentent respectivement 32 % et 30 %.
Sur la période 1990/2001, le ministère chargé du tourisme
est intervenu en moyenne à hauteur de 16 %, les régions de
10 %, les départements de 8,5 %, auxquels il convient
d'ajouter les crédits européens (6 %). En moyenne, l'apport
en fonds propres s'est élevé à 44 %.
La circulaire du 25 mars 1998 a permis de relancer ce programme
de réhabilitation avec comme objectifs :
- le renforcement de la fonction sociale des équipements
aidés ;
- la prise en compte des politiques d'aménagement du territoire et
de développement local ;
- une meilleure concertation avec les associations et
fédérations du secteur, tant au niveau national que
déconcentré.
Ainsi, les aides ont été étendues aux hébergements
à destination de clientèles jeunes ou très sociales.
Dans la loi de finances pour 2001, 3,7 millions d'euros
(24,3 milliards de francs) en autorisations de programmes et
2,4 millions d'euros (13,41 milliards de francs) de crédits de
paiement ont permis la programmation de 37 opérations de
rénovation, représentant 8.000 lits touristiques et
27,89 millions d'euros (183 millions de francs) de travaux.
En 2002, le Gouvernement a décidé de poursuivre cet
effort en faveur de l'hébergement touristique à caractère
social et familial.
Ce programme intitulé « programme de consolidation de
l'équipement du tourisme social » s'inscrit dans la
continuité du plan patrimoine. Sa fonction sociale reste prioritaire
dans la mesure où il participe toujours à l'élargissement
du droit aux vacances pour tous et il met l'accent sur l'accueil des personnes
en situation de handicap.
Ainsi, le Comité interministériel d'aménagement et de
développement du territoire (CIADT) du 9 juillet 2001 a
approuvé le « programme de consolidation de
l'équipement du tourisme social », mettant en avant le
rôle essentiel du tourisme associatif dans l'aménagement du
territoire. Il affecte 27,44 millions d'euros (180 millions de
francs) de crédits sur la période 2001/2006),
complétés par 9,14 millions d'euros (60 millions de
francs) du Fonds national d'aménagement et de développement du
territoire (FNADT) pour conforter la restructuration des équipements de
tourisme social situés dans les zones rurales et de moyenne montagne.
Le nouveau programme vise à atténuer le
déséquilibre dans la répartition spatiale des
équipements touristiques en prenant en compte de façon
marquée les équipements situés en moyenne montagne et en
zone rurale.
Dans le projet de loi de finances pour 2002,
le montant des
autorisations de programme est porté à 4,2 millions d'euros
(27 millions de francs) en progression de 11,2 % par rapport à
2001
, et les crédits de paiement atteignent 2,15 millions
d'euros (14,1 millions de francs) soit une hausse de 4,8 %.
Votre rapporteur pour avis se félicite vivement de la poursuite du
programme de rénovation du parc immobilier du tourisme social
.
L'an dernier, il avait relevé que 400 établissements
devaient encore faire l'objet d'une réhabilitation avec un besoin de
financement estimé à 45,7 millions d'euros.
B. DES INTERROGATIONS SUR LES MOYENS DE PROMOTION TOURISTIQUE
1. Bilan d'activité de « Maison de la France »
En
2001, le budget (hors taxes) de Maison de la France s'élevait à
51,32 millions d'euros (336,6 millions de francs) et les sources de
financement se sont ainsi réparties :
- Etat 45,2 %
- Régions (CRT et autres partenaires) 13,1 %
- Autres institutionnels et partenaires locaux 13,0 %
- Privés 22,3 %
- Divers 6,4 %
Sur la base d'un audit d'organisation réalisé par le
cabinet KPMG, trois axes structurants ont servi à la
réorganisation de Maison de la France en 2000 et 2001. Il s'est agit
de :
- renforcer les fonctions marketing par le regroupement de l'ensemble des
fonctions opérationnelles dans une nouvelle direction intitulée
« marketing et partenariats » ;
- restructurer l'emploi des nouvelles technologies :
En 2000, le site Internet de Maison de la France
« Franceguide.com » a reçu près de
700.000 visiteurs qui ont lu plus de 13 millions de pages, soit une
progression de 250 % par rapport à 1999. Une quatrième langue
-l'italien- s'est ajoutée au français, à l'anglais et
à l'allemand, chaque adhérent disposant d'une page
régulièrement mise à jour avec un lien vers son propre
site Internet.
- le développement du programme informatique unifié (PIU)
s'est poursuivi pour moderniser la fonction d'information du grand public et
traiter deux millions de demandes par an.
- un projet de mail-center unique centralisant les envois de documentation
pour la zone Atlantique est en cours de réalisation.
- élargir le rôle des zones à travers le regroupement
de l'ensemble des marchés extérieurs en quatre zones
géographiques. Il s'agit de développer de meilleures synergies
internes, tout en favorisant les économies d'échelle. Les quatre
zones ainsi créées sont la zone Europe Atlantique, la zone Europe
Continentale, la zone Amérique et la zone Asie.
En 2001, outre la poursuite de la politique de réorganisation
initiée en 2000, des actions de communication ciblées ont
été menées tant sur les principaux marchés
étrangers qu'en France. Sur les marchés étrangers, les
opérations de communication ont eu pour objectif de toucher des
clientèles à haut pouvoir d'achat.
En direction de la clientèle française, le choix s'est
porté vers des campagnes thématiques ou régionales.
Enfin, la nouvelle campagne « Bonjour 2001 »,
confiée à Maison de la France, a eu pour objectifs
d'intégrer l'accueil à la promotion, d'obtenir un
véritable engagement des professionnels, d'élargir la campagne
à d'autres réseaux, de lui donner un vrai contenu grand public,
d'étendre la campagne à l'étranger et de bâtir une
opération à long terme. Concrètement un nouveau logo a
été utilisé, avec une accroche plus pérenne :
« en France, le sourire vient du coeur ». Le lancement de
la campagne, comportant des affiches déclinées par région,
est intervenu plus tôt dans la saison. La campagne, relayée sur le
site franceguide.com, a comporté le lancement d'une bourse aux
innovations et la publication de quatre lettres d'information annuelles. A
l'étranger, la campagne a été déclinée dans
le cadre des actions de promotion menées, et le prix du meilleur accueil
a été créé sous forme d'un jeu se déroulant
dans les 26 régions, permettant aux touristes de gagner
trois prix par région, à partir de l'envoi de cartes
postales sélectionnant les meilleurs accueils.
Les moyens mis en oeuvre mettent fortement l'accent sur le recours aux
nouvelles technologies, qui ont ainsi bénéficié de moyens
matériels et humains plus importants.
La priorité a été donnée à la modernisation
du site Internet, désormais accessible en six langues et comportant
des rubriques thématiques spécifiques, comme celle
consacrée aux jeunes, la mise en ligne des campagnes et des
études. Grâce à la nouvelle configuration du site, le
nombre de visites a considérablement augmenté et devrait
atteindre 6 millions cette année.
De nombreuses opérations ont été mises en place en
direction des professionnels et de la presse, des actions nouvelles ont
été menées sur certains marchés étrangers
comme la participation au salon de la croisière
« Seatrade » à Miami, ou la participation au salon
UITT à Kiev, Maison de la France organisant, ou participant à
l'organisation de, plus de 2.000 opérations.
La politique « produits » a été
développée et s'est notamment concrétisée par la
création d'un club « nature » regroupant les
professionnels de ce secteur, de telle sorte que plus de 400 partenaires
participent aujourd'hui à la mise ne oeuvre de cette politique, au sein
notamment de 14 clubs ou groupes de travail thématiques qu mettent en
place des actions de promotion spécifiques.
Source
: Secrétariat d'Etat au tourisme
2. Des incertitudes pour l'avenir de Maison de la France
Dans le projet de loi de finances pour 2002, les
crédits budgétaires consacrés à Maison de la France
sont simplement reconduits par rapport à 2001 pour être
fixés à 27,44 millions d'euros (180 millions de
francs).
Ces crédits correspondent à la subvention de
fonctionnement de Maison de la France (13,9 millions d'euros), à la
participation de l'Etat aux actions menées en partenariat
(12,55 millions d'euros) et aux actions de promotion en France
(0,99 million d'euros).
Globalement, la contribution de l'Etat finance 50 % du budget de
fonctionnement de Maison de la France, et environ 45 % des actions de
promotion de la France à l'étranger.
Comme les années précédents, votre rapporteur pour avis
regrette que l'objectif de maîtrise des dépenses publiques ne
permette pas de dégager des ressources supplémentaires pour
Maison de la France, d'autant plus que l'effort de promotion touristique
mené par la France reste modeste par rapport à celui consenti par
nos principaux concurrents.
En dépit de l'extrême difficulté à établir
des comparaisons avec les pays étrangers, force est de constater que la
France mobilise moins de moyens financiers que d'autres pour assurer sa
promotion touristique. Ainsi, et quelque soit le critère de comparaison
retenu, l'Espagne arrive le plus souvent en tête en matière de
promotion touristique. Celle-ci est financée très largement par
les communautés autonomes qui disposent de moyens très
importants. En outre, le Turespana, organisme public autonome commercial
rattaché au Secrétariat d'Etat au commerce, au tourisme et aux
PME, a consacré 41,16 millions d'euros, sur ses fonds propres
à la promotion du tourisme espagnol sur les marchés
internationaux.
L'analyse des ressources dont dispose Maison de la France fait ressortir
également
la faible croissance du produit des cotisations des
adhérents
, qui s'élevait à
1,52 million
d'euros en 2000
, contre 1,33 million d'euros en 1996.
Cette faible progression traduit, en partie, les limites du système de
partenariat, analysées par notre collègue Mme Marie-Claude
Beaudeau dans son rapport d'information sur le GIE « Maison de la
France »
1(
*
)
.
A travers un bilan très détaillé de l'activité de
« Maison de la France », l'auteur du rapport plaide pour la
nécessaire consolidation des ressources de cet organisme, voire la
recherche de nouveaux financements. S'agissant des recettes tirées du
partenariat, le rapport note que l'objectif, affiché en juin 1999,
d'atteindre « 2000 adhérents en 2001 », ne sera pas
tenu. Il se fait également l'écho d'appréciations parfois
sévères émises par les adhérents sur la
qualité des prestations fournies par Maison de la France.
Au-delà de ces critiques, le rapport souligne les problèmes de
gestion inhérents à
l'hétérogénéité des partenaires de Maison de
la France.
En effet, les attentes ne sont pas identiques selon qu'il s'agit
d'institutionnels ou d'opérateurs commerciaux et elles diffèrent
également profondément selon la taille des opérateurs. De
plus, il convient, pour Maison de la France, d'arbitrer entre une promotion
coordonnée de l'image de la France à l'extérieur et le
souhait exprimé par beaucoup d'adhérents de mieux faire
apparaître les spécificités régionales et le
caractère multiforme de l'offre touristique.
Parallèlement à la nécessaire amélioration des
outils permettant de mieux gérer les adhérents, Maison de la
France devra résoudre les difficultés évoquées
ci-dessus afin de renforcer durablement le système du partenariat.
Le rapport souligne, enfin, la nécessité
« incontournable » que représente le
développement du réseau Internet de Maison de la France.
A plus court terme, on peut s'interroger sur
la
nécessité pour Maison de la France de tenir compte de l'impact
des attentats du 11 septembre 2001 pour définir sa
stratégie en 2002
. Ainsi, compte tenu de la probable -et sans doute
temporaire- désaffection pour le transport aérien, il
conviendrait d'accentuer les efforts de promotion de la destination France sur
les marchés de proximité, à savoir l'Europe, en prenant en
compte deux types de marchés. Concernant les grands marchés
émetteurs traditionnels, il faudrait cibler des clientèles
spécifiques par des offres thématiques définies en
concertation avec les régions touristiques intéressées.
S'agissant des marchés émergents, notamment l'Europe de l'Est, il
s'agirait par une communication de notoriété, assortie d'un large
éventail de propositions de produits à tarifs attractifs,
d'attirer un pourcentage de nouveaux clients séduits par de courts
séjours européens.